jeudi 2 mai 2019

Une justice pénale pour la rééducation

la juge de débat Nishina PREVILON

Par Nishina PREVILON. Juge de débat

Compte-rendu succinct du débat entre les clubs de Bourdon et de BMC sur la motion : « Cette chambre pense que la justice pénale devrait mettre davantage l’accent sur la rééducation ».

Quand on propose comme motion: « Cette chambre pense que la justice pénale devrait mettre davantage l’accent sur la rééducation », on sait déjà que le défi est de taille pour ces jeunes élèves. Justice pénale, rééducation sont des termes-clés spécifiques sur lesquels il faut effectuer beaucoup de recherche afin de mieux en saisir leur sens et de définir son cas. Et, le défi a été relevé avec brio lors de ce tournoi régional de l’Ouest tenu au Collège Sacré-Cœur, le samedi 27 avril 2019. A titre d’exemple, revisitons le match opposant le club de Bourdon et le celui de la BMC.

Le club de débat de Bourdon qui représentait la Proposition, autrement dit le Gouvernement,  a proposé comme plan de mise en œuvre de cette politique publique, une rééducation faite à l’intérieur des prisons. Il faut, selon elles, réaménager les prisons, créer des prisons de proximité et enfin mettre en place une commission des Droits humains, qui porterait un regard sur le respect des droits fondamentaux du prisonnier. Au contraire, l’équipe de l’Opposition a présenté son cas en choisissant de mettre l’accent davantage sur l’éducation dans la société.

Pour soutenir leur modèle, la Proposition a présenté trois arguments. Le premier énonce que réaménager les prisons favoriserait le développement social des détenus. Le deuxième argument précise que cette action agira sur la dignité des détenus. Enfin, le troisième développe l’idée que créer des prisons de proximité réduirait la surpopulation carcérale. Les statistiques des détentions prolongées sont effrayantes. Ainsi détenus purgeant des peines plus lourdes seront transférés seulement au Pénitencier national.

L’Opposition, qui fonde leur argumentaire sur l’éducation, a démontré que l’Etat avait des besoins plus urgents. En raison de la dimension préventive de la justice pénale, elle se doit de réfléchir davantage sur les causes que sur les conséquences. « Prévenir vaut mieux que guérir », soutiennent-elles. Continuant sur cette même idée, l’équipe de BMC croit que se focaliser sur la rééducation ne servira pas les intérêts de l’Etat, qui sont d’ordre général et doivent prendre en compte majoritairement les besoins de la population. La rééducation qui concerne un petit groupe utilisera des ressources qui ne sont déjà pas assez suffisantes pour le reste de la population.

Pendant une heure, les réfutations ont fusé et de sérieuses questions d’informations ont été posées, alimentant continuellement le débat et poussant encore plus loin la réflexion de ces jeunes.

1er mai 2019

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