Aujourd’hui est la
journée internationale du combat des femmes contre toutes les formes de
violences conjugales, d’injustices sexistes, de discrimination sexuelle,
d’exclusion sociale qu'elles subissent. Malheureusement, les hommes sont le plus souvent la cause
de leurs malheurs, souvent même sans qu’ils en soient conscients, du fait du
formatage de leur esprit par l’éducation familiale, scolaire, religieuse. Et
c’est là le vrai combat que les hommes et les femmes doivent mener
ensemble : changer les mentalités.
Mais comment mener
cette lutte dans un pays où nous sommes face à des institutions sociales qui se délitent, à
une justice haïtienne relayant l’injustice, à des pouvoirs publics fossoyeurs
de la nation, à des écoles qui s’écartent de leur mission, à une culture
pourvoyeuse de stéréotypes, à des « bandits légaux » et immoraux, à
des prédateurs qui violent impunément nos petites filles, à des
« artistes » qui avilissent le corps de nos sœurs et de nos filles … ?
Oui, comment faire ?
Nous nous devons
tous, haïtiens des 2 sexes, ici et ailleurs, de ne pas rester indifférents devant
la vulnérabilité des femmes, face aux abus dont elles sont victimes au travail,
dans la rue, aux discours vicieux des uns et des autres, même les plus anodins
qui alimentent la fragilité des femmes. Il nous faut être constamment vigilant
et réactifs devant les violences domestiques, physiques et verbales qu’il faut toujours
dénoncer vigoureusement.
Nous devons
apprendre l’égalité des droits (comme des devoirs) à nos enfants à l’école, à
l’église, à la maison pour faire tomber les barrières sexistes qui empêchent la
société haïtienne de s’émanciper, de prospérer, pour bousculer les mentalités
rétrogrades de division sexuelle qui les enferment dans une précarité abjecte,
et qui nous privent de l’intelligence incroyable des filles, du potentiel
formidable des femmes.
Le débat m’en est
témoin. Nos jeunes débatteuses dans les clubs de débat du réseau de FOKAL sont
la preuve que la société haïtienne dispose de qualités dont elle en a fait trop
l’économie. Disponibilité, responsabilité, détermination sont les atouts
majeurs de ces jeunes filles qui, en plus d’être des compétitrices redoutables
dans les tournois de débat, constituent un moteur important du programme de
débat de la fondation.
Le débat est un
combat. Contre les discours rétrogrades. Contre la pensée unique. Contre toute forme de
discrimination. Pour l’égalité homme-femme. Pour l’émancipation et les droits
des filles et des femmes. C’est la mission de FOKAL.
Hommage à nos femmes, sœurs, filles et consœurs !
Jean Gérard Anis
Coordonnateur du
Programme Initiative Jeunes
FOKAL – 8 mars 2019
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