vendredi 20 décembre 2013

Mes vœux à la communauté des débatteurs



Chers animateurs et animatrices
Chers débatteurs,
Chers collaborateurs,

Le programme de débat de FOKAL, ci-devant Programme Initiative Jeunes, poursuit son œuvre pour l’épanouissement intellectuel de la jeunesse du pays. En ce sens, l’année 2013 a été fructueuse en initiatives, en réalisations, en changements et nouveautés.

Objectifs de débat atteints

La vitalité des clubs de débat de notre réseau a été assez forte pour engranger de nouveaux jeunes intéressés par le débat. Environ 350 jeunes filles et garçons, répartis dans 14 clubs, participent actuellement au programme de débat. Une saine compétition s’affirme de plus en plus entre les clubs. La frénésie de tournois locaux qui se sont déroulés dans les clubs durant l’année, et le tournoi national de débat le 15 juin 2013 avant le camp d’été nous ont offert une bonne illustration. Mais nous courons toujours après un titre dans les compétitions internationales de débat.

Formation au débat

Un programme de formation itinérante de nouveaux juges de débat, sous la houlette du coordonnateur, ont été effectués, de décembre 2012 à juin 2013, dans 6 départements du pays, où des clubs de débat sont implantés. 69 nouveaux juges ont été aux règles et techniques du débat Karl Popper, et à la fonction de juge : Cap-Haïtien (Nord=9), Gros Morne (Artibonite=12), Port-au-Prince (Ouest=18), Jacmel (Sud-est=10), Cayes et Camp-Perrin (Sud=10), Jérémie (Grand-Anse = 10). L’objectif a été que les clubs disposent sur place d’un panel de juges disponibles et capables d’arbitrer dans les compétitions locales qu’ils organisent.

Trente étudiants de l’Université Quisqueya ont été formés aux techniques de débat, le 24 mars 2013. A l’initiative des responsables de leur association étudiante, ces étudiants en sciences politiques et juridiques, en sciences économiques et administratives, en sciences de la santé, ont dit être motivées principalement par le désir de vouloir partager leurs idées, d’enrichir leurs connaissances, de savoir communiquer en public et de défendre leurs opinions. FOKAL leur a apporté son soutien technique et l’accompagnement nécessaire à l’accomplissement d’une telle ambition.

Tournoi local, régional, national, international

L’année 2013 a été riche en compétitions de débat. Grace aux nouveaux juges formés par le coordonnateur, dix tournois locaux de débat (sur 14 attendus), ont été organisés, de mars à septembre 2013, par les clubs suivants : Darbonne, Martissant, Cote-Plage, Mon Repos, Santo, Gros Morne, Christ-roi, Camp-Perrin, Jérémie, BMC. Le programme a fourni de nombreux ouvrages en primes aux débatteurs des équipes championnes de ces tournois locaux.

Un tournoi régional, dont la première édition a lieu le 15 juin 2013 à FOKAL, a opposé 8 clubs de la zone métropolitaine de Port-au-Prince: Darbonne, Mon Repos, Cote-Plage, Martissant, BMC, Chris-Roi, Santo, Fond Parisien. Le club de Cote-Plage est sorti champion de cette compétition,  considérée comme un prélude au grand tournoi national de débat d’été.

Un tournant

Un camp d’été de 5 jours a été réalisé du 23 au 27 juillet à Jacmel. 94 participants au total dont une délégation de huit Dominicains (4 débatteurs, 2 coaches et 2 responsables) de Dominicana Debate, l’association dominicaine de débat, ont pris part aux différentes activités, particulièrement le très attendu tournoi national de débat. Cette compétition, à laquelle a participé pour la première fois des débatteurs dominicains, a vu le sacre de leur équipe sur les 15 équipes haïtiennes participantes.

Une équipe de 3 débatteurs issus de 2 clubs de notre réseau (Santo et Cote-Plage), accompagnés du coordonnateur, a participé au Global Youth Forum organisé par IDEA, du 13 au 26 aout 2013, à Galway en Irlande.

Une équipe de 4 débatteurs issus de 2 clubs de notre réseau (Santo et Cayes), accompagnés du coach du club de Cote-plage et du coordonnateur, devaient participer à un tournoi de débat organisé du 27 novembre au 3 décembre 2013 par Dominicana Debate, l’association dominicaine de débat, partenaire de FOKAL, Santiago en République dominicaine. Malheureusement, notre voyage a été annulé en raison de la crise sérieuse entre les 2 pays causé par le décret du tribunal Constitutionnel dominicain privant des milliers de Dominicains d’ascendance haïtienne de leur nationalité dominicaine.

