mercredi 29 mai 2019

Première édition du tournoi WSDC à Gros-Morne


Date :                          vendredi 19 avril 2019

Heure :                        9h -5h
Nombre d’équipes :   6 (18 débatteurs)
Jury :                           6 juges, 2 time keepers


Un coup d’essai, un coup de maître

Enfin, le club de débat de Gros-Morne vient d’organiser son tournoi de débat le vendredi 19 avril 2019, au lycée Jacques Roumain.


La réalisation de ce tournoi a été possible grâce à la détermination des animateurs du club et à l’engagement de 18 débatteurs dévoués (4 filles). Six (6) juges ont été mobilisés : Mani u Chev a SUFRAIN, Djina CHARLIEN, Jean-Denis MAREUS, Jérôme DORCINNA, Guy Marie GARÇON, Cius BAZELAIS.  Le tournoi s’est déroulé au tour des 2 sujets retenus pour le tournoi régional de l’Ouest 2019 dans le format World School Debating Championship (WSDC). Nous avons choisi les sujets du régional en vue de mieux préparer nos débatteurs à cette compétition.

Motion 1 : Cette Chambre estime que la justice pénale en Haïti devrait mettre davantage l’action sur la réhabilitation.

Motion 2 : cette Chambre voudrait bloquer sur tout le territoire l’accès au réseau sociaux pendant les journées électorales nationales.

Un véritable esprit de compétition et d’émulation s’est révélé avant la tenue des joutes. Les débatteurs se donnaient la peine, avec beaucoup d’obstination, de chercher les meilleurs arguments et les labels les plus accrocheurs pour soutenir leurs idées. Le débat devient l’une de leurs principales préoccupations. Ils fréquentent quotidiennement les bibliothèques. L’internet, leur principale source de recherche, et leurs téléphones portables sont utilisés à bon escient à cette fin. Des parents en témoignent. Etre champion au tournoi interne du club était le point de mire de toutes les équipes. Mais qui sera effectivement l’équipe championne ? Celle qui contient les débatteurs les plus expérimentés ? Surprise.


Déroulement

Il était déjà 9h 30 am, les débatteurs, les juges, les autres membres du club et d’autres curieux étaient présents à la bibliothèque du Lycée Jacques Roumain de Gros-Morne pour la tenue de la première édition du tournoi WSDC du club. Deux groupes de trois équipes ont été formés. Les matchs sont joués sur 3 rounds. 

Les équipes sont reparties comme suit :

Groupe A
Groupe B
TIGERS 
LES IRREFUTABLES
BLACK POWERS
F2J                            
LES OBTIMISTES
AIGLE

Après avoir joué 3 rounds, l’équipe qui termine en premier du groupe 1 est qualifiée pour jouer la finale contre celle qui se termine en premier du groupe 2. Ainsi les équipes Aigle et Les Optimistes ont été qualifiées pour la grande finale.

En finale, l’équipe « Les Optimistes » (Proposition) composée de Mattaüs ETIENNE, Rubenson VERPRÉ, et Price Walker SINFLENOR, a battu l’équipe Aigle composée de Bérénice, Ericson et Beatrice (Opposition), sur un score de 2 à 1.


La finale s’est tournée au tour de la motion suivante : « Cette Chambre voudrait bloquer sur tout le territoire l’accès au réseau sociaux pendant les journées électorales nationales. »

L’équipe de la Proposition qui soutient la motion a avancé les 2 raisons suivantes :

1-      Pour éviter la manipulation. L’équipe a expliqué que des candidats et leurs partisans ont déjà utilisé les réseaux sociaux pour faire de la manipulation. L’exemple des USA … Etant donné que les réseaux sociaux constituent un espace d’échanges instantanés, où les gens disent tout et font ce que bon leur semble, il faut les bloquer.

2-      Parce que les candidats en profitent pour faire des campagnes ce jour même. De nos jours les campagnes se font en grande pompe sur les réseaux sociaux. Les bloquer, c’est empêcher la possibilité que les campagnes continuent ce jour-là, comme le prescrit la loi électorale.

