jeudi 31 décembre 2015

Nos vœux à la communauté de débat de FOKAL

A tous les animateurs et animatrices du Programme Initiative Jeunes

A tous les débatteurs et débatteuses des 14 clubs de débat du réseau

A toute la communauté du débat en Haiti et à l'étranger

Je vous souhaite de passer d'agréables fêtes de fin d'année.

Déjà, je vous adresse mes meilleurs et sincères voeux pour une Bonne et Heureuse Année 2016.



Que le nouvel an vous apporte la joie, le succès et la paix auxquels nous aspirons tous!

Que le débat continue à nous guider dans la solidarité, la générosité et la tolérance pour une jeunesse plus forte, plus responsable, plus engagée envers la démocratie!

Amusez-vous bien!

Jean-Gerard Anis
Coordonnateur du Programme Initiative Jeunes
31 décembre 2015

vendredi 18 décembre 2015

Compte-rendu Rencontre des animateurs du 12 décembre 2015

La réunion des animateurs des clubs de débat du programme Initiative Jeunes de FOKAL s’est tenue le samedi 12 décembre 2015, au Centre Culturel Pyepoudre à Port-au-Prince. C’est une rencontre annuelle qui rassemble les animateurs des clubs de débat implantés dans 6 départements du pays. Ils étaient environs 25 sur 28 à y être présents cette année.

Les objectif de la rencontre ont été de faire  ensemble le bilan des activités de l’année, de partager des témoignages et des bons procédés, et proposer ensemble de nouvelles initiatives dans le cadre du débat, et de discuter et développer de nouvelles stratégies pour le programme.

La rencontre s’est concentrée davantage sur la stratégie pour faire fructifier le programme et les méthodologies de travail pour accompagner les animateurs dans l’animation des clubs. Des tables de réflexion, des travaux collaboratifs, des témoignages seront les principales activités de cette journée.

Retour sur le bilan

Un rappel sur le bilan de l’année en plusieurs étapes :

         la phase de recrutement de nouveaux membres prend trop de temps.


         le processus de formation au débat. La formation commence trop tard dans certains clubs car trop d’animateurs pensent (encore) que la formation au débat n’est là que pour préparer le tournoi des camps d’été du programme.  « le tournoi n’est pas une finalité en soi » ; c’est un moyen d’évaluer, de voir si les jeunes ont bien assimilé les notions et les techniques de débat. Selon des témoignages recueillis de jeunes dans des clubs visités, certains montrent des difficultés pour comprendre certaines notions du débat. L’idéal est de consacrer au moins deux mois à la formation. 
         certains animateurs ne font pas les réunions hebdomadaires demandées, ne fournissent pas systématiquement les comptes-rendus d’activités. De plus certains jeunes se plaignent de la routine qui s’installe dans certains clubs. Il leur a été précisé qu’il est important de communiquer ces documents afin d’évaluer l’activité du club et de partager dans le réseau via le blog, des idées, des savoir-faire, des initiatives intéressantes expérimentées par d’autres clubs, etc.

•     les rapports de dépenses sont faits de manière aléatoire. Une des dispositions sera de fournir l’allocation          des clubs uniquement après avoir soumis le rapport de dépenses de la période précédente. L’autre                      possibilité étudiée sera de fournir les allocations uniquement pour financer des activités prévues dans le          club. 

Deux témoignages, deux partages d’expérience

Afin d’illustrer ce « partage de bons procédés », deux animateurs de deux clubs différents ont témoigné sur la façon dont ils ont géré leur club, comment ils ont surmonté certains problèmes, comment ils ont motivé les jeunes.

-          Alfred Désir, animateur du club de Christ-Roi. Il dispose d’un noyau dur de 45 jeunes sur un effectif qui dépasse 80 membres. Alfred note qu’il y a un fort lien d’attache entre les membres de son club. Afin de sensibiliser les jeunes et de permettre aux parents de comprendre ce qu’ils font dans les clubs, son collègue et lui organisent des réunions avec ces derniers, car il faut noter que la plupart des parents sont réticents à laisser leurs enfants participer à une chose dont ils ne comprennent pas l’utilité ni le fonctionnement, surtout en ce qui concerne le camp d’été.

Alfred Désir utilise  un procédé pour éviter une certaine routine et par conséquent le départ des jeunes. A part la formation continue au débat, le club effectue entre autre d’autres activités telles que les tournois interscolaires - qu’ils ont dû abandonner par la suite à cause des rivalités entre les élèves de différents établissements scolaires. Les tournois entre groupes au sein du club ont remplacé cette activité-; les conférences sur des thèmes spécifiques, organisées par le club à l’attention des jeunes.

Alfred use d’un autre procédé pour améliorer la performance de ses débatteurs : impliquer des anciens débatteurs comme coaches pour les nouveaux membres du club.
Il a enfin créé un groupe WhatsApp afin de rester connecté avec les jeunes. Il conseille à ses pairs de rester à l’écoute des jeunes tout en gardant une certaine autorité.