Des initiatives 

Le Programme Initiative Jeunes est en train de développer un partenariat avec Dominicana Debate, une association dominicaine de débat récemment créée, sur un projet de débat entre les jeunes Dominicains et Haïtiens. Ceci s’est matérialisé avec la fourniture de divers manuels de débat à cette association, par la participation d’une délégation dominicaine à notre camp national à Jacmel en Juillet 2013.

Le projet du livre blanc de la jeunesse, œuvre collective inédite en Haïti, est en cours d’élaboration. Il associe les jeunes des 14 clubs de débat de notre réseau. A cause de nombreux retards pris dans le travail de la plupart des animateurs, FOKAL a dû retarder le processus pour le relancer dans de meilleures conditions à partir du mois de janvier 2014. Les clubs seront activement sollicités et mis à contribution l’année prochaine pour faire avancer rapidement le processus des consultations des jeunes.

Une page Facebook a été créée lors du camp d’été à Jacmel. Elle vise à renforcer les liens d’amitié entre les débatteurs Dominicains de Dominicana Debate et Haïtiens des clubs de notre réseau, par des échanges (photos, messages, commentaires, discussions) sur leur expérience ou leurs attentes du débat.


Des changements

Une série de changements s’est opéré à la direction de certains clubs de débat. Des promotions d’animateurs accompagnent des remplacements d’animateurs démissionnaires ou partis. L’arrivée cette année dans le staff des animateurs de Miranda Pierre-Louis (Martissant), de Dieufaite Joseph (Fond Parisien), de Wedly Mozeau  (BMC), de Richardson Cadet (Jacmel), de Rose Angeline Chéry (Cayes) vient renforcer les clubs bénéficiaires, d’une nouvelle génération de jeunes leaders pour les revitaliser.

D’autres départs sont déjà actés à la fin de cette année, dont celui de Bengie Alcimé (Christ-roi) son nouveau travail au Centre Culturel Katherine Dunham de FOKAL à Martissant mobilise tout son temps, et de Rebert Vital (Camp-Perrin) dont ses grandes responsabilités familiales ont réduit sa marge de disponibilité pour son club. Nous leur disons merci pour leur contribution au programme de débat et à la formation des débatteurs.

Eaux troubles

Deux points d’ombre cependant : la faible performance de l’équipe haïtienne au tournoi international de débat, en Aout 2013 en Irlande ,et la finale perdue d’une équipe haïtienne face aux Dominicains, au tournoi national de débat à Jacmel, en juillet 2013 sont là pour nous rappeler que notre travail avec les jeunes mérite qu’on y accorde plus d’énergie, plus de volontarisme et plus de cœur.

Apprendre aux jeunes les techniques de débat, les faire faire des débats de démonstration ne sont pas suffisants pour former des débatteurs. Car il faut insuffler aussi à ces filles et garçons l’esprit de compétition, le sens de la gagne, une meilleure expérience du débat pour qu’on obtienne les résultats que nous sommes en droit d’attendre d’eux. Vos récriminations  après les tournois ne seront justifiées que si elles s’accompagnent d’une véritable prise de conscience de leurs faiblesses et de ce que nous devons accomplir pour eux, autrement dit les aider à devenir de meilleurs débatteurs.

Mes vœux

J’aimerais que l’année 2014 soit une année de résultats : l’achèvement du Livre blanc, des progrès manifestes pour vos débatteurs, un meilleur classement d’Haïti dans les compétitions internationales, et la satisfaction de tous les acteurs engagés dans ce programme.

Je tiens à souhaiter à toutes et à tous, et à votre famille
Joyeux Noel 2013 !
Bonne et Heureuse année 2014 !

Jean-Gérard ANIS

Coordonnateur du PIJ
FOKAL - Open Society Foundations Haïti

Le club de Mon repos a réussi son pari

Le club de Mon Repos a organisé sur 3 samedis consécutifs (14, 21 et 28 septembre 2013) un tournoi interne de débat autour de l’énoncé « Le service civique devrait être obligatoire pour tous les citoyens en Haïti ». Ce tournoi a visé à évaluer, à améliorer les acquis de ses membres au débat, et à augmenter leur expérience à débattre. Une journée de formation continue sur les techniques de débat Karl Popper avait précédé le concours, le samedi 7 septembre, question de mettre tout le monde au même niveau. 24 débatteurs dont une dizaine de filles ont participé à la compétition.

Le 1er tour du tournoi a opposé, le samedi 14 septembre,  8 équipes réparties en 2 groupes de 4, chaque équipe jouant avec une autre de son groupe, soit 3 matches joués par équipe, pour un total de  12 matches. Les 2 meilleures équipes de chaque groupe sont directement qualifiées pour la demi-finale jouée le samedi 21 septembre. Les 2 équipes victorieuses de ces 2 duels ont joué la finale le samedi 28 septembre. C’était aussi pour nous une façon de clôturer les vacances d’été en beauté, au bord de la piscine au club Simalo.