L’équipe de l’Opposition de son côté a fait des réfutations peu convaincantes parce qu'elles étaient superficielles et monotones, et qui ont manqué de profondeur. Pour la manipulation, ils ont dit qu'ils ne voient pas comment va se faire cette manipulation sans pouvoir montrer cette impossibilité.

Pour réfuter le deuxième argument, tous les orateurs de l'opposition se sont basés sur le fait que les réseaux sociaux sont un espace d'échange. L’équipe a avancé par contre deux arguments aussi pour soutenir leur position.

1-      Les électeurs ont droit à l’information et les réseaux sociaux sont un espace libre d’information et de communication. On ne doit pas les priver de ce droit. Les réseaux sociaux ne sont jamais responsables des dérives électorales en Haiti.

2-      Les réseaux constituent un espace de commercial. Ils expliquent pour dire que bloquer les réseaux sociaux, c’est paralyser l’activité commerciale des gens qui les utilisent à cette fin.


L’équipe de la Proposition a réfuté cet argument montrant que le commerce n’est pas aussi important que les journées électorales pendant lesquelles les citoyens vont choisir des gens qui prendront le destin du pays. Le commerce n’est pas la priorité.

Selon le jury, l’Opposition a été super dans sa construction, mais elle n’a pas pu réfuter en profondeur les arguments de l’opposition. La Proposition, de son coté, a réfuté et bien reconstruit les arguments avancés par l’Opposition. 

Ainsi, après la délibération du jury, l’équipe “Les Optimistes” (Proposition) a été sacrée « Champion de la première édition du tournoi WSDC de Gros Morne, sur le score de 2 à 1.

Toutefois, les autres équipes pensent déjà pour une deuxième édition, tant les jeunes sont devenus des mordus du débat.

Jonathan Vilmeus
Animateur du club de débat de Gros Morne
28 mai 2019

lundi 20 mai 2019

La ville des Cayes reçoit le camp de débat d'été 2019


Le Programme Initiative Jeunes (PIJ) et le Programme Education Citoyenne (PEC) prennent plaisir à annoncer officiellement à la communauté du débat que le camp d’été 2019 de FOKAL aura lieu aux Cayes, à La Cretonne Hotel, du 17 au 22 juillet prochain. Environ 94 participant(e)s sont attendus.

Plusieurs activités sont prévues au camp : 2 tournois de débat (phase finale du tournoi national des clubs et le tournoi mixte WSDC, des ateliers de réflexion, de formation, excursion touristique et autres surprises…

Deux problématiques liées à la thématique annuelle du PIJ, « La société à l’épreuve des droits humains », seront traitées dans les 2 tournois prévus : Droits des détenus / Réseaux sociaux et médias.

Cinq sujets au total seront débattus par les 56 jeunes attendus, dont 2 sujets-surprise. Voici les sujets officiels à préparer, découlant de ces 2 thèmes :

Tournoi national Karl Popper des clubs (TOC) 

Sujet des demi-finale :

Un travail rémunéré devrait être légalement permis aux détenus condamnés, à l’intérieur des prisons haïtiennes.

Pour la finale du TOC, ce sera un sujet-surprise.


Tournoi WSDC à équipes mixtes (TEM) :

MOTION 2 : Cette Assemblée voudrait rendre illégale l’achat et la vente des données personnelles des usagers collectées sur internet.

MOTION 2 : Cette Chambre voudrait imposer des sanctions à tout journaliste haïtien qui publie des ‘fake news’.


Pour la finale du TEM, ce sera un sujet-surprise.

Pour savoir davantage sur l'organisation de ce camp, cliquez ici .

Si les animateurs et animatrices ont des propositions pour étoffer les activités du camp, n'hésitez à me les soumettre. Elles seront les bienvenues. Si vous voulez en savoir davantage sur le l’hôtel qui va héberger le camp, vous pouvez faire une recherche sur Google.

Je vous invite à consulter régulièrement le blog pour davantage d'informations à venir sur l'organisation de ce camp.

Débatteurs, animateurs, juges, préparez-vous pour l’aventure !

Okay nou prale !

