jeudi 30 juin 2011

Le hip hop est une musique moralement responsable

Un match d’exhibition de débat a eu lieu mardi 28 juin 2011, à partir de 4h30 pm, dans la salle Unesco de FOKAL, opposant 2 équipes de débatteurs chacune. Le sujet du débat était le suivant : «  Le Hip hop est une musique moralement responsable ».
Contre-interrogatoire entre Orlando et Christ Moise
Ce sujet de débat a été choisi par le coordonnateur des Programmes initiative Jeunes de FOKAL, Jean-Gérard Anis, pour les 3 raisons suivantes : Primo, il est approprié pour la circonstance, puisqu’il entre dans le cadre d’une série de concerts organisés par FOKAL pour célébrer la Fête de la Musique ; secundo, le Hip hop est une musique qui a une forte pénétration dans les maisons haïtiennes via la radio et la télévision ; tertio, le Hip hop est une musique essentiellement jouée, tournée et appréciée par les jeunes qui constituent la cible privilégiée des programmes et projets de FOKAL.

Les 2 jeunes débateurs de chacune des équipes sont issues du club de débat à FOKAL. Mozeau et Christ moïse composaient l’équipe affirmative qui défendait le sujet, Orlando et Sébastien défendaient le contraire. 3 juges arbitraient ce match : Ginia Alcimé, Gutenberg Destin et Ricardo Nicolas, 3 animateurs de clubs de débat dans la capitale.

Généralement, les débatteurs ne connaissent la position (ou bien le cas) qu’ils vont défendre que quelques minutes avant un match. Pour ce match d’exhibition, ils ont choisi leur cas 3 jours auparavant. Le format de débat utilisé est le Public forum, enseigné aux jeunes des 14 clubs du réseau de FOKAL. Voici une synthèse des échanges entre les 2 équipes.



Orlando exposant ses arguments
Orlando, le 1er orateur de l’équipe négative qui a ouvert le débat a défini le hip hop comme un mouvement socioculturel contestataire qui a pris naissance aux Etats-Unis puis qui s’est répandu dans le monde. Il présente 2 arguments pour justifier son opposition à l’idée que le hip hop est une musique moralement responsable. 1) le hip hop participe à la corruption des mœurs. Il explique qu’avec le hip hop la société haïtienne perd ses valeurs. Il cite en exemple la mode du port des pantalons tombant des fesses, importée des USA, l’indécence vestimentaire où des jeunes entrent dans un mariage en courtes culottes ; 2) le hip hop stimule la violence, au regard des paroles choquantes du rappeur Izolan, chouchou des jeunes, comme « mwen anvi pran bal » [j’ai envie qu’on me tire dessus], ou discriminantes à l’endroit des femmes. Ce qui manifeste une dégénérescence des valeurs morales.

Christ Moise argumente fermement
Christ Moise, le 1er orateur de l’équipe affirmative, soutient que 1) le hip hop prône la majorité des valeurs universelles (travail, amour, unité, solidarité…). Ce n’est pas la faute du hip hop si des rappeurs citent des paroles choquantes ou bien ont un comportement négatif. Ce sont quelques groupes de hip hop qui se sont éloignés du mouvement, et ils sont loin d’être la majorité ; 2) le hip hop investit de plus en plus le social. Ainsi le montre l’exemple du groupe rap créole très tendance, Rock Fam, qui promeut le projet Yélé Haïti, du chanteur haitiano-américain mondialement connu Wyclef Jean, et qui fait la distribution d’eau dans les camps des victimes du séisme. Au Sénégal, le hip hop s’investit dans l’éducation des jeunes par la musique.

Mozeau renforce la position de son équipe
Mozeau, le 2e orateur de l’équipe affirmative, reconnait qu’il y a des cotés négatifs dans le hip hop, mais il rejette la responsabilité de cette dérive sur le système, selon lui les médias et la société, qui facilite ou bien qui tolère le coté sombre du hip hop. Cependant il fait remarquer comme exemple que 16 des 20 chansons du dernier album de Barikad Crew, groupe de rap qui draine des foules dans ses concerts, sont à caractère social. Même l’Unesco admet que le hip hop est porteur d’une culture de paix, analogue à la musique la plus populaire haïtienne, le compas. 