Le samedi 28 septembre, au club Simalo à Mahotières 75 (Carrefour), tous les participants du tournoi ont été présents pour la finale. La journée a démarré par des témoignages de débatteurs du club sur les matches antérieurs. La surprise du jour a été la visite de quelques parents des débatteurs engagés dans le tournoi et des débatteurs du club de Fond parisien accompagnés de leur animateur Dieufaite Joseph. Environ une quarantaine de personnes ont constitué le public. Six juges dont 4 juges extérieurs ont été mobilisés pour la compétition.

A 10h30 am la finale a débuté avec nos 3 infatigables juges invités Miranda Pierre Louis (club de Martissant), Hodson François (club de Mon Repos), Gutenberg Destin (club de Cote-Plage). A l’issue d’un match d’un très bon niveau, les juges 3 ont sacré l’équipe championne composée de Wanly Duvillage (une débatteuse débutante), Jerry Dubréus et Mardoché Barthélus  (désigné meilleur débatteur du tournoi après total des points obtenus par chaque débatteurs du tournoi). L’autre équipe finaliste était formée d‘Estabia Edouard, Tamara Duvillage, Stanley Pierre Jean.

Après les félicitations de Brunel, l’animateur du club et les acclamations du public, les débatteurs de l’équipe finaliste ont reçu chacun une médaille, et ceux de l’équipe championne, des plaques. Mardoché Barthélus, le meilleur débatteur du tournoi, a reçu un ouvrage.

Le reste de la journée était consacré à la détente au bord de la piscine du club Simalo. Nous remercions très spécialement les 4 juges invités qui nous ont accordé de leur précieux temps, et à qui le club doit la réussite du tournoi. Les juges se sont déclarés satisfaits de la performance des débatteurs tant par la fluidité de leur discours et leur capacité à défendre une position que par la cohérence de leur argumentation. Ils ont dit avoir bon espoir que cette promotion de débatteurs saura fournir au club son premier titre de champion au prochain tournoi régional ou national.

La participation des jeunes qui ont représenté le club au camp d’été à jacmel, a été pour eux une occasion d’acquérir davantage d’expérience et de compétences technique dans le débat.

Brunel François

Animateur du club de Mon Repos

mercredi 11 décembre 2013

Le club de Jérémie étend le programme de débat aux écoles de la ville

Le club de débat de Jérémie a lancé au cours du mois de novembre 2013 une importante initiative dans la cité des poètes. En effet le club planifie depuis un mois, un tournoi de débat interscolaire dans la ville. L’objectif de ce projet est de renouveler et de renforcer l’effectif du club de débat de Jérémie, de consolider les acquis de nos débatteurs et d’étendre le programme de débat dans la communauté jérémienne.


Le projet a été soumis au coordonnateur du Programme Initiative Jeunes de FOKAL, Monsieur Jean-Gérard Anis, qui nous a demandé d’y faire certaines rectifications et qui nous a fait part de ses réserves sur l’implication du MENFP de la Grand’Anse et de la Délégation à une telle activité. Pourtant, Monsieur Marcel Jeanty, le directeur départemental de l’Education de la Grand’ Anse a accueilli avec joie le projet. Il nous a donné une lettre nous autorisant à passer dans les écoles pour faire des inscriptions. Il nous a promis de nous faire photocopier des documents à sa Direction et des collections de livres à donner aux deux équipes finalistes du tournoi.

Voici les mots avec lesquels le directeur départemental du MENFP à Jérémie a réagi après avoir eu connaissance du projet : « Maître Waldinde, la nature a horreur du vide, dit-on. Quand les jeunes ne trouvent des activités leur permettant de s’épanouir intellectuellement comme ce tournoi de débat, c’est sûr qu’ils vont recourir à des activités qui vont les détruire. C’est pour vous dire que la Direction Départementale d’Education de la Grand’Anse vous promet de vous accompagner dans la réalisation de ce projet ».

Trois jours après la rencontre des 2 animateurs du club avec le directeur Marcel Jeanty, une opération d’inscriptions dans les établissements secondaires de la ville a été lancée. Certains ont inscrit une seule équipe, d’autres jusqu’à quatre équipes. 80 élèves, dont 38 filles et 42 garçons (sur 91 inscrits) ont participé à une réunion à l’EFACAP de Jérémie, le 23 novembre 2013, pour les informer des modalités et des critères de la compétition. Ces jeunes viennent du lycée Nord Alexis, du lycée de jeunes filles de Jérémie, et des collèges suivants : Saint Louis, Sacré-Cœur, Naroulado, Jean Wesley, Saint Joseph, Etzer Vilaire, Immaculée et du collège de Jérémie.

