Comment
le débat peut-il constituer un outil d’empowerment pour les jeunes en
Haïti ?
Jean-Gérard Anis et Mirta Aguirre 3 juin 2016 à FOKAL |
C’est à cette grande question que Mirta Aguirre, étudiante
de nationalité argentine, s’attèle à trouver une réponse dans le cadre de son
mémoire de Master en Education et Développement international à l’Institut de
l’Education de l’UCL (University College London).
Mirta a pris connaissance du
Programme Initiative Jeunes (PIJ) de FOKAL en 2012, grâce à Jean-Gérard Anis, le coordonnateur du programme national de débat de la fondation. Depuis, elle s’est beaucoup
intéressée aux activités de débat. Elle a elle-même œuvré à la création d’une
association de débat en République Dominicaine. Selon Mirta, le débat est
généralement une activité académique réalisée au sein des universités et des
structures formelles.
Mais ce qui a particulièrement attiré son attention est
le fait que la pratique du débat en Haïti reste et demeure jusqu’ici l’apanage
de la société civile. A cet égard, elle a tenu à faire remarquer que « quand on étend le débat
au niveau de la société civile, ce qui est en jeu est plus large. Ce qui
constitue un acte politique hautement significatif dans un pays qui a connu la
dictature pendant de nombreuses années. »
Mirta, interrogeant des jeunes aux Cayes |
Le choix du débat comme objet d’étude trouve sa
justification dans le rapport affectif qu’entretien Mirta avec les joutes
oratoires contradictoires. « Il est toujours mieux de faire de la
recherche sur un sujet dont on est passionné », a-t-elle souligné. En
outre, selon Mirta, les recherches consacrées aux retombées de la pratique du
débat dans le monde entier sont foisonnantes. Mais elles sont pour la plupart
concentrées dans le monde anglo-saxon. Il existe très peu de recherches sur les
pratiques de débats dans les pays de l’Amérique latine et ceux de la Caraïbe.
L’une de ses motivations dans le cadre de son mémoire de master est donc
de contribuer à combler ce vide en matière de production de savoir sur le débat
dans les régions susmentionnées.
Mirta, interrogeant des jeunes au club de de débat de Martissant |
Au cours de son séjour de recherche en Haïti, Mirta a
visité plusieurs clubs dans la zone métropolitaine et dans certaines
villes de province (Cayes, Jacmel, Camp-Perrin, Léogane). Pour chaque club
visité, elle a réalisé des entretiens avec des groupes de six (6) débateurs.
Elle a administré entre 120 et 130 questionnaires individuels aux débatteurs de
l’ensemble des clubs visités. Elle a également réalisé des entretiens avec les
animateurs de club. Il a été question, pour la chercheuse, de savoir ce que les
gens font dans les clubs, ce qu’ils y apprennent et ce qu’ils en tirent.
L’objectif
principal de la recherche de Mirta est de montrer comment le débat peut être un outil alternatif d’empowerment. Un concept qu’elle hésite à
traduire – par prudence intellectuelle - par les notions de responsabilisation
ou d’autonomisation de la personne. n substance, son travail de recherche vise
à faire ressortir les potentialités du débat comme « outil alternatif pour
la participation civique, la responsabilisation des jeunes, un outil
d’éducation alternatif », a indiqué la chercheuse.
Mirta a quitté Haïti le lundi 6 juin 2016. Elle a mis le cap sur la République Dominicaine où elle va poursuivre avec le traitement et l’analyse des données recueillis sur le terrain pour ensuite rédiger le mémoire. Le travail final sera en Anglais et un peu volumineux. Mais Mirta fera de son mieux pour éditer une version allégée contenant l’essentiel du contenu des résultats de sa recherche. Cette version allégée sera traduite en français et disponible en format pdf.
Elle a exprimé sa profonde gratitude envers la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL) pour lui avoir fourni tout ce dont elle avait
besoin pour mener à bien sa recherche. « Je n’aurais pas pu faire tout ce
que j’ai fait sans l’aide de FOKAL », a t- elle déclaré. Mirta fera tout
pour rester en contact avec le Programme Initiative Jeunes. D’ailleurs, elle souhaite vivement retourner en Haïti pour participer au camp d’été du PIJ
de l’année prochaine.
Mirta, interrogeant des jeunes au club de débat de Jacmel |
Mirta a quitté Haïti le lundi 6 juin 2016. Elle a mis le cap sur la République Dominicaine où elle va poursuivre avec le traitement et l’analyse des données recueillis sur le terrain pour ensuite rédiger le mémoire. Le travail final sera en Anglais et un peu volumineux. Mais Mirta fera de son mieux pour éditer une version allégée contenant l’essentiel du contenu des résultats de sa recherche. Cette version allégée sera traduite en français et disponible en format pdf.
Mirta, au parc de Martissant, à Port-au-Prince |
Karl Foster Candio
Responsable
Communication
FOKAL – Haiti
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