mardi 26 mai 2015

Formation de juges de débat au Cap-Haitien

Onze (11) jeunes ont bénéficié au Cap-Haitien d’une formation pour juges de débat, effectuée par Jean-Gérard Anis, le coordonnateur du Programme Initiative Jeunes de FOKAL, samedi 24 mai 2015, au collège congréganiste Regina Asumpta, à l’initiative des deux responsables du club de débat de cette ville, Edwin Pierre-Louis et Alendy Almonor. La quasi-totalité sont des étudiants, 2 sont des enseignants, malheureusement aucune femme, malgré que trois y ont été invitées.
Les participants à la formation de juges de débat au Cap-Haïtien
L’objectif de cet enseignement d’une journée est de constituer une équipe de juges de débat à la disposition du club afin que ses deux animateurs puissent y réaliser des compétitions qu’ils n’ont pas pu faire depuis 2 ans, handicapés par l’absence de ce genre de ressources. Les premiers qui ont reçu cette formation au Cap, il y a plus de 2 ans déjà, sont soit indisponibles soit introuvables aux dires d’Edwin.

Pas du tout au fait de l’existence du club et des ses activités dans la ville, neuf des participants à cet apprentissage ont été très maladroits à définir ce qu’est le débat, au début de la formation. Ils réduisaient l’exercice à une discussion libre ou bien à une sorte de concours d’opinions sur un thème précis, insistent-ils, pour résoudre un problème.
Un participant à la formation tente de définir ce qu'est le débat
[Le débat est une confrontation d’arguments planifiée, se déroulant en direct, entre 2 personnes ou groupes de personnes, défendant chacune une position sur un sujet controversé, selon un format précis, dans le but de convaincre un auditoire ou un jury]

Apprendre à débattre

Néanmoins, les seuls débats qu’ils connaissent ou ont vu à la télé, et qui leur viennent spontanément à l’esprit, sont les débats présidentiel américain entre Obama et MacCain (un modèle d'après eux, car ordonné et plein de données) et haïtien entre les candidats Martelly et Manigat (une vilenie, selon eux, car comportant trop d’attaques ad hominem). Ils n’ont pas oublié de citer les débats au parlement haïtien, et dans des cercles d’étudiants qui ne les ont pas du tout ravis.

Lire article précédent de la formation des juges sur la formation des juges à Jacmel à http://vaguedufutur.blogspot.com/2015/05/formation-de-juges-de-debat-jacmel.html    

Après leur avoir appris les notions importantes [confrontation, sujet, argument, support], les  principes [tolérance, honnêteté, ouverture d’esprit], les objectifs du débat [apprendre, comprendre, convaincre], ils ont été initiés aux techniques du format Karl Popper dont le déroulement [le fardeau des équipes, les étapes, les temps de parole], les discours importants [les plaidoyers affirmatif et négatif, la réfutation, la reconstruction d’arguments], le rôle des débatteurs dans chaque équipe.
Les juges travaillent en atelier pour élaborer un argument
Dans l’objectif de les familiariser au processus de réflexion des jeunes débatteurs, ils ont travaillé en ateliers pour s’exercer à construire, à réfuter puis à reconstruire un argument, pour défendre une position pour ou contre sur un sujet qu’ils ont eux-mêmes proposés. L’exercice s’est révélé concluant car non seulement ils ont réussi parfaitement l’exercice, mais encore ils étaient complètement pris dans la dynamique de débattre en oubliant que ce n’était qu’un simple exercice pratique.

Apprendre à juger un débat

Juger un débat les a rendus très perplexes face à la complexité des notions, des techniques et au processus de déroulement du débat qu’ils doivent maîtriser, et également devant les exigences (être objectif, être impartial, être impliqué) et les contraintes (être concentré, prendre des notes, évaluer la performance individuelle des débatteurs, décider justement) auxquelles un juge doit se soumettre. Toutefois, ils se sont montrés très disposés à apprendre.

Visionnage du guide DVD de débat de FOKAL
La documentation aidant, ils ont été très attentifs aux critères (vérifier que les arguments sont bien construits et cohérents, s’assurer que les arguments ont été valablement réfutés et reconstruits de part et d’autre, évaluer les points de confrontation gagnés par chaque équipe) aux méthodes (contrôler que chaque débatteur a bien rempli son rôle, noter la performance de chacun, donner un verdict indépendant basé sur ce qui vous a convaincu dans le débat) pour bien juger un débat.

Les explications fournies dans le guide DVD de FOKAL sur le travail précis du juge durant un match de débat, ainsi que le témoignage filmé d’un ancien juge de débat jacmélien, très expérimenté, sur les qualités du juge et les défis d’arbitrer un débat, ont fini par les rassurer. Ils ont compris, après le visionnage du guide vidéo, que le juge est soumis à des pressions autant que les jeunes et que l’insatisfaction ou l’incertitude de sa décision sont des choses qui arrivent à tout le monde.