Au début de la rencontre, l’animatrice Antoine Joanna Barthèlemy leur a distribué une copie de l’agenda de la rencontre. Puis, l’animateur Waldinde Germain, leur a expliqué ce qu’est le club de débat de Jérémie et les raisons pour lesquelles on organise ce tournoi. Une question a été agitée par Marsha, l’une des élèves du collège Saint-Louis : Monsieur, pensez-vous qu’on peut débattre sans avoir reçu une formation nous habilitant à le faire ? La réponse de Waldinde a été : « On va avoir un atelier de deux jours de formation. On va faire avec comme support le documentaire de la FOKAL sur le débat. Mais c’est à vous de vous entendre sur une date qui vous convient ».

La grande majorité des élèves a choisi les dates du 11 et du 12 janvier 2014 pour la session de formation au débat. Enfin Joanna, l’animatrice adjointe du club, a communiqué aux participants de la rencontre les critères de participation à ce tournoi de débat (être en 3e, 2e, rhéto ou philo, participer aux ateliers de formation sur les techniques de débat, être motivé…), puis leur a communiqué aux participants les primes prévues pour les deux équipes finalistes et pour le meilleur débatteur :

1-   Ipod accompagné de matériels scolaires pour et une bourse d’études à UP-TO-DATE English School pour l’équipe championne
2-      Kit scolaire et bourse d’études pour l’autre équipe finaliste
3-      Un ipod pour le meilleur débatteur

Un élève du collège Naroulado, président du comité de cette dite école, a avancé avant de se séparer : « Waldinde, Joanna, je tiens à vous féliciter pour cette belle initiative. Nous avons l’habitude de participer à des jeux intellectuels, mais le tournoi de débat où nous allons argumenter, exercer et développer notre langage, organiser nos idées est réellement différent. Donc, je vous souhaite du succès dans la réalisation de ce projet et nous espérons que ce ne sera pas la dernière édition ».

Nous travaillons à rendre cela possible, justement.

Waldinde GERMAIN & Joanna Barthélemy ANTOINE

Animateurs du club de débat de Jérémie

mercredi 4 décembre 2013

Comment préparer un débat dans un temps limité?

Comment utiliser vos trente minutes plus efficacement ...

1. Qu'est-ce qu’un débat à préparation limitée? Pourquoi est-il si populaire?

Les débats à préparation limitée nécessitent que des équipes et des intervenants individuels réfléchissent debout et trouvent à la fois le contenu et les aspects de la prestation des discours constructifs sur une courte échéance. Les élèves apprennent à analyser rapidement les problèmes, à parler avec fluidité, sans beaucoup de temps de préparation, et à utiliser toutes les informations qu'ils ont déjà mises à l'abri dans leurs esprits.

Habituellement, dans les événements liés au débat scolaire d’IDEA, nous avons beaucoup de temps pour préparer les dossiers, les sujets sont annoncés un mois avant le tournoi, donc la préparation de votre équipe n’est vraiment limitée que par la diligence et l'enthousiasme de vos coéquipiers.

Dans un débat à préparation limitée, cependant, il y a des «limites» au temps durant lequel les débatteurs doivent se préparer. En plus du temps de préparation entre les discours, il y a une autre période de temps de préparation (30 minutes) entre l'annonce du sujet et le premier discours prononcé par le premier orateur affirmatif pour revoir leurs notes, pour parler avec leurs entraîneurs et coéquipiers, et pour prendre des notes ou d'autres informations à utiliser dans le prochain débat.

Ce genre de débat est très populaire partout dans le monde. Par exemple, tous les débats dans les Championnats de Débat des Ecoles Nationales Australiennes se font dans ce format à préparation limitée, de même que plus de la moitié des Championnats mondiaux  de débat dans les écoles. Il s'agit d'une pratique courante dans les activités du Conseil de Débat des Ecoles en Nouvelle-Zélande et le Programme de Débat Public en Middle School aux États-Unis, en plus du style utilisé par l'Association Nationale du Débat Parlementaire.

Pour les élèves du secondaire, le débat à préparation limitée est l'une des expériences les plus uniques et stimulantes. Pour certains débatteurs et entraîneurs, il semble vraiment intimidant et presque impossible de préparer un dossier en seulement une demi-heure, mais avec une bonne préparation et connaissance, vous serez en mesure de réussir et de survivre dans ce genre de débat.


