vendredi 28 février 2014

Le carnaval national en province: pour ou contre?

Le Contexte

Le vendredi 21 février 2014, s’est tenu à l’auditorium de l’Université Quisqueya le débat « Le carnaval national en province : pour ou contre ? ». Cet évènement a été organisé par le Club de Débats UniQ avec le soutien de la Direction des affaires étudiantes.


Dans le cadre des prochaines activités carnavalesques, le débat s’est donné pour objectif d'examiner les avantages et inconvénients de porter le carnaval national dans les villes de province. 

A propos du débat...

Le format du débat était le Public Forum. Simple et rapide. Les deux équipes s’affrontant étaient composées, du côté pour, par Berline Jean Pierre et Marjonitha Lafond [2 anciennes débatteuses du réseau de clubs de FOKAL] et du côté contre, par Laurent Vieux et Farahd Krystie Thoby.

Le Jury était composé de Mme Alexis, secrétaire générale de l’UniQ, Mme Magalie Civil, animatrice de club de FOKAL et M. Lubérisse, chargé de cours à l’UniQ.


Petites phrases assassines, chausse-trappes et croche-pattes ont en outre pimentée ce qui restera un débat de bonne facture.

Le Match, Les arguments

L’équipe pour s'est attaché à démontrer que le carnaval est une fête authentique et colorée, porteuse de traditions et de valeurs. De plus, délocaliser le carnaval national vers les villes de province n'est pas un obstacle au divertissement de la population haïtienne qui, pendant trois jours, vibre au rythme des méringues.

  « Le carnaval contribue-t-il ou non au développement des villes de province ? » interrogea l’équipe favorable au carnaval national portée en province.

A cette question, l’équipe contre rétorqua qu’il était gargantuesque de préparer les villes et chambres d’hôtels en une année. « Ce ne sont pas des bases qui ont été posées pour le développement de ces villes de province ; ce n’est que de la façade, car ces bases ne sont point entretenues durant l’année » déclara l’équipe contre.

L'équipe pour estime que divers champs d'activités bénéficient directement et indirectement de cette activité qui n’est pas une simple activité de « bamboche », mais une activité rentable pour de nombreux secteurs.


L'équipe contre martela à son tour que l'Etat haïtien devrait chercher à rendre chaque année l’organisation du carnaval haïtien plus efficace. Avec très peu de chambres d’hôtels et de restaurants disponibles, de loin disproportionnels aux dizaines de milliers de festivaliers attendus, le problème d’hébergement est un risque permanent dans les villes de province ployant déjà sous le poids d’une explosion démographique.  

L’équipe contre prit pour exemple un article du quotidien Le Nouvelliste où Renaud Duvivier, responsable de logistique au Comité d'Organisation du Carnaval des Cayes s’est exprimé. Il déplore le caractère éphémère des retombées socio-économiques et culturelles du carnaval des Cayes. Les effets positifs du carnaval ne s’inscrivent malheureusement pas dans la durée. Aussi, le carnaval devrait se limiter à la ville de Port-au-Prince qui, pour le moment, a seule la capacité nécessaire pour accueillir un évènement culturel d’une telle envergure. Les opérateurs culturels devraient s'employer à enrichir le carnaval de Port-au-Prince en organisant, en marge du carnaval, des activités socioculturelles profitant au Trésor Public et mettre en place d’autres activités culturelles dans les zones provinciales. 

L’équipe pour, au taquet, clame que le carnaval national rehausse l’image du pays.  Le manque d'infrastructures n'est pas un problème de province, mais un problème qui touche l'ensemble du pays. En outre, le carnaval national porté dans les villes de province présente des opportunités à saisir, car, il joue un rôle social varié, tant culturel qu’économique. En effet, il favorise d'une part la promotion du tourisme, en mettant l’accent sur l’histoire, l’artisanat, la musique, les mœurs et les coutumes de l'ile entière et d'autre part, stimule nos ingénieurs à construire des routes pour favoriser l'arrivée massive des caravaniers.  


Au cours d'une série d'échange de question enflammé, saisissant la perche tendue par l'équipe adverse, l’équipe contre dénonça le défaut d'entretien des infrastructures aménagées pour les festivités carnavalesques.

« Avez-vous des preuves de ce que vous avancez? » s'enquiert un membre de l'équipe pour. L'équipe contre a répliqué que la route menant au Cap-Haitien était délabrée. L'équipe pour a estimé que cette réponse était insuffisante, alléguant à plus d'une reprise la faiblesse des preuves qui restent à leurs yeux peu probantes. L'équipe contre s'est contentée d'objecter que les dégâts routiers se « constataient ».

