mardi 21 mars 2017

QUATRIEME EDITION DU TOURNOI REGIONAL DE DEBAT DU GRAND SUD


Le tournoi régional de débat, ou la phase éliminatoire du tournoi national

Le Programme Initiative Jeunes de FOKAL organise la 4ème édition du tournoi régional  de débat du grand Sud samedi 22 et dimanche 23 avril 2017, à l’hôtel Fort Royal, à Petit-Goâve (à 1h45 mns de Port-au-Prince). 34 personnes (débatteurs, coaches, juges et collaborateurs) sont attendues à l’événement.
Hotel Fort Royal à Petit-Goave
Ces concours régionaux, constituent généralement une sorte de phase éliminatoire, qualifiant directement les 2 finalistes de chaque épreuve régionale (Grand Sud et Ouest) pour la phase finale du tournoi national, en juillet prochain. Le camp d’été se concentrera davantage sur un tournoi à équipe mixtes.

Six (6) clubs auront à s’affronter dans cette compétition : Jérémie, Cayes, Camp-Perrin, Jacmel, Darbonne, et un club de Port-au-Prince. Cette année le club de Martissant intègrera le tournoi régional du grand Sud, selon le principe de la tournante en intégrant chaque année à cette compétition un nouveau club de la région métropolitaine.

Dispositions et Règlements pour le tournoi –  Des nouveautés

Chaque club amènera une délégation de 4 personnes : 3 débatteurs + 1 coach. Leur voyage aller/retour de leur ville d’origine vers Port-au-Prince sera pris en charge par FOKAL (transport + séjour + restauration). D’autres collaborateurs-trices, lié(e)s au programme de débat, sont sollicités pour officier comme juges et commissaires dans le tournoi.

La date d’échéance pour soumettre les noms des débatteurs et du coach accompagnateur de chaque équipe est fixée au mardi 18 avril 2017, à minuit au plus tard.

Le format de débat qui sera utilisé est le Karl Popper. Aucun débatteur-se  à l’université ni ayant déjà participé à 2 tournois officiels combinés (national, régional, local) ne pourront participer à la compétition, sous peine de disqualification. Une tenue correcte est exigée de tous les débatteurs durant les matches (pas de sandales de loisirs ni de santiags, de T-shirts débardeurs, de bermudas, de shorts, de képis et de lunettes fantaisistes).

Cette année, il n’y aura ni quart de finale ni demi-finale ni finale. Les équipes joueront les unes contre les autres, selon une programmation déterminée à l’avance. Chaque équipe jouera 5 matches. Les 3 matches de chaque round se joueront en même temps dans 3 espaces différents de l’hôtel.

Les 2 équipes ayant gagné le plus grand nombre de matches seront qualifiées pour la phase finale du tournoi, qui aura lieu en juillet au camp d’été. Cependant, si 2 équipes prétendent à une même place qualificative disponible, celle qui aura gagné auparavant une confrontation directe contre l’autre prétendante, accèdera à la phase finale.

Important : Les 2 clubs finalistes seront directement qualifiés pour la phase finale du tournoi national qui se limitera à un mini-tournoi entre les 2 finalistes des 2 tournois régionaux (une demi-finale + 1 finale). Ce mini-tournoi consacrera le champion national de débat pour l’année 2017.

Déroulement du tournoi – Les résolutions

Il y aura 3 résolutions sur ce thème: « La migration, à la poursuite du bonheur… »

- le premier sujet sera débattu aux rounds 1 et 2 ; L’énoncé est le suivant : « Imigrasyon fè peyi pòv yo vini pi pòv ».

- le deuxième, sera débattu aux rounds 3 et 5. L’énoncé est le suivant : « Les frontières d’Haiti sont trop ouvertes ».
- le 3ème, le sujet-surprise, fourni durant le tournoi, a été débattu au round 4. L'énoncé a été le suivant: « L’Etat haïtien devrait intégrer dans l’administration publique 30% des jeunes haïtiens diplômés à l’étranger ».

Il y aura au total 10 minutes maximum de délibération du jury par match, mais les juges ne prononceront pas de verdict. Pour les matches 3 et 5, il n’y aura ni délibération ni verdict. Autrement dit, une fois le match terminé, les juges remettent leur bulletin de vote aux commissaires du tournoi sans informer les débatteurs de l’issue du match.