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du PIJ
FOKAL


vendredi 17 mai 2019

Un nouveau business model pour les utilisateurs des réseaux sociaux


Par Jothsaïna PIERRE. Juge de débat – 16 mai 2019

Compte-rendu du débat entre les clubs de Jérémie et de Jacmel sur la motion : « Cette Assemblée exigerait les réseaux sociaux de payer un droit d’auteur aux utilisateurs qui publient sur leurs plateformes d’échanges ».

Au vu de la portée et l’étendue des publications sur les réseaux sociaux, faut-il oui ou non que les réseaux sociaux paient un droit d’auteur aux utilisateurs publiant sur leur plateforme ? Quels utilisateurs devraient bénéficier de ce droit d’auteur et pour quels types de publications ? Dans ce match, l’équipe de Jérémie soutenait l’énoncé (Proposition) et l’équipe de Jacmel représentait l’Opposition.

L’équipe de la proposition a particulièrement mis l’accent sur la symbiose existant entre les réseaux sociaux et les utilisateurs. Il ne peut y avoir de réseaux sociaux sans utilisateurs et vice-versa. Pour asseoir leur argumentation, quoi que n’ayant pas apporté de plan d’action, l’équipe de la Proposition (Jérémie) a utilisé trois (3) arguments pour défendre sa position.

D’abord, les réseaux sociaux devraient payer un droit d’auteur aux utilisateurs qui publient sur leur plateforme d’échange parce qu’ils (utilisateurs) augmenteront la visibilité des réseaux sociaux. En raison du paiement, il y aura beaucoup plus d’abonnés et davantage de publications, ce qui aura pour effet de rendre chaque réseau social plus connu et donc plus visible. La contrepartie de la visibilité des réseaux sociaux par rapport aux utilisateurs sera le paiement.

Ensuite, cela permettra de réduire le plagiat. Sur les réseaux sociaux, il existe un bon nombre d’auteurs qui partagent leurs œuvres avec le risque de les voir copier. De la même façon que dans la vie physique, les œuvres sont protégées, il faut aussi protéger les publications en ligne. En dernier lieu, l’équipe de la proposition a avancé que cela augmentera la productivité intellectuelle des auteurs. En les payant un droit d’auteur, les utilisateurs auteurs produiront davantage.

Quant à l’équipe de l’opposition (Jacmel), leur argumentation s’est également présentée en 3 points. Leur premier argument s’oppose à l’idée que les réseaux sociaux ne devraient payer un droit d’auteur aux utilisateurs qui publient sur leur plateforme d’échange parce que ils (les réseaux sociaux) ne sont pas responsables de la représentation de la publication. Les auteurs publient eux-mêmes leurs œuvres ; ce serait donc incohérent pour les réseaux sociaux de payer un quelconque droit d’auteur alors qu’ils ne publient ni au nom de l’auteur, ni pour le compte de celui-ci.

Leur second argument soutient qu’entre les utilisateurs et les réseaux sociaux, il y a un contrat initial, pour ainsi dire un contrat électronique selon lequel les utilisateurs adhèrent eux-mêmes aux conditions de partage par le biais de leur acceptation. Dans le contrat électronique, il n’est pas mentionné de payer un droit d’auteur, on ne saurait donc en aucun cas exiger des réseaux sociaux un paiement. Et comme troisième argument, les utilisateurs agissent de leur plein gré.

Aussi pendant le match, l’équipe de Jacmel (l’Opposition) a beaucoup mis l’accent sur le fait qu’il existe déjà une contrepartie quant aux publications faites par les utilisateurs. Les publications en raison de la connectivité globale sont transfrontalières. Donc, nul besoin de payer les utilisateurs car ils jouissent déjà d’un avantage considérable.

Les débatteurs ont grandement été à la hauteur pour traiter ce sujet d’actualité. Les deux équipes (Jérémie et Jacmel) ont eu un comportement exemplaire. Les questions d’informations étaient très riches et utilisées dans les prochains discours et les discours de répliques répondaient aux exigences du format World School Debating Championship.

Encore une fois chers (es) débatteurs / débatteuses, toutes mes félicitations !
Les juges auteurs des comptes-rendus des débats
De g. à d: Stanley Pierre-Jean, Nishina Previlon, Jothsaïna Pierre.