2. Comment le débat à préparation limitée est différent du débat avec sujet préparé?

A première vue, il peut sembler que les débats limités et préparés ont plus de différences que de similitudes. En réalité, ce n'est pas le cas. Le tableau suivant montre les différentes différences et les similitudes :

a. La quantité et la qualité des données peuvent être différentes (vous n’avez juste pas de chance (ou le temps !) pour soutenir toute déclaration sérieuse avec des faits, des statistiques, des témoignages d'experts ou tout autre source matérielle documentée).

b. La profondeur de l'analyse du sujet et de la recherche - votre interprétation et vos définitions peuvent sembler spécieuses, comme si elles ont été faites à la dernière minute. Dans les débats préparés, les étudiants recherchent des thèmes et préparent soigneusement les arguments des deux côtés de ces sujets à l'avance. Par conséquent, les principaux arguments des deux côtés sont généralement écrits sous forme manuscrite et sont lus au juge. L'objectif du débat à préparation limitée porte sur une argumentation informée, raisonnée, davantage que sur le volume de la recherche.

c. Style et/ou prestation improvisé ou impromptu - vous pouvez avoir certains flux en termes de structure et de persuasion, mais la plupart des débats à préparation limitée se font de manière improvisée.

d. Stratégie d'équipe et contradictions - il peut être plus facile de se contredire quand on est pris dans la réfutation directe en préparation limitée, car on n'a pas le temps de planifier une stratégie coordonnée ; c'est pourquoi la capacité d'écoute et la fluidité sont tout aussi importantes dans le débat à préparation limitée.

En fait, le point le plus important quand on passe du débat préparé au débat à préparation limitée est que rien ne change de manière significative ! Bien sûr, vous avez beaucoup moins de temps pour vous préparer, mais cela nécessite simplement que votre équipe et vous soyez plus efficaces ; les stratégies de base en préparation ne changent pas, pas plus que les principes sous-jacents au débat (identification et utilisation des termes-clés, l'organisation et la structure, le fardeau de la réfutation).

3. Comment un entraîneur prépare les élèves pour un débat à préparation limitée?

Habituellement, votre équipe et vous serez suffisamment familiarisés avec la résolution (en cours ou la liberté d’expression) pour commencer la préparation pour de bon après que le sujet soit annoncé. Comment devez-vous organiser la préparation? Il y a plusieurs façons de le faire efficacement.

Le libellé de la résolution aura une influence sur la façon dont vous vous préparez. En outre, vous vous préparerez probablement différemment en fonction de ce que vous savez sur le sujet. La gestion adéquate du temps de préparation implique un travail individuel et un travail d'équipe. Considérant que plus de 30 minutes n'est pas une très longue période de temps, vous et votre équipe aurez besoin de développer un plan d'action, de peur de perdre ce temps sur les tâches inutiles et de finir par commencer le débat mal préparé et énervé.

Il est très important pour l'entraîneur d'éviter de s'engager dans la pensée du groupe ou d’avoir une vision de tunnel lorsque les débatteurs partagent un ordre du jour fixé par une seule personne (l’entraîneur ou le débatteur le plus expérimenté). Cela signifie que vous allez produire moins d'arguments pendant le temps de préparation et avoir des erreurs invisibles dans la construction de cas.

Il est donc très important de combiner travail individuel et travail de groupe. Comment cela peut-il se faire efficacement ? Il existe plusieurs stratégies possibles ...

NB : Tous les délais sont idéaux, et la plupart des équipes fonctionnent de manière significative «en retard» dans le développement de cas jusqu'à ce qu'elles soient assez expérimentées pour faire des débats à préparation limitée. Pour cette raison, l'encadrement des équipes pour ce genre de débat implique généralement de faire faire à l'équipe des préparations courtes sur de nombreux sujets différents dans le but d'améliorer l'efficacité de l’équipe et d’être concentré pour être en mesure de préparer un cas simple mais de haute qualité dans un court laps de temps. En fin de compte, c'est une compétence qui ne peut être tirée que de l’expérience, mais il y a certainement des stratégies importantes qui valent la peine d’être discutées.

Stratégie A: Penser - Partager - Discuter


Un échantillon de temps de préparation de 30 minutes pourrait ressembler à celui ci-dessous:


Activité

Temps

Description

1
Travail individuel sur la résolution

2 minutes

Premièrement, les débatteurs et entraîneurs travaillent individuellement. Pendant ce temps, ils doivent analyser attentivement la résolution (est-ce de valeur ou politique ?) et penser à plusieurs idées pour la construction de cas.