Sébastien défend avec vigueur sa position
Sébastien, le 2e orateur de l’équipe négative ne démord pas pour autant de sa position, et rétorque que les médias sont l’œil et la voix du peuple. Donc elles sont le reflet de ce que les gens aiment entendre ou voir, donc des chansons ou des clips de rap versant dans le négatif. Pour renforcer la Ministre de la culture sous le gouvernement de l’ancien président haïtien, René Préval, avait expressément demandé aux groupes de rap du pays d’arrêter d’utiliser des propos sexistes, discriminatoires ou dégradants envers les femmes, et le corps des femmes comme des objets dans leurs meringues et clips de carnaval en 2009. Ce qui révèle, selon lui, l’orientation ou la tendance négative du hip hop en Haïti.

A la fin du match, les débatteurs des 2 équipes adverses se congratulent, car le débat étant aussi un jeu prône le fair-play, la tolérance, le respect de l’autre.
Les 6 rappeurs groupe de rap créole, ZATRAP, assistaient à ce match.

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du Programme Initiative Jeunes

mercredi 29 juin 2011

Les jeunes du club de Gros Morne opinent sur le projet « Lekòl gratis » du président Martelly

Plus d’une cinquantaine de jeunes du club de Gros Morne, commune du Haut-Artibonite, se sont réunis dimanche 19 juin, à partir de 5h pm, au local de l’EFACAP de la localité, pour réfléchir et débattre sur les opportunités et les défis d’une telle promesse du nouveau président d’Haïti,  Michel Joseph Martelly. Le coordonnateur du projet VDF, en mission de suivi dans le club, était présent à la rencontre.

Avant l’ouverture des réflexions, l’animateur principal du club, Jonathan Vilméus, a pris le soin de mettre en contexte le sujet en distinguant pour les jeunes les notions d’éducation, d’enseignement et d’instruction.

L’éducation, terme plus générique, « vise à assurer à chaque individu le développement de toutes ses capacités (physiques, intellectuelles et morales). Ainsi, cette éducation lui permettra d'affronter sa vie personnelle, de la gérer en étant un citoyen responsable dans la société dans laquelle il évolue, capable de réfléchir pour pouvoir éventuellement construire une nouvelle société.», l’enseignement, terme plus spécifique, est le fait de « transmettre à la génération future un corpus de connaissances (savoir et savoir-faire) et de valeurs considérées comme faisant partie d'une culture commune ». Enseigner est donc éduquer, mais éduquer n'est pas forcément enseigner. Par contre, « l’instruction  stricto sensu serait relative seulement aux purs savoir et savoir-faire (partie utile à l'élève : savoir se débrouiller dans le contexte social et technique qui sera le sien) ».

Puis l’animateur a tenu à rappeler à l’assistance que le droit de toute personne à l'éducation, a été consacré dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 (article 26), et dans diverses conventions internationales. Selon la Convention des droits de l'enfant, l'éducation est un droit garanti par les États, et doit avoir les objectifs suivants []:
  • Favoriser l'épanouissement de la personnalité de l'enfant et le développement de ses dons et de ses aptitudes mentales et physiques, dans toute la mesure de leurs potentialités ;
  • Inculquer à l'enfant le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, et des principes consacrés dans la Charte des Nations Unies ;
  • Inculquer à l'enfant le respect de ses parents, de son identité, de sa langue et de ses valeurs culturelles, ainsi que le respect des valeurs nationales du pays dans lequel il vit, du pays duquel il peut être originaire et des civilisations différentes de la sienne ;
  • Préparer l'enfant à assumer les responsabilités de la vie dans une société libre, dans un esprit de compréhension, de paix, de tolérance, d'égalité entre les sexes et d'amitié entre tous les peuples et groupes ethniques, nationaux et religieux, et avec les personnes d'origine autochtone ;
  • Inculquer à l'enfant le respect du milieu naturel.
Les gouvernements successifs Haïtiens ont, semble-t-il, ignoré ou bien oublié, de toutes façons négligé, durant les 2 dernières décennies, les prescrits de cette convention que l’Etat a ratifiée, en novembre 1989. C’est pour cette raison que bon nombre de nos compatriotes demeurent sceptiques face à une telle promesse électorale du Président Martelly. Il était donc tout à fait intéressant et opportun que les 2 animateurs du club sondent les opinions des jeunes de leur club, sur la base de ces 3 questions auxquelles ils avaient à répondre en ateliers : 

1-      Quelle est votre préoccupation par rapport au projet « lekòl gratis » ?
2-      A quelle qualité d’éducation vous attendez-vous ?
3-      Quel(s) bénéfice(s) que la garantie du droit à l’éducation peut apporter au pays ?

