mardi 30 avril 2013

Précisions sur le tournoi de débat régional de FOKAL


Le premier tournoi régional de débat du Programme Initiative Jeunes aura lieu le samedi 15 juin 2013, à FOKAL. Les clubs qui y sont conviés sont les suivants : Fond Parisien, Santo, Christ-roi, BMC, Martissant, Cote-Plage, Mon Repos, Darbonne. Les clubs participant à cette compétition régionale de débat peuvent à juste titre la considérer comme un grand exercice de préparation au tournoi national au camp d’été.


Néanmoins, les clubs en province sont encouragés à organiser leur propre tournoi local afin de permettre à leurs débatteurs non seulement de mieux maîtriser les techniques de débat, mais aussi pour mieux identifier les débatteurs qui auront à défendre les couleurs du club au tournoi national cet été.

Chaque club sera représenté par une seule équipe. Les 8 équipes seront divisées en 2 groupes de 4, chacune jouera contre les 3 autres de son groupe. Par conséquent, chaque équipe jouera 3 matches au tour éliminatoire. Les 2 meilleures équipes dans chaque groupe se hisseront en demi-finale, où elles joueront un match à élimination directe. Et enfin les 2 équipes victorieuses en demi-finale joueront la finale.

Un trophée sera remis au club champion et des primes aux finalistes. Deux résolutions portant sur la   même thématique que le Global Youth Forum 2013 d'IDEA en Irlande, "La liberté numérique et ses limites", seront débattues dans ce tournoi régional. La résolution à préparer est la suivante: "Les Etats devraient être en mesure de surveiller l'utilisation d'Internet par les personnes soupçonnées d'activités criminelles ". La seconde est le sujet-surprise qui sera dévoilé pendant le tournoi.

Des ressources documentaires en anglais sur cette thématique sont disponibles sur le site d'IDEA, http://www.idebate.org Néanmoins, des traductions de certains de ces documents seront fournis aux coaches des équipes participant à ce tournoi régional de débat.

Les clubs de débat universitaires de la capitale seront invités à assister à ce tournoi, ainsi que d'autres institutions intéressées ou partenaires de FOKAL intéressés par le programme de débat, comme ils l’ont souhaité. Le tournoi sera ouvert au grand public.

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du PIJ

vendredi 26 avril 2013

FOKAL a formé de nouveaux juges de débat à Jacmel


Une initiative pour favoriser les débats des jeunes dans le club

Le coordonnateur des Programme Initiative Jeunes de FOKAL a formé dix (10) nouveaux juges de débat, le samedi 20 avril à Jacmel. Ces nouveaux juges sont constitués de 6 étudiants en économie, gestion et administration, de 2 anciennes débatteuses expérimentées du programme de débat des années 2000, de 2 journalistes et d’un enseignant.

Cette formation itinérante (les clubs du Cap-Haïtien, des Cayes, de Camp-Perrin, de Port-au-Prince en ont déjà bénéficié) a visé donc surtout à créer un corps de jury local dont la l’existence et la disponibilité favoriseraient l’organisation régulière de débats et de tournois locaux dans le club de Jacmel.

Les juges face aux exigences et contraintes de l’arbitrage

Les dix participants ont appris les exigences pour un juge d’arbitrer un débat, affrontement d’idées entre 2 personnes ou 2 équipes défendant chacune une position opposée sur un sujet controversé : se concentrer pour écouter les débatteurs, prendre de notes sur un ordinogramme, remplir le bulletin de vote.
Ces exigences citées auparavant font pendant aux contraintes de l’arbitrage : prendre une décision rapide en votant, résister à la tentation de se mettre à la place du débatteur, contrôler la durée des interventions de chaque débatteur et le temps de préparation de chaque équipe, être objectif dans sa décision.

Quand les juges endossent la place du débatteur…

Ils ont ensuite effectué en groupe l’exercice de construire des arguments structurés pour et contre un énoncé, à partir d’un sujet controversé qu’ils ont eux-mêmes proposé (« L’euthanasie devrait être autorisée en Haïti »), de les réfuter et de les reconstruire, afin de pouvoir comprendre la démarche des débatteurs et les attentes à avoir de leur discours.