De la détention préventive prolongée…


Par Nishina PREVILON. Juge de débat – 16 mai 2019

Compte-rendu du débat entre les clubs de Santo et de Jacmel sur la motion : « Cette chambre pense que tout prévenu ayant passé un an en détention préventive prolongée doit être automatiquement libéré».

Le sixième tournoi régional de débat du Grand Sud, ayant lieu à Jacmel les 11 et 12 mai 2019, s’est déroulé sur 3 motions différentes. La motion traitée par ce compte-rendu stipulait : « Cette chambre pense que tout prévenu ayant passé un an en détention préventive prolongée doit être automatiquement libéré. » Revisitons les arguments apportés, d’une part avec le match opposant le club de Jacmel au club de Santo, dans un premier round, d’autre part avec le club de Jérémie versus le club des Cayes, dans un second round.

Dans le duel opposant le club de Santo au club de Jacmel, l’équipe de la Proposition a suggéré des mesures pour remplacer la détention préventive : la mise en place de maisons de détention, l’utilisation de bracelets électroniques pour la géolocalisation des prisonniers. S’appuyant sur ce modèle, l’équipe a avancé 4 arguments. Elle soutient que le prévenu doit être libéré parce que cette mesure va assurer de meilleures conditions de vie en milieu carcéral et que la détention préventive prolongée est une violation des droits humains. Les statistiques concernant la surpopulation carcérale sont choquantes : 75% des hommes détenus n’ont pas été jugés, contre 82% pour les femmes et 85% pour les adolescentes. De plus, cette surpopulation entraîne des maladies comme pneumonie, tuberculose, gale…, à cause de la forte promiscuité dans la vie carcérale. 

Egalement, l’équipe de la Proposition croit que la détention préventive prolongée sape les valeurs d’un bon système judiciaire et est un lourd fardeau pour la société. La détention préventive prolongée est injuste et illégale. L’ignorance de la décision du juge met les prévenus en situation de détresse et de plus, la loi prévoit un canevas pour la résolution de l’enquête.  De plus, elle entraine un coût pour l’Etat qui est payée par les contribuables.

Pour soutenir leur position, le club de Jacmel qui représentait l’Opposition, a déclaré que la libération automatique du prévenu en situation de détention préventive prolongée engendre l’impunité. C’est un risque d’obstruction à l’enquête et enfin entraine la non-sureté de leur personne. Relâcher le prévenu signifie le déclarer non coupable, ont-ils expliqué. De plus, leur relâchement peut permettre l’assassinat des témoins, directement et indirectement, d’où l’inefficacité du bracelet électronique. Enfin, la population frustrée de n’avoir pas pu obtenir justice, peut lyncher ces prévenus relâchés.
 
Dans le 2e round, le club de Jérémie jouant la Proposition a affronté le club des Cayes. Se fondant sur le respect des droits humains, l’équipe jérémienne a fermement déclaré qu’il faut protéger le droit des personnes arrêtées et que la détention préventive prolongée traduit une violation de la loi. L’habeas corpus prévoit un délai de 48h à 72h maximum pour qu’un juge se prononce sur le cas d’un prévenu. De plus, la loi prévoit une durée de 2 mois additionnels en plus des 3 mois réglementaires pour trouver des preuves consistantes pour l’enquête. Donc, un an est déjà trop.

A cela, l’Opposition cayenne a répliqué en défendant une position montrant la nécessité du jugement et non la libération automatique. Elle explique que la libération automatique du prévenu après un an est aussi une violation de la loi. En effet, la loi prévoit une peine de 1 à 3 ans d’emprisonnement pour un cas de vol. Cette libération automatique met et la communauté et les témoins en danger.

Les réfutations et les points d’information, ont intensifié les matchs, balançant le résultat final d’une équipe à l’autre. L’enthousiasme et l’engagement des jeunes étaient au rendez-vous, ce qui a permis de voir les efforts de préparation, la rigueur dans les exemples et la profondeur des recherches.
Les juges auteurs des comptes-rendus des débats
De g. à d: Stanley Pierre-Jean, Nishina Previlon, Jothsaïna Pierre.