En transition, le coordonnateur a rappelé que le club de débat n’appartient pas à une école, il faut une diversité de jeunes venant de différents établissements des environs du club. Si le club se réunit dans une école et qu’une certaine exclusion ou discrimination est remarquée, il faut le « délocaliser ». 
-          Réginal Raymond-Fils, co-animateur du club de débat de Jacmel dont l’effectif actuel est d’environ 45 jeunes. Ce club a connu avant son entrée en fonction en avril 2015 une sérieuse baisse de performance et d’effectif, parce que les précédents animateurs étaient accaparés par leur travail. Ils ont demandé eux-mêmes à être remplacés.

La première action des 2 nouveaux animateurs, Bettina Perono et lui, ont été de mettre en place un plan prévisionnel d’activités sur 3 mois pour préparer le camp d’été de fin d’année : 2 semaines de formation intensive au débat et 1 semaine consacrée à la projection de film sur le débat avec interaction avec les jeunes.
Pour le recrutement des jeunes, les animateurs ont d’abord voulu être à l’écoute des jeunes. Dans ils leur ont fait remplir un questionnaire, dont les réponses leur ont permis déterminé de nouveaux horaires de réunions (samedi et dimanche).

Afin de sensibiliser les jeunes mais aussi les parents et la communauté, ils ont organisé des matchs d’exhibition, des réunions avec les parents, et ont invité les médias de la ville.  Des anciens débatteurs du club sont mis à contribution

Le point fort de ce club est l’organisation préétablie du mois : dans leur programme mensuel, les animateurs ont introduit une formation de débat en continu ; la préparation sur place de sujets de débat ; des tournois ; des conférences et des loisirs à la fin du mois.


Comme le club de Christ-Roi, le club de Jacmel possède un groupe WhatsApp pour communiquer et rester en contact. 

En résumé, ces deux clubs ont choisi d’être à l’écoute des jeunes et de diversifier les activités afin de les motiver. Il y a aussi un vrai travail auprès des parents, des directeurs d’écoles, de la communauté afin de faire connaître le programme débat. Enfin, les clubs ont innové avec la mise en place d’une feuille de route et l’utilisation des technologies et d’internet. 

Nouvelles dispositions

Les dispositions ont concerné 2 principaux points :

         Le CUG, qui est un dispositif qui permet aux animateurs de communiquer gratuitement entre eux, via le réseau Digicel. Il est remarqué que ce réseau est sous-utilisé ce qui implique par déduction que les animateurs ne communiquent pas entre eux. Le point à soulever est de savoir s’il serait mieux de choisir d’autres applications gratuites ou d’abandonner définitivement ce réseau CUG.


Un des animateurs note qu’il est plus indispensable pour deux animateurs du même club de discuter entre eux pour organiser les réunions. Etant donné que le réseau est limité aux communications entre animateurs principaux, il n’est pas très utilisé pour cette raison. Un autre souligne aussi le fait que certains animateurs ne se connaissent même pas. 
         les allocations attribuées aux clubs. Beaucoup de clubs gardent sur leur compte en banque ces allocations sur de longues périodes, ce qui pose problème. L’administration de FOKAL exige que les clubs fassent des activités en rapport avec l’idée fondatrice du programme. Il faut donc que cet argent soit dépensé pour ces activités. L’idée qui prédomine quand l’argent reste sur le compte, c’est que le club ne fait aucune activité. En conséquence, la coordination du PIJ pense à une nouvelle manière d’attribuer les allocations : elles seront accordées quand le club proposera une activité.


S’il est vrai que certains clubs économisent leurs allocations pour préparer une plus grande activité prévue, il leur a été précisé que des allocations supplémentaires peuvent leur être accordées si le club fait part de besoins spécifiques ou si leur demande est raisonnable et justifiée.

Ateliers de réflexion 

Durant cette partie, 3 questions importantes ont été abordées sous la forme d’ateliers de réflexion :

1.       Quel suivi à faire avec la consultation nationale ?
2.      Quelles perspectives pour le programme de débat ?
3.       Quelle programmation pour les 20 ans du programme ?


Elisabeth Pierre-Louis Augustin, la directrice des programmes de FOKAL, a tenu à animer ces ateliers. L’objectif a été, à partir d’un brainstorming, dans 3 groupes de discussion constitués à cette fin, de trouver des réponses, surtout des idées venant des acteurs du programme, correspondantes à ces trois points. 
De la consultation : les différents groupes ont été d’accord sur le fait qu’il fallait valoriser le livre « Paroles de Jeunes » et le rendre accessible au plus grand nombre
• soit en le mettant à disposition dans les bibliothèques, les écoles ;
• soit en organisant des émissions radiodiffusées avec libre antenne sur les thèmes abordés dans le livre ; etc.

D’autres idées ont émergé comme la vulgarisation du libre dans une traduction en créole, ou encore dans un élargissement de la consultation nationale aux jeunes qui ne sont pas membres d’un club de débat.

Des perspectives du programme de débat. Les animateurs ont soulevé que le programme de débat est bien mais qu’il est un peu restreint. Pour certains, il manque une implantation plus forte, au sens de plus visible, des clubs dans la communauté, avec par exemple des activités civiques, ou encore une diversification des formations accordées aux jeunes.

