I. LA DÉFINITION
Il est impossible de débattre sans
comprendre d’abord la signification de la motion. Les 2 équipes doivent
élaborer une définition de la motion aux fins du débat.
L’objectif de la définition est
d’expliquer ce qu’un mot signifie pour votre débat. L’équipe de la proposition doit présenter une
définition de la manière aussi claire et simple que possible de ce que
signifie la motion pour l’équipe.
Pour définir valablement une motion:
1.
Définissez
les termes de la motion, et non pas chaque mot, autrement dit ne pas
définir chaque mot individuellement.
2.
Ne
définissez pas les termes métaphoriques littéralement
3. Ne
donnez pas des définitions trop compliquées, ni sorties des dictionnaires usuels,
au risque qu’elles perdent de sens
4.
Soyez
prêts à donner des exemples pour expliquer votre définition
II. LE CRITÈRE
C’est
le point clé de la définition qui permet de clarifier
et simplifier le sens des mots et des concepts (par ex. démocratie, féminisme)
dans un débat, quand aucune définition unique ne peut le faire. Le critère est
un moyen de clarifier le fardeau de la preuve pour l’équipe de la proposition.
Les
critères sont contenus dans la définition et doivent être mis en place en même
temps qu’elle. Il faut des critères, car sans eux, votre argumentation manquera
de précision et vous pataugerez dans les généralisations. Si vous avez des
critères, chacun d’eux doit être prouvé à la fois par le 1er et le 2ème
orateur de l’équipe. Les critères sont bien plus utiles dans les débats
nécessitant des jugements de fait.
Établissez-les
clairement dés le départ. Utilisez-en aussi le moins possible.
III. L’APPROCHE ARGUMENTATIVE OU THÈME
Un thème est une idée simple, concise et
unificatrice qui exprime la teneur ou l’orientation, bref l’idée principale de votre argumentation.
En clair, il faut dire ce que cherchez-vous à démontrer en soutenant (ou bien
en vous opposant à) la motion.
Idéalement, un thème explique 2
points :
-
Pourquoi
vous considérez la motion comme vraie (le pourquoi) et,
-
En
quoi la motion est vraie ? (le comment)
Le thème doit être déclaré au moins une
fois dans le discours de chaque orateur. A la fin de chaque argument, il est
important d’expliquer très clairement de quelle manière cet argument soutient
l’idée principale. Les meilleures façons d’introduire le thème sont les
suivantes :
-
« Notre thème pour ce débat est … »
-
« Le point crucial de notre raisonnement est
le suivant … »
-
« Aujourd’hui, notre équipe va vous montrer
que… »
-
« Ce soir, la raison fondamentale pour
laquelle nous soutenons (ou bien nous nous opposons) à la motion est… »
IV. LE MODÈLE
La position la plus simple d’une équipe de la proposition consiste
à donner un modèle, c-à-d une proposition,
une politique spécifique des mesures qui doivent être prises ou bien qui
doivent être mises en œuvre. Par exemple, si vous soutenez la peine de
mort, vous devez décider qui doit être exécuté et comment.
Le modèle implique une politique
spécifique à mettre en œuvre par les institutions gouvernementales. Par contre,
on ne demande pas à l’équipe de la proposition de rédiger un texte de loi.
Il est inutile de créer un modèle si vous n’allez pas vous y référer. Il doit
étayer vos arguments.
L’équipe de l’opposition doit
souvent répondre en utilisant son propre modèle, autrement dit une alternative, sauf si le statu quo est difficile à défendre. Dans
de nombreux débats cependant, l’équipe de la proposition n’a pas du tout besoin
de présenter une alternative. Le point important pour l’opposition ne consiste
pas à proposer un modèle alternatif, mais si elle a intérêt, d’un point de vue
stratégique, à présenter une alternative.
Si vous critiquez ou réfutez le
modèle de l’équipe de la proposition, vous
devez montrer ensuite en quoi leur modèle ne fonctionne pas.
V. LES ARGUMENTS
Un argument est un point clair soutenant votre point de vue
de la motion. Il n’est pas nécessaire de présenter beaucoup d’arguments
pour défendre votre position. A la rigueur 3, rarement 4. Pourquoi ?
-
Il n’est pas nécessaire de remettre en question tous les problèmes contenus
dans la motion.
-
Faites attention à ne pas tomber dans le piège de vouloir rendre votre
argument irréprochable, en exagérant les avantages de sa proposition
-
Soyez précis, en évitant de couvrir trop d’idées.