Le blanchiment de la peau, un enjeu national


Par Stanley PIERRE-JEAN. Juge de débat – 16 mai 2019

Compte-rendu du débat entre les clubs des Cayes et de Darbonne sur la motion : « Cette Chambre estime qu’on devrait interdire le commerce des produits de blanchiment de la peau sur tout le territoire national ».

Lors du tournoi régional de débat du grand sud à Eco Hôtel des Orangers (Jacmel), le match opposant l’équipe des Cayes face à l’équipe de Darbonne a été un duel d’envergure. Les deux équipes ont séduit par leur ardeur à débattre d’un sujet (la motion-surprise dévoilée pendant le tournoi) qui met en exergue une réalité certaine du pays, dont l’énoncé est le suivant : « Cette Chambre estime qu’on devrait interdire le commerce des produits de blanchiment de la peau sur tout le territoire national ».

L’équipe des Cayes étant l’équipe de la proposition a avancé trois arguments pour soutenir la motion. Le premier argument est qu’on ne doit pas encourager le manque d’estime de soi. Dans cet argument, l’équipe soutient que le fait de laisser circuler les produits de blanchiment, c’est accepter que des gens puissent diminuer ce qu’ils sont et ce qu’ils représentent, tout en évoquant l’importance de l’estime de soi dans une société.

Dans le deuxième argument, l’équipe croit la commercialisation des produits de blanchiment de la peau contribue à dévaloriser notre identité. L’équipe fait une promotion pour l’identité culturelle avec la couleur noire, qualifiée de couleur d’or par l’un des orateurs de l’équipe. Les Cayens ont continué dans cette même veine en affirmant que notre couleur est notre fierté et qu’elle fait partie de notre culture. Donc nul besoin de l’enlever ; c’est alors un mépris à notre identité, à ce que nous sommes.

L’équipe avance dans leur dernier argument que cela serait néfaste pour la santé. À travers cet argument, les Cayens ont effectué un étalage d’individus qui ont atteint de graves maladies de la peau suite à l’utilisation répétée de ces produits. Ils ont également évoqué le cancer de la peau qui est l’une des possibles conséquences du blanchiment, en citant Dr. Ghislaine AUGUSTE, dermatologue à l’hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti.

Cependant, l’Opposition qui est l’équipe de Darbonne, défend la position contraire avec trois arguments également. Selon elle, l’interdiction de la commercialisation des produits de dépigmentation de la peau affecterait l’économie nationale, arguant que cela ne ferait qu’aggraver l’état économique actuel de notre pays : un commerce de moins rendrait pire la situation économique des commerçants, étant donné qu’aujourd’hui les produits de blanchiment se vendent rapidement. On ne peut se permettre de bloquer ce commerce car, comme le dit le proverbe haïtien « Baton ki nan men’w, se ave’l ou pare kou ».

Leur deuxième argument défend l’idée que l’interdiction augmenterait la contrebande. L’équipe recommande l’utilisation de ces produits avec modération et sur avis d’un médecin pour éviter tout éventuel incident. Car, d’après eux, les maladies résultent d’une exagération dans l’utilisation, et l’interdiction risque de faire glisser les commerçants vers la contrebande et d’entraver le développement de la société.

Dans leur dernier argument les débatteurs de Darbonne affirment que l’interdiction attaquerait la liberté individuelle, parce que, tant que l’individu qui utilise ou qui vends ses produits ne nuit pas aux autres et ne nuit pas à lui-même, il a le droit de faire ce que bon lui semble. Donc l’interdire l’utilisation des produits de blanchiment de la peau revient à lui priver d’un de ses droits.

Ainsi, un aperçu des arguments de ces 2 équipes qui se sont opposés sur cette motion.
  