D’autres soulignent le manque de suivi avec les anciens débatteurs (on ne sait pas ce qu’ils sont devenus, quel a été leur parcours après leur départ du club), ainsi que la demande pressante de création d’un club de débat universitaire [Il en existe déjà dans certaines institutions supérieures à P-au-P].


D’autres encore voudraient plus de formation et de rencontres pour les animateurs, et surtout une implication des animateurs dans la préparation du camp d’été. 
Des 20 ans du programme de débat. Une liste de propositions a été établie pour les 20 ans du programme de débat.
• Tout d’abord, le lancement du livre blanc.
• Des activités de sensibilisation dans les clubs ainsi que le suivi de ces activités (afin de partager les difficultés rencontrées et les solutions trouvées).
                • Le camp d’été deviendra un camp thématique que les animateurs aideront à préparer. Une rencontre à cette fin est programmée au mois de juin 2016.

A la recherche d’un canevas de réunion hebdomadaire à l’intérieur d’un club


Dans la structuration actuelle des réunions hebdomadaires des clubs de débat, chacun a développé sa propre méthodologie. Même si les activités varient d’un club à l’autre, leur programmation se ressemble. Cependant certains problèmes ont été soulevés, par exemple la difficulté d’agencer la formation entre les nouveaux membres du club et ceux qui ont déjà suivi la formation, mais aussi d’intéresser les anciens membres à des sujets nouveaux. 
Pour pallier à ce problème, les animateurs ont décidé d’impliquer les anciens dans le processus de formation en tant que coaches. Un canevas général sera fourni à tous les animateurs pour harmoniser et formaliser la méthodologie des réunions dans les clubs avec les débatteurs.


Les autres problèmes soulevés se rapportent surtout au manque de communication dans le réseau, à l’absence d’une base de données recensant l’effectif des clubs  et les sujets de débat. Enfin les animateurs recommandent que le guide du débat soit mis à jour. 

Retour sur les perspectives à venir et les recommandations des jeunes

Le coordonnateur est revenu sur ce besoin de débat universitaire. En effet, on constate que ceux qui sont à l’université aimeraient beaucoup faire partie d’un club de débat. C’est bien pour cette raison que des étudiants de l’Université Quisqueya ont mis en place un club de débat universitaire. FOKAL va voir dans quelles mesures la fondation pourra soutenir ces initiatives. Dans cette perspective de débat universitaire pourrait aussi émerger un partenariat plus approfondi avec Dominicana Debate, l’association de débat de la République dominicaine, dans l’objectif de faire pour eux des formations de débat. 
Le rappel s’est achevé sur les recommandations des jeunes qui ont envoyé une pétition à la directrice des programmes de FOKAL et au coordonnateur, afin de demander plus de débats dans leur club, plus d’activités et une promotion du programme auprès de leurs parents et dans leur ville.  

Témoignage de Dangelo Néard

Afin de sensibiliser davantage les animateurs sur comment le débat peut transformer les jeunes, Dangelo Néard, un ancien débatteur du programme Living Together réalisé avec IDEA NL dans 6 lycées de Port-au-Prince, de 2008-2009, a été invité. Son équipe avait gagné la finale du tournoi de débat, dans le format  Public Forum, entre ces différents lycées de la capitale (Toussaint, Pétion, Firmin, du Cent cinquantenaire, Marie-Jeanne, Jean-Jacques) en mars 2009, match qui a été filmé par FOKAL.


Dans l’échange avec les animateurs, Dangelo a expliqué que le débat lui a beaucoup apporté : il a libéré sa parole. Il a acquis une compétence certaine notamment dans l’art de parler au public, de mobiliser le langage dans la communication publique. Il a développé un véritable talent dans l’art d’argumenter et convaincre ses adversaires. 
Dans sa vie professionnelle, Dangelo a démontré comment intérioriser les techniques de débat l’a beaucoup aidé dans sa vie d’enseignant e surtout d’animateur pour aborder les écrivains dans son émission du dimanche sur le livre et la lecture, sur télé Caraïbes.

Une expérience l’a beaucoup marqué dans ce programme : son ami Léxima et lui perdaient leurs moyens quand ils se rendaient compte qu’ils allaient perdre un débat. Il ne s’est jamais laissé abattre même quand son ami lui disait à l’oreille qu’ils vont perdre. Il a appris à garder confiance en son discours.

Autre enseignement qu’il tiré du débat : il s’est rendu compte qu’il ne faut jamais sous-estimer ses adversaires, qu’il fallait  apprendre à se taire pour écouter les autres : « la défaite rend humain », affirma-il doctement. 
La question de l’éloquence est aussi importante pour lui dans le débat. Au lycée Toussaint, il a suivi des cours d’éloquence et d’improvisation. Le coté théâtral et la mémoire sont aussi importants : « il faut toujours se souvenir » pour pouvoir gagner un débat et contrecarrer les arguments d’un adversaire. 