Pour conclure, l’équipe contre s’est appliquée à démontrer que le carnaval national est une « charge » pour l’Etat et ses provinces. En effet, l’idée de décentraliser le carnaval n’est pas mauvaise en soi et certains endroits du pays ont longtemps manifesté leur intérêt pour relever ce défi, mais l’exploitation des atouts et opportunités économiques de cette manifestation n’est pas toujours évidente. Le carnaval ne devrait pas servir de prétexte pour optimiser le développement des villes de province

La politique de développement d’un pays ne devrait pas uniquement concerner la capitale, mais l’ensemble du pays, affirme l’équipe pour. Décentraliser le carnaval permet de mettre en valeur les potentialités culturelles de chaque département. De plus, le carnaval ne se limite à ses festivités. Les retombées économiques sont en effet nombreuses et avantageuses tant pour le secteur public que pour le secteur privé. Le carnaval est, en définitive, un point de rencontre entre tradition, culture et économie. 

Les réactions

Le modérateur, Christian Lemaine, rappela quel était le rôle des membres du jury. Ces derniers ont pour devoir d'évaluer l’argumentation des deux équipes, les supports utilisés et les explications fournies. Enfin, les membres du jury sont encouragés à se prononcer de façon indépendante pour la décision finale.

Environs deux minutes se sont écroulées quand Madame Alexis, membre du jury, prit la parole, disant être honorée d'avoir été choisie pour faire partie du jury.

Madame Alexis dit avoir évalué l'habileté des débatteurs à écouter, à raisonner, à réfuter, à contre-argumenter. Un débat vif, avec des moments intenses, des accrochages. Il y eu certes des angles d'attaques tout au long du débat, mais Madame Alexis reste tout de même sur sa faim. En effet, il est vrai que les équipes ont été pugnaces, mais la recherche était loin d’être excellente, les seules références citées ayant été Le Larousse de 2003 et un article paru dans Le Nouvelliste qui n'est, rappelle Madame Alexis, point une revue scientifique. 


Dans l’ensemble l’équipe contre était plus convaincante, plus incisive en ce sens qu’elle s’est montrée moins hésitante dans son débit lors du déroulé des échanges. Toutefois, Madame Alexis a rappelé qu'un bon débat met en vedette non les personnalités, mais le choc des idées et des arguments. Aussi l'équipe pour a-t-elle remporté le débat, selon elle, car  leurs idées, mieux agencées ont été conçues pour développer l’argument principal.

Pour sa part, Madame Magalie Civil mis l'accent sur l'organisation du débat. Animatrice, formatrice et juge dans le programme de débat de la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL), elle a, dans un premier temps, rappelé que le jury veille au bon déroulement du match dans un climat serein. Ainsi, les spectateurs ne doivent pas interférer dans le match.

Dans un second temps, Madame Civil rejoint Madame Alexis quant à la qualité des arguments et de la documentation. En effet, elle estime que certaines des illustrations choisies n’étaient pas pertinentes car « les définitions du Larousse 2003 ne traduisent pas la réalité haïtienne », dit-elle, une province canadienne n'étant pas une province haïtienne. Il est dommage, soupire t-elle,, qu’aucun débatteur n’ait mentionné le tremblement de terre du 12 janvier 2010 comme facteur principal de la décentralisation du carnaval national.

Madame Civil ne s'est pas prononcée sur le vainqueur du débat, justifiant son abstention par l’absence du juge Lubérisse qui a dû quitter le débat, en urgence, quelques minutes avant sa fin. Ce dernier avait toutefois dans son bulletin, favorisé l’équipe pour. 

Les étudiants pour leur part ont, dans l'ensemble, préféré la prestation de l'équipe contre.

Durant un moment, entre la fin du débat et la délibération des juges certains d'entre eux ont eu même à prendre la parole pour exprimer leurs points de vue sur la question.

Le Club de Débats tient donc à remercier tous ces étudiants qui se sont manifestés pour l'occasion.

Un merci spécial aux débatteurs et aux membres du Jury, sans qui le débat n'aurait pas été possible.

Le Club continue de travailler d'arrache-pied pour apporter à la communauté universitaire encore plus d'activités du genre.

Club de débtas UniQ
Votre Club! Votre Voix!

 Crédits:
Texte : Doris Cangé

Photos : Ted O. Momperousse

vendredi 21 février 2014

Le débat s'étend à Jérémie

Depuis plus d'un mois le club de débat de Jérémie s'est engagé à préparer un tournoi de débat interscolaire en vue d'aider plus de jeunes à bénéficier des compétences du débat, de recueillir l'adhésion d'une cinquantaine de jeunes au club et de disposer d'un réservoir de débatteurs plus performants au débat pour les prochains tournois régionaux et nationaux.