Le coup d’essai

A la fin, les onze nouveaux juges ont arbitré un match de démonstration de débat entre 2 équipes du club du Cap. Leurs commentaires d’après match et le verdict avec justification que chacun a prononcé, les ont rapidement plongés dans le bain d’un match de débat et la tension de l’arbitrage. Ils ont effectué leur travail avec beaucoup de concentration et de sérieux, même si beaucoup ont encore du mal avec le système de notation des débatteurs.
Les nouveaux juges arbitrent un match entre 2 équipes du club
Leurs réactions à l’évaluation de la formation sont qu’ils ont été pleinement satisfaits. Quand bien même ils ont reconnu avoir besoin davantage de précisions sur la prise de notes, sur l’importance du contre-interrogatoire dans l’arbitrage, et sur les éléments qui doivent fonder la décision du juge, ils ont affirmé avoir bien appris sur le format Karl Popper et les critères pour bien juger un débat, grâce à la riche documentation fournie.

L’un d’eux est allé jusqu’à dire : « Selon moi, les jeunes ont un besoin pressant pour ces genres d’activités intellectuelles constructives ». Avis partagé par la directrice du collège Regina Asumpta qui héberge le club, Sœur Yanick Sulfradin qui désormais veut donner tout son support et toutes les facilités logistiques au développement du débat dans son établissement.

Les nouveaux juges analysent les arguments des débatteurs avant de donner leur verdict
Les nouveaux juges ont tous ardemment manifesté le désir de mettre leurs nouvelles compétences en pratique et au service du club et du programme de débat et de s’impliquer dorénavant dans ses activités. Ils seront bientôt servis car le club du Cap-Haïtien organise vers la fin du mois de juin son premier tournoi de débat depuis trois ans.

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du Programme Initiative Jeunes
FOKAL


mercredi 20 mai 2015

Formation de juges de débat à Jacmel

Dix (10) personnes, 3 jeunes femmes et 7 hommes ont bénéficié d’une journée de formation sur le rôle, la fonction, et les compétences de juges de débat, le samedi 16 mai à Jacmel. Cette formation a été  assurée par Jean-Gérard Anis, le coordonnateur du Programme Initiative Jeunes de FOKAL, à l’initiative des 2 animateurs du club de débat de cette ville, Bettina Perono et Reginald Raymond-Fils, fraîchement nommés par la fondation.
La quasi-totalité des participants a été des anciens débatteurs du club, devenus maintenant des professionnels (3 enseignants, 2 comptables, 2 journalistes) et des étudiants d’universités (3), tout heureux de découvrir l’autre coté du débat, autrement dit l’arbitrage des juges. Selon leurs dires, ils ont été souvent intrigués par les critères qui président la décision du juge lors d’un match et également fascinés par ce pouvoir quasi discrétionnaire conféré à quelqu’un de décider seul de l’issue d’un débat.

Le débat en discussion

Un rappel des principes du débat et du format Karl Popper a permis de clarifier certains points essentiels du débat. Ils ont réussi à fournir les quatre (4) caractéristiques les plus importantes pour définir un débat : c’est une confrontation d’idées ; il doit être planifié ; le sujet doit être controversé ; le souci de convaincre, et par là même d’apprendre à autrui.

Il a fallu établir pour eux une distinction entre débat [confrontation d’idées ou d’arguments entre 2 personnes ou 2 groupes, sur un sujet controversé, dans un cadre planifié, dans le but de convaincre] et discussion [échange de vues ou d’opinions entre 2 ou plusieurs personnes sur un sujet pas nécessairement controversé, dans un cadre informel], les types de débat et leurs caractéristiques.

Débattre ici ou  à l’étranger, y a pas photo…

Ils ont admiré les débats présidentiels américains (Obama/McCain; Obama/Mike Romney) et français (Sarkozy/Ségolène, Hollande/Sarkozy) qu’ils ont regardé à télé, à cause de la répartition équilibrée des temps de parole, de la clarté et la qualité des arguments, de la quantité et la précision des données chiffrées fournies en support aux arguments et aux réfutations, du professionnalisme des intervenants qui maîtrisent leurs dossiers, le souci de convaincre le public.
En revanche, ils ont dit avoir une piètre sentiment à l’égard des débats parlementaires (un pugilat), présidentiels ou télévisuels (un punching-ball) en Haiti qui se signalent par des données de référence douteuse, par l’impréparation manifeste des interlocuteurs, par la mauvaise foi caractérisée des uns et des autres, et par l’approximation des réponses aux questions, au point d’avoir la désagréable impression que si le débatteur est sincère et qu’il dise la vérité, il obtiendra le résultat inverse de ce qu’il attend.