Six groupes composés de 9 jeunes environ se sont formés pour réfléchir pendant une quarantaine de minutes à ces questions. Ils ne se sont pas fait prier pour s’adonner à cet exercice. C’est avec enthousiasme que chacun des rapporteurs des 6 groupes est venu partages les réponses de leurs ateliers avec leurs camarades.

Si tous les groupes reconnaissent tous que « lekòl gratis » est un beau projet, ils sont quand même sceptiques sur sa réalisation. Ils mettent en avant la faiblesse des ressources humaines, une stratégie d’application non encore communiquée (les écoles rouvriront dans 2 mois), l’urgence de la reconstruction qui provoque un dilemme, et le fait que 80% des écoles sont privées. Un groupe se demande même si ce projet va pouvoir durer 5 ans, autrement dit après le mandat du président Martelly. Gaston Jean, un leader de la communauté de Gros Morne a informé les jeunes sur les sources  de financement de ce projet d’éducation gratuite, et leur a rappelé le gaspillage et détournement à grande échelle d’argent dans l’éducation depuis des décennies.

Néanmoins, à la question 2, les attentes exprimées par les jeunes convergent vers 4 grands espoirs : une école sans discrimination sociale (un seul programme pour toutes les écoles, pas d’écoles à 2 ou 3 vitesses), une école plus équilibrée mêlant la théorie (les cours, les livres) à la pratique (expériences en laboratoire ou découverte sur le terrain), une école utilisant les ressources des nouvelles technologies de communication et d’information (accès internet, initiation à l’informatique, introduction de documents multimédias), et comme le dit si bien l’un des groupes, « une école modèle qui inculque à chaque élève sa responsabilité du pays, (…) le respect des valeurs nationales et les libertés fondamentales ».


Les bénéfices de ce projet qui garantira le droit à l’éducation à tous les enfants, tendent, selon eux, vers 4 résultats: réduction de la délinquance juvénile et du vagabondage, diminution de l’analphabétisme, un changement de mentalité (réduction des discriminations et des stigmatisations sociales), un avancement certain du pays sur le plan social (les jeunes progresseront mieux dans leur vie, dixit un groupe), politique (les jeunes feront un choix plus réfléchi aux élections, selon eux) et économique (ils feront des formations plus gratifiantes).

A l’issue de cet exercice, le coordonnateur a  porté 3 commentaires inspirés des réponses des jeunes: les jeunes de Gros Morne savent ce qu’ils veulent, ils ne doivent pas avoir peur de l’avenir, ils ont une responsabilité envers leur pays.

La réunion s’est achevée dans une ambiance festive, marquée par des rafraichissements donnés aux jeunes, par des interprétations musicales des 2 crooners du club, dont l’un a même composé un hymne Vague du futur, et par les mots de remerciement de l’animatrice adjointe du club, Mimose Tello.



Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du projet VDF


mercredi 22 juin 2011

Plaidoyer pour les jeunes des clubs VDF

De janvier à juin 2011, j’ai effectué une tournée dans des clubs du projet Vague du futur, en province (Jérémie, Camp-Perrin, Cayes, Gros Morne) et dans les communautés reculées (Fond Parisien, Darbonne) du département de l’Ouest. Les entretiens que j’ai eus avec les animateurs (12 au total) et les jeunes de ces clubs (plus d’une centaine), les observations que j’ai faites dans les communautés visitées ont révélé 3 préoccupations majeures : le manque de loisirs pour les jeunes, la migration des jeunes vers la capitale, la faible pénétration d’internet dans les ces localités visitées. Et …un espoir, l’envie des jeunes de se prendre en charge !

  1. L’accès et la jouissance des loisirs, qui constituent des droits humains, ne sont pas au rendez-vous dans les provinces. L’absence d’infrastructures et de services dédiés aux loisirs et aux divertissements sains ne semblent pas préoccuper ni mobiliser l’intérêt des autorités locales, au point que les jeunes cherchent à se recréer par eux-mêmes. Leurs initiatives ne sont pas toujours profitables, mais elles ont le mérite de crever l’abcès des frustrations.
Les jeunes des clubs VDF sont sensibles à cette problématique. Ils reconnaissent que le projet VDF comble en partie leurs envies et attentes sur ce plan, mais c’est insuffisant, selon eux. Ils veulent bouger, sortir de leurs localités, découvrir le pays et aller à la rencontre des jeunes des autres clubs du réseau. FOKAL s’y attache déjà en organisant chaque année au moins un camp (au printemps et/ou en été) qui rassemble des jeunes des 14 clubs du pays, en encourageant les rapprochements entre les clubs et en facilitant les initiatives locales des sorties des clubs.
De même, FOKAL veut offrir aux jeunes une tribune, via son site internet et via le blog VDF, non seulement pour exprimer leurs préoccupations mais aussi pour formuler des propositions pour un meilleur accès et une plus grande jouissance des loisirs sains dans le pays.  Ainsi, leurs propos trouveront un large écho parmi les lecteurs et visiteurs deux médias d’information de FOKAL.