Dangelo Néard est l’un des fondateurs de l’académie du Bon Langage, une école qui enseigne les prises de parole en public, l’éloquence. Pour Dangelo, le débat est important, car il permet la démocratie, il permet d’exprimer ce qu’on veut.

Conclusion

A la fin de la rencontre, un lot d’exemplaires du livre « Parole de Jeunes », a été remis aux représentants des clubs de province, afin qu’ils le distribuent à tous les jeunes ayant participé à la consultation au sein de leur communauté. Un document de présentation de notre partenaire IDEA leur a été également distribué.

En préparation pour les animateurs :
• une feuille de route qui servira de guide aux animateurs dans leurs taches,
• un calendrier d’activités pour l’année 2015 auquel ils pourront greffer leur propre agenda,
• un canevas de réunion,
• un plan de formation au débat.

Cette journée s’est achevé par le duel de débat entre Martissant, champion national au camp d’été, et Camp-Perrin, champion régional du tournoi du grand Sud. Plus de 60 jeunes  venant des clubs de Christ-Roi, de Darbonne, de BMC et de Martissant y ont assisté. A l’issue du match arbitré par un jury de 5 animateurs, le club de Martissant a gagné le titre de « Champion des champions 2015 » des tournois de débat organisés par FOKAL pendant l’année 2015.

Compte-rendu effectué par :


Jessica Saint-Louis
Étudiante en 3e année à Sciences -Po
Rennes (France)
Stagiaire à FOKAL


Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du PIJ


Décembre 2015

jeudi 17 décembre 2015

« Paroles de Jeunes » est enfin disponible!

Paroles de jeunes, sorte de livre blanc de la jeunesse haïtienne édité par FOKAL, a été publié en Décembre 2015. C’est un projet réalisé par le Programme Initiative jeunes de FOKAL qui a mobilisé 22 personnes (la direction de la fondation, l’équipe de consultation, des facilitateurs, des animateurs des clubs de débat, des consultants) et 450 jeunes qui ont collaboré à cet ouvrage.

L’objectif de ce projet a été de donner aux jeunes filles et garçons du pays une opportunité pour discuter des problèmes qui risquent de plomber leur avenir, d’exprimer librement leurs inquiétudes et frustrations, de proposer des initiatives, des actions, qui devraient aider les décideurs du pays (pouvoirs publics, ONG, organisations de la société civile) à répondre à leurs attentes (http://vaguedufutur.blogspot.com/2014/08/les-400-voix-de-la-jeunesse-haitienne.html ).

Plusieurs exemplaires ont été déjà distribués en priorité aux 450 jeunes qui ont participé aux consultations menées avec les jeunes dans 13 communautés d’implantation des clubs de débat, sur le territoire national. C’est leur livre ! Le livre de toute la jeunesse haïtienne !

L’ouvrage illustré de 159 pages est divisé en 7 chapitres, auxquels s’ajoutent une section « Repères bibliographiques » et des annexes qui regroupent les outils de la consultation. Chacun des chapitres traite d’une problématique différente, avec des points de repère sur les concepts-clés de chaque problématique traitée dans le chapitre, et s’achève sur un portrait d’un jeune.

Le chapitre 1 est consacré au contexte du livre, autrement dit aux raisons d’être du projet par la présidente de FOKAL, Michèle D. Pierre-Louis et la vice-présidente du conseil d’administration de la fondation, Danièle Magloire, à sa genèse par Jean-Gérard Anis, coordonnateur du projet, à la méthodologie des consultations, aux donnés chiffrées sur les acteurs-cible par Carine Schermann, une consultante sur le projet, bref à la présentation générale du livre.

Le chapitre 2 s’intéresse à la vision collective des jeunes consultés, sur la société haïtienne, selon 11 principes fondamentaux : accès à l’éducation pour tous et la qualité de l’éducation, égalité et justice sociale, respect des droits humains fondamentaux, bonne gouvernance, respect des droits et libertés constitutionnels, sécurité et stabilité politique, indépendance de la justice, développement économique, solidarité et fraternité, citoyenneté active et participation civique, protection de l’environnement et développement durable.

Le chapitre 3 traite des réflexions, des propositions des jeunes sur l’Etat de droit et la démocratie.  Ce chapitre concentre les paroles des jeunes sur les questions liées aux espaces de liberté et d’expression dans une démocratie en construction, à l’indépendance de la justice, à une citoyenneté haïtienne en construction, à la problématique de l’Etat, de la société civile et des ONGs.

Dans le chapitre 4, les jeunes parlent d’économie et de développement, pour être plus précis, de leurs préoccupations à propos des conditions de vie, de l’habitat et du transport, des problèmes liés à l’emploi, à la formation professionnelle et à entrepreneuriat,  de leur regard sur l’économie informelle.

Le chapitre 5 concerne leurs frustrations face aux questions d’égalité et de différence entre les individus, autrement dit aux problèmes des discriminations et des préjugés tenaces dans la société haïtienne, des questions liées à l’égalité des sexes, aux libertés, droits et santé sexuels.

Les jeunes réfléchissent à la thématique « Identité et culture », dans le chapitre 6. Ils ont abordé le sujet de la culture en Haiti, les enjeux du bilinguisme haïtien, le problème des religions dans un contexte d’Etat fragile, la question des loisirs et de la vie associative pour la jeunesse dans ce pays.