Les juges auteurs des comptes-rendus des débats
De g. à d: Stanley Pierre-Jean, Nishina Previlon, Jothsaïna Pierre.
                                                                                           
                                                                                                                                                            

mercredi 15 mai 2019

Jacmel remporte la 6e édition du tournoi régional de débat du Grand Sud à Domicile


Jérémie, Cayes, Cam-Perrin, Jacmel, Darbonne et Santo sont les six clubs qui étaient invités à participer à la 6e édition du tournoi régional de débat du Grand Sud, qui s’est tenue à Jacmel les 11 et 12 mai dernier. Le Club de Jacmel a gagné le tournoi en remportant tous les matches qu’il a joués au cours de cette compétition qui s’est déroulée à Eco Hôtel des Orangers. Ce tournoi a été organisé par le programme Initiative Jeunes de FOKAL.
L'équipe de Jacmel,  championne du tournoi, avec leur coach (à droite)
A l’instar du tournoi régional de l’Ouest, celui du Grand Sud s’est déroulé autour de trois motions dont 2 ont été communiquées aux clubs deux mois avant la tenue de la compétition. Alors que la motion-surprise a été annoncée lors de la première journée du tournoi. Elle a été débattue le lendemain.

La première motion a été retenue pour les rounds 1 et 2. Elle s’est intitulée, « Cette Chambre propose que tout prévenu ayant passé un an en détention préventive prolongée doit être automatiquement libéré ». 
L'équipe de Santo, vice-championne du tournoi, avec leur coach (à gauche)
« Cette Chambre estime qu’on devrait interdire le commerce des produits de blanchiment de la peau sur tout le territoire national », a été l’énoncé de la motion-surprise débattue au round 3. 

La troisième motion a été formulée de la façon suivante « Cette Assemblée exigerait les réseaux sociaux de payer un droit d’auteur aux utilisateurs qui publient sur leurs plateformes d’échanges ». Elle a été mise en débat dans les rounds 4 et 5. Le tournoi s’est déroulé autour du thème annuel du programme qui est : « La société à l'épreuve des Droits humains ».
Il y a eu cinq rounds de trois matches. Les clubs ont joué les uns contre les autres. Il n’y a pas eu de demi-finale ni finale. Le club champion est automatiquement celui ayant gagné le plus de matches. En effet, l’équipe de Jacmel est gagnante de cette sixième édition avec ses cinq victoires sur les cinq matches qu’il a disputés. Ce club est composé de Kesly DADE, Marie Sandy BENOIT et Wendy COLAS. Il est coaché par les animateurs Réginald Raymond-Fils et Gerdy Nahomie Gabriel.

Le Club de Santo est vice-champion en gagnant quatre de ses cinq matches. Il est composé de Désiré MELLS, Geny-Love PASCAL, Rhaude Lyncée CHARLES. Ce club est dirigé par l’animateur Djim Guerrier. Par conséquent, Jacmel et Santo se sont qualifiés pour la phase finale du tournoi national. Ils ont rejoint Cote-Plage et BMC qualifiés lors du tournoi régional de l’Ouest.
Meïka Decime (Cayes)
Contrairement aux tournois régionaux antérieurs, cette édition a été marquée par une forte présence féminine. Sur un total de 18 débatteurs, 13 étaient de sexe féminin. Une grande première. Meïka DECIME de l’équipe des Cayes a été désignée meilleure débatteuse de la compétition. Elle a été récompensée pour son immense talent de débatteur.

Pour sa part, Kesly DADE du club de Jacmel a été nommé débatteur fair-play. Il a été surtout remarqué pour son comportement et son attitude envers ses adversaires. Aucun trophée n’a été donné. Cependant, des ouvrages et des certificats ont été distribués aux débatteurs et débatteuses de l’équipe championne et à la meilleure débatteuse. Le débatteur fair-play et ceux de l’équipe vice-championne ont reçu des ouvrages.
Kesly Dade (Jacmel)
Le coordonateur du Programme Initiative Jeunes de FOKAL, Jean-Gérard ANIS a remercié, sous les applaudissements du public, ses différents collaborateurs, les coaches, débatteurs et débatteuses ayant fait de cette activité un véritable succès. « Selon toute probabilité, le camp d’été se ferait aux Cayes », a-t-il soutenu, s’interrogeant encore sur l’endroit où devait avoir lieu la phase finale du tournoi national, tant l’instabilité du pays est grande et les négociations avec les hôtels d’accueil ciblés sont difficiles.