La richesse des arguments qui rejettent l’énoncé a contrasté avec le peu de diversité des arguments le soutenant. Un des trois arguments (similaires somme toute) proposés par les participants pour justifier la résolution a considéré que  « l’euthanasie permettrait d’abréger les souffrances extrêmes et irréversibles d’un malade ». Cette décision selon eux s’apparenterait à une forme de libération pour le malade et sa famille.

En essayant ensemble d’expliquer l’expression « souffrances extrêmes » dans l’argument, les juges ont compris la difficulté pour un débatteur de réussir un tel exercice. Doit-on comprendre cette expression au sens de souffrances physiques et/ou psychologiques ? Lorsqu’on vit un homme ou une femme mette fin à ses jours à cause d’une rupture amoureuse, ne peut-on pas là parler d’un état de souffrance extrême ayant précipité ce drame ?

Les arguments exprimés contre l’euthanasie ont parlé de préférence de violation du droit à la vie du patient, d’atteinte à la dignité de la personne humaine, de risque grave de dérives conduisant vers de nombreux crimes opportunistes.

Le format de débat Karl Popper au menu de la formation
Dans un 2e temps, les participants ont été initiés au format de débat Karl Popper : 2 équipes de 3 débatteurs chacune, s’affrontant durant une heure avec des arguments structurés et opposés sur un énoncé. Puis ils ont été introduits à la fonction et responsabilité d’un juge de débat par le visionnage d’un module du Guide Pédagogique sur le débat, édité par FOKAL en 2008.

Chaque participant a bénéficié d’une documentation technique sur les critères pour juger un débat, dont un aide-mémoire pour les juges et un guide pédagogique sur le débat Karl Popper. Enfin, ils ont répondu à un quizz qui évalue rapidement les connaissances apprises sur la fonction de juge et les critères de juger.

Non seulement le juge est responsable de veiller au bon déroulement du débat (veiller à ce que les débatteurs appliquent les règles du format et respectent les principes du débat), mais aussi il doit aussi être objectif, impartial, et capable d’expliquer sa décision par écrit sur son bulletin de vote. Sa décision est définitive et irrévocable. Elle ne peut souffrir d’aucune contestation venant d’un coach ou d’un débatteur.

Critères pour juger un débat

Le dimanche après-midi, 6 des 10 apprentis-juges ont eu à arbitrer un débat entre 2 équipes de débatteurs du club de Jacmel, dont l’énoncé a été : « L’armée devrait être rétablie en Haïti ». L’équipe affirmative a soutenu que l’armée est une exigence constitutionnelle (selon l’article 263 de la Constitution haïtienne de 1987) et qu’elle générera des emplois directs et indirects, tandis que l’équipe négative a considéré que l’armée est budgétivore par rapport aux priorités plus urgentes de la Nation, et sans nul doute un instrument au service du pouvoir.

A l’issue de ce match de démonstration, ils ont eu à faire l’exercice de voter pour une équipe. A l’unanimité, ils ont voté pour l’équipe affirmative et ont fourni les raisons objectives de leur décision, et commenté la performance des débatteurs. Leur vote similaire envers l’équipe gagnante a fait converger les raisons suivantes : cohérence des arguments, clarté des discours, qualité des supports aux arguments.

Bien que les justifications des juges fussent valables et correctement expliquées, le coordonnateur a complété leurs commentaires en insistant sur l’importance à accorder aux réfutations, aux points de clash entre les 2 équipes, aux définitions des termes clés de l’énoncé.

Conclusion

Les participants sont sortis globalement satisfaits de la formation. Même s’il est encore tôt pour affirmer qu’ils maîtrisent parfaitement les critères pour bien arbitrer un match, la qualité des commentaires qu’ils ont fournis au débat de démonstration des jeunes de Jacmel augure des lendemains meilleurs.

Il revient au club de Jacmel de leur offrir la possibilité d’acquérir de l’expérience en les invitant régulièrement à arbitrer des débats. Le club a tout intérêt à profiter de ces ressources disponibles pour satisfaire son désir de refaire son blason et de rejoindre le top des clubs champions du réseau.

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du PIJ

mercredi 24 avril 2013

Les rencontres québécoises en Haïti


COMMUNIQUÉ
27 mars - Du 1er au 8 mai 2013 se dérouleront Les rencontres québécoises en Haïti, sous la présidence de Dany Laferrière. L’événement accueillera vingt-et-un auteurs(es) du Québec et des ouvrages de près d’une cinquantaine d’éditeurs du Québec et du Canada français. Au programme : foire du livre québécois, signatures, lectures, animations, tables rondes, séminaires, échanges et débats entre écrivains québécois et haïtiens sur les enjeux de la littérature contemporaine.