Le chapitre 7 analyse de manière globale les discours des jeunes sur ces différentes thématiques et problématiques traitées par les 450 jeunes consultés et aborde les perspectives pour les décideurs de s’approprier ces paroles de jeunes et d’utiliser le livre.


La dernière section du livre fournit des éléments succincts d’analyse des consultations de la consultante  et rapporteuse dans le document des propos des jeunes et les perspectives sur la manière pour les uns et les autres d’utiliser cet ouvrage, par Elizabeth Pierre-Louis Augustin, directrice des programmes de FOKAL, et les conclusions de la directrice exécutive de la fondation, Lorraine Mangonès.

FOKAL remercie et félicite les 450 jeunes qui ont participé avec un fort enthousiasme aux consultations menées dans les communautés touchées, aux facilitateurs qui ont mis généreusement leur temps et leurs connaissances à la disposition des jeunes, à ses collaborateurs bénévoles qui, grâce à leurs compétences techniques, ont rendu ce bel ouvrage, à l’équipe en charge du projet qui a accompli avec détermination, persévérance un immense travail durant la période des consultations.

« Paroles de jeunes » est disponible maintenant à FOKAL, et dans les librairies de Port-au-Prince et de Pétion-Ville.

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du Programme Initiative Jeunes

mercredi 16 décembre 2015

Martissant, champion des champions 2015 !

La série continue pour le club de débat de Martissant. Il vient de réaliser ce samedi 12 décembre 2015, au centre culturel Pyepoudre (Bourdon) un triplé historique dans l’histoire des compétitions de débat Karl Popper organisées par FOKAL. Son équipe composée de Neissa Gravil, Samuel Cangé et de Joseph Johana est sortie victorieuse de son duel contre Camp-Perrin, le club champion du tournoi régional grand Sud en avril dernier, sous le score sans appel de 5 à 0.
L'équipe victorieuse de Martissant
Le sujet de ce match déroulé en créole a été : Eleksyon se garanti demokrasi. Martissant défendait la résolution alors que l’équipe de Camp-Perrin s’y opposait. Plus d’une soixantaine de jeunes des clubs de Martissant, de Christ-Roi, de Darbonne, de BMC ont bravé la forte pluie qui s’est abattue sur P-au-P cet après-midi là pour venir assister à ce match très attendu dans la communauté des débatteurs du Programme Initiative Jeunes de FOKAL.

Cette même année 2015, le club a gagné le tournoi régional Ouest en mai à Port-au-Prince, et le tournoi national de débat en juillet dernier à Jérémie. Samuel Cangé a raflé à deux reprises cette année, au tournoi national et dans ce duel des champions, le titre du « Meilleur débatteur ». Une performance exceptionnelle qui mérite d’être applaudie. Ainsi Martissant est devenu « Champion des Champions », toutes compétitions confondues.
Contre-interrogatoire entre 2 débatteuses de ce match
Il est bon de rappeler que le club de  Martissant a été finaliste du tournoi national 2014 aux Gonaïves. Sous le leadership de ces 2 animatrices Jennyfer Desrosiers et Martha Miranda Pierre-Louis, ce club a opéré une petite révolution en son sein depuis 3 ans. Ce club a connu une grave crise dénoncée par les jeunes du club, après ses mauvais classements répétés au palmarès des clubs lors des compétitions de débat. La solution a été, à leur demande, une nouvelle direction à la tête du club, qui a vu l’entrée en fonction en 2013 de Jennyfer et de Martha.


L'animatrice Martha Pierre-Louis (à gauche )couvant ses champions
FOKAL salue la victoire, le titre et le record sans  égale du club de Martissant, félicite Neissa Gravil, Samuel Cangé et Joseph Johana, l’équipe qui a gagné le duel des champions haut la main, ainsi que Jennyfer et Martha pour l’impressionnant qu’elles ont accompli avec les jeunes comme animatrices dans leur club. Nous sommes fiers de vous !

Depuis lors, le club multiplie les initiatives au bénéfice des membres du club (formations continues aux techniques de débat, tournois dans le club, matches d’exhibition), enchaine avec constance depuis 2 ans les succès dans les tournois de débat organisés par FOKAL, au point de devenir une véritable machine à gagner. Ce qui ne fait pas du tout l’affaire des autres clubs compétiteurs.
Animateurs et débatteurs des 2 clubs du duel réunis
Mais si ça peut les rassurer, je leur dirai qu’il ne faut pas désespérer, car une autre génération de débatteurs émerge dans les clubs, d’autres clubs sont en train de mener également leur petite révolution sous l’assaut des jeunes qui veulent ravir aussi un titre de champion pour leur club. Ou tout simplement, parce que la roue tourne !

A toutes et à tous, je souhaite un Joyeux Noel !