Ces concours régionaux, parallèlement aux tournois locaux organisés par les clubs eux-mêmes, constituent généralement une sorte de phase éliminatoire, qualifiant directement les 2 finalistes de chaque épreuve régionale (Grand Sud et Ouest) pour la phase finale du tournoi national qui aura lieu en juillet prochain. Le camp d’été se concentrera davantage sur un tournoi à équipes mixtes.
Le concours de débat est une initiative du Programme Initiative Jeunes de FOKAL qui vise à mettre en avant la pensée critique des jeunes, leur aptitude à faire de la recherche documentaire de façon indépendante, leurs capacités d’expression, anticiper et résoudre les conflits. Il leur permet aussi de discuter de sujets qui affectent leur vie et leur communauté dans une atmosphère de tolérance, de rationalité et de rigueur intellectuelle, valeurs et comportements qui sous-tendent les pratiques démocratiques.

Il est toujours bon de le rappeler.

Doudou Faniel
Stagiaire à FOKAL
Etudiant finisssant en Sciences humaines  - UEH

mardi 14 mai 2019

Jacmel a gagné son titre de champion régional 5 sur 5


Le club de débat de Jacmel a remporté dans son fief, dimanche 12 mai 2019, son titre de champion au tournoi régional de débat du grand Sud obtenu il y a 2 ans. L’équipe composée de Kesly DADE, Marie Sandy BENOIT et de Wendy COLAS, coachée par l’animateur Réginald Raymond-Fils, a remporté tous leurs 5 matches joués contre 5 autres clubs rivaux engagés dans cette compétition (Jérémie, Cayes, Camp-Perrin, Cayes, Darbonne et Santo), avec des scores de 3-0 pour chaque victoire. Pourtant leurs adversaires étaient venus concourir avec détermination pour le titre.
Kesly Dade, Marie Sandy Benoit & Wendy Colas (Jacmel)
Equipe championne du tournoi régional
Seize (16) débatteurs des 2 sexes, 6 coaches et 15 juges bénévoles ont été mobilisés pour assurer le succès de ce championnat de débat dans le format WSDC, en 3 motions dont 1 surprise, à Jacmel. L’enjeu était de qualifier les 2 autres clubs pour la phase finale du tournoi national de débat, en juillet prochain. Ils rejoignent les 2 premiers qualifiés qui sont les clubs Cote-Plage de Carrefour (champion régional en titre pour le versant Ouest de ce tournoi), et BMC de Port-au-Prince.

Les 3 motions
Motion 1 : « Cette Chambre propose que tout prévenu ayant passé un an en détention préventive prolongée doit être automatiquement libéré ».
[This House proposes that any defendant who has spent a year in prolonged pretrial detention must be automatically released.]
Motion 2 : « Cette Assemblée exigerait les réseaux sociaux de payer un droit d’auteur aux utilisateurs qui publient sur leurs plateformes d’échanges ».
[This House would require social networks to pay copyright to users who publish on their trading platforms.]
Motion-surprise: « Cette Chambre estime qu’on devrait interdire le commerce des produits de blanchiment de la peau sur tout le territoire national ».
[This House believes that the trade in skin-whitening products should be banned throughout the country.]


  • Pour lire un petit compte-rendu des arguments sur la motion 1, cliquez ici
  • Pour lire un petit compte-rendu des arguments sur la motion 2, cliquez ici
  • Pour lire un petit compte-rendu des arguments sur la motion-surprise, cliquez ici
FOKAL adresse ses vives félicitations à cette solide et solidaire équipe jacmélienne pour ce sacre de champion régional, gagné haut la main pour la 2ème fois en 3 ans, et aux 2 animateurs du club, Réginald Raymond-Fils et Gerdy Nahomie Gabriel. Elle félicite Kesly DADE de l’équipe à qui les jurys ont décerné le prix Débatteur Fair Play du tournoi, qui consacre le débatteur-type à prendre en exemple par son comportement envers ses adversaires, par son  style et sa posture, par l’esprit d’équipe dont il fait montre tout au long du tournoi.
 