Quand les nouveaux juges débattent…

Les nouveaux juges, divisés en 2 groupes mixtes de travail, ont effectué un exercice pratique de rédaction d’arguments et de contre-arguments, en 10 minutes, sur un sujet d’actualité, afin de leur faire comprendre la rigueur de réflexion qu’un juge est en droit d’attendre des débatteurs. Chaque groupe devait ensuite montrer la faiblesse de l’argument de l’autre, puis de réfuter cet argument. Ils ont proposé le sujet suivant : « Exiger un quota de 30% minimum de femmes candidates aux élections générales est anti-démocratique ».

Le groupe affirmatif qui défendait la proposition a déclaré que « cela limite la participation des femmes ». Ils expliquent que vu la population haïtienne est composée d’environ 52% de femmes, le quota est discriminatoire et injuste. C’est comme si on voulait déterminer à l’avance quelles sont les femmes qui devaient être candidates. De ce fait, les candidatures ne sont pas ouvertes, donc anti-démocratiques, alors qu’il y a d’autres moyens préférables pour les faire participer aux élections.
Le groupe négatif, qui avait pour tache de prendre le contre-pied du sujet, a identifié le mot ‘limite’ comme le mot-clé et le mot faible de cet argument. Ils ont rétorqué que, au contraire, le quota de 30%, qui est un seuil minimal, encourage et accentue la représentation des femmes candidates dans le système électoral, en mettant la pression sur les partis politiques. Sans quoi, leur présence serait encore très marginale comme dans tous les scrutins antérieurs.

Dans un autre exercice de reconstruction d’argument, la position affirmative a renforcé son argument réfuté, par un retournement, en faisant valoir que justement le quota en exerçant une pression sur les partis à avoir des femmes candidates, au risque de choisir des faire-valoir, et sur les femmes elles-mêmes à se porter candidates même si elles ne s’y sentent pas prêtes, ne rend le scrutin libre ni ouvert ni transparent, autrement dit non démocratique.

Contre-argument et reconstruction d’arguments

Le groupe négatif a défendu l’idée qu’exiger ce quota de 30% de femmes candidates est démocratique car « cette mesure permet de prendre en compte l’évolution actuelle de la société », au sens où elle limite la domination masculine dans les questions électorales et brise le plafond de verre (préjugés, sexisme, discrimination de genre) qui empêche aux femmes d’accéder aux postes électifs, alors que la Constitution haïtienne leur garantit les mêmes droits que les hommes depuis plus de 30 ans.
Cet argument a été rejeté par le groupe affirmatif qui a montré que cette mesure justement admet que les femmes sont encore ‘mineures dans la société et qu’elles ont encore besoin qu’on leur fasse cette ‘faveur’ pour prendre toute leur place dans la société et jouir de leurs droits et libertés sociopolitiques. En ce sens, le quota n’est pas en phase avec ‘l’évolution de la société’, qui a été selon eux la faille de l’argument, car l’expression est imprécise, floue.

Le groupe négatif a reconstruit son argument en expliquant que chaque fois qu’on veut faire évoluer la société, il faut un aiguillon qui peut être une loi forte, une mesure volontariste parfois controversée, à défaut d’une révolution violente, pour bousculer le statu quo, et déclencher les changements sociaux ou politiques voulus ou espérés. Le quota est une disposition juste et nécessaire qui participe de cela.

Les juges dans l’arène

A la fin de cet exercice très animé et très convivial, qui les a passionnés et qui leur a rappelé de bons souvenirs (l’une a déclaré avoir ressenti ses anciens réflexes de débatteurs), ils ont eu à arbitrer un débat entre 2 équipes du club, pour les objectifs suivants:
- leur faire expérimenter à chaud leurs nouvelles compétences de juges : compréhension du format Karl Popper, connaitre les discours importants du débat, reconnaître les points de confrontation ;
- tester s’ils ont bien assimilé les critères et les méthodes pour bien arbitrer un match : concentration, prise de notes, prise de décision, jugement objectif et impartial, attribution des points aux débatteurs ;
- et vérifier s’ils étaient capables d’utiliser correctement le matériel du juge : ordinogramme, bulletin de vote, contrôle des temps de parole et de préparation des débatteurs.

Six d’entre eux ont affirmé avoir bien jugé le débat parce que leur décision est fondée soit sur la base des arguments proposés soit sur les nouvelles compétences apprises. Mais trois ont reconnu n’être pas sûrs d’avoir noté correctement les débatteurs du match, car ils ne sont pas encore familiers avec le système de notation, deux autres ont avoué …

Ils ont admis que la documentation sur le format Karl Popper, la fonction et le travail du juge, qui leur a été fournie en appui à la formation (12 documents différents), leur sera d’une très grande utilité pour parachever ce qu’ils ont appris sur leur nouveau rôle. Ils espèrent toutefois acquérir plus d’expérience dans ce nouveau rôle pour pouvoir prendre plus sereinement leur décision.