2
Discussion commune de la résolution

8 minutes

Ensuite, les débatteurs et entraîneurs doivent travailler ensemble et partager leurs idées sur :
- Comment ils doivent interpréter le thème
- Quel genre de cas, ils doivent faire sur le sujet
- Quels exemples et autres éléments de preuve qu'ils peuvent utiliser pour étoffer les discours ultérieurs du cas
Il est très important de parvenir à un accord sur ces questions.

3
Préparation individuelle des discours

10 minutes

Le premier et le deuxième orateur pour la proposition devraient immédiatement commencer à préparer le discours d'ouverture. Ils devraient générer des slogans et les organiser pour une adresse cohérente et divertissante.
Le troisième intervenant de l'équipe affirmative doit anticiper probablement la stratégie de la partie adverse pour le débat et préparer ses arguments en conséquence.

Cet orateur devrait commencer à analyser le débat à partir du point de vue de l'équipe négative :
- Quelles sont les faiblesses potentielles dans notre cas (AFF) ?
- Quels sont les arguments généraux NEG qu’on pourrait s'attendre à ce sujet ?
- Enfin, comment allons-nous répondre à ces arguments quand ils viennent ?

Au lieu de collaborer avec ses coéquipiers, le troisième orateur avec son entraîneur doit évaluer de manière critique la logique de leur cas et exposer ces problèmes avant que le débat ne commence et apporter des modifications ou des ajouts au premier discours de l’AFF.

4
Discussion commune de la préparation du discours

5 minutes

Tous les orateurs et l'entraîneur se rejoignent et revoient beaucoup de nouvelles idées sur la table. Il est très important de penser à la « division du travail» entre le premier et second orateur en termes de fractionnement d'arguments et d'analyse.

5
Préparation du discours final

5 minutes

Les dernières minutes devraient être consacrées à l'achèvement du contour  du cas ou sur la façon dont le deuxième orateur doit répondre à des points d'opposition (réfutation).


Stratégie B: Tenir ensemble!

Un échantillon de temps de préparation de 30 minutes en utilisant cette stratégie pourrait ressembler à ceci:


Activité

Temps

Description

1
Brainstorming

5 minutes

Le «Brainstorming» ici n'est pas un processus où les gens écrivent n'importe quoi et tout ce qui vient à l’esprit, souvent de manière très désorganisée. Pour cette fois, chaque membre de l'équipe va préparer séparément l'ensemble du dossier (trouver des définitions et / ou critères (si nécessaire), arguments et preuves - tout ce qui peut être utile). Le remue-méninge séparé est un moyen d'éviter la domination d’un entraîneur ou d’un membre de l'équipe où de nombreux points de vue intéressants pourraient être manqués.
2
Réaction

4-5 minutes

Tout le monde se nourrit brièvement du retour de sa réflexion. Chaque orateur à son tour dit tout ce qu'il avait préparé, au moins brièvement. Les orateurs ne doivent pas simplement répéter ce qui a déjà été dit. Il est essentiel à ce stade de permettre à chaque débatteur  d’avoir une chance de présenter son cas sans interruption immédiate. L'objectif pour chaque débatteur est de permettre succinctement à tous les autres membres de l'équipe de connaître ses idées, de ne pas fournir des détails finis qui peuvent être remplis plus tard. Il est également important que tous les autres membres de l'équipe écrivent ce que dit l’orateur.

3
Développement de cas

10 minutes

A ce stade, l'équipe doit construire effectivement le cas. L'approche habituelle consiste à « recommencer », avec une page blanche. Les éléments du cas remués par chaque membre de l'équipe seront, nous l'espérons, très pertinents, et peuvent être d'une grande aide dans la construction de votre cas. Cependant, le cas de l'équipe doit être cohérent et simple. Ici, il est important de construire le cas en commun et le développement de chaque argument au lieu de laisser cela à un débatteur individuel.

4
Préparation du discours individuel

5 minutes

Par ce point, le premier et second orateur sont capables d'aller loin et d’exposer leur discours individuellement. Cela implique aussi de développer des introductions et des conclusions si nécessaire.
Le troisième orateur doit prévoir une certaine ébauche de conclusion et, si nécessaire, écrire un résumé. Après cela, il / elle doit réfléchir aux arguments possibles de l'opposition et les réponses efficaces à ces points. Ces idées devraient être partagées avec l'équipe lors des discussions finales.