Initiées par Mémoire d’encrier à l’occasion du 10e anniversaire de la maison d’édition, Les Rencontres québécoises en Haïti ont pour objectif de rapprocher culturellement le Québec et Haïti, en mettant le livre québécois à la disposition des Haïtiens. Ces rencontres, qui célèbrent l’amitié haïtiano-québécoise, contribueront à renforcer la relation Québec-Haïti, deux grands peuples de langue française d’Amérique.

Dany Laferrière se réjouit de cette rencontre : « Cela fait longtemps que j’attends ce moment qui réunira les deux pays qui m’ont formé. Ma vie n’est plus une fiction, et j’ai l’impression de présenter ma jeune fiancée à ma mère. »
Pour Rodney Saint-Éloi, fondateur des éditions Mémoire d’encrier, « Enfin le temps d’être ensemble entre camarades d’Amérique. Pour Mémoire d’encrier, cette rencontre fraternelle est un combat pour le sens et pour le vivre-ensemble. Cessons pour une fois de parler catastrophe, séisme, misère. Célébrons l’amitié, le livre et le partage. »

Les auteurs(es) participant à l’évènement : Joséphine Bacon, Paul Bélanger, Franz Benjamin, Alain Deneault, Joël Des Rosiers, India Desjardins, Louise Dupré, Yara El-Ghadban, Bertrand Gervais, Sonia K. Laflamme, Émile Martel, Laure Morali, Pierre Nepveu, Marie-Hélène Poitras, Yvon Rivard, Elise Turcotte, Dany Laferrière, André Roy, Rodney Saint-Éloi, Catherine Voyer-Léger et Michel Vézina.

Parmi les éditeurs et professionnels du livre présents en Haïti, mentionnons : Éditions du Remue-Ménage, Éditions de la Bagnole, Éditions Prise de Parole, Éditions du Noroît, Éditions Écosociété, Mémoire d’encrier, Bayard Canada, Lux Éditeur, Éditions Coup de tête, regroupement des éditeurs canadiens-français (RECEF) de même que les représentants de Québec Édition, de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL), et de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC)

Les rencontres québécoises en Haïti ont bénéficié de l’appui de l’ANEL, de QuébecÉdition, de la SODEC, du Conseil des arts et des lettres du Québec, de l’Union des écrivaines et écrivains québécois, du Conseil des Arts du Canada, du Conseil des Arts de Montréal, du ministère de la Culture et des Communications du Québec, du ministère des Relations internationales du Québec, du Centre de la francophonie des Amériques, de Agmv-Marquis, du Pen Québec, de la FOKAL, de l’Ambassade du Canada à Port-au-Prince, de l’Organisation internationale de la francophonie, de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants, de l’Association haïtienne des professionnels du livre, de la Direction nationale du livre, du Bureau des droits d’auteur, de Pen Haïti, de l’Association des professeurs de français d’Haïti, du Centre culturel Anne-Marie Morisset, de la Fondation Culture Création, du Consulat général d’Haïti à Montréal, du Yanvalou Café Bar Restaurant et de l’Hôtel Plaza, de la Librairie Astérix, de la librairie La Pléïade.


Contact de presse Haïti
Emma Mbia
rencontresquebecoises@gmail.com 

mardi 23 avril 2013

Le club de débat de Jacmel veut retrouver son lustre d’antan


Le club de Jacmel est dans une passe difficile

Le club de débat de Jacmel est en train de traverser des moments de doute, d’absence, de crise même depuis de longs mois. Non seulement le club communique très peu sur ses activités, mais encore il vient de perdre en février dernier son animateur principal, Fenton Claude, démissionnaire pour des raisons de santé.

Des jeunes du club de Jacmel
Le club traîne beaucoup de problèmes de poids : un faible effectif (18 membres actifs), très peu d’activités réalisées, une formation au débat qui tarde à s’achever, des jeunes en désarroi, des réunions irrégulières, des rapports narratifs rarement soumis, absence très remarquable du club sur le blog. Ce qui vaut pour Jacmel d’être pour le moment le club en queue du peloton des clubs du réseau.