Jean-Gérard Anis

Coordonnateur du Programme Initiative Jeunes

Duel des champions: bulletins du jury

Le club de Martissant a gagné ce duel des champions contre le club de Camp-Perrin sous le score sans appel de 5 à 0. Voir ci-dessous les bulletins des juges. Le débatteur Samuel Cangé a remporté le titre de "Meilleur débatteur du match", au cumul des points qui lui ont été attribués par les juges pour sa performance individuelle.









Programme Initiative Jeunes

mardi 15 décembre 2015

La dictature expliquée à des élèves de Port-au-Prince

En prélude à son dixième anniversaire et à son premier tournoi de débat inter-scolaire, le club de débat de Christ-Roi a organisé, vendredi 4 décembre 2015 à FOKAL, avec le soutien du coordonnateur du Programme Initiative Jeunes, Jean-Gérard Anis, une conférence-débat, d’une durée de 2 heures, sur le thème de la dictature. Cent quarante-deux jeunes élèves, répartis dans une quinzaine de délégations, venues des lycées, collèges et écoles congréganistes de la capitale, ont participé à cette rencontre.
Cette activité revêtait une double fonction : dans un premier temps, faire connaitre les jeunes les horreurs et de la dictature duvaliériste qui a terrorisé le pays près de quarante ans avant qu’ils/elles ne soient né(e)s ; dans un deuxième temps, leur permettre de mieux comprendre le thème du tournoi de débat inter-scolaire qui sera organisé par le club de Christ-Roi en février 2016, et qui mobilisera 16 équipes des établissements secondaires de Port-au-Prince.

Les jeunes face à la dictature

Trois personnalités reconnues avaient accepté généreusement d’animer cette conférence : l’historien Michel Soukar, avait à effectuer la « Radiographie des dictatures». Malheureusement, à cause des problèmes de santé, il a décommandé. Danièle Magloire, sociologue de formation, et militante féministe a intervenu sur cette problématique : « A la lumière du contexte national et international, une dictature est-elle encore possible en Haïti ? ». En dernier lieu, Michèle Duvivier Pierre-Louis, présidente de FOKAL a s’est attachée à expliquer à son jeune auditoire « Comment les jeunes vivaient la dictature sur le régime duvaliériste ».
Mon collègue à la direction du club de Christ-Roi, Alfred Désir et moi-même avons voulu que les jeunes comprennent que la liberté, le respect des Droits humains est très important pour la survie de la démocratie et qu’en aucun cas le retour d’une dictature ne saurait être bénéfique pour la nation. Car assez souvent les jeunes comparent la situation économique et sociale du temps de la dictature avec la période d’aujourd’hui pour dire que la situation que nous vivons actuellement est pire qu’avant.

Un plongeon historique dans la dictature

La conférence a débuté vers 12h30 dans la salle Polyvalente de FOKAL. L’exposé  de chaque intervenant a duré une trentaine de minute environ. La militante pour le respect des droits des Femmes et l’égalité des genres, Danièle Magloire, a fait une longue intervention pour montrer qu’une dictature à travers le contexte national et international n’est pas possible en Haïti. Il y a de grandes avancées dans le respect des droits humains, notamment dans la liberté d’expression.

Elle a déterminé le profil d’une dictature : le règne de l’arbitraire et de l’impunité, la privation des libertés politiques, le non respect de droits humains, le culte de la personnalité du dictateur, la surveillance généralisée de la population, la peur et la violence pour imposer l’ordre.
Mme Duvivier Pierre Louis, présidente de la FOKAL a mis l’accent sur comment les jeunes de l’époque dictatoriale vivaient la dictature, puisque elle, a vécu très jeunes sous ce régime. Elle a montré comment les jeunes de son époque, au péril de leur vie, ont résisté face à ce régime, soit par des marches de sensibilisation, des grèves d’étudiants, des articles de journaux considérés comme subversifs, et d’autres actions séditieuses, soit par des interventions armées de rebelles au régime.

Elle a également rappelé les intimidations, la défiance entre les citoyens, la chasse aux opposants ou suspectés d’opposants du régime, le meurtre de journalistes et d’étudiants, le massacre de familles entières, les emprisonnements forcés, les tortures et les disparitions de prisonniers politiques, le contrôle absolu de la presse parlée et écrite de l’époque, la peur instaurée sur les villes et les campagnes haïtiennes par les tontons macoutes, la féroce milice du régime.

Réactions des jeunes

A la fin des interventions, des bras se sont agités de partout pour poser une question, ou pour demander plus de lumière sur un point, soit à Michèle PIERRE-LOUIS ou Danièle MAGLOIRE. Même si des questions n’ont pas pu être posées faute de temps, les jeunes ont été très satisfaits de cette conférence-débat. Ils croient que ce genre d’activité permet aux jeunes de savoir comment la population, leurs parents et grands-parents ont vécu sous la dictature, mais aussi de mieux aborder les sujets de débat qui en découleront. Ils souhaitent que ce genre de conférence soit accessible à beaucoup plus de jeunes dans le pays.

