vendredi 20 février 2015

Un tournoi de débat en pleine forêt à Gros-Morne

Le club de débat de Gros-Morne a réalisé, le 29 décembre 2014, une grande activité pour clore l’année 2014 dans l’euphorie. Sortir de la routine quotidienne a été notre préoccupation cette année. Cette activité de fin d’année est organisée pour la première fois en pleine nature, dans une grande forêt située à Méderique, à environ 15 minutes de marche en sortant de la ville.

Cette forêt est l’œuvre d’environ 30 jeunes formant une association dénommée AJGR (Association de Jeunes de Gros-Morne pour le Reboisement). Cette initiative est louable et mérite d’être encouragée.

Au cours de cette journée, le club a organisé 3 activités : la visite du parc, de la relaxation et un mini-tournoi de débat sur le sujet suivant : « L’économie informelle devrait être interdite en Haïti ». 30 jeunes ont participé à cette activité.

Douze débatteurs ont participé à ce mini-tournoi, répartis dans 4 équipes. Les équipes sont identifiées comme suit : A, B, C, D. Au tour éliminatoire, il y a eu 2 matchs. : Équipe A (affirmative) vs C (négative)  et B (négative)  vs D (affirmative).  Les 2 équipes gagnantes de ces duels (A et D) se sont affrontées en finale.

L’économie informelle, un indicateur de la faiblesse de l’Etat

Donfred BELZINCE, le premier orateur de l’équipe affirmative, a expliqué au jury qu’il ne s’agit d’une interdiction brusque, mais plutôt graduelle, en commençant par les grossistes (boutiques, dépôts, quincailleries …).

Il a affirmé qu’interdire le commerce informel « va faciliter le contrôle de l’économie  par l’Etat ». Selon l’équipe, l’Etat a l’ultime obligation de contrôler le système économique du pays. Dans l’informel, l’Etat n’a pas le contrôle de la condition des travailleurs, des prix, de la condition sanitaire des produits. La santé de la population doit être prise en compte par l’Etat. Pour ce faire, la formalisation du système devient indispensable. En plus de tout cela, l’économie informelle fonctionne en dehors des règles fiscales et échappe au contrôle de l’Etat.

Plus loin, son coéquipier a ajouté que « …il indispensable à l’Etat de pouvoir contrôler l’économie. Pour y arriver il faut interdire graduellement l’informel pour entrer dans le formel. Avec le formel l’Etat va percevoir des taxes, créer des conditions d’emploi. Les boutiquiers et autres marchands grossistes gèrent eux-mêmes leurs entreprises, sans les conditions requises (comptabilité etc.). Interdire l’économie informelle sera bénéfique pour tout un chacun. L’Etat aura le contrôle de ce que nous consommerons, des prix des marchandises (empêcher le marché noir)… »


Bency DUPRÉ de l’équipe négative s’est élevé contre l’idée d’interdire l’économie informelle en Haïti. D’après lui, « interdire veut dire pour nous, stopper, empêcher toutes formes d’activités économiques informelles ». Dans sa réfutation il a essayé de faire comprendre que l’économie informelle ne découle pas du hasard. « C’est une initiative prise par le peuple qui se voit livré à lui-même et sans laquelle ses enfants crèveraient de faim.  L’Etat n’a pas le contrôle de ceux qui fonctionnent dans le formel ».

Dans leur 2e argument, l’équipe affirmative a soutenu que l’interdiction de l’économie informelle « facilitera le développement du pays ».  L’économie informelle ne fait qu’affaiblir l’Etat. La force de l’Etat réside dans la taxe, sans laquelle il est faible. Si on formalise l’économie informelle, l’Etat sera en mesure d’offrir à la population une éducation de qualité, des soins de santé et d’investir dans l’agriculture, au bénéfice de tout le monde.