Dans un premier temps, le projet a été conçu et soumis à la FOKAL, partagé avec des amis et partenaires comme le docteur Charles Tardieu, Pdg des Editions Zemes, Réginald Remarais, Pdg de UP-TO-DATE English school, Nathalie Ladouceur (une amie enseignante canadienne) et Marcel Jeanty, le directeur départemental d'éducation de la Grand-Anse). Ils ont tous accueilli le projet avec joie. Ainsi m'ont-ils offert des prix pour les deux équipes championnes. FOKAL nous fournira des ouvrages, le docteur Tardieu un jeu de 9 livres littéraires d’auteurs haïtiens, Remarais 6 bourses d'études, Nathalie 4 ipods et le Directeur du MENFP de la Grand-Anse, trois jeux d’ouvrages.

Dans un second temps, une opération d'inscriptions a été lancée dans les écoles. Suite aux inscriptions, deux séances de formation, les samedis 1er et 8 février 2014, ont été organisées à l'intention des inscrits, au centre Numa Drouin (la bibliothèque qui héberge le club), avec 2 formateurs dans 2 groupes séparés. Ils étaient 62 participants. Les deux groupes ont été mis ensemble pour regarder le DVD de débat de la FOKAL le dernier jour de la formation.

Pour vérifier si les notions ont été bien acquises, six jeunes ont effectué un match de démonstration. Sans surprise, certaines faiblesses des débatteurs se sont révélées dans ce match (le premier négatif n'a pas réfuté, les contre-interrogatoires ne sont pas utilisés dans les réfutations et les reconstructions). Nous avons fait intervenir Ricardo Nicolas, l’animateur du club de BMC, pendant 40 minutes, via Skype et grâce aux facilités technologiques du Centre Numa Drouin, sur le contre-interrogatoire, la réfutation et la relation qu'il y a entre elles.


Ricardo a défini le contre-interrogatoire [une partie importante du débat, où les débatteurs peuvent vérifier leur compréhension du cas adverse et travailler à le démontrer à travers un questionnement stratégique direct] et a expliqué les deux grandes fonctions du contre-interrogatoire : clarifier la position de l'équipe adverse et contraindre l'adversaire à s'engager sur une position. Ensuite, il a défini l'argument [une explication logique] tout en le différenciant de l'argumentation [un ensemble de raisons organisé de manière à soutenir une position sur un objet de controverse], a énuméré et expliqué les différents types de réfutation (avec force d’explications et d’exemples) la négation totale, le retournement, la concession et la minimisation.

Après son intervention, Milord Peterson, un participant a posé la question suivante : « Peut-on préparer à l'avance une question pour poser au contre-interrogatoire? » « Un match de débat doit être préparé mais pas programmé. Ce qui est fondamental dans un débat, c'est la spontanéité. Ce ne sont pas des idées préconçues et des idées toutes faites » lui a répondu en substance Ricardo.

Dorange Lesly, un élève du collège Naroulado a voulu savoir l'importance du contre-interrogatoire dans un match de débat. Ricardo lui a affirmé qu’un contre-interrogatoire ne sert absolument à rien, s'il n'est pas exploité à la réfutation. C'est pourquoi il est vivement conseillé aux joueurs qui vont réfuter d'y accorder une attention soutenue.

Une autre élève a remercié Ricardo Nicolas au nom de ses camarades. L’animateur du club BMC a applaudi cette initiative, surtout pour le fait d’avoir utilisé les nouvelles technologies de communication pour la formation.

Le tournoi a commencé ce 15 février 2014.

Waldinde GERMAIN

Animateur du club de débat de Jérémie

mercredi 19 février 2014

« Le débat, un sport de combat ... », dixit une débatteuse

« Le débat, un sport de combat avec les mots pour armes », dixit une débatteuse

FOKAL inaugure ce mois-ci une nouvelle rubrique de Nouvèl Fokal, la newsletter de la fondation qui parait tous les mercredis. En effet, chaque mois, Nouvèl FOKAL va interroger un jeune débatteur d’un club de débat sur un sujet qu’il a eu à traiter dans un débat : qu’a-t-il appris en préparant ce débat ? A-t-il changé de point de vue ?

L’objectif de cette initiative du PIJ est de faire connaitre la parole des jeunes, d’avoir le point de vue des jeunes interviewé(e)s sur des questions de société qui interpellent la jeunesse, les Haïtiens et Haïtiennes en général. Bien qu’on dise que la voix des jeunes est importante, cependant elle est rarement sollicitée et valorisée en Haïti. Nous voulons ainsi rompre avec cet enfermement qui les bride, et libérer leur parole.

Ruth Sarah Monteau (18 ans), débatteuse au club BMC
Pour cette première, Ruth Sarah MONTEAU (18 ans), membre du club de débat de la Bibliothèque Monique Calixte (BMC) à FOKAL, a été interviewée jeudi 13 février 2014. Elle est en Terminale au collège évangélique Maranatha à Tabarre, où elle vit. Son intervention a porté sur son expérience de débatteuse au sein de son club et l’impact que l’exercice du débat a sur sa vie.

