mardi 15 novembre 2016

Le club de débat de la BMC se porte bien!

Le club de débat de la BMC a entrepris toute une série d’activités dans le cadre de sa programmation trimestrielle pour la fin de l'année 2016. Des activités hebdomadaires interrompues momentanément par l’affaire Masimadi. Le club reprend pour le moment son fonctionnement habituel avec une programmation riche et axée sur des activités-phares comme des formations et des rencontres avec des ressources extérieures au club.

Les activités du club

Suite aux recrutements de jeunes dans le club, au niveau des directions d’écoles secondaires dans la périphérie de FOKAL, le club a organisé le samedi 17 septembre 2016, une journée d'intégration dans l’objectif d'accueillir et d’informer les nouveaux adhérents sur la mission du club et du programme de débat de la FOKAL en général. Au cours de cette séance les animateurs du club ont entretenu le public sur l'actualité et les fondements du programme, au regard des  propos de Michèle D. Pierre- Louis (Présidente de FOKAL) contenus dans le guide pédagogique des débats. Une cinquantaine d'élèves et étudiants ont pris part à la journée. Cette rencontre a été aussi l'opportunité pour certains débatteurs expérimentés de témoigner des quelques habiletés que ce programme a su leur conférer au long de carrière de débatteurs.

Tout a été fait pour rendre le club attrayant à ces nouveaux inscrits, des 2 sexes, une formation sur le leadership a été même réalisée le samedi suivant par un ancien membre du club, aujourd’hui formateur national en leadership au bénéfice d’une trentaine d’entre eux,  dans la limite des places disponibles.

Il s’appelle Wilkenson CESAR. Il est CEO du NDD (New Direction for Developpement), structure organisationnelle qu’il a montée avec d’autres professionnelles du leadership. Plus d’une décade s’est écoulé depuis son dernier tournoi national aux côtés de ses quelques coéquipiers du club. Voilà qu’il revient 10 ans plus tard offrir ses compétences en leadership à un public qui lui rappelle énormément ses années sur les bancs de ce club, comme il se plaît à le dire. Sa formation étant axée sur la nécessité pour les animateurs d’opter pour un leadership permettant l'émergence de nouveaux leaders au niveau du club, cultivant le sens de responsabilité et la tolérance. Le formateur en a, entre autres profité, pour rappeler le devoir des animateurs-trices et débatteur-ses d’aller vers l’autonomie. Comprenant que  la mission des animateurs étant la transmission aux jeunes de compétences non apprises à l'école.

A cet effet, il faut souligner le formidable exemple de leadership du comité de facilitation du club, présidé par le débatteur Evens Adonis. Ce comité est d’une aide précieuse sur plusieurs points comme l'installation de la logistique en vue des rencontres, l'élaboration du calendrier trimestriel, la mobilisation des jeunes et la disponibilité des membres de ce comité pour les jeunes les moins expérimentés.

L’affaire Masimadi

A cause de menaces proférées à l’encontre de la FOKAL, le club de débat de la BMC, ainsi que tout le centre culturel, ont dû surseoir leurs activités ouvertes au public. Le club, étant hébergé directement dans les locaux de fondation, a été fortement impacté par de telles menaces dans la mesure où les activités n’ont pu être reprises que vers la fin du mois d’octobre à la réouverture du centre culturel au public. Le club étant un lieu par excellence de tolérance, l’affaire Masimadi a été une occasion pour le club de réaffirmer et de redoubler d’efforts pour souligner les idéaux de tolérance, de respect des points de vue de l’autre et la nécessité de vivre ensemble, malgré nos différends et différences

Le club a pu reprendre ses activités le samedi 29 octobre par un match d'exhibition proposé par d’anciens débatteurs. Le but de cet exercice a été de montrer en exemple aux nouveaux adhérents comment se déroule un match de débat dans la pratique, dans le format Karl Popper. Le match s’est joué autour de l'énoncé : “Medya ayisyen yo ta dwe sispann difize imaj vyolans nan manifestasyon yo”. Ce match de débat répondait à un double objectif : introduire les nouveaux adhérents au format Karl Popper, mais aussi décomplexer les jeunes au débat en faisant jouer le match en créole, une initiative de la coordination du programme. Les clubs sont donc des espaces bilingues, ce qui élimine la barrière linguistique que pourrait être le français pour certain-es.