L'équipe de Santo, finaliste
qualifiée pour la phase finale
L’autre équipe qualifiée dans cette épreuve régionale est celle de Santo, constituée de 3 débatteuses : Désiré MELLS, Geny-Love PASCAL et de Rhaude Lyncée CHARLES, qui ont remporté 4 matches sur 5 joués. Elles ont évidemment perdu une seule joute contre Jacmel, d’entrée de jeu dans le tournoi. Néanmoins, leur combativité,  leur rigueur dans leur travail et un coaching efficace de leur animateur Djim Guerrier ont payé. La fondation félicite également l’équipe de Santo pour leur belle qualification à la phase finale et leur beau parcours dans ce championnat de débat à Jacmel.

Ø  Pour accéder aux résultats de tous les matches, cliquez ici
Ø  Pour accéder au relevé des points et classement des débatteurs, cliquez ici
Ø  Pour accéder au classement des équipes, cliquez ici
Ø  Pour accéder aux bulletins de vote des juges, allez à Round 1Round 2Round 3Round 4Round 5
Ø  Pour accéder à la liste des participants du tournoi (débatteurs, coaches, juges et staff), cliquez ici

Par contre, le club des Cayes n’a pas réédité l’exploit de 2018, quand elle avait remporté coup sur coup les titres de champion régional puis national. La roue tourne. Toutefois, son équipe de cette année a sauvé les meubles, puisque sa flamboyante débatteuse, Meïka DECIME, a obtenu le titre de Meilleur Débatteur de la compétition. FOKAL l’applaudit vigoureusement pour cette distinction amplement méritée tant par sa verve d’oratrice et son talent de débatteur.
Meïka Decime (Cayes)
Meilleur débatteur du tournoi
La fondation, le PIJ et moi-même complimentons et félicitons tous les autres débatteurs du tournoi pour leur effort dans la préparation des sujets et pour convaincre les jurys, les coaches pour l’indispensable travail de soutien à leurs équipes, les juges des débats qui ont donné lieu à ces résultats objectifs, impartiaux et transparents, et enfin les collaborateurs et facilitateurs logistiques qui ont fait de ce week-end de débat une vraie réussite.

Cette 6ème édition organisée sur 2 jours à Jacmel, à l’hôtel Eco des Orangers, a toutes les chances de rester dans les annales du programme de débat de FOKAL. C’est la première fois que le nombre de débatteuses surpasse leurs homologues masculins, en termes d’effectif dans un tournoi : 13 filles sur un total de 18 débatteurs. Une agréable surprise pour certains, un disruptif record pour d’autres, un tournant important pour votre serviteur, certainement une belle  victoire pour les filles, pour le débat et pour la fondation.
Une débatteuse en démonstration
Mais ce dont nous sommes particulièrement fiers dans le Programme Initiative Jeunes (PIJ) de FOKAL, organisateur de ces différents tournois de débat, c’est que nous avons réussi à atteindre un objectif certes non fixé, néanmoins longtemps caressé et poursuivi avec constance: atteindre la parité entre les débatteurs filles et garçons dans un tournoi. Nous avons donc dépassé l’objectif. Il serait intéressant maintenant d’analyser le travail qui a permis ou le processus qui a permis d’arriver à ce résultat, et d’en tirer les enseignements et de voir l’impact du phénomène sur les clubs et les bénéficiaires du programme.

A défaut de dire qu’une nouvelle ère s’annonce dans le programme de débat, nous dirons de préférence qu’un mouvement probablement majeur est amorcé… FOKAL le suivra et l’accompagnera …avec vous.

Jean-Gérard ANIS
Coordonnateur du PIJ
FOKAL, 14 mai 2019

Le tournoi en chiffres
              
·         6 clubs de débat
·         45 participant(e)s
·         18 débatteurs (13 filles + 5 garçons)
·         15 juges
·         6 coaches
·         6 membres de staff
·         3 motions
·         5 rounds de 3 matches joués simultanément
·         15 matches au total
·         45 ouvrages en primes pour les gagnants

Une année à la tête du PIJ

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