Un début enthousiaste

« Mon frère venait souvent au club et je l’accompagnais toujours pour le regarder jouer. Cela [le débat] m’a intrigué. J’étais enthousiaste et je voulais y participer. Un jour, je suis venue faire ma carte de bibliothèque à la BMC et je me suis inscrite au club ». Sa première expérience comme débatteur remonte au mois d’avril 2013 quand elle a participé au tournoi de son club. Cela s’est bien passé même si son équipe n’a pas gagné.

Au tournoi régional de débat en juin à FOKAL, elle a été préférée à un débatteur plus expérimenté qu’elle. Sa participation au tournoi de Jacmel a été, selon elle, un échec.  «  On essaiera quand même de gagner un tournoi », promet-elle. Malgré tout, elle est fière que l’animateur du club l’ait choisie comme une des 4 meilleurs du club pour former une équipe.

Débattre, une autre manière de voir le monde

Sarah MONTEAU considère le débat comme « un sport de combat avec les mots comme armes », définition que lui inspire le film du célèbre acteur noir américain Denzel Washington, The Great debaters. Elle affirme qu’« un club de débat en soi aide un jeune à avoir l’esprit critique, à ne pas tout accepter comme une évidence, à demander le pourquoi des choses, à vérifier les sources ». In fine, « débattre, c’est une autre manière de voir le monde ».

Elle se rappelle d’un débat qui l’a marqué. Il faut instaurer l’éducation sexuelle à l’école. Tout un programme. L’argument selon lequel cela permettra d’éradiquer les tabous l’avait séduit. « C’est pas quelque chose de nouveau. Dans certaines écoles en Haïti, chez les Sœurs particulièrement, et à l’étranger, on le fait », confirme Sarah.

« J’ai appris à écouter, à prêter attention aux gens avant de réagir à quoi que ce soit »

Quand Nouvèl Fokal a voulu savoir l’impact de l’expérience au sein du club sur sa performance académique, elle répond qu’elle a « appris à avoir l’esprit critique, l’esprit d’équipe. Cela m’a aussi appris à penser, à avoir des connaissances, à apprendre à vivre avec mes camarades ». Elle ajoute que, sans vouloir toujours contredire les autres « à l’école, je demande toujours aux élèves de chercher des sources, de connaitre le bien-fondé de quoi que ce soit, de ne pas juger à la minute ».

« Dans ma vie personnelle, j’écoute. J’écoute d’abord avant de dire quoi que ce soit. J’ai appris à écouter, à prêter attention aux gens. […] Quand on débat, on doit écouter l’adversaire, on doit prêter attention à ce qu’il dit avant de faire quoi que ce soit ». C’est un nouveau trait de caractère qui n’a pas échappé à ses ami(e)s dont l’un lui dit souvent qu’elle devait suivre des études de droit, parce qu’elle a « appris à questionner, à ne pas tout accepter comme une évidence, à demander le pourquoi des choses ».

Sarah est fière d’affirmer que le débat l’a changé en profondeur : « Ce n’est pas seulement ce comportement que le débat m’a appris. Avant, j’étais vraiment timide. Chaque fois que je prenais la parole, j’avais le stress. Le débat m’a appris à éradiquer cela ». Dont acte.

« Les Dominicains étaient plus préparés que nous au camp de débat à Jacmel »

Quand on la questionne sur les exigences du débat, elle a parlé de la lecture, sa passion. « Avant de débattre, on fait des exercices, on prépare le match. Mais il y a des jours qu’on réserve pour lire afin de savoir plus sur le sujet, de lire plusieurs livres pour entrer en profondeur dans le sujet. On lit beaucoup. » Quand on revient avec elle sur la victoire des Dominicains au tournoi national à Jacmel l’été dernier, elle témoigne doctement :

 « Ils étaient beaucoup plus préparés que nous. Ils avaient beaucoup de petites notes dactylographiées. Ils ne profitaient pas du camp. Ils étaient sur la cour à bavarder avec nous, mais ils prenaient le temps la nuit de faire des exercices. J’ai partagé une chambre avec une Dominicaine. Elle était très enthousiaste. Elle disait : Ah ! J’ai entendu dire que le club de Santo [contre laquelle elle a joué la finale] est top. On doit se préparer. Mais je crois que quand même ils la méritaient [la victoire]. Mais le club de Santo aurait pu l’emporter », acheva t-elle dans un soupir.

« De l’audace ! De l’audace ! Encore de l’audace ! »

Sarah estime que ce qui fait l’étoffe d’un bon débatteur se résume à 3 choses : « De l’audace ! De l’audace ! Encore l’audace ! », pour répéter l’animateur responsable de son club. «  Mais moi je dis que je suis maligne. J’arrive  toujours à avoir ce que je veux. Je cerne mes adversaires afin qu’ils me disent, qu’ils admettent sans le savoir le bien-fondé de ce que je dis ». Cependant elle confesse quelques faiblesses en elle qui parfois plombent son équipe : « Ma plus grande faiblesse, on me le dit souvent, est que, à chaque fois que mes coéquipiers vont prendre la parole, je leur dis souvent ce qu’ils devraient dire, ce que j’aurais dit. On me dit que c’est pas bien ».