  1. Les jeunes des clubs visités vivent comme un « déchirement » le départ récurrent de leurs membres soit vers la capitale soit vers les métropoles régionales, le plus souvent pour poursuivre leurs études après le bac. C’est une tendance, encore pire une constante qui s’enracine dans le pays, tant les migrations des jeunes s’accentuent. Certain(e)s perdent  des ami(e)s dans leur club d’origine, les partant(e)s se retrouvent des fois sans le vouloir déconnecté(e)s du projet. Et les animateurs-trices se retrouvent dans la difficulté de porter des initiatives ou des projets dans leur club sur le long terme.
Ce problème ne se pose pas heureusement dans les clubs de la capitale. Les jeunes ne bougent pas de leurs quartiers, restent attachés à leur club, même lorsqu’ils entreprennent des études supérieures. Néanmoins, le coordonnateur propose aux clubs deux solutions :
-          renouveler l’effectif du club sur toute l’année. Pas besoin d’attendre la rentrée scolaire pour procéder à de nouveaux recrutements. De nouveaux jeunes peuvent adhérer au club quelque soit le moment de l’année, à charge pour les membres d’intégrer ces derniers.
-          inciter les jeunes en classe de 3e et 2e à adhérer au club. Ces derniers, du fait qu’ils ne sont pas dans les classes d’examen, passeront plus de temps dans le club. Ainsi, les animateurs sont assurés de disposer d’un noyau de membres pour porter des projets initiatives sur le long terme.
-          inciter les partants à intégrer un club proche de leur nouveau domicile. Ainsi, les animateurs-trices auront à cœur de leur fournir les lieux d’implantation des clubs de la capitale et d’informer des clubs ciblés de leur arrivée afin de faciliter leur intégration. Cela s’est déjà fait. Tous les jeunes des clubs VDF sont les bienvenus dans n’importe autre club du réseau.

  1. L’accès internet demeure le problème qui focalise toutes les frustrations des jeunes de la communauté VDF. Ils sont curieux, entichés d’internet, surtout lorsqu’ils y ont déjà «  gouté » une fois. Ils ont privés de surcroit d’un accès au blog du projet soit pour s’informer des activités du projet, soit pour s’inscrire comme membre, soit pour communiquer avec les autres jeunes inscrits. Et rien ne favorise sur place un accès satisfaisant au web.
Dans les villes des clubs visités, l’accès internet est très difficile (Jérémie, Camp-Perrin), rare dans certaines localités  (Fond Parisien, Gros Morne, Darbonne). Le service peut parfois exister mais les infrastructures ne suivent pas : pas de cybercafés ni de télécentres ; quand ils existent le service est capricieux, cher et très limité. Leur nombre dépasse rarement l’unité, d’où un engorgement de la clientèle. Les établissements scolaires ne disposent pas de connexion internet. Les jeunes des clubs demandent comment FOKAL pourrait les aider.

FOKAL, dans les limites de sa mission et de ses moyens, est en train d’apporter indirectement une réponse appropriée à leur sollicitation :
-          La fondation est entrain d’exécuter un programme d’informatisation, avec connexion internet, des bibliothèques de proximité se trouvant dans les communautés de ces clubs (Jérémie, Cayes, Darbonne, Fond Parisien, Mon Repos, Martissant). L’accès au web sera bientôt une réalité dans les lieux d’implantation des clubs cités. Il suffit que les jeunes VDF s’y inscrivent pour pouvoir jouir de ce service.
-          FOKAL encourage les partenariats ouverts entre les clubs VDF et les bibliothèques de proximité de son réseau, dans le but de favoriser pour les jeunes du projet VDF un accès privilégié et une jouissance plus étendue de ce puissant outil d’information et d’apprentissage.