La conférence a été une réussite, sur le plan organisationnel, la participation ainsi que sur les connaissances partagées avec les jeunes. Les questions et les réactions de jeunes prouvent que les notions ont été bien assimilées et les informations captées. Voici les réactions de quelques-uns d’entre eux toute suite après la conférence :
Clarisse ALTIDOR : « J’ai beaucoup appris de cette conférence. Je ne savais pas que des jeunes d’à peu près mon âge se sentaient aussi impliqués dans les affaires de l’Etat. Malheureusement les jeunes de nos jours ne sont pas vraiment impliqués dans la survie de la démocratie. »

Lynda NOËL: « C’était une conférence très informative. J’ai pu apprendre que les jeunes ont été très présents dans la lutte contre le régime duvaliériste. J’ai fini par comprendre la souffrance qu’a endurée le peuple pour instaurer la démocratie. Certes, cette démocratie n’est pas en pleine forme mais, on doit faire tout pour la protéger et aussi l’améliorer de jour en jour. D’où la nécessité d’impliquer tous les jeunes du pays. »

Pour Raymonde REMI: « Cette conférence a été pour moi une grande source de découverte ainsi que pour la majorité des jeunes. Entant que jeunes du pays, nous devrions savoir ces choses-là. J’ai aimé la façon dont les deux intervenants ont pris le soin de nous décortiquer les moindres détails. En plus, ce n’est pas facile ce genres d’activité. Je souhaite que cela se reproduise afin d’élargir notre champ de connaissances. Nous, jeunes du pays doivent garder en mémoire que nos parents et grands-parents ont vécu d’atroce souffrance et que nous devons tout faire pour que la démocratie triomphe. »

Joël LAZARD
Animateur du club de Christ-Roi

mercredi 9 décembre 2015

Rencontre des animateurs du PIJ

Samedi 12 décembre aura lieu la rencontre annuelle des animateurs des clubs de débat du Programme Initiative Jeunes, au centre culturel Pye Poudre, à Bourdon (P-au-P). C’est un exercice au cours duquel les 28 animateurs et animatrices des 14 clubs du réseau de FOKAL rencontrent le coordonnateur du PIJ et la directrice des Programmes de FOKAL, pour discuter et développer de nouvelles stratégies, faire des bilans d’activités de l’année, partager des témoignages et des bons procédés, et proposer ensemble de nouvelles initiatives dans le cadre du débat au bénéfice des jeunes.

Cette année, la rencontre se concentrera davantage sur la stratégie pour faire fructifier le programme et les méthodologies de travail pour accompagner les animateurs dans l’animation des clubs. Des tables de réflexion, des travaux collaboratifs, des témoignages seront les principales activités de cette journée.

Dans l’après-midi, un match de débat aura lieu entre les clubs de Camp-Perrin, champion du tournoi régional Sud, et de Martissant, champion du tournoi national, pour le titre de champion des champions pour l’année 2015.

Le sujet de ce duel de débat en créole est le suivant : « Eleksyon se garanti demokrasi ».

Un rapport détaillé de toutes les activités, réflexions et décisions au cours de cette journée sera publié sur le blog du programme Initiative Jeunes.

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du PIJ


mardi 1 décembre 2015

Le club de Fond Parisien s’intéresse à la lutte des femmes

Fond Parisien, un club jeune

Le samedi 28 novembre 2015, le coordonnateur du Programme Initiative Jeunes (PIJ) de FOKAL, Jean-Gérard Anis et deux de ses collègues, ont rendu visite au club de débat de Fond Parisien, à 1h de route à l’est de Port-au-Prince, dans la commune de Ganthier. La rencontre a eu lieu dans les locaux de la bibliothèque Jean Valbrun Brésil, du réseau des bibliothèques de proximité que soutient FOKAL, en présence de plus d’une quinzaine de jeunes, en majorité des filles, qui sont pour la plupart des nouveaux membres du club, et les deux animateurs.
La rencontre a commencé avec l’intervention d’un des animateurs du club qui a fait un bref résumé de ce qu’est le club de débat de Fond Parisien. Créé en 2009, c’est l’un des clubs du PIJ. En 2013, le club a changé d’animateurs : Geordanis Joseph et Dieufaite Joseph encadrent désormais les jeunes. Selon Geordanis, le club rassemble les jeunes de la communauté qui partagent une passion pour les activités intellectuelles, le but étant de leur apprendre les techniques d’argumentation et en même temps les valeurs de la démocratie. Ils participent à différentes activités comme les rencontres hebdomadaires, les tournois nationaux ou régionaux, les séminaires de formations organisées par FOKAL.

Les emblèmes féminins de la lutte pour le droit des femmes

Par la suite, a été introduite la présentation de Nelto Févry, ancien membre du club de débat, étudiant finissant à la faculté d’ethnologie de Port-au-Prince et étudiant à la faculté de droit des Gonaïves. Nelto Févry a fait un exposé pour les membres du club sur la lutte pour les droits des femmes et la violence sur les femmes. Sa présentation s’est faite en 2 parties: d’abord un historique de la lutte des femmes sur le plan international et national pour la revendication de leurs droits, in fine un retour sur les violences subies par les femmes.
C’est à travers différentes figures féminines que Nelto Févry nous conte que la lutte des femmes pour leurs droits n’est pas l’apanage d’un seul pays : il y a eu des féministes en France dès 1791, particulièrement Olympe de Gouges qui a écrit La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en réaction à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, un ouvrage qui posait déjà le problème de l’exclusion des femmes dans la politique et la société, de la condition féminine et de l’égalité des sexes. Elle fut guillotinée.