L’équipe négative s’est inscrite en faux contre cet argument. Ils ont reproché à l’équipe affirmative de n’avoir cité aucun pays qui ait pu se développer à partir de l’économie informelle. « Aujourd’hui nous voulons une Haïti développée, dit l’un débatteurs de l’équipe. Nous voyons que nous n’y arriverons pas en restant l’économie informelle. Il faut que l’Etat soit fort, capable de créer une meilleure condition de vie à sa population. Il lui faut créer des conditions favorables à tous. Il va falloir plus d’emplois et dans de meilleures conditions. Voila pourquoi nous voulons que nous passions de l’informel au formel ».

L’économie informelle, une initiative populaire contre la faim

Blandine DOLNÉ, de l’équipe négative, qui fait sa toute première expérience dans une compétition de débat, a rétorqué que l’économie informelle ne devrait pas être interdite, « parce qu’elle permet aux petits marchands de répondre à leurs besoins ». Elle a expliqué que le peuple vit dans la misère. Il recourt à ce type d’activité économique pour ne pas mourir de faim. Ainsi, il envoie ses enfants à l’école et répond à certains autres besoins (nourriture, vêtements …). « Nous sommes dans un pays où l’Etat parait inexistant. La pratique de l’économie informelle est un moyen auquel recourt le peuple pour se sauver de la misère et de la faim alors que l’Etat est là ».

Givelt VILMEUS, l’un des bons débatteurs du club de Gros-Morne, a réfuté cet argument en faisant remarquer que « l’économie informelle permet au petits marchands de répondre à leurs besoins, mais en dehors des normes, dans leurs intérêts personnels, individuels tout en maintenant le pays dans les chaines du sous-développement. L’économie informelle est une économie de subsistance. Pas de développement dans cette forme d’économie. Pas de bien-être collectif dans l’informel. Ce qu’il nous faut voir, c’est le bien-être de la collectivité ».


Blandine avait proposé le 2e argument suivant : « L’économie informelle  est plus favorable à la majeure partie de la population ».  Selon elle, « c’est grâce à l’informel que la majeure partie de la population survit. Pas de travail pour le peuple. L’économie informelle reste la seule porte ouverte au peuple ».
Un coéquipier de l’équipe a renchéri en affirmant que le développement du pays passe d’abord par le développement des individus. L’économie informelle participe grandement dans le soulagement de beaucoup de gens. Elle donne du travail.

Givelt, de l’équipe affirmative a jugé que cet argument est faux. « La majeure partie de la population vit dans la misère noire. Elle n’a pas droit à la santé, à l’éducation, à un logement décent, à un travail tandis que nous sommes dans l’informel. Ce n’est qu’avec l’économie formelle qu’on arrivera à résoudre ces problèmes ».

Délibération

Malheureusement, beaucoup de bonnes questions soulevées par les débatteurs sont demeurées sans réponses : êtes-vous totalement d’accord qu’Haïti reste dans l’économie informelle ? Haïti, peut-elle se développer dans l’informel ? Quels en sont les avantages pour le pays ? Pourquoi Haïti reste encore sous développée ? Combien de pays se développe-t-il à partir de l’informel ? Que devons-nous choisir : l’informel ou le formel ?

4 juges sur 5 ont finalement voté pour l’équipe affirmative. Pour eux, tous les débatteurs de cette équipe ont su jouer leur rôle avec aisance et savoir faire. Leurs réflexions étaient profondes. La synthèse de l’équipe affirmative était plus claire que celle de l’équipe négative. La réfutation faite par la première négative a été un petit peu décousue. Pour certains juges, c’était même inexistant.


La force de l’équipe négative reposait en majeure partie sur l’épaule du deuxième négatif, en l’occurrence Bency DUPRE qui a effectué un excellent travail, mais insuffisant pour redresser la barre, dixit le jury.  Il a été super dans son premier match et a totalisé plus de points que ses rivaux.
Verline de l’équipe affirmative est appréciée pour son calme et la pertinence de ses questions.
Donfred, d’après le jury,  a le mérite de l’articulation, de la clarté, de la fermeté et du sens de la répartie en contre-interrogatoire.

Givelt a trouvé son mérite dans la profondeur de sa réflexion et son raisonnement, mais parfois il manque de méthode dans le processus de la réfutation.