L’abcès de l’accès au net sera bientôt en mode décès. Mais le changement que j’ai pu remarquer chez les jeunes des clubs visités, c’est une volonté de se prendre en charge, l’envie de se recréer différemment, loin des plaisirs faciles ou vicieux. Ils sont bourrés d’énergie et de talents, sont d’une curiosité impressionnante, et d’une audace à toute épreuve. Et le meilleur, ils savent ce qu’ils veulent.

FOKAL, avec différents institutions partenaires, en Haïti comme à l’étranger, veut multiplier ses efforts pour canaliser et alimenter ces énergies, satisfaire leur curiosité, donner corps à cette audace. Les programmes et les projets de FOKAL à destination des jeunes tendent vers cela. La fondation supportera ou créera de nouvelles initiatives pour répondre au mieux à sa mission et ses objectifs envers les jeunes : leur émancipation, intellectuelle et sociale.

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du projet VDF

mardi 21 juin 2011

Le coordonnateur a visité 3 clubs, le week-end dernier

Le coordonnateur s'est rendu samedi 18 juin, dans 2 clubs de la zone métropolitaine, Martissant et centre-ville de Port-au-Prince, puis a visité le club VDF de Gros Morne, dimanche 19 juin 2011.

Au cours de ces visites, le coordonnateur a pu évaluer le fonctionnement des clubs, des difficultés et des performances de chacun de ces clubs.

D. Mosquera (Unesco) parlant aux jeunes
Samedi 18 juin, à leur réunion débutée à10h20 am, les jeunes du club de Martissant, en présence des 2 animateurs, ont présenté les problèmes du club et exprimé des demandes comme la possibilité de bénéficier des formations que fournit le projet Parc de Martissant à des riverains de la zone sur la gestion des déchets. Ils souhaitent un véritable partenariat entre le projet du parc et le projet VDF. Ce à quoi, le coordonnateur leur a promis d'y travailler pour trouver le moyen de satisfaire leur souhait.

Diana Mosquera, la responsable du projet de système d'alerte au tsunami en Haiti, de l'UNESCO, qui accompagnait le coordonnateur, en a profité pour parler aux jeunes du club de ce projet. Diana Mosquera, vu l'enthousiasme et l'intérêt manifestés par les jeunes pour cette question, et à leur demande, promet de les associer éventuellement, à une enquête sur la sensibilisation des gens de la communauté au risque de tsunami dans la capitale.

Match de préparation au club BMC
Le même jour, vers 1h pm, le coordonnateur a assisté à un match préparatoire de débat, en vue de sélectionner les 2 meilleures équipes qui feront le match d'exhibition, mardi 28 juin, à FOKAL. Ce match d'exhibition, qui sera ouvert au grand public se fera dans le cadre des activités de FOKAL prévues pour la Fête de la Musique. Il sera suivi du concert d'un groupe de rap créole haïtien MYSTIC 703.

Le coordonnateur, à la demande d'une trentaine de jeunes du club présents, a clarifié pour eux certains le sens de l'expression "moralement responsable" de la résolution "Le hip hop est une musique moralement responsable"et précisé les limites du sujet.

Réunion au club de Gros Morne
Enfin, le lendemain 19 juin , à 5h pm, le coordonnateur a assisté à la réunion du club de Gros Morne, dans le Haut Artibonite. 55 jeunes ont eu à réfléchir sur le sujet de réflexion de la séance, Education pour tous, qui constitue une des promesses de campagne du président haïtien Michel Martelly, et la priorité majeure de son prochain gouvernement. Une séance fort animée, avec en clôture une prestation musicale des 2 crooners du club dont l'un a même composé un "hymne" en chanson pour le projet VDF. Le texte de la chanson composée par Grégory Eliazard sera publié bientôt sur le blog.

Consultez régulièrement le blog pour avoir sous peu le compte-rendu détaillé des réflexions des jeunes de Gros Morne sur cette question d'actualité et d'intérêt national, "Lekòl gratis!", et pour voir les reportages photos de ces visites.