Le samedi 5 novembre, c’était le tour du responsable du cybercafé de la FOKAL, Yves Osner Dorvil, d'animer une énième formation sur la recherche documentaire via le web. En effet, ce n’est pas la première fois que le club de débat bénéficie des compétences de l’informaticien qui a pris plaisir à entretenir les jeunes du club sur les techniques de recherche documentaire via internet. Cette formation se relève l’un des piliers essentiels pour le club. Être capable de mener une recherche documentaire sans assistance est l’une des compétences prioritaires que le club s’est fixé de transmettre à ses jeunes. Un débatteur est par-dessus tout celui qui sait trouver et mobiliser les informations sur un sujet donné, compétence qui lui est indispensable pour réussir un débat.

Les piliers du club de débat de la BMC

Le club de débat de la BMC travaille sur plusieurs axes prioritaires de transmission, entre autres : la prise de parole en public, la capacité de mener des recherches documentaires sans assistance, la prise de note, la culture générale et les compétences liées à la lecture.

Un débatteur est avant toute chose un artisan de la parole. Nous mettons donc un point d’honneur chaque fois que l’occasion se présente de revenir sur les techniques de prise de parole en public, la gestion du trac et la communication non-verbale. Certains débatteurs ont souvent témoigné des avancées spectaculaires qu’ils ont pu faire en la matière. Il faudrait peut-être parodier Boileau sur la question : “Le vers le mieux rempli, la plus noble pensée ne peut plaire à l’esprit quand l’oreille est blessée”. Dans cette optique, chaque session commence par un exercice de prise de parole en public (comme le balloon debate) et/ou de gestion de trac. Ce qui a aussi pour objectif de favoriser une meilleure participation de tout un chacun lors des rencontres.

Puisque savoir parler ne suffit pas, d’autres activités favorisent l’assimilation de compétences comme les ateliers de lecture organisés à plusieurs reprises au cours des activités trimestrielles visant à favoriser de meilleures aptitudes en lecture et de rapport au texte. Aussi une activité baptisée “Les actualités de la semaines”  est obligatoirement présentée à chaque rencontre par un débatteur différent. L'idée est d’inciter les jeunes à être à l'écoute du monde et de ce qui se passe dans leur communauté. Cela vise aussi à aider le débatteur à se forger une culture générale indispensable lors d’un match de débat.

Les Perspectives

Dans le souci de promouvoir la culture de la tolérance, le club de débat organise à l’occasion de la journée internationale de la tolérance, en partenariat avec la Bibliothèque Monique Calixte, une projection-débat autour de la tolérance. Une causerie sera animée par Jean-Marie Pierre autour de l’inestimable nécessité de la tolérance. Cette activité sera ouverte au public et mettra en exergue toute une littérature sur la question par des textes disponibles à la bibliothèque.

D’autres activités sont prévues jusqu'à la fin de l'année, entre autres un tournoi-caravane qui sera organisé dans les locaux de plusieurs écoles des environs du club. En attendant de plus amples informations sur le tournoi, il reste à surveiller l'évolution de l'atmosphère politique et espérer que le pays se portera bien.

Ricardo Nicolas
Animateur du club de débat de la BMC



jeudi 10 novembre 2016

Lancement de la 2ème édition du Concours de plaidoirie

Le Concours de plaidoirie sur les droits humains est désormais lancé ! Les étudiant-e-s ont jusqu'au 8 décembre 2016 pour nous adresser une contribution écrite sur le thème : La "détention préventive prolongée" dans le système judiciaire haïtien.

L'annonce, le règlement du concours et le formulaire de candidature sont en ligne sur le site www.bdhhaiti.org

L'annonce est en train d'être affichée dans toutes les facultés de droit de la capitale et envoyée dans celles de province. Nous allons également l'afficher dans les tribunaux et barreaux ainsi que dans les principaux lieux culturels.

Elle est publiée sur la page facebook Bureau des Droits Humains en Haïti. Elle devrait être également publiée avant la fin de la semaine dans Le Nouvelliste et Le National.

Je vous invite à partager largement l'annonce et à la diffuser sur vos réseaux sociaux. Le plus simple est de renvoyer vers le site www.bdhhaiti.org pour que les candidat-e-s puissent télécharger directement les documents à la source.

Ann avant!!

Bien à vous,

Pauline LECARPENTIER

BHDH

vendredi 4 novembre 2016

Rencontre post-Matthew au club de Jérémie

Contrairement à ses rencontres habituelles, le club de Jérémie a organisé samedi 29 octobre 2016, à l’Alliance française de Jérémie, une rencontre animée par Francklin Louis-Jean, responsable du club de Santo, à l’invitation de Waldinde Germain, son collègue du club de la cité des Poètes. La réunion a porté essentiellement sur les conséquences de l’ouragan Matthieu et les leçons tirées de son passage sur le département et les propositions par les 20 jeunes présents.