Commentaires

Cette activité de fin d’année a été très animée et pleine de promesses. Pour certains débatteurs, c’était leur première participation à un tournoi de débat, pour d’autres l’occasion de gagner en expérience. 

L’équipe A a trouvé sa qualification pour la finale grâce à l’effort de son 2e négatif (Bency Dupré) qui a joué un très bon match. À preuve, il a totalisé plus de points au tour éliminatoire et sera désigné « Meilleur débatteur du tournoi ». Or, malgré tous ses efforts, son équipe a sombré en finale.

Le jury était composé totalement d’anciens débatteurs du club dont certains ont été formés comme juges.  3 juges ont arbitré les 2 premiers matchs, et 5 la finale. Tous les débatteurs ont été satisfaits de la délibération du jury. Des livres ont été donnés comme primes.

Jonathan Vilméus
Animateur du club de débat de Gros Morne


Tableau Des points des debatteurs



Match 1
Equipe A neg
Points
Blandine Dolné
74
Bency Dupré
81
Chardin Dolné
72
total
227
Equipe C aff

Jean Denis Mareus
71
Aderline Augusma
75
Géleste Camilien
71

Total
217
Matchc 2
Equipe B

Lavilson Silien
64
Frantz Telemarque
66
Stervenson Sinibo
62
Total
192
Equipe D

Donfred Belzince
78
Givelt Vilmeus
75
Verline Noel
72

total
225


jeudi 19 février 2015

La non-violence fait débat au club de débat de Darbonne

La dernière semaine de janvier est dénommée semaine scolaire de la non violence. Certaines institutions comme la bibliothèque Rasin Lespwa, organisent chaque année des activités pour promouvoir la culture de la paix. En effet, durant cette même période, s’est déroulé le premier tournoi local de l’année 2015 du club de débat de Darbonne. Durant tout le weekend du 31 janvier 2014, ont eu lieu, les tours éliminatoires autour du thème : La non-violence est le meilleur moyen pour lutter contre l’oppression politique.
Equipe en train de préparer un débat
Plusieurs rencontres de travail ont eu lieu à la bibliothèque entre les joueurs des équipes. La grande majorité des 18 jeunes de 6 six équipes qui ont participé à ce tournoi, faisaient leurs premières armes dans le débat. Après la formation reçue le weekend du 24 janvier, rencontrer une équipe dans le cadre d’un match de débat était le rêve de plus d’un. Ils ont fait montre d’une très grande motivation.

1 tournoi, 2 sujets, 3 tours

De ces (6) six équipes, deux allaient quitter le tournoi à l’issue du tour éliminatoire pour voir les quatre autres s’affronter en demi-finale. De ces deux chocs joués simultanément dans deux salles différentes, l’équipe formée de Gaëlle FELIX, Ralph MICHEL et Olfton BENOIT, allait affronter en finale celle composée de Merline SOMERVILLE, Stanley DIEGUE et Kovsky BOCAGE.

Il était déjà 5 heures, ce samedi 31 janvier 2014 quand les juges ont prononcé le verdict des demies finales. La journée a été rude et fatigante. Les jeunes épuisés, ont demandé un répit. Ce qui leur fut accordé. « La grand finale se joue dans une semaine », a lâché l’un des animateurs du club après concertation avec les deux équipes. Ouf… une semaine de plus, une semaine pour mieux préparer un autre sujet sur le même thème : la violence est une réponse justifiée à l’oppression politique.
Equipe en train de préparer un débat
La grande finale a eu lieu donc, comme annoncé, le vendredi 6 février 2014.  Les débatteurs ont invité leurs amis et camarades de classe à venir les encourager et applaudir. Une fois le décor planté, les deux équipes prennent place et s’affrontent avec chacune deux arguments.