Le coordonnateur

vendredi 17 juin 2011

Les jeunes du club des Cayes opinent sur le choix du 1er Ministre haitien

Le choix du prochain premier ministre haïtien est aujourd’hui le sujet qui domine l’actualité. Ici comme ailleurs, tout le monde en parle ! Et comme, nous nous sentons collectivement concernés dans tout processus visant l’intérêt national, nous nous sentons du même coup obligés de dégager ensemble des idées qui pourraient aider les jeunes à comprendre le processus et les enjeux liés au choix du prochain Premier ministre haïtien.
Séance de travail au club VDF des Cayes

Ainsi, plus de 14 jeunes,  membres du club Vague du Futur des Cayes étaient présents  à BTI (Business and Technology Institute), leur lieu habituel de réunion, le jeudi 26 mai dernier pour débattre sur ce sujet qui domine l’actualité : le choix du prochain premier ministre haïtien. Dans l’idée de faciliter l’échange et mettre les jeunes sur la piste, nous avons, bien avant expliqué aux jeunes la nécessité pour l’actuel président d’avoir son chef de Gouvernement. Car bientôt il devra faire un bilan de ses 100 jours au pouvoir. Et selon les prescrits de la constitution l’actuel Président a désigné l’homme d’affaire Daniel Gérard Rouzier pour l’aider à conduire et exécuter les grandes lignes de sa politique. Dans cet ordre d’idée, il semble que les violons ne s’accordent pas entre le Parlement et l’Exécutif. En ce sens, nous avions invité les jeunes à émettre leur point de vue par rapport à ce sujet.

Bien qu’ils respectent d’un coté le jeu démocratique qui se joue actuellement au Parlement haïtien par certains parlementaires, ils condamnent de l’autre coté  l’attitude d’un autre groupe d’élus qui selon eux ne font que défendre leurs intérêts claniques et non pas ceux de la nation. « En affichant ce type de comportement, ces parlementaires montrent clairement qu’ils sont réfractaires au changement a déclaré Frito.

Ils ne partageaient pas l’avis des Sénateurs  qui conditionnent  leur vote en échange de postes ministériels : «  Pas de question de négocier des postes clés comme les Ministères de la Justice,  des Finances, des affaires étrangères, la planification avec le groupe des parlementaires soient disant majoritaire au Parlement !, ont-ils martelé. Qu’on donne une chance au pays et à Martelly le soin de faire atterrir ses promesses de campagnes ! A ce moment-là, on verra effectivement s’il était le renard de la Fable ou un pro changement. » Seul le temps nous donnera la vraie réponse. Ainsi Jean, un jeune du club, déclara : «  J’ai grand hâte de voir passer ses 100 jours au pouvoir, comme ca tout le monde sera, au moins, en mesure de porter un jugement et voir si réellement il pourra faire mieux pour les cinq prochaines années ».

A l’unanimité, ils croient que si Martelly accepte de négocier tous ces postes-clés, il ne pourra pas marquer la rupture qu’il a promise avec des hommes pour la plupart rongés par les mêmes ambitions mesquines et partisanes des anciens régimes. « On en a assez ! » clame un jeune pour exprimer son ras-le-bol de la situation et son impatience de voir des changements dans le pays. C’est le moment de rompre le cycle infernal de la corruption, de la faiblesse étatique, du laisser-faire, de ne rien faire.

En outre Aurore dans son intervention, parlait des qualités que devraient avoir notre prochain premier ministre : «  Le pays a besoin d’un Premier ministre responsable, rassembleur, dynamique » Et Jacques de son coté pensait, mis à part de ses qualités énumérées par Aurore il est une nécessité a ce que "le premier ministre soit un homme consciencieux, sérieux, compétent, qui aime son pays, progressiste, un travailleur, disons un leader ; car il aura toute une équipe à manœuvrer pour  atterrir les grandes lignes de sa politique générale."

L’échange a duré environ deux heures, dans une atmosphère de fraternité et surtout dans une ambiance citoyenne où les jeunes sentent davantage le désir de s’impliquer dans la reconstruction et le relèvement de la nation. Car selon eux : il est impératif à ce qu’ils participent tôt dans les affaires de leur pays. Et en tant que jeune, couche majoritaire de la société et futur dirigeants du pays ; leur formation, imagination et savoir faire peuvent apporter du sang neuf pour le pays. Nous avons  pu comprendre également qu’ils croient fermement dans la logique de l’union fait la force en vue d’un grand sursaut national qui très certainement sera bénéfique pour la nation en général.

Jean Hervé Jupiter
Animateur du club VDF des Cayes

mardi 14 juin 2011

Camp d'été 2011

La réalisation du camp d’été 2011 est définitivement est lancée. Il aura bien lieu du 7 au 11 Aout prochain, à Hinche (à 137 kms de Port-au-Prince). Le site choisi est le Centre Emmaus, à Papaye, à 10 mns de Hinche, à Papaye. Le coordonnateur a effectué s'est rendu lundi 11 juillet, au Centre Emmaüs, à Hinche pour effectuer une visite des lieux, et planifier avec les responsables du site certains détails logistiques.
Les jardins du Centre Emmaus
      Une délégation de 6 participants par club (4 jeunes + les 2 animateurs) sera représentée au camp, soit 14 délégations pour un effectif total de 84 participants. 6 autres personnes-ressources se joindront à nous. Un groupe mixte par club est fortement encouragé. La priorité doit être accordée aux jeunes qui n’ont encore participé à un camp.