Loin de s’en alarmer, elle affirme avec vigueur : « J’ai beaucoup de force [entendez par là points forts]. Mais ma plus grande est la confiance en moi-même ».

« Le débat devrait être médiatisé en Haïti »

Par ailleurs, Sarah regrette que le débat soit l’apanage d’un petit groupe. « Pourtant, il y a des gens qui auraient aimé nous écouter. Je ne dis pas qu’on devrait être des révolutionnaires, mais les débats devraient être diffusés à la radio, à la télé dans le but de changer. Oui, les concours de débat devraient être médiatisés ». Tout un sujet de débat.

« Je dois dire que le débat pourrait viser l’épanouissement des jeunes. Le débat pourrait les aider à avoir la confiance en soi, l’estime de soi. A vrai dire, je crois que les jeunes pourront savoir aussi qu’il y a quelque chose de bon dans le débat, que la connaissance doit être acquise, qu’un club leur serait utile, surtout en Haïti ».

« Je dois féliciter ce programme de FOKAL, parce que c’est vraiment quelque chose de bien », conclut-elle.


Propos recueillis par Nouvèl FOKAL
13 février 2014

mardi 18 février 2014

Un nouvel animateur au club de Camp-Perrin

Pierre Sony Daudier, au centre
Un nouvel animateur vient d’intégrer le staff des animateurs du Programme Initiatives Jeunes. Il s’agit de Pierre Sony Daudier.

Pierre Sony DAUDIER devient le nouvel animateur adjoint du club de Camp-Perrin, en remplacement de Rebert Vital démissionnaire. Sony a été juge de débat au tournoi national de débat à Jacmel en juillet 2013. Ses commentaires ont été fort appréciés par les débatteurs ayant participé à cette compétition.

Ancien étudiant à la Faculté de Linguistique appliquée de l’UEH, Sony (marié) est professeur de littérature à Camp-Perrin depuis 24 ans, dans plusieurs établissements secondaires de cette ville. Il est animateur de radio à Camp-Perrin et a même été animateur culturel à l’Alliance française des Cayes.

Sony connait le format Karl Popper. Il se passionne pour l’éducation et l’émancipation des jeunes. C’est dans cette perspective qu’elle inscrit sa mission d’animateur au sein du club de Camp-Perrin.


Vous pouvez le joindre au 37918370. Son adresse e-mail sera disponible sous peu.

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du PIJ

jeudi 13 février 2014

Le dilemme dominicain

Le Nouvelliste | Publié le 12 février 2014

Plus d’un siècle de négligence d’État a abouti à un drame humain qui menace l’existence de plus de 200,000 Dominicains d’ascendance haïtienne. Les gouvernements haïtien et dominicain ne se sont jamais préoccupés des droits des migrants ni en situation de travail en République dominicaine ni à leur retour en Haïti. Pire, certains groupes d'industriels dominicains qui ont profité de cette main-d’œuvre à bon marché et des ultranationalistes se sont radicalisés. Quand ils n’en ont eu plus besoin, ils ont érigé en doctrine politique l’exclusion des descendants des migrants qu'ils jugent encombrants, politiquement, voire ethniquement. C’est ce qui a conduit à la sentence 168-13 qu’Haïti et la communauté internationale ont pour devoir moral de continuer à refuser, sans détour, pour éviter le drame humanitaire et sécuritaire d'une apatridie massive sans précédent dans les Amériques. Il importe de souligner au passage que les descendants de la même génération de coupeurs de canne partis à Cuba au début du vingtième siècle, sont devenus des citoyens cubains jouissant pleinement de leurs droits civils et politiques.

Le devoir d’assister nos compatriotes

Mais au-delà de l’inacceptable, il est venu aussi le moment de nous demander comment nous en sommes arrivés là ? Haïti a pendant plus d’un siècle ignoré et traité en parent pauvre sa diaspora en République dominicaine. Rien dans les postes frontaliers, jusqu’à tout récemment, comme espace de réception. Partout les travailleurs haïtiens sont vulnérables et ceux qui reviennent en Haïti sont exclus, faute d’un dispositif d’accueil. Ils sont donc abandonnés à leur sort avec comme seule option de repartir. Alors, demandez aux organismes de droits humains comment le pays reçoit ses migrants à leur retour depuis des décennies.