« L’oppression politique est une violation des droits humains »

L’équipe affirmative formée de Gaëlle, Olfton et Ralph a soutenu que « la violence est une réponse justifiée à l’oppression politique parce que l’oppression politique est une violation des droits humains ». Ils supportent cet argument en expliquant que la déclaration universelle des doits de l’homme garantit la liberté de vivre. « C’est inconcevable de se laisser opprimer. S’il faut répondre par la violence pour se débraser des chaines de l’oppresseur, tant mieux. » Les jeunes ont pris l’exemple de la révolution haïtienne. « Si aujourd’hui nous sommes libres sur ce coin de terre, c’est grâce aux esclaves qui ont combattu les colonisateurs blancs pour renverser ce système ».
Contre-interrogatoire au tour éliminatoire
Leur deuxième argument a affirmé que « l’oppression politique est une contrainte à la liberté d’expression ». L’équipe avance que parfois certains régimes politiques font usage de leur force pour supprimer la liberté d’expression. Ils ont pris comme exemple la période des Duvalier et celle d’avant 2004. Certains journalistes étaient contraints de prendre le marquis, d’autres l’ont payé au prix de leur vie.

« Seul l’Etat a le droit d’exercer la violence …maitrisée »

L’équipe négative composée de Merline, Stanley et Kovsky, en désaccord avec l’énoncé du débat, a réagi avec deux arguments. Selon eux, la violence est une réponse justifiée à l’oppression politique parce que « seul l’Etat a le droit d’exercer la violence parfaitement maitrisée ». L’équipe croit que l’état a la responsabilité de protéger les vies et les biens. Donc, dans des situations exceptionnelles, il peut utiliser une forme de violence maitrisée pour empêcher le chaos.
Stanley Diegue, Merline Somerville, Kovsky Bocage, de l'équipe finaliste
Dans leur deuxième argument, l’équipe négative a affirmé que « (…) la violence causera des pertes en vie humaines ». Ils ont expliqué que « (…) trop de conflits ont eu lieu alors qu’ils auraient pu être résolus par le dialogue et l’entente mutuelle. Sommes-nous prêts à voir mourir nos frères. Prétendre qu’on peut agir œil pour œil dent pour dent ne fait que nous ruiner, nous détruire », a martelé l’un des débatteurs de l’équipe. Il a pris l’exemple de Gandhi qui a mené son pays à l’indépendance en utilisant la non-violence comme seule arme.

Verdict et critiques

Au terme du match, les juges ont voté à l’unanimité pour l’équipe affirmative. Mais, ils ont reproché aux deux équipes de n’avoir pas profité des contre-interrogatoires pour faire progresser le débat. La qualité des réfutations de l’équipe négative était plutôt moyenne dans le sens que les joueurs n’ont pas pris le temps de bien déceler les failles de l’équipe adverse.
Gaelle Felix, Olfton Benoit, Ralph Michel de l'équipe championne
Dans leurs commentaires, les juges ont relevé certaines imperfections dans le travail des équipes. Ils les ont conseillé de mieux travailler la construction de leurs arguments et de creuser beaucoup plus dans les réflexions afin d’avoir une meilleure cohésion dans les idées.

La révélation du tournoi

Merline Somerville fait ses premiers pas dans le débat, mais se distingue déjà au cours de ce tournoi. Sa bonne maîtrise de la langue et sa grande capacité d’expression orale font d’elle une très grande oratrice. Dans les contre-interrogatoires, elle fait toujours bonne figure. Elle est très astucieuse dans ses réponses et sait très bien comment contourner les pièges des équipes adverses.
Merline Somerville, la révélation du tournoi
Tout compte fait, ce tournoi a été une grande réussite. Les jeunes, dans leurs interventions se sont efforcés de respecter le format et leur temps de parole. Malgré tout, beaucoup reste encore à faire.

Tableau récapitulatifs des points pour la grande finale
Nom des joueurs
Points obtenus
Gaëlle Félix
82
Merline Somerville
78
Olfton
77
Ralph Michel
73
Diegue Stanley
72
Kovsky Bocage
70

Max Gregory Saint-Fleur

Animateur du club de débat de Darbonne

jeudi 5 février 2015

Glossaire sur le genre



SEXE

Ensemble des caractères et des fonctions qui distinguent l’individu mâle de la femelle, en leur assignant un rôle spécifique dans la reproduction des êtres humains, par la production de gamètes mâle ou femelles.