Une chambre-type au Centre Emmaus
    Au programme, il y aura les activités suivantes : tournoi de débat, formation, ateliers de réflexion, formation, speaker corner, excursion touristique, activité culturelle…
 
Je vous informe qu’une activité inédite sera programmée cette année au camp, sur proposition de 2 animateurs : chaque club aura à présenter, durant 10 minutes, une expérience originale réalisée dans l’année avec les jeunes : une exhibition, une activité inédite, une démonstration… Le club expliquera le choix de sa présentation, ses objectifs, les résultats obtenus. On espère que l’expérience sera reproductible dans les autres clubs.

Un logement-type au Centre Emmaus
Pour le tournoi de débat, le format Public forum sera encore privilégié cette année. Les résolutions retenues sont les suivantes :
1.     L’école gratuite universelle est possible en Haïti (au tour éliminatoire)
2.  Les prélèvements obligatoires par l’État haïtien sur les transferts d’argent sont arbitraires (en demi-finale et finale)

L’agenda vous sera communiqué très bientôt.

Notre salle de travail au centre Emmaus
Trois animatrices m’ont demandé s’il était possible d’avancer la date du camp. Elles me proposent de le faire du 5 au 9 aout, ou bien du 6 au 10 aout. Je vous avoue que j’y réfléchis, mais c’est difficile vu le peu de temps à ma disposition pour tout planifier.

Consultez le blog régulièrement pour être au courant des dernières infos concernant les préparatifs de cet événement. Soyez prêts!

A très bientôt !


Le coordonnateur

mercredi 8 juin 2011

2e Salon de la Technologie au Karibe Convention Center

TIC, la route du futur… pour les PME !

Le 2e Salon de la Technologie, de l’Energie et de l’Environnement (E2Tech) s’est tenu du 3 au 5 juin 2011, au Karibe Convention Center, à Pétion-Ville. Mariant expositions, conférences, démonstrations et projections, ce salon a attiré environ 300 visiteurs et visiteuses le jour de l’ouverture, vendredi 4 juin, malgré la pluie battante. Organisée par l’Association Haïtienne pour le développement des Technologies de l’Information et de la Communication (AHTIC), cette foire de la technologie s’est révélée être une véritable vitrine des équipements et des solutions technologiques innovantes pour les Petites et Moyennes Entreprises (PME).
Discours inaugural de E2Tech

Trente exposants se démenaient pour attirer le public à leurs stands, à grand renfort de sourires de séduisantes hôtesses court vêtues et haut perchées, de kit-cadeaux et T-shirts publicitaires offerts gratuitement, de dépliants colorés de toutes sortes, de démonstrations ciblées. Il y en avait de tous les secteurs : des compagnies de téléphonie cellulaire, des fournisseurs d’accès internet, des vendeurs et représentants de fabricants d’équipements informatiques, des fournisseurs de solutions technologiques sur internet pour le bureau, des fournisseurs de services informatiques, des ONGs,…

un stand d'exposition
Les équipements et accessoires électroniques (scanner, serveur vocal interactif, modems, routeurs…), les matériels informatiques (laptops et tablettes numériques dernier cri, imprimantes multitâches,…), les services internet (téléphonie via le web, vidéoconférence…), exposés par les firmes haïtiennes et les professionnels du secteur, étaient davantage destinés aux entreprises pour les aider à optimiser leur rendement, à réduire leurs couts de fonctionnement, à mieux communiquer, entre autres.

Alors que le discours inaugural des organisateurs et du sponsor officiel mettait l’accent sur les jeunes et sur ce que les TIC peuvent leur offrir comme opportunités et perspectives d’avenir, quasiment aucun exposant n’avait ciblé réellement les jeunes, à part les compagnies de téléphonie cellulaire omniprésentes qui visaient le tout public. C’est une différence notable avec les foires technologiques INFOTEL antérieures qui avaient fait entrer le grand public, plus particulièrement les jeunes, dans l’ère de l’internet.