Une mission salutaire pour le club

Le coordonnateur des Programmes Initiative Jeunes (PIJ) de FOKAL a effectué le week-end dernier une mission dans ce club, du vendredi 19 au dimanche 21 avril 2013. Cette mission visait à s’enquérir de la situation du club auprès de son animatrice et des jeunes, à identifier et rencontrer des candidat(e)s pour renouveler le duo des animateurs du club, à former des juges de débat locaux et enfin à prospecter pour trouver un site d’accueil au camp d’été 2014.

La rencontre du vendredi 19 juillet au club de Jacmel
La rencontre avec les jeunes du club a été réalisée vendredi après-midi avec 15 jeunes présents, dont 4 nouveaux. Après une brève introduction du coordonnateur sur la nature, les objectifs et les activités du programme de débat de FOKAL, les membres du club ont été invités à s’exprimer sur les problèmes du club et à émettre des recommandations pour une nouvelle dynamique à insuffler au club. Leurs avis ont été implacables.

Le club à l’épreuve des critiques des jeunes

Les jeunes ont été lucides à pointer les failles qui entravent la bonne marche du club. Le club a changé trop souvent de local de réunion, et l’horaire des réunions n’est pas souvent respecté. Le coordonnateur leur a promis d’entreprendre des démarches à Jacmel pour leur trouver rapidement un local définitif. Néanmoins, il a recommandé à l’animatrice de faire en sorte de débuter les réunions à l’heure, seul gage pour éviter que les jeunes arrivent systématiquement en retard.

Un jeune du club intervenant sur les problèmes du club
L’horaire des réunions coïncide avec des activités scolaires ou parascolaires des jeunes. Comme il est impossible de satisfaire tout le monde, le coordonnateur leur a conseillé de choisir par consensus avec leur animatrice un horaire qui satisfait la majorité ; si les membres sont réellement intéressés au programme de débat, ils devraient faire de la réunion hebdomadaire du club leur activité prioritaire le week-end. Le coordonnateur a recommandé à Elisabeth d’augmenter l’effectif du club.

Selon les jeunes, le club est trop statique, ce qui a pour conséquence de les démotiver. Les réunions ne sont pas stimulantes, les jeunes y travaillent peu. Le coordonnateur a suggéré à l’animatrice du club de mobiliser une demi-journée pour achever à brève échéance la formation au débat déjà initiée, d’organiser des débats de démonstration réguliers, si possible un petit tournoi local, afin que les débatteurs maîtrisent mieux les techniques et soient mieux préparés à la compétition.

A la recherche d’un nouveau dynamisme

L’animatrice du club a promis de développer des synergies avec les clubs de la capitale afin de disposer de leurs ressources et de leurs expériences pour renforcer les capacités des membres. Ce qui signifie pour elle concrètement de solliciter l’aide des animateurs et formateurs de P-au-P pour les activités de débat du club (formation, tournois de débat) et d’approfondir les  échanges avec les autres clubs du réseau.

L'animatrice du club, Elisabeth Saint-Val
Néanmoins, derrière ce flot de frustrations exprimées par les jeunes, c’est le leadership des animateurs du club qui a été en fait ciblé puisqu’il y va de leur responsabilité. Ils doivent être les porteurs du dynamisme, de l’orientation du club comme du changement. Ils sont un guide pour les jeunes. Les clubs de Fond Parisien, Cap-Haïtien, Martissant ont déjà fait la malheureuse expérience d’être sous le feu des critiques des jeunes.

La reprise est déjà en marche

Deux initiatives intéressantes et deux réalisations prometteuses durant ce week-end constituent les premiers signaux encourageants vers une nouvelle reprise du club de Jacmel.

La rencontre avec les jeunes du club qui s’est transformée en exercice de grand déballage a permis d’identifier les points de blocage sur lesquels agir. Les jeunes ont manifesté la volonté de s’employer activement à inverser la mauvaise trajectoire sur laquelle leur club se tient. Sachant que Jacmel a toutes les chances d’accueillir le club de Jacmel, les jeunes veulent faire de cet évènement dans leur ville le moment fondateur de la renaissance du club.