Un juge n’est pas un censeur d’opinions

A l’évaluation, ils ont tous écrit être satisfaits de cette journée de formation qui s’est terminée une heure plus tard que prévu. Le formateur les a invités à se mettre à la disposition des 2 animateurs quand ils les solliciteront pour être juges à un tournoi du club, ou bien de FOKAL quand elle les invitera au jury des tournois régionaux et nationaux.
Mais le plus important est qu’ils aient le souci d’accompagner, avec les animateurs, les jeunes engagés dans cette belle expérience qu’est le débat Comme juges, ils ne doivent pas se considérer comme des censeurs d’opinions qui sanctionnent doctement un débat, mais plutôt tels des éducateurs d’un autre genre, avec pour principale mission d’aider les jeunes à s’épanouir intellectuellement, à apprendre les valeurs telles que la tolérance, l’honnêteté, la responsabilité, vertus cardinales de ce programme de FOKAL.

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du Programme Initiative Jeunes

FOKAL -OSF Haiti

mardi 19 mai 2015

Le club du Cap a un nouvel animateur

Alendy ALMONOR est le nouvel animateur adjoint du club de débat du Cap-Haitien. Il remplace à ce titre Edwin Berly Pierre-Louis, promu animateur principal à la suite de la démission de Pascal JEAN pour des raisons de santé.

Alendy est étudiant en première année de psychopédagogie à l’université publique du Nord au Cap-Haitien. Il est en même temps enseignant. Il a créé une association de quartier, ASSAGENTHAITI, avec pour objectif de gérer son quartier en termes de salubrité.

Alendy est un ancien débatteur du club du Cap dont il a été membre pendant 3 ans, et a participé à un tournoi régional et national. Il ambitionne de faire progresser ses débatteurs, et faire retrouver à son club son niveau d’antan.

Nous lui souhaitons la bienvenue dans le staff des animateurs de clubs. 


Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du Programme Initiative Jeunes

FOKAL

mercredi 13 mai 2015

Tournoi régional Ouest: bulletins du jury Round 1


CAS
Match
Horaire
Jury
SCORE
round 1 sujet 1(déliberation du jury– sans verdict)
AFF
NEG
DIQ
CXR




9h30 am
Eunice, Magalie, Ducasse
2
1
AFF
NEG
SAN
MAR
Mozeau, Edwin, Feendy
1
2
AFF
NEG
CAP
BMC
Jean-Marie, Brunel, Guerrier
1
2
AFF
NEG
GMO
CPL
Geordanis, Miranda, Hodson
1
2
Sijè : Patisipasyon anpil pati politik nan eleksyon jeneral lane sa a ap ranfòse demokrasi nan peyi a.

DIQ vs CXR



SAN vs MAR



CAP vs BMC


GMO vs CPL



PIJ

Tournoi régional Ouest: bulletins du jury Round 2


CAS
Match
Horaire
Jury
Score

round 2 sujet 1 (Deliberation du jury – sans verdict)
AFF
NEG
CPL
MAR




11h am
Brunel, Lazard, Johnny
1
2
AFF
NEG
DIQ
CAP
Jonathan, Guerrier, Michelet
2
1
AFF
NEG
SAN
GMO
Alfred, Nixon, Eunice
1
2
AFF
NEG
BMC
CXR
Wisguerby, Nerline, Carmelot
0
3
Sijè : Patisipasyon anpil pati politik nan eleksyon jeneral lane sa a ap ranfòse demokrasi nan peyi a.

CPL vs MAR



DIQ vs CAP



SAN vs GMO



BMC vs CXR



PIJ


Tournoi régional Ouest: bulletins du jury Round 3

CAS
Match
Horaire
Jury
Score

round 3 sujet 2 (sans déliberation du jury- Sans Verdict)
AFF
NEG
CAP
GMO




1h30 pm
Mozeau, Magalie, Wisguerby
3
0
AFF
NEG
CXR
CPL
Jean-Marie, Hodson, Jonathan
3
0
AFF
NEG
BMC
MAR
Alfred, Brunel, Geordanis
0
3
AFF
NEG
DIQ
SAN
Miranda, Edwin, Lazard
0
3

Sijè-sipriz: Patisipasyon anpil kandida nan eleksyon jeneral ap ranfòse lejitimite moun ki eli yo.

CAP vs GMO



CXR vs CPL



DIQ vs SAN



BMC vs MAR



PIJ

Une année à la tête du PIJ

  cher.es ami.es, Depuis janvier 2022, je suis appelé par la direction de la FOKAL à assumer la charge de la coordination du Programme Initi...