5
Discussions finales

5 minutes
Les discussions finales, brèves, impliquent généralement tout ou partie de ce qui suit:
- Les premiers et seconds orateurs résument brièvement leurs discours pour l'équipe, pour s'assurer que tout le monde comprenne tous les détails du cas.
- L’équipe discute des arguments potentiels de l’opposition, et les réponses possibles à ces arguments (le troisième orateur explique les arguments possibles et des points réfutation qu'elle a à considérer)
- L’équipe discute de la réfutation potentielle de l'opposition contre ses arguments, ou toute faiblesse potentielle dans le cas en général.
- L'équipe identifie les objectifs stratégiques essentiels dans le débat. Par exemple, «Nous devons en faire un débat sur [A] » ou « le Point [B] est très important – rappelons-nous de continuer de à le souligner dans la réfutation ».

Stratégie C: Tiers simples!

En utilisant cette stratégie, un échantillon de temps de préparation de 30 minutes pourrait ressembler à ceci :


Activité
Temps
Description
1
Brainstorming

10 minutes

A ce stade, tous les intervenants doivent individuellement écrire tout ce qu'ils savent (ou qui se rapporte au sujet).
Le temps restant peut être consacré à obtenir ensemble le savoir de tout le monde sur un morceau de papier ou sur un tableau blanc.
- Ne vous contentez pas des preuves, posez les points possibles de même que des arguments.
- Essayez de ne pas se censurer les uns des autres dès les premières étapes de ce processus.
2
Formuler un cas

10 minutes
A partir du matériel (arguments et les preuves) que vous avez eu du remue-méninge, il sera évident de savoir quel genre de définition est approprié.
- Une fois que vous avez défini la résolution, cela devrait être une tâche simple de revoir ce que vous savez à ce sujet et de se décider sur une bonne ligne de l'équipe. Il est généralement préférable de considérer comme une déclaration "parce que» ; par exemple, « L'eau ne doit pas être considérée comme une marchandise, car il est l'un des droits humains fondamentaux ».
- Maintenant examinez tous les documents sur un papier commun / tableau blanc et les diviser en groupes en utilisant des aspects ou rubriques. Ces groupes seront la base des arguments de votre équipe pour viser trois grands groupes.
3
Discours de planification

10 minutes

A ce stade, l'équipe doit effectivement planifier les discours. Visez trois ou quatre points vraiment bien faits plutôt qu'une collection de faits et d'arguments que vous vous contentez simplement de répéter depuis le remue-méninge. Les 3e orateurs ont légèrement moins à faire à ce stade, ils devraient s’offrir pour aider les autres intervenants et assurez-vous qu'ils comprennent les grandes questions que le débat est susceptible de soulever.
- Essayez de laisser une marge (peut-être trois minutes) à la fin de ce temps pour se remettre ensemble et assurez-vous que vous êtes tous sur la même longueur d’onde et que le discours de chacun suit la ligne de l'équipe.

4. Assurer le succès en tant qu'entraîneur ou débatteur de débat à préparation limitée: Sept conseils magiques.

1. Contrôlez votre temps!

Les débatteurs doivent avoir une minuterie numérique comme support pour le débat. La minuterie permettra aux débatteurs de suivre leur temps de parole au cours du débat, et aussi aider à la gestion du temps de préparation. Il est trop facile pour les débatteurs de se laisser distraire pendant le temps de préparation. Une horloge numérique va vous maintenir sur la tâche.

2. Votre préparation doit être complète

Lors de la préparation du débat, vous devriez examiner attentivement toutes les différentes questions sur un sujet. Vous devriez essayer de consacrer un peu de votre temps de préparation à l'ensemble de ce qui suit:
Prévoir plusieurs grandes lignes de l'argumentation de la partie adverse.
Préparer l’introduction et la conclusion de vos discours.
Structure du discours et humour.

3. Préparez-vous à l'avance

Avant une compétition, vous devez préparer des notes sur un grand nombre de questions qui seront abordées. En général, c'est une bonne idée de préparer les dossiers et autres notes de débat avant chaque compétition. Si vous organisez des matériaux et des informations avant le tournoi, vous n'aurez pas à «réinventer la roue » avant chaque tour de débat.

4. Résolution des divergences d’opinion

Le désaccord est l'essence du débat. Toute bonne équipe de débat devra faire face à de fréquents désaccords sur la meilleure façon de faire valoir un cas - qui est la conséquence inévitable du remue-méninge des membres de l'équipe séparément. Le compromis est vital pour toute situation d'équipe réussie. Lors du débat, la forme la plus réussie de compromis est généralement une proposition qui doit être rejetée complètement et une autre proposition qui sera acceptée complètement. En règle générale, la pire forme de compromis est d'essayer de fusionner deux arguments ou des approches tout à fait différentes. Parfois, les débats se gagnent autant par ce que les équipes laissent en dehors de ​​leur cas que par ce que les équipes parviennent à fourrer dans leur cas.