De nouveaux juges en plein atelier de travail
La formation de 10 juges locaux de débat est une initiative du coordonnateur qui aura certainement un impact sur le renouveau du club. Ainsi, le club disposera d’un jury local qui facilitera l’organisation régulière de débats, et dont les commentaires après match seront très utiles à terme aux débatteurs pour améliorer leurs capacités, pour corriger leurs faiblesses, rendant l’expérience et l’apprentissage du débat plus enrichissantes pour eux.


Le débat de démonstration avec 2 équipes de volontaires du club, dimanche 21 avril dans l’après-midi, a révélé un fort potentiel chez les 6 débatteurs de ce match. La maîtrise du format Karl Popper, la recherche d’engagement dans les discours, la qualité des interventions et des questions posées ont porté à croire que le club tient ses champions.

Contre-interrogatoire au cours du débat d'exhibition du dimanche 
Enfin pour combler le vide laissé par Claude Fenton et parer au départ annoncé d’Elisabeth Saint-Val pour des raisons professionnelles, le coordonnateur a eu des contacts avec 2 candidats pour les postes d’animateurs principal et adjoint. Loin de vouloir anticiper sur la validation de ces 2 candidatures par la direction de FOKAL, elles ont néanmoins un profil encourageant. Cela reste à confirmer !

Conclusion

Fort des différentes attitudes et volontés affichées par les jeunes de Jacmel ce week-end, espérons que le club saura transformer cette mission du coordonnateur en un moment de fondation pour la reconquête de leur destin et de leur gloire d’antan. Les autres clubs ne les attendront pas. Le défi pour les débatteurs jacméliens est de taille, mais pas insurmontable.

Le débat de démonstration dans le club de Jacmel
Le tournoi national cet été dans leur ville sera l’épreuve de force pour le club de redorer son blason et tenir ses promesses. Il n’est que d’attendre.

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur national du PIJ

jeudi 18 avril 2013

Débat de démonstration au club de Christ-roi


Le club de Christ-Roi a organisé samedi 13 avril dans l’après-midi, au cours de la visite du coordonnateur, un débat de démonstration ayant pour sujet : « L’armée devrait être rétablie en Haïti ». Trente jeunes en majorité des filles ont assisté à cette rencontre à l’école Marie Eugénie de Bourdon. Six jeunes filles étaient volontaires pour ce débat.

L’objectif  de ce débat visait à donner aux jeunes du club, qui venaient tout juste d’achever leur formation sur les techniques de débat, l’occasion d’expérimenter le débat au cours d’un affrontement en direct. Ce match a permis d’identifier les faiblesses des débatteurs que les 2 animateurs du club, Bengie et Alfred, s’attacheront à corriger par la suite.

La première faiblesse relevée dans le débat a été de définir correctement l’armée, que les 2 équipes considèrent comme un ensemble de forces armées. Or la police nationale haïtienne est une force armée, bien qu’elle ne soit pas une armée. Ce malentendu a vraiment gêné la stratégie argumentative des débatteuses.

La deuxième faiblesse enregistrée a été l’utilisation inadéquate du temps de parole de chaque débatteuse, du temps de préparation accordé à chaque équipe, du temps pour le contre-interrogatoire. Elles utilisent généralement la moitié du temps global prévu pour leur discours, donnant l’impression ainsi qu’elles n’ont pas grand-chose à dire. Ce qui est fâcheux et frustrant à la fois.

Malgré la solidité de leurs supports, certaines débatteuses ne sont pas arrivées à les utiliser à bon escient dans leur discours, c’est-à-dire les supports n’apportent pas de poids réel à leurs arguments. Sachant l’importance des évidences dans un débat, c’est malheureux de constater qu’elles n’ont pas servi à grand-chose.

Il y a eu le problème d’organisation des discours. Le discours des débatteuses n’a pas été bien structuré, car on avait du mal à suivre leur exposé : on ne savait plus quand elles présentent leur cas, quand elles réfutent les arguments de l’adversaire ou qu’elles reconstruisent leur plaidoyer. Ce qui a créé une certaine confusion qui empêche de comprendre le cheminement de leur réflexion.

Néanmoins, il est bon d’affirmer que l’attitude des débatteuses a été somme toute positive, en dépit du faible délai de préparation pour ce débat : un meilleur engagement dans les échanges, des arguments intéressants des 2 cotés, un effort certain pour avoir de bons supports, et des discours de conclusion encourageants. Elles maîtrisent globalement bien leurs rôle et responsabilité dans le débat.