Jeunes écoutant un représentant de Cisco
Si, comme l’a affirmé M. Jean-Baptiste de l’AHTIC, dans son discours d’ouverture de la foire, «  les jeunes représentent le meilleur investissement dans le domaine des TIC », le salon n’a pas offert la démonstration par la preuve. On n’a pas vu ce qui était concrètement offert aux jeunes en termes d’opportunités pour les aider à se réaliser. Il n’y en avait que pour leurs yeux. Et pourtant les technologies qui réinventent la façon dont les jeunes peuvent communiquer, apprendre, étudier et se divertir sont inouïes. Et c’est, à mon avis, là la grande faiblesse de cette foire. La présence insuffisante de jeunes à l’inauguration s’explique, à mon avis, par 3 raisons : le lieu du salon, inhabituellement fréquenté des jeunes, la pluie ininterrompue du week-end, une publicité assez discrète qui ne les visait pas.

Une étudiante interrogeant un conférencier
Néanmoins, bon nombre d’informations délivrées dans certaines conférences pouvaient susciter leur intérêt, comme l’utilisation des TIC par les jeunes, le web 3.0 ou l’évolution numérique, comment se protéger des désastres naturels, les risques de tsunami en Haïti, les nouvelles technologies au service de l’éducation, les conséquences de la dégradation de l’environnement sur la santé de la population. Étant donné que l’information devient de nos jours un objet de pouvoir, il était souhaitable que les jeunes fassent le déplacement en grand nombre pour découvrir ce qui se fait le mieux dans le domaine des TIC en Haïti, histoire de se préparer pour l’avenir, ou bien de faire un plongeon dans la mer des possibilités technologiques.

Le salon E2Tech valait quand même le détour. Son véritable atout était de faire découvrir à quel point la convergence des équipements, des contenus et des services est étendue, l’internet constituant une plateforme d’intégration des supports et des contenus, du matériel et de l’immatériel, des ressources et des solutions. Une idée innovante est le bureau sans papier, proposé par l’entreprise PaperlessHaiti. Son rêve, une Haïti sans papier. Sa solution, faire disparaitre les imprimés dans les bureaux après les avoir scannés, indexés, archivés et stockés dans une base de données qui leur assure une protection accrue et une disponibilité en tout temps, en tout lieu et sur tout support.

Hôtesses d'un stand
En tout cas, il y a matière, moyen et nécessité d’augmenter l’offre numérique à faire découvrir aux jeunes, aux moins jeunes, aux parents, aux étudiants, aux entrepreneurs en herbe, au cours de ces foires technologiques. Si on veut que la matière grise haïtienne, crée, innove et entreprend dans ce domaine, les organisateurs devront s’efforcer de « démocratiser » réellement les TIC, de diversifier davantage les exposants et les produits exposés, de les étendre aux domaines de l’éducation (le livre électronique par exemple), du divertissement (les jeux de rôle sur internet), de s’intéresser aux innovations présentes et à venir. Cependant, on doit reconnaitre qu’E2Tech est déjà un pas vers la bonne direction.


Le représentant de l’Exécutif haïtien, Guillaume Jean-Marie, transmettant dans son discours le message du Président de la République d’Haïti aux organisateurs, aux exposants et aux participants de la foire, a beau parler de partir à la conquête des technologies nouvelles, de démocratiser les TIC, de mettre en œuvre une stratégie pour faire des TIC un outil de lutte contre la pauvreté et la discrimination sociale, on attend de voir comment son gouvernement transformera ces immenses défis en solution-miracle pour sortir le pays de son sous-développement technologique ou de son sous-développement… tout court !

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du projet VDF

mardi 7 juin 2011

Match d’exhibition de débat à FOKAL


Le projet Vague du futur, en association avec le club American corner de FOKAL, organise un match d’exhibition de débat, à l’ouverture des activités marquant la Fête de la Musique, dans les locaux de la fondation.

Ce match de débat opposera 2 équipes issues du club VDF du centre-ville (FOKAL). Le sujet qui sera débattu est le suivant : « Le Hip Hop est une musique moralement responsable ».

Le match se fera le mardi 28 juin, à 4h pm, une heure avant le spectacle des groupes rap MYSTIC 703 et ZATRAP.

Tous les jeunes des clubs de la capitale, y sont invités. Le format qui sera utilisé est le Public forum.

Le coordonnateur

Une année à la tête du PIJ

  cher.es ami.es, Depuis janvier 2022, je suis appelé par la direction de la FOKAL à assumer la charge de la coordination du Programme Initi...