Témoignage des jeunes

Francia Illus a pris la parole en disant : « L’ouragan Matthieu a un impact psychologique sur certaines personnes. Il y a beaucoup de personnes qui ont perdu des biens, des maisons… Elles peuvent perdre la tête à cause de cela. Comme solution, je propose que des psychologues consultent ces personnes, comme on a fait dans le club samedi dernier, fassent un débriefing psychologique suivi de soins bien spécifiques. Et comme leçon, il ne faut plus jamais prendre à la légère ce que prévoient les scientifiques ».

Venel Garçon, un autre jeune du club, croit que « l’ouragan a augmenté la famine dans la région parce que les jardins et les animaux des paysans ont disparu. Pour pallier à ce problème, pendant qu’on distribue de l’aide alimentaire aux sinistrés, il faudrait qu’un groupe d’agronomes distribuent des engrais et des semences aux agriculteurs. La leçon que j’en tire, c’est qu’il est bon de venir en aide à ceux-là qui en ont besoin ».

Pour Thermogène Guychard, l’ouragan Matthieu a mis presque tout le monde au chômage. Il nous a permis de constater l’irresponsabilité de l’Etat haïtien face à l’arrivée en trombe des ONG. L’Etat n’a plus le contrôle du territoire. Ma solution est de reboiser, replanter ce qu’on peut. La leçon tirée de cette catastrophe est que pendant le passage de Matthieu, les gens qui se croyaient importants et qui ne voulaient pas se mêler aux autres, ont fait un seul corps avec eux.

« Le choléra revient avec une fréquence sans précédent, la pollution augmente et des gens sont frappés par des troubles cardiaques. Solutions : distribuer des tablettes de purification d’eau aux gens, se mettre ensemble pour une bonne politique de gestion des déchets et pour une meilleure protection de l’environnement. Nous ne devrions pas être trop attachés aux biens matériels. Il y a des gens qui sont devenus fous, au pire se suicident parce qu’ils étaient trop attachés aux biens matériels », a avancé Immaculeuse Édouard.

 « Moi, j’ajoute à ce qu’ont avancé les premiers intervenants, l’exode rural. Beaucoup de gens se sont rendus à Port-au-Prince, après l’ouragan. Pour empêcher cette tendance, il faut absolument leur venir en aide et les encourager à continuer à vivre dans le département. Le paradoxe dans ce drame jérémien, c’est que même ceux-là qui disaient : ‘‘ma maison est en meilleur état que celles des autres’’ dorment eux aussi dans sur des tombes et dans des grottes », a ajouté Daniel Jeudy ».

Selon Wogensky Laguerre, la violence a augmenté dans certains quartiers. « De plus, le Grand Sud qui représentait la réserve forestière d’Haïti ne l’est plus et cela peut aggraver les conséquences du réchauffement climatique. L’Etat doit rapidement aider à reboiser et relancer la production agricole. Il y a aussi la difficulté de communication et le déplacement forcé et dangereux vers Port-au-Prince. Une remarque paradoxale que j’ai faite de cette catastrophe est que beaucoup de personnes dont les maisons sont restées debout ont accueilli les victimes, pendant que les commerçants se plaisent eux-mêmes à augmenter le prix de leurs marchandises ».

Francklin Louis-Jean a résumé les différentes interventions des jeunes et les a félicités pour le courage et la solidarité dont ils ont fait montre dans ces moments difficiles. Il leur a rappelé qu’ils doivent tirer des leçons de ces évènements et d’apprendre dès maintenant à faire preuve de responsabilité, car bientôt ce sont eux qui auront à remplacer éventuellement les autorités actuelles. Ils doivent être à même de faire une meilleure gestion du territoire, de prévenir et de répondre efficacement aux situations d’urgence auxquelles la nation peut être confrontée. 

Pour clore cette rencontre, Waldinde a remercié Francklin et les jeunes qui étaient présents et leur a donné rendez-vous samedi prochain pour le début des séances de formation sur le débat.

Waldinde Germain
Animateur du club de Jérémie


Une année à la tête du PIJ

  cher.es ami.es, Depuis janvier 2022, je suis appelé par la direction de la FOKAL à assumer la charge de la coordination du Programme Initi...