VI. La structure de base d’un
argument
- Le label ou un grand titre. Il s’agit d’une déclaration brève et simple de ce qu’est votre argument. Il s’agit d’une simple référence pour vous, le jury et l’équipe adverse qui permet d’identifier ou de signaler cet argument. Cette déclaration prend la forme d’un slogan, d’un proverbe connu, d’un principe universel, d’une citation célèbre.
- L’explication. C’est le raisonnement théorique ou
abstrait de comment et pourquoi votre argument est
généralement vrai.
- La
justification ou preuve. Les exemples constituent le moyen le plus simple et le plus courant
de justification. Cependant, pour être utiles, ils doivent être :
-
Réels, c’est-à-d pas hypothétiques.
-
Généraux. Les incidents relativement isolés n’afficheront
pas une vérité générale.
-
Significatifs, c’est-à-d suffisamment importants. Evitez à tout
prix les anecdotes personnelles, des exemples insignifiants. Ils n’apporteront
rien au soutien de votre argument.
- Le
raccord (ou tieback) montre exactement, c-à-d
par des liens clairs et explicites comment cet argument soutient vos
points de vue.
VII. LES EXEMPLES
Votre argument est généralement plus
solide si vous pouvez le justifier avec plus d’un exemple. Pourquoi ?
- Plusieurs exemples ajoutent
généralement de la crédibilité à votre argument.
- L’utilisation de plusieurs exemples vous donne un avantage stratégique clair.
La meilleure approche lorsqu’on utilise de multiples exemples est très
simple : choisir un exemple, l’analyser de manière exhaustive, puis
énoncer la liste des autres exemples avec une brève explication.
Les meilleurs exemples sont les
suivants :
- Les statistiques. Si vous choisissez de les utiliser, il est important qu’elles
paraissent crédibles, en indiquant leur source ou toute autre information
pertinente.
- Les accords internationaux pour montrer la volonté collective internationale sur une question
particulière.
- Les événements internationaux. Ils peuvent être des sources d’information fiables
Evitez les exemples tirés de sa vie personnelle. Ils n’apportent rien du point de vue
stratégique, et les orateurs manquent de crédibilité si leur justification ne
vient que de l’expérience personnelle. Les orateurs doivent éviter, si
possible, d’utiliser des données relatives à l’endroit d’origine de leur
opposition, car cette dernière risque d’être beaucoup mieux informée que vous
sur ces exemples que vous ne l’êtes.
VIII. STRUCTURE D’UN DISCOURS
Il est nécessaire d’introduire vos
arguments préparés dans un discours structuré. Chaque orateur a un discours
structuré qui lui est propre, et par lequel son rôle est défini.
Les premiers
orateurs présentent la façon dont leur équipe comprend la motion et la
première moitié des arguments de leur équipe.
Le discours de la première proposition suit les étapes suivantes :
- Une introduction formelle : salutation rapide et introduction du
débat dans son ensemble
- La définition, et toute autre
clarification pertinente
- L’approche argumentaire de l’équipe,
c-à-d ce que l’équipe va démontrer
- Le modèle
- La division de votre argumentation :
répartir les arguments entre le 1er
et 2ème orateur
- Un aperçu de l’argument
- Les arguments
- Un résumé (ou synthèse) des arguments
- Une conclusion : rappeler au public, de façon succincte et percutante, votre point central. Vous pouvez utiliser une citation, une idée, un triplet ou 3 idées regroupées pour obtenir un effet dramatique.
La première opposition a les
fonctions suivantes :
- Une brève introduction
- La réfutation des arguments de la
proposition (définition, modèle, arguments)
- L’approche argumentaire de l’équipe
de l’opposition
- La division
- Un aperçu de l’argument
- Les arguments
- Un résumé des arguments
- Une conclusion
Les deuxièmes orateurs de la
proposition et de l’opposition doivent réfuter les arguments de leurs
adversaires et poursuivre l’argumentation de leur équipe :
- Une brève introduction
- La réfutation
- Un lien avec l’approche argumentaire
de l’équipe
- Un aperçu de l’argument
- Les arguments
- Un résumé des arguments
- Une conclusion
Les troisièmes orateurs doivent
passer la plupart de leurs discours à réfuter. Ils doivent également résumer de
manière détaillée l’idée générale et éventuellement l’approche de base de
l’argumentaire, mais également récapituler les idées-maitresses des premier et
deuxième orateurs.
Le Discours de réplique n’a pas
une structure particulière. Il explique comment
votre équipe a gagné le débat. Vous devez considérer le DR comme une interview a la fin d’un match gagné. Vous pouvez
insister sur les raisons objectives de votre victoire et apporter des critiques
constructives sur l’approche de vos adversaires en expliquant pourquoi ils ont
perdu.
PIJ – FOKAL Novembre 2017
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