Le sexe réfère aux différences biologiques (physique, chromosomes, organes génitaux). Exemple, seuls les hommes sont aptes à féconder et seules les femmes peuvent enfanter et allaiter.

GENRE (sexe social)

Le terme genre permet de cerner (comprendre, analyser) les rôles assignés dans la société aux individus selon leur sexe.

Rôle : Ensemble des comportements spécifiques qui sont attendus d’un individu selon sa position dans la société.

Le genre inclut les valeurs, les attitudes et comportements qu’une société juge appropriés à un sexe ou l’autre (activités et comportements jugés acceptables ou non selon le sexe de la personne concernée).

Le genre résulte du processus de socialisation (éducation préparant à remplir des rôles précis, à se comporter d’une manière déterminée) qui assigne des rôles différents aux hommes et aux femmes, au niveau de la production (biens et services destinés à la consommation et au commerce, travail rémunéré) et des responsabilités assumées dans les différents espaces de la société (famille, travail, politique). Exemples :
- Travail et métier considérés comme féminin ou masculin.
- Responsabilité différentes des hommes et des femmes dans les familles.
- On considère généralement que l’agressivité est un apanage masculin et que la sensibilité est un attribut féminin. De même, l’on admet qu’en amour, l’inconstance caractérise les hommes et la constance les femmes.

Le genre est donc une construction sociale (un fait de société) qui renvoie à la société et à la culture. Ce sont les gens qui définissent certaines caractéristiques comme étant féminines ou masculines. Les différences de genre peuvent donc changer selon l’époque et selon la culture du pays.

Le concept de genre permet l’analyse des rôles, des responsabilités et des besoins des femmes et des hommes de façon dynamique, selon leur champ d’activités variés et le contexte social dans lequel ils/elles évoluent.

DISCRIMINATION

Action ou omission qui a pour effet, intentionnel ou non, de limiter les possibilités offertes à certaines personnes ou à certains groupes de personnes en raison de leurs caractéristiques personnelles.

La discrimination consiste à accorder un traitement différent, généralement défavorable, à une personne ou à un groupe de personnes, sur la base des caractéristiques personnelles (ce qu’est cette personne ou ce groupe).

La discrimination est un déni d’égalité. La discrimination peut être fondée sur le sexe (discrimination sexuelle), l’âge, la couleur de la peau (discrimination raciale), l’origine ethnique, la nationalité, la religion, l’orientation sexuelle, la situation économique, la situation familiale, le lieu de résidence, un handicap, etc.

La discrimination repose souvent sur des préjugés et des stéréotypes.


PRIVILÈGE

Droit, avantage particulier accordé à un individu ou à une catégorie d’individus, en dehors des règles communes appliquées aux autres.

ÉGALITÉ

Égalité des droits : c'est-à-dire que les mêmes droits sont reconnus à tous et à toutes et que l’on en la jouissance. « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits » Article 1, Déclaration universelle des droits humains.

Égalité entre les sexes : Fait pour les femmes et les hommes d’avoir des conditions égales pour réaliser leurs pleins droits et leur potentiel, pour contribuer à l’évolution politique, économique, sociale et culturelle du pays, tout en profitant également (au même titre) de ces changements.

L’égalité homme-femme n’implique pas que les hommes et les femmes deviennent identiques, mais qu’ils soient égaux en droits, qu’ils aient des possibilités et des chances égales dans l’existence.

ÉQUITÉ

Notion de justice naturelle dans l’appréciation de ce qui est du à chacun/chacune selon sa situation objective.

L’équité entre les sexes est le fait d’être juste envers les femmes et les hommes.
Pour assurer l’équité, il faut souvent adopter des mesures d’accompagnement (ou mesures incitatives, ou actions positives) qui compensent les désavantages historiques et sociaux qui ont empêché aux femmes de profiter des mêmes chances que les hommes.