Malgré les faiblesses enregistrées, le débat a été d’une très bonne tenue. En continuant ces cessions de débat d’exhibition, le club de Christ-roi pourra certainement compter sur d’excellents débatteurs pour affronter les équipes des autres clubs lors des compétitions de débat à venir.

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur national du PIJ

mercredi 17 avril 2013

Tournoi régional de débat à FOKAL


FOKAL organise un tournoi régional de débat Karl Popper, à la fin du mois de juin 2013 dans ses locaux. Ce tournoi est adressé principalement à tous les clubs du département de l’ouest (Darbonne, Mon repos, Cote-plage, Martissant, BMC, Christ-Roi, Santo, Fond Parisien).

Ce tournoi régional, le premier du genre dans le programme, est pris dans l’objectif de renforcer les capacités des débatteurs en leur donnant l’occasion de débattre plus souvent, et créant plus de challenge pour eux. On peut considérer cette compétition comme un tour de chauffe pour le grand tournoi national de débat en juillet prochain, avec les 14 clubs du réseau.

Chaque club cité plus haut sera représenté par une équipe. Le tournoi durera une seule journée. La date, les modalités et les sujets seront bientôt disponibles sur le blog. Un trophée sera remis au club champion de ce tournoi.

Tenez-vous prêts ! Le meilleur est à venir.

Le coordonnateur du PIJ

mercredi 10 avril 2013

Le club de débat de Jérémie à la caravane du livre scolaire


Après trois semaines de vacances occasionnées par les examens scolaires du deuxième trimestre et les vacances de Pâques, le club de débat de Jérémie a repris ses activités. Les jeunes du club ont été invités, ce samedi 6 avril 2013 à une conférence autour du thème « Le système éducatif haïtien », présentée par le Dr. Charles Tardieu, et le lendemain à une exposition de livres. Ces 2 activités sont organisées à l’occasion de « La Caravane du livre scolaire et de littérature jeunesse » réalisée par l’Institut de Formation du Sud (IFOS) et les Editions Zémès, dirigé par le Dr Charles Tardieu.

L’un des objectifs spécifiques de cette caravane est de développer chez le public jeune le goût de la lecture. Ce qui est partagé par le représentant de la direction départementale de l’éducation, l’inspecteur Georges Jean Barth, qui dit apprécier et encourager l’initiative. Le livre, a-t-il souligné pour ouvrir officiellement la caravane dans la Grand ‘Anse, est l’objet par excellence de première qualité. La lecture encourage à la production littéraire. Et s’y adonner, selon lui, c’est aussi, comme tous les acteurs de développement faire œuvre utile.

A l’exposition, les jeunes ont découvert de nombreux manuels scolaires et ouvrages de  littérature, particulièrement certaines œuvres de notre poète contemporain Claude Pierre et l’essai de Docteur Charles Tardieu titré 35 secondes dans une vie : comment changer de paradigme ? A  la conférence, les débatteurs du club de Jérémie ont été ravis d’apprendre à connaitre un système éducatif haïtien dont ils représentent l’un des éléments les plus importants.

« Je me sens très fière d’apprendre à connaitre le système éducatif  haïtien, ce qu’il devrait faire de nous, élèves de ce système. Pourtant, vu les failles de ce système, nous ne sommes pas ce qu’on a espéré dans sa philosophie » a avancé Pierre Guerline.

Cette conférence a été l’occasion pour la jeune Marie Ange Tham de découvrir un système dont les jeunes ignorent tout : « J’apprends plein de choses du système éducatif haïtien dont j’ignorais. J’ai appris que même les écoles privées sont publiques et sont en conséquence la propriété de tout le monde. J’ai compris aussi la corruption qu’il y au sein de ce système et l’incapacité de l’Etat haïtien à jouer son rôle de régulateur et que ses écoles ne sont pas de modèles. J’ai appris cet après-midi », a-t-il fait comprendre. Pour sa sœur ainée, « …il faut changer le système dans le sens positif, puisque c’est sur les bancs de l’école que doit commencer le développement et le changement et c’est à nous de le faire ».

