Par Jothsaïna PIERRE. Juge de débat – 16 mai 2019
Compte-rendu du débat
entre les clubs de Jérémie et de Jacmel sur la motion : « Cette Assemblée exigerait les réseaux sociaux de payer un droit
d’auteur aux utilisateurs qui publient sur leurs plateformes d’échanges ».
Au vu de la portée et l’étendue des
publications sur les réseaux sociaux, faut-il oui ou non que les réseaux
sociaux paient un droit d’auteur aux utilisateurs publiant sur leur
plateforme ? Quels utilisateurs devraient bénéficier de ce droit
d’auteur et pour quels types de publications ? Dans ce match, l’équipe de Jérémie
soutenait l’énoncé (Proposition) et l’équipe de Jacmel représentait l’Opposition.
L’équipe de la proposition a particulièrement
mis l’accent sur la symbiose existant entre les réseaux sociaux et les
utilisateurs. Il ne peut y avoir de réseaux sociaux sans utilisateurs et vice-versa.
Pour asseoir leur argumentation, quoi
que n’ayant pas apporté de plan d’action, l’équipe de la Proposition (Jérémie)
a utilisé trois (3) arguments pour défendre sa position.
D’abord, les réseaux sociaux devraient
payer un droit d’auteur aux utilisateurs qui publient sur leur plateforme d’échange
parce qu’ils (utilisateurs) augmenteront
la visibilité des réseaux sociaux. En raison du paiement, il y aura
beaucoup plus d’abonnés et davantage de publications, ce qui aura pour effet de
rendre chaque réseau social plus connu et donc plus visible. La contrepartie de
la visibilité des réseaux sociaux par rapport aux utilisateurs sera le
paiement.
Ensuite, cela permettra de réduire le plagiat. Sur les réseaux sociaux, il
existe un bon nombre d’auteurs qui partagent leurs œuvres avec le risque de les
voir copier. De la même façon que dans la vie physique, les œuvres sont protégées,
il faut aussi protéger les publications en ligne. En dernier lieu, l’équipe de
la proposition a avancé que cela augmentera
la productivité intellectuelle des auteurs. En les payant un droit
d’auteur, les utilisateurs auteurs produiront davantage.
Quant à l’équipe de l’opposition
(Jacmel), leur argumentation s’est également présentée en 3 points. Leur
premier argument s’oppose à l’idée que les réseaux sociaux ne devraient payer
un droit d’auteur aux utilisateurs qui publient sur leur plateforme d’échange parce
que ils (les réseaux sociaux) ne sont pas responsables de la représentation
de la publication. Les auteurs
publient eux-mêmes leurs œuvres ;
ce serait donc incohérent pour les réseaux sociaux de payer un quelconque droit
d’auteur alors qu’ils ne publient ni au nom de l’auteur, ni pour le compte de
celui-ci.
Leur second argument soutient qu’entre les utilisateurs et les réseaux
sociaux, il y a un contrat initial, pour
ainsi dire un contrat électronique selon lequel les utilisateurs adhèrent
eux-mêmes aux conditions de partage par le biais de leur acceptation. Dans le
contrat électronique, il n’est pas mentionné de payer un droit d’auteur, on ne
saurait donc en aucun cas exiger des réseaux sociaux un paiement. Et comme troisième
argument, les utilisateurs agissent de
leur plein gré.
Aussi pendant le match, l’équipe de Jacmel
(l’Opposition) a beaucoup mis l’accent sur le fait qu’il existe déjà une
contrepartie quant aux publications faites par les utilisateurs. Les
publications en raison de la connectivité globale sont transfrontalières. Donc,
nul besoin de payer les utilisateurs car ils jouissent déjà d’un avantage considérable.
Les débatteurs ont grandement été à la
hauteur pour traiter ce sujet d’actualité. Les deux équipes (Jérémie et Jacmel)
ont eu un comportement exemplaire. Les questions d’informations étaient très
riches et utilisées dans les prochains discours et les discours de répliques
répondaient aux exigences du format World School Debating Championship.
Encore une fois chers (es) débatteurs
/ débatteuses, toutes mes félicitations !
Les juges auteurs des comptes-rendus des débats De g. à d: Stanley Pierre-Jean, Nishina Previlon, Jothsaïna Pierre. |
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