L’Allemagne a eu Marie Wollstonecraft et son ouvrage Défense des droits de la femme, publié en 1792, qui insiste sur une éducation égale entre les sexes. La lutte a eu comme porte-drapeau Clara Zetkin au Danemark et Simone de Beauvoir en France avec son livre Le deuxième sexe dans lequel elle a eu cette phrase devenue célèbre : « On ne naît pas femme, on le devient ».  
Nelto Févry donna des exemples de l’aboutissement de ces luttes des femmes pour leurs droits comme la consécration de la journée du 8 mars comme Journée Internationale du droit des femmes en 1921 par Lénine, l’obtention du droit de vote par les Françaises en 1945.  Vint ensuite la question de la lutte des femmes en Haïti : Févry a choisi de mettre en avant Madeleine Sylvain Bouchereau et la Ligue Féminine d’action sociale qui a consacré leurs actions pour une amélioration de la vie physique, économique et sociale des femmes en Haïti, mais aussi qui a lutté contre l’occupation américaine de 1915. Le droit de vote fut accordé aux femmes en 1950.

« Un consensus naturel entre les hommes et les femmes »

Afin d’introduire la question de la violence sur les femmes, Nelto Févry parla de l’origine de la consécration de la journée du 25 novembre comme journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes : une journée dédiée à l’assassinat des sœurs Mirabal en 1960 en République Dominicaine. Puis il a insisté sur le fait que sa présentation se portera non pas sur la violence physique, mais de préférence sur la violence symbolique.
Reprenant la définition du sociologue Pierre Bourdieu, N. Févry expliqua que « la violence symbolique est une violence invisible, spirituelle, douce, subie inconsciemment par les femmes». Afin d’étayer son raisonnement, il a pris comme exemple la société haïtienne. Selon lui, cette violence symbolique provient « d’un consensus naturel entre l’homme et le femme » qui « place l’homme supérieur de la femme ».

Il a donné des exemples concrets comme le fait que dans un couple la femme préfère que l’homme soit plus âgé qu’elle ; ou encore le fait que les hommes ne fassent pas les tâches ménagères ; la division sexuelle du travail ; le fait que l’homme soit placé naturellement dans un rôle de protecteur de la femme ; etc. Par analogie à la réflexion du sociologue haïtien Alain Gilles qui affirme que « la violence est un instrument pour les politiciens », Nelto Févry a avancé l’affirmation que la violence est aussi un instrument des hommes envers les femmes.
Pour conclure cette présentation, il a abordé la situation paradoxale qui montre que, malgré les droits et les lois juridiques qui protègent les femmes de la violence, cette violence symbolique continue. Selon lui, l’explication vient du fait que les femmes participent à la violence qui leur est faite, ce qui a comme conséquence un blocage au respect de leurs droits. Un véritable sujet à débat.

Les filles du club ont raté le coche

Face à cette présentation enrichissante, qui aurait dû amener la controverse parmi les membres présents, il y a eu malheureusement très peu de réactions et quasiment pas de débat sur le sujet. Les filles en majorité dans la séance ont raté l’occasion de s’exprimer sur ce brulant sujet. Nous n’avons eu droit qu’à la réaction de l’animateur Dieufaite Joseph ainsi que de trois autres membres du club, dont une jeune fille prénommée Farah qui a conseillé à ses camarades de ne pas se laisser violenter par les hommes à l’avenir.

Nous avons conclu cette rencontre avec plusieurs points : tout d’abord une brève présentation de feu monsieur Jean Valbrun Brésil (10 octobre 1951- 26 août 2010), un éducateur dont la bibliothèque où le club se réunit porte le nom, et considéré comme le bienfaiteur de la communauté de Fond Parisien ; un mot du coordonnateur du programme sur la possibilité d’organiser l’année prochaine un tournoi régional de débat à Fond Parisien ; la distribution d’un questionnaire afin de recueillir les avis des jeunes sur le fonctionnement du club ; finalement le témoignage de jeunes les plus actifs du club sur leur expérience du débat, des camps de débat, des savoirs qu’ils ont acquis et de leur attachement à FOKAL.

Malgré les difficultés auxquelles le club de débat de Fond Parisien fait face - membres actifs en baisse, méfiance des parents à laisser leurs jeunes filles participer aux rencontres, parfois le découragement de certains jeunes, difficulté de l’accès à internet - les animateurs semblent vouloir remonter cette pente et permettre aux jeunes de Fond Parisien de découvrir tous les atouts et bénéfices que le débat pourrait leur apporter.

Nous avons hâte de découvrir les efforts qu’ils feront pour remédier à ces problèmes, ainsi de voir les résultats qu’on espère.

Jessica Saint-Louis
Etudiante en 3e année à Sciences-Po
Université de Rennes -France
Stagiaire à FOKAL

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