Aujourd’hui, la République dominicaine met en place un plan de régularisation des étrangers vivant en situation irrégulière sur une période de 18 mois. Ceci risque d’avoir un impact sur la vie de près de 500 000 haïtiens. Plus que jamais, nous nous devons de garder ouverts les canaux de discussions avec la République dominicaine pour nous assurer que cela se passe dans les meilleures conditions. C’est là tout le dilemme entre la « colère juste » face à l’inacceptable et le devoir d’assister nos migrants sur place et nos compatriotes qui pour de multiples raisons partent en République dominicaine. En effet, demandez aux voyageurs du grand nord d’Haïti pourquoi ils continuent dans l’immense majorité d’utiliser l’aéroport international de Cibao, ou les hôpitaux de Santiago. Demandez aux citoyens d’Anse-à-Pitre pourquoi ils continuent d’emprunter les routes dominicaines pour se rendre à Port-au-Prince. Demandez à ces parents frontaliers pourquoi leurs enfants fréquentent tous les matins les écoles primaires dominicaines de Elias Pina, de Limon, Jimani ou de Dajabon ? Demandez à ces milliers de jeunes frontaliers pourquoi ils continuent de faire leurs valises cette année encore pour aller travailler dans la construction ou le tourisme ?

La nécessaire reconnaissance de l’apport de la diaspora

En revanche, les discours condescendants de certains officiels dominicains sur leur solidarité avec le peuple haïtien doivent être mis en contexte. Certes, l’aide dominicaine au moment du séisme du 12 janvier restera un témoignage de solidarité, tout comme en 1930, Haïti a aussi aidé à surmonter les graves dégâts causés par le cyclone San Zénon, tel que rapporté dans les journaux d’époque. Mais, en aucun cas on ne saurait considérer comme de la charité l’accès aux soins et à l’éducation des travailleurs migrants ou de leurs descendants. En effet, il est important que ces travailleurs migrants aient le même traitement que les nationaux, d’où l’intérêt de la régularisation de leurs conditions de séjour, faute de quoi, ils pourraient se voir refuser l’accès à certains services sociaux de base. Ils ont aidé à construire de leurs sueurs le métro de Santo-Domingo, les complexes touristiques de Punta Cana et cultivent la plupart des produits agricoles exportés un peu partout à travers le monde par la République dominicaine, incluant Haïti. Ils contribuent, aujourd’hui, pour pas moins de 5% du PIB dominicain. Aussi longtemps que demeurera le déséquilibre économique entre les deux pays, cette mobilité de la main-d'œuvre haïtienne se poursuivra.

L’urgent devoir de maison

Quant à la frontière terrestre longue de 391 kilomètres, Haïti a abdiqué, tant sur le plan commercial que sécuritaire. Elle a elle-même démobilisé ses forces armées qui tant bien que mal gardaient les postes frontaliers face à l’armée dominicaine. L'idée de reconstitution des forces armées d'Haïti est décriée à cor et à cri alors que, paradoxalement, l'on dénonce, impuissant, les abus de soldats dominicains à la frontière dont on réclame la cessation. Haïti a désinvesti également au niveau de la production agricole frontalière acculant ainsi une population déjà vulnérable à vivre Presque exclusivement du commerce d’importation de produits dominicains.

Par-delà la colère et l’indignation, la fierté nationale reviendra pleinement quand on aura offert, au moins, les mêmes opportunités sociales et économiques à nos compatriotes en Haïti. La fierté nationale passe par un devoir de développement. Je le dis clairement et j’assume. C’est à ce prix que nos relations avec la République dominicaine se stabiliseront durablement afin de profiter pleinement des opportunités communes au niveau économique. L’ile entière peut et doit devenir un espace socio-économique de progrès et d’inclusion pour les deux peuples qui la partagent.

Pourvu aussi que cette juste colère face à l’inacceptable, nous rappelle une fois pour toute l’existence de cette diaspora haïtienne en République dominicaine, ailleurs dans les Caraïbes et récemment en Amérique du sud dont nous ne nous souvenons qu’entre deux grands titres de journaux.

Nesmy Manigat - Ouanaminthe

lundi 10 février 2014

Nouveau local pour les clubs de Christ-Roi, Mon Repos et les Cayes

Les clubs de Christ-Roi, de Mon Repos et des Cayes disposent chacun d'un nouveau local. 

Le club de Christ-Roi revient dans son giron d'origine en s'installant dans le nouveau local construit du centre culturel PyePoudre au 392, avenue John Brown (Lalue), à hauteur de Bourdon.

Le club de Mon Repos réside dorénavant au local de la bibliothèque du Centre Culturel et de Recherche pour l'Epanouissement de la Jeunesse (CECREJ) à Diquini 63 # 9, à Carrefour.

Le club des Cayes loge maintenant à l'Alliance française de la ville, à la rue Nicolas Geffrard.

PIJ

mardi 4 février 2014

L’effet Pygmalion !

Publié le 3 février 2014 dans École & éducation

L’effet Pygmalion, qui décrit la relation qui existe entre le potentiel que l’on prête à un individu et sa capacité à délivrer effectivement, explique beaucoup de choses dans le champ éducatif comme politique.