« Cette conférence présentée par Docteur Charles Tardieu, à l’occasion de la caravane du livre scolaire et de littérature jeunesse, m’est d’une extrême importance. J’y ai appris comment doit être l’éducation à l’ère où nous vivons, que l’éducation est un moyen essentiel de développement, qu’il ne faut pas avoir des écoles qui nous donnent plusieurs types d’hommes mais une seule école pour tout le monde haïtien : riches ou pauvres, noirs ou blancs, de la masse ou de l’élite… »,  s’est exprimé Dalou Andressol.

Pour Josué Alexandre, le système éducatif haïtien est un sujet auquel il sait  réfléchir étant  que débatteur. « Je réfléchis toujours à l’éducation haïtienne. Aujourd’hui, je me sens ému de pouvoir élargir mes réflexions là-dessus par le biais de cette conférence. Avec la participation active de l’auditoire, le panéliste a énuméré les différentes causes de la dégradation du système éducatif haïtien et a fait des propositions en vue de mettre en place une nouvelle éducation haïtienne », a-t-il rétorqué.

« Moi, j’ai appris que l’éducation est un outil du progrès », a synthétisé Numa Junior Daniel.

Pour finir, je peux dire que c’était pour nos jeunes une très belle expérience de participer à la « caravane du livre scolaire et de littérature jeunesse ». J’encourage les autres animateurs, habitant des communautés où la caravane va faire escale, de faire la même chose. Les jeunes seront certainement heureux d’y participer.

26 au 28 avril  Cayes et Miragoane
10 au 12 mai   Port-de-Paix
20 au 26 mai   le Nord
3 au 8 juin       Port-Au-Prince

Waldinde Germain
Animateur du club de débat de Jérémie

lundi 8 avril 2013

Le tournoi de débat du club BMC: le bilan de la phase éliminatoire


Suite à plusieurs séances de formations dans le club de débat de la BMC, le club a réalisé à FOKAL un tournoi de débat, samedi 6 avril 2013. Ce tournoi a mis aux prises 18 débatteurs, 6 équipes, pour un total de 6 matchs. Les objectifs du tournoi ont été de permettre aux jeunes du club d’effectuer  une première expérience de compétition de débat, de mettre en pratique les acquis de formations, de développer leur capacité à travailler en équipe, et de les préparer pour les tournois régional, national et international à venir.


En outre, ce tournoi est en quelque sorte un témoignage sur la grande famille que ce programme constitue pour les jeunes et les animateurs. Les animateurs d’autres clubs de la capitale ont été impliqués, la question de d’appartenance à un club ne s’est nullement posée. Force est d’avouer que sans eux la réalisation du tournoi ne serait pas possible.

L’activité a commencé à 10h am, avec une réunion des juges impliqués du tournoi pour leur fournir des consignes générales et conseils pour l’arbitrage des débats. Les matchs se sont joués en 3 rounds, dans chacun desquels 2 matchs sont joués simultanément. La résolution de cette phase éliminatoire a été la suivante : « La censure est justifiée dans une démocratie. »


Quatre équipes ont été qualifiées pour la phase finale. Antérieurement à cette phase, des séances de révision de certaines notions seront réalisées, dans le souci de pallier aux failles (peu d’équipes, absence de réfutation, manque de préparation des équipes, manque de maîtrise du format Karl Popper …) et faiblesses des débatteurs constatées lors de la phase éliminatoire (manque d’engagement des débatteurs, manque de maîtrise des notions de « censure » et de « démocratie », supports très limités, temps de parole gaspillés …). 

Ces séances de révision nécessaires tiendront compte essentiellement des recommandations du Coordonnateur du programme de débat lors des prochaines rencontres du club. La phase finale aura lieu à la fin du mois avec une autre résolution.

Le club remercie, pour leur formidable collaboration, spécialement Fausler Ulysse, Michèle Lemoine, Jean Eder Hilaire, Yves Osner, James Vangelis, Jean-Gérard Anis, Christ-Moise Leon, Rimsky Telismé, Fritz Jean, Benjy Alcimé, Wisguerby Bellegarde, Catherine Deronce, Mario Bonhomme.

Ricardo Nicolas
Animateur du club de BMC

Une année à la tête du PIJ

  cher.es ami.es, Depuis janvier 2022, je suis appelé par la direction de la FOKAL à assumer la charge de la coordination du Programme Initi...