Mesure accompagnement ou incitative /Action positive : Principe suivant lequel les mesures prises par les pouvoirs publics doivent viser à l’équité, en permettant aux personnes qui sont désavantagées, de par leur condition sociale, d’être avantagées par ces mesures, afin de réduire les inégalités de fait, les écarts). L’équité mène à l’égalité.

CONDITION FÉMININE (Kondisyon fanm)

La condition féminine c’est cette constante qui définit la place des femmes, de toutes les femmes dans la hiérarchie sociale.

La condition féminine renvoie à la position sociale et économique (statut) des femmes comparativement à celle des hommes.

Exemples : mesurer les chances d’accès à l’éducation et à la formation, l’écart de salaires, l’accès à l’emploi, la participation aux instances de pouvoir (exécutif, législatif, judiciaire) et de décision (institutions publiques, organisations de la société civile, partis politiques, etc.), la vulnérabilité face à la pauvreté et à la violence, etc.

SITUATIONS SOCIOÉCONOMIQUES

Les situations socioéconomiques renvoient à l’état matériel des individus, à leur champ d’expérience immédiat (conditions matérielles de vie, type et conditions de travail, besoins non satisfaits de l’individu et de sa famille à charge, etc.).


DIVISION SEXUELLE DU TRAVAIL

Dans toute société il existe une division du travail entre les hommes et les femmes, qui est propre à chaque culture et à chaque époque. Dans l’analyse fondée sur le genre, on distingue trois grandes catégories de travail :
Travail lié à la production : ensemble des activités liées à la production de biens et de services, emploi rémunéré générant un revenu.
Travail lié à la reproduction : ensemble des activités liées au bien-être familial (entretien ménager, tâches domestiques, soin et éducation des enfants, courses, collecte de l’eau, etc.).
Travail lié à la collectivité : ensemble des tâches liées à l’organisation collective des activités et services sociaux (cérémonies et fêtes, activités pour améliorer le maintien et l’établissement de liens au sein d’une communauté, activités politiques locales, participation aux groupes sociaux, etc.).



Kay Fanm - Glossaire sur le genre

mercredi 4 février 2015

Le club de débat Jérémie en mode tournoi

Formation sur le débat

Depuis l’ouverture du club en septembre 2014, on commence à former les jeunes sur le débat puisqu’ils sont pour la grande majorité de nouveaux inscrits. Ainsi nous réalisons chaque samedi, au centre Numa Drouin de Jérémie, une séance sur chacune des notions qu’on doit maitriser avant de passer au match de débat comme : définition de débat, types d’énoncé, brainstorming, recherche documentaire, argumentation, la construction du cas réfutation, la reconstruction, le contre-interrogatoire, la structure du format Karl Popper…



Klèb deba Jeremi an reyisi yon pari: 2 ekip debat nan lang kreyòl

Aprè plizyè seyans fòmasyon sou deba nan klèb deba Jeremi an, samdi 22 novanm, nou te òganize yon match demonstrasyon nan Sant Numa droin. Men, kontrèman ak lòt match yo, match sa a te jwe an kreyòl. Nou te jwe l an kreyòl pou 2 rezon: pou nou fè nouvo manb yo konprann pi byen kijan pou yo debat ak genyen, youn nan pi gwo pari FOKAL pou lane sa a (débattre en créole).

Sijè a te sòti nan fim « Les Grands débatteurs » de Denzel Washington, ki di : « Èd sosyal fè moun pa travay ».  Ekip negatif la te gen ladan l Clerveaux Claricia, Belris John Feguerson Louis ak Jolibra Didero, epi Joseph Kervens, Bazar Sheevlay ak Julie julien, pou ekif afimatif la.
Men rezume match sila a:

Pozisyon ekip afimatif la 

Ekip afimatif la te bay  agiman sa a:

Èd bay plis ke sa patwon yo ofri ”. Anpil fwa, moun kap travay yo se eksplwate yap eksplwate yo. Ti salè yo ba yo a pa egal ak travay yap bay la. Se yon konsta : majorite moun kap travay an Ayiti pa menm rive ka manje, vwa pou yo ta voye pitit yo lekòl. An nou pran yon pwofesè kap touche 6,000 goud pa mwa, kisa l ka fè ? Poutan gen moun ki benefisye èd Sè Maryann HHF, li ba yo kay pou rete, li ba yo manje chak semèn, li bay kòb chak mwa epi li peye lekòl pou timoun. Eske moun sa yo pral travay? Gen 52 % ONG kap bay èd et 48 biwo travay nan peyi dayiti. Kidonk èd sosyal la ap fè moun sispann travay vre.

Refitasyon ekip negatif la
Advèsè a di ke èd sosyal bay plis ke patwon yo. Pou l esplike sa, li di : « Anpil fwa, moun kap travay yo, se eksplwate yap eksplwate yo. Ti salè yo ba yo a pa egal ak travay yap bay la. Son konsta : majorite moun kap travay Ayiti pa menm rive ka manje, vwa pou yo ta voye pitit yo lekòl ». Sa fè nou konprann èd sosyal la pa fè moun sispann travay men li retire yo anba grif patwon kap eksplwate yo.

Pozisyon ekip negatif la 

Ekip negatif la te opoze l a sijè a avèk 2 agiman sa yo :
1e agiman: Èd sosyal kontribye nan devlòpman peyi a”.
Gras ak èd sosyal la, anpil timoun paran yo pa gen mwayen rive al lekòl, yo jwenn bous pou yo al etidye, e jodi a, gen anpil ladan yo kap travay epi ki menm rive envesti nan lòt timoun, ak fè antepriz nan peyi a. Nou gen egzanp yon jèn ki te benefisye sibvansyon nan FOKAL. Jodi a misye vin yon gwo antreprenè e li te bay Fokal kòb pa l poul sibvansyone etid lòt etidyan. Pwogram ede pèp la rann anpil sèvis tou. Se pa tout moun tou ki ka travay. Daprè AyitiNews, gen plis ke 5 milyon moun ki paka travay Ayiti. Èd lan itil moun sa yo tou.

Refitasyon ekip afimatif la
Avan ekip afimatif rekonstwui, li refite konsa agiman sa a  : Ede pèp pa pote yon amelyorasyon vre. Gen timoun ki kite lekòl avan lè pou yal nan ede pèp. Epi, se pa moun ki malere yo, ki nan nesesite ki jwenn ede pèp la vre. Nan rate kou konsa, randman skolè yo ap diminye. Eske sa kontribiye nan devlòpman vre ? Li ta preferab yo aprann malere yo peche pandan ke ya konstwi lekòl pwofesyonèl pou yo aprann moun metye ak kreye travay.

2e agiman: “Èd sosyal fasilite egalite sosyal nan peyi a
Selon etid ekonomis yo fè, e jan ekonomis ayisyen Kesner Pharel konn repete l tou, 85% richès sou planèt la rete nan men 15% moun sou latè. Si nap fon silojis, pwiske Ayiti nan planèt la, li pa echape ak sa tou. Se sak fè, gen moun kap twò byen manje poutan genyen menm ki paka manje yon pen sèk chak jou. Gen yon gwo fose ant moun ki rich yo ak moun ki pòv yo. Bay pòv yo èd sosyal ap fasilite yon egalite sosyal.

Refitasyon ekip afimatif la
Èd sosyal fè parazit, moun ki depan de lòt moun. Poutèt mwen depann de yon ONG, eske sa ka fèm egal ak lòt ki gen mwayen yo ?

Reyaksyon debatè yo
Aprè match sila a, animatè Waldinde pran lapawòl pou l felisite 2 ekip yo, dabò pou fason yo jwe match la pou premyè fwa an kreyòl, epi sou jesyon tan an nan deba a. Paske gen moun ki pran twòp tan, genyen ki pran twò piti tan. Li te pale tou sou kòman nou dwe avanse sous yo, ki sit entènèt nou ka itilize pou sipòte agiman nou yo.

