Le Programme Initiative Jeunes (PIJ) de FOKAL accueille 19 nouveaux
juges dans son pool de juges de réserve. Ces nouveaux juges ont été adoubés
samedi 7 mars 2015, à l’issue d’une formation pour devenir juges de débat,
organisé par la fondation au Centre culturel Pyepoudre, à Bourdon. Dix-neuf
candidats, dont 9 jeunes femmes et 10 jeunes hommes, ont bénéficié de cet
enseignement fourni par Jean-Gérard Anis, le coordonnateur du programme de
débat de FOKAL, lui-même juge de débat
avec une expérience internationale.
Les participants à la formation de juges de débat à Pyepoudre |
Cette formation
a eu pour objectif d’augmenter le nombre de juges au sein du programme de débat
afin de disposer in fine davantage de juges lors des événements
de débat (tournois local, régional et national) organisés par FOKAL ou
par les clubs. C’est une requête qui a été adressée à la coordination du PIJ par
les animateurs, l’année dernière.
La plupart des
participants sont des anciens débatteurs dûment recommandés par les animateurs
des 8 clubs de débat de la région métropolitaine de P-au-P à raison de 2
candidats par club, étudiants (en droit, en sciences humaines, en linguistique),
des professionnels (trois enseignants, un infographiste, une économiste, un
électricien).
Comment juger
un débat ?
Les participants ont été confrontés pour la première fois à leur
première expérience de juge de débat. Ils ont arbitré un véritable match de
débat entre une équipe de jeunes de Christ-Roi contre une de Cote-Plage. Si
certains ont affirmé s’être efforcés d’appliquer les principes d’arbitrage, ils
ont reconnu tout de même avoir eu des difficultés à suivre le débat soit par
manque de concentration soit par manque de pratique, et à remplir le tableau
des discours des orateurs, l’ordinogramme.
Les juges suivant le match entre Cote-Plage et Christ-Roi |
Juger un débat répond à des exigences et à des contraintes.
Au nombre des exigences, il faut compter les préalables suivants :
connaitre les rudiments du (format de) débat et du travail du juge, savoir
utiliser le matériel du juge (ordinogramme, bulletin de vote), être
intéressé et impliqué dans le débat, être ouvert et tolérant, être impartial.
Les juges au cours d’un débat doivent le lever les contraintes suivantes :
être concentré durant toute la durée du débat, effectuer plusieurs taches en
parallèle (prendre des notes, contrôler les temps de préparation et de parole
des débatteurs, noter chaque débatteur, maintenir une ambiance positive),
rendre un bon verdict en toute objectivité et impartialité, et justifier sa
décision.
Des juges concentrés arbitrant le débat entre Christ-Roi et Cote-Plage |
L’exercice de juger n’a pas été chose aisée pour les participant(e)s.
Certains d’entre eux ont avoué avoir eu des difficultés à suivre le rythme des
discours des débatteurs, et à remplir l’ordinogramme et le bulletin de vote,
d’autres ont reconnu que, même s’ils se sont efforcés à respecter les principes
d’arbitrage, ils ont encore besoin de maîtriser ce qui prévaut dans un bon
débat.
Changement de statut, changement de vue
Début encourageant donc pour eux. De cette courte expérience de juge de
débat, ces nouveaux arbitres, auparavant d’anciens débatteurs passés de l’autre
coté de la barrière (ça change les perspectives, hein ?!), ont compris les
difficultés auxquels font face habituellement les juges : complexité de la
prise de décision, protestations de mauvaise
foi de débatteurs, récriminations abusives de coaches.
Un juge prenant des notes sur son ordinogramme |
Ils ont été majoritairement satisfaits de ce qu’ils ont appris sur le
débat en général, sur le travail du juge et la façon de bien juger un débat, et
de la documentation fournie. Ils aimeraient connaitre les autres formats de
débat (le Public forum, le débat parlementaire britannique…), ont
projeté d’améliorer leurs techniques de prise de notes, leurs commentaires
d’après match aux débatteurs.
Une juge expliquant son verdict aux débatteurs après le match |
Prenant leur nouveau rôle très au sérieux, ces nouveaux juges
souhaitent bénéficier d’une formation continue pour leur nouvelle attribution, qu’ils
soient sollicités pour être juges lors des tournois régionaux ou nationaux de
FOKAL, qu’il y ait davantage de diversité dans les candidatures et parmi les
formateurs de juges.
Il est fort à parier que nos jeunes débatteurs
brûleront d’envie d’avoir des jurys aussi soucieux, aussi conséquents. Ils ne
seront probablement pas déçus. Il n’est que d’attendre.
Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du Programme Initiative Jeunes
Formateur
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