Pygmalion et Galatée
Il fut un temps où mon épouse et moi-même étions inquiets des résultats scolaires de notre fille aînée. Elle semblait travailler suffisamment, du moins le pensions-nous, mais les notes ne suivaient pas. À tel point que nous nous demandions si ce n’étaient pas ses facultés cognitives qui étaient en cause. Mon épouse – qui a fait des études de psychologie – voulait en avoir le cœur net et a souhaité consulter une psychologue pour tester le quotient intellectuel de notre écolière. Surprise ! Mademoiselle n’a pas seulement un cerveau qui fonctionne tout à fait normalement, elle est même à la limite des enfants jugés précoces.
Évidemment, l’intéressée tira une grande fierté de ce résultat et ne se priva pas de le faire savoir urbi et orbi. Mais ce qu’elle n’avait pas tout à fait réalisé — et que je me suis chargé de lui faire comprendre — c’est que désormais, il était scientifiquement établi que toute mauvaise note ne pouvait être expliquée que par un travail insuffisant. Elle n’avait tout simplement aucune excuse. Et là — miracle ! — en quelques semaines, elle a rejoint le peloton de tête de sa classe et, depuis, y est restée.

J’ai longtemps pensé que ce test de QI lui avait mis la pression. J’ai cru que, n’ayant désormais plus la possibilité de mettre ses mauvaises notes sur le compte de difficultés, elle avait pris conscience que son intelligence présumée avait dangereusement rapproché l’épée de Damoclès parentale de sa petite tête — faillir parce qu’on n’y arrive pas est excusable ; faillir par manque de travail ne l’est pas.

Mais avec le recul, je crois que je me suis trompé. Je crois que ce qui a joué dans le cas de ma fille, en réalité, c’est l’effet Pygmalion.
Yes I can

L’effet Pygmalion — aussi connu sous le nom de l’effet Rosenthal & Jacobson — décrit la relation qui existe entre le potentiel que l’on prête à un individu et sa capacité à délivrer effectivement. Typiquement, dans le cadre scolaire, un enfant auquel l’autorité — les professeurs, les parents — prête des capacités importantes tend, toutes choses égales par ailleurs, à avoir de bien meilleurs résultats que ceux de ses petits camarades qui ne bénéficient pas de cette présomption de compétence. Et Pygmalion ne s’arrête pas à la porte de l’école : plus la société ou l’autorité présumée compétente vous renvoie une image positive de votre potentiel, plus vous avez de chances de réaliser pleinement ce potentiel.
Sans préjuger outre mesure de mes compétences en la matière, je pense qu’il y a au moins deux explications à ce phénomène. La première, c’est que celui qui bénéficie de l’influence de Pygmalion est plus exigeant avec lui-même. Là où la plupart de ses camarades se contenteront d’avoir leur baccalauréat, lui s’imposera un standard plus élevé : ne pas avoir une mention serait un échec. La seconde, c’est que Pygmalion vous donne confiance en vous : là où les autres hésitent de peur de faillir, il ose, il essaye et ne craint pas les échecs. Et c’est pour ces deux raisons qu’il réussit.
Mais là où Pygmalion est un allié puissant, son frère jumeau est un ennemi terriblement destructeur. Ce frère jumeau, c’est le Golem.
L’effet Golem, c’est précisément l’inverse du Pygmalion, son négatif. C’est ce qui arrive lorsque l’autorité juge que vous ne pouvez pas, que votre potentiel est limité — comprenez « faible ». Sous l’influence du Golem, votre enfant estime qu’avoir son bac, c’est déjà un exploit — la mention, quant à elle, n’est même pas de l’ordre du possible. Le Golem, c’est cette petite voix insidieuse qui lui répète, jour après jour, que ses rêves sont hors de portée. « Sois raisonnable, dit-elle, ces choses-là ne sont pas pour toi : reste donc à ta place. »