Answit, li te mande 35 lòt jèn ki te prezan reaksyon yo. Yon jèn ki rele Polnareph di : « Mwen te konprann kijan deba a fèt suivan jan mèt Waldinde te esplike nou, men match sa a fèm pi byen konprann li ».

Julie, youn nan jwè ekip afimatif la, di : « M te toujou ap mande pou kisa nou pa janm jwe yon match nan lang kreyòl. Jodi a sa fèt, m byen kontan. Men, youn nan bagay ki banm pwoblèm se paske sous yo nou jwenn yo pa an kreyòl. Nou oblije ap tradwi yo, e jan maksim an laten an di l, tout moun kap tradwi se trèt. Nou espere yon jou, gran otè syantifik ayisyen yo va ekri an kreyòl menm jan ameriken ekri an anglè ».

Pou fini, Madrine Gay, lòt animate klèb la di nou bay vakans, paske tout jèn yo pral gen egzamen nan jou kap vini la yo epi  nou chwazi 2 lòt ekip ki gen pou jwe yon lòt match samdi kap 20 desanm lan, 2 semèn anvan fèt fen dane ke  klèb la ap òganize.

La vidéo de FOKAL sur débat, un outil précieux

Le samedi 24 janvier, suite au match d’exhibition, comme nous conseille toujours le coordonnateur du PIJ, Jean Gérard Anis, nous a tourné pour les jeunes le documentaire sur le débat afin de combler les failles pour certains et consolider les acquis pour d’autres. La réaction des jeunes a été très édifiante.

Pour Danescar, ce documentaire est extrêmement important pour les débatteurs : « Ce documentaire, je peux dire, est pour le débatteur ce que l’oxygène est à la vie. Donc, nul ne devrait se jeter dans le débat sans avoir visionné préalablement ce documentaire ! ».

Quant à Claricia et Polnareph, ils ont simplement appris de nouvelles notions qui n’ont pas été vues pendant les différentes séances de formation qu’ils ont eues. « Ce que j’ai appris de nouveau de ce documentaire, c’est le pair-play dont il faut faire montre au cours du débat, le respect de l’autre et l’amusement »,  a avancé Polnareph. « Pour ma part, c’est le pour et le contre de l’énoncé qu’il faut préparer. C’est peut-être pour faciliter notre tâche, mais l’animateur nous a donné notre position à défendre pour le match d’exhibition qu’on a joué », s’est plainte Claricia.

Selon Kervens, le documentaire n’a été qu’une consolidation des acquis. « Comme l’a dit l’animateur Waldinde, pour introduire le film, nos acquis pendant plusieurs samedis qu’on s’est réunis ici seront consolidés par ce document vidéo. Ce dernier n’a fait que mettre les points sur les i », a-t-il conclu.

Le club en mode Tournoi

Après la réaction des jeunes, l’animatrice Madrine a formé les équipes pour le tournoi entre les membres du club. On a eu 8 équipes en tout, à raison de quatre joueurs par équipes. Les premiers matchs auraient été joués samedi 31 janvier 2015, mais les fortes pluies qui se sont abattues sur Jérémie nous ont empêchés malheureusement. Nous comptons terminer ce tournoi avant la période carnavalesque.

Pendant que nous faisons un tournoi entre les membres du club, nous planifions la 2e édition du tournoi de débat inter-scolaire qui va avoir lieu du 6 au 8 mars 2015. Nous avons déjà écrit des lettres d’invitation pour envoyer aux directeurs d’écoles de la ville. Mardi prochain, nous allons voir le directeur départemental d’éducation pour solliciter de lui son support et enregistrer le spot publicitaire à Solution Records. Contrairement à l’année dernière, nous espérons que la FOKAL nous donne son support cette année.

Waldinde Germain
Animateur du club de débat de Jérémie

Une année à la tête du PIJ

  cher.es ami.es, Depuis janvier 2022, je suis appelé par la direction de la FOKAL à assumer la charge de la coordination du Programme Initi...