5. Se hâter lentement

Les débatteurs qui font face à une demi-heure de préparation pour la première fois se précipitent inévitablement - ils estiment que la seule façon de préparer leur dossier dans une courte période est de tout faire aussi vite que possible. La meilleure façon de travailler rapidement en vue de se concentrer sur un travail efficace, c’est de ne pas se précipiter. Peut-être la plus grande perte de temps dans la préparation est de suivre un chemin, seulement pour découvrir qu'il conduit à une impasse et que vous avez besoin de changer de cap. Pour cette raison, il vaut mieux prendre le temps de s'assurer que les fondamentaux de votre cas sont sains, même si cela signifie déborder le temps dans la partie «développement de cas» de la préparation. Bien sûr, cela peut signifier que vous avez moins de temps à rédiger des discours et d'avoir des «discussions finales». Bien que ce ne soit certainement pas idéal, il est beaucoup mieux de passer du temps à clarifier et à développer le cas de votre équipe que de commencer le débat à partir d'une position de faiblesse.

6. Fardeau du leadership

En préparation limitée, il y a un besoin beaucoup plus grand pour une équipe de continuer à aller de l'avant - il y a moins de temps à ruminer des idées et une plus grande nécessité de discussion efficace et de décisions rapides. La meilleure façon d'y parvenir est de nommer un membre de l'équipe pour diriger la préparation ; le leadership collectif (où chaque membre de l'équipe s'exclame pour dire aux autres membres de l'équipe de se dépêcher !) sert généralement à accroître la tension et la fatigue dans une préparation. Le leadership dans une préparation limitée implique ses propres défis, comme la courte préparation elle-même, ne peut vraiment être maîtrisé que par l'expérience. Ces défis comprennent :

a). Regarder l'heure. C’est le leader de la préparation qui est chargé de veiller à ce que la préparation colle au timing. Cela signifie que le leader est responsable pour interrompre poliment les autres membres de l'équipe, si nécessaire, afin de s'assurer qu'ils ne perdent pas leur temps dans la « langue de bois ».

b). Clarifier les idées de l'équipe et craindre le silence ! Il y a généralement un certain nombre de questions en suspens - par exemple, il pourrait y avoir deux suggestions différentes de définitions, trois idées pour un critère et sept arguments proposés. C'est généralement le rôle du chef de file d'identifier ces questions pour l'équipe, et de mener la discussion sur la façon de les résoudre. Trop souvent, les équipes arrivent à une impasse parce que la voie à suivre n’est pas claire - un silence mortel descend souvent - parce que personne n'est disposée ou apte à résoudre la situation. Dans cette situation, il est de la responsabilité du chef de file de dire quelque chose comme: «Nous avons un désaccord entre l'approche ici [X] et approche [Y]. Nous devons prendre une décision ! »

c). Prendre des décisions difficiles et être suffisamment souple et modeste. Heureusement, la plupart des problèmes dans une préparation peuvent être décidées par un consensus, parce qu'une approche va s'imposer comme la plus stratégique. Cependant, ce n'est pas toujours le cas. Chaque équipe a besoin de comprendre à l'avance certaines «règles» pour résoudre les désaccords insurmontables. La prise de décision par un vote s’avère rarement efficace. La meilleure approche est que le leader ait le droit absolu de prendre une décision difficile - même si il ou elle est la seule personne dans la préparation qui sent de cette route conduit vers le résultat parce que nous n'avons pas la possibilité d'un large débat.

7. Les équipes négatives doivent également se préparer en fonction de leurs propres stratégies.

Il est inacceptable pour la NEG de prétendre qu'ils n'étaient pas prêts pour le cas AFF. Il est tout aussi important pour l'équipe négative d’utiliser à bon escient le temps de préparation. Par exemple identifier les termes clés, déterminer le type de résolution et le fardeau de la logique affirmative, et préparer un dossier flexible qui peut être adapté à une variété d'approches affirmatives sont parmi les stratégies que des équipes négatives peuvent utiliser pendant le temps de préparation.


Par Kenda Cunningham ( kjc32@georgetown.edu ) ,
Sergei Naumoff ( naumoff@peterlink.ru ) ,
Vivek Ramsaroop ( vramsaroop@gmail.com ) ,
et Mark Woolsey ( mark_woolsey@yc.edu )


Références :
Limited Prep Guidelines. 2006. The New Zealand Schools’ Debating Council,
John Meany , Shuster Kate. 2003. On That Point! (An Introduction to Parliamentary Debate) International Débate Education Association
Quinn Simon . 2005. Debating. Available free at http://www.learndebating.com/DEBATING.pdf
Robert Trapp . 1997. Http://cas.bethel.edu/dept/comm/npda/parliamentary.html du débat parlementaire

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