Le baiser du Golem

Sans doute pensez-vous que ce sont là de bien piètres parents et de bien mauvais professeurs. Quelle sorte de gens sont-ils pour briser les rêves d’un gamin, pour le déclarer vaincu avant même qu’il n’ait livré bataille ? Eh bien détrompez-vous. Le Golem n’est pas nécessairement animé par de mauvaises intentions. C’est même tout à fait le contraire : le Golem est bien souvent un père protecteur, une mère inquiète ou un professeur attentionné.
Songez à ce père, à qui son fils explique qu’il veut devenir magistrat et qui, avec les meilleurs intentions du monde, met en garde son petit au motif que « tu sais, nous, on est des ouvriers ; la magistrature, c’est un métier de bourgeois : ils ne voudront pas de toi. » Golem !
Et que dire de cette mère inquiète qui, parce que sa fille a la peau aussi noire que la sienne, la persuade que chercher du travail dans une banque est une perte de temps ; qu’elle n’a aucune chance et n’en tirera qu’une amère déception ? Golem !
Que penser de ce professeur qui, le service public chevillé au corps, croit rendre un grand service à son élève en l’orientant dans une de ces nombreuses voies de garage que notre Éducation Nationale d’État a aménagé pour celles et ceux qui ne rentrent pas dans son moule uniforme ? Golem aussi !
Et ceci encore : que fait ce ministre bienveillant qui, pour éviter à ses concitoyens de se confronter aux réalités du vaste monde, multiplie les subventions et les réglementations supposément protectrices ? Golem encore !
Que dire, enfin, de cette maman aimante qui, pour lui montrer son amour et l’encourager, félicite son gamin parce que ce trimestre-ci, pour la première fois, il n’est pas dernier de sa classe ? Golem toujours !
Les meilleures intentions du monde. De l’amour et de la compassion comme s’il en pleuvait. Mais le seul résultat que vous obtenez c’est de conforter vos mômes, vos amis, vos proches et tous ceux qui vous sont si chers dans l’idée infiniment destructrice qu’ils sont limités, qu’ils doivent se satisfaire de peu, qu’ils ne peuvent pas et que leurs rêves sont voués à l’échec.
Retrouver l’envie
Et je crains, pour tout vous dire, que notre société toute entière soit sous l’emprise d’un immense Golem. À force de vouloir protéger les « faibles », à force de vouloir tout égaliser, réglementer et organiser nous avons convaincu les fils d’ouvriers qu’ils ne deviendront jamais les Bill Gates de demain, les jeunes filles noires qu’elles n’ont d’avenir qu’avec des contrats du même nom et tous nos gamins qu’avant dix ans les dés étaient déjà jetés.
Ça commence, justement, dès l’école primaire ; dans cette administration soviétiforme qui, faute d’être capable de tirer les gosses en difficulté vers le haut, se contente de leur enseigner les déterminismes supposés qui expliquent pourquoi on va les coller au rencard. « Tu es une fille, tu es une fille d’ouvrier et en plus tu es musulmane ? Vas donc passer un concours d’agent de maîtrise territorial, vas donc quémander un contrat d’avenir et surtout, n’oublie pas de te révolter contre cette société qui t’oppresse ! » Golem !
Comment est-il possible, je vous le demande, que ce peuple qui est le mien n’envisage plus le vaste monde que comme une menace ? Par quel processus en sommes-nous arrivés à ne plus attendre notre bonheur de nous-mêmes mais des bons soins d’un ministre qui se pique de veiller sur nous ? Comment se peut-il que nos gamins — sauf ceux qui ne rêvent plus que d’exil — n’envisagent rien de plus exaltant qu’un obscur poste de fonctionnaire dans l’administration territoriale — trois pour un poste — où ils ne peuvent rien espérer de mieux que le Smic et des journées passées à attendre l’heure de plier les gaules ?

Nous avons un Golem. Un gigantesque Golem social qui, après plusieurs décennies de soins quasi maternels, a fait de nous des enfants inquiets, incapables de se prendre en main et prêts à se satisfaire d’un rien plutôt que de courir le moindre risque. Nous avons, sous l’influence de ce Golem, réduit nos standards et abandonné ce petit grain de folie — ce fameux french flair qui faisait autrefois notre fierté — pour devenir un peuple triste qui n’envisage rien de mieux que l’obéissance à un chef, le partage de la pénurie, la protection du berceau au tombeau et l’égalité dans la médiocrité.

Ce qu’il nous faut c’est un Pygmalion, un énorme Pygmalion. Cet immense bol d’air frais et d’optimisme qui nous dit, à chacun d’entre nous, que nous pouvons ; mais que nous pouvons individuellement ; pas comme dans ces incantations du Golem où « Yes we can » signifie « laissez-vous faire, on s’occupe de tout ». Nous avons besoin d’un Pygmalion pour nous rappeler que la gloire et les honneurs échoient à ceux qui essaient et pas à ceux qui se terrent. Nous avons besoin d’un Pygmalion pour que la réussite des uns ne soit plus un motif de jalousie, mais un encouragement pour les autres. Nous avons besoin d’un Pygmalion, enfin, pour retrouver l’envie, l’envie de vivre et l’envie de vivre ensemble.

Il m’arrive parfois, quand je passe outre l’horreur que m’inspire l’abominable capharnaüm qui règne dans la chambre de ma fille, de tomber sur la petite affiche qu’elle a collée derrière sa porte. C’est une simple citation, elle est d’Alfred Capus, et c’est elle qui l’a trouvée, imprimée est mise là comme pour être sûre de la relire chaque matin. Elle dit :
« Il faut rêver très haut pour ne pas réaliser trop bas. »
Pygmalion !
Par Guillaume Nicoulaud,

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