Les débatteurs de l’équipe désignée championne de la compétition (au nombre de victoires obtenues) recevront chacun des primes, ainsi que le Meilleur débatteur. Il n’y aura pas de trophée.

Horaire des matches et jury

Le tournoi se déroulera sur 2 journées, du samedi 22 et dimanche 23 avril. Immédiatement après chaque match seront affichés les duels suivants entre les équipes ainsi que la position que chaque équipe aura à défendre et l’espace des débats dans l’hôtel. Les duels et les positions que vont défendre les équipes sont déterminés à l’avance par le coordonnateur.

Chaque débat sera arbitré par 3 juges.

Les animateurs des clubs engagés  dans  la compétition seront mobilisés comme juges du tournoi. Six (6) autres juges extérieurs invités par FOKAL viendront compléter le staff du jury.

Deux personnes-ressources, étrangères à la compétition, seront mobilisées pour servir de commissaires au tournoi. Ils auront pour taches essentielles de récupérer les bulletins des juges, d’effectuer le calcul des points des débatteurs, de fournir les résultats (mais pas de les proclamer).

 Jean-Gérard Anis
Coordonnateur Programmes Initiative Jeunes
FOKAL

lundi 20 mars 2017

Une nouvelle animatrice dans le programme de débat

Bonjour,

J’ai le plaisir de vous annoncer l’arrivée dans le programme de Gerdy Nahomie GABRIEL, comme nouvelle animatrice du club de débat de Jacmel. Elle remplace Bettina Perono, démissionnaire pour des raisons professionnelles. Son collègue, Réginald Raymond-Fils, est promu animateur principal de ce club.

Détentrice d’un Mastère 2 en Ingénierie sociale à l’Université Paris-Sorbonne, Gerdy Gabriel est actuellement enseignante. Passionnée de théâtre, elle est une ancienne débatteuse au club de Jacmel dont elle a été membre durant 3 ans (2000-2003). Elle a déjà suivi une formation de juge de débat.


Gerdy croit que c’est un devoir pour elle de transmettre aux jeunes ce qu’on lui a généreusement dans le programme de débat. 

Nous lui souhaitons la bienvenue dans le staff des animateurs de clubs.

Jean-Gerard Anis
Coordonnateur du Programme Initiative Jeunes
FOKAL

jeudi 16 mars 2017

Formation et tournoi : Le club de Darbonne ne chôme pas

Durant la période carnavalesque, le club de débat de Darbonne n’a pas chômé. Ainsi, afin de dynamiser davantage le club, trois grandes activités ont été réalisées : d’abord, formation d’anciens débatteurs et d’enseignants comme juges, puis deux journées de formation pour initier les nouveaux membres aux techniques de débat, et enfin la réalisation du premier tournoi local de l’année.

1.      Formation de nouveaux juges

Deux raisons justifient cette formation réalisée à l’intention des anciens débatteurs et quelques enseignants dans la communauté. En premier lieu, certains anciens du club se plaignent souvent du fait qu’après être entrés à l’université, ils ne peuvent plus débattre dans les clubs. Mais ils croient pouvoir continuer à apporter leur soutien aux nouveaux jeunes en partageant leurs expériences et leur savoir faire. En second lieu, lors des tournois locaux, le nombre de juges formés fait parfois défaut. Ainsi une telle formation répond à ce manque.

Cette séance animée le samedi 11 mars 2017 par Gutenberg Destin, animateur du club de Cote Plage, a été une occasion propice pour les dix participants de discuter sur le travail du juge qui consiste à évaluer un débat en prenant compte des arguments, de la capacité à convaincre des débatteurs. Gutenberg, juge, formateur et coach de débat très expérimenté a su expliquer clairement aux participants que le juge a de grandes responsabilités tout au long du match : il doit suivre attentivement le discours des débatteurs, prendre des notes afin de décider in fine quelle équipe l’a convaincu pour remporter le match.

A la question de Gaëlle, une aspirante-juge, qui  veut savoir si la décision des juges est toujours impartiale, l’animateur de la séance répond: “Le juge doit toujours faire montre d’impartialité. Le juge doit toujours laisser de coté ses convictions personnelles pour écouter les arguments des équipes afin de les évaluer de manière juste et impartiale”.

A la fin de la séance les participants ont exprimé leur satisfaction. Nadège est étudiante finissante en travail social à la FASCH et en même temps enseignante. Elle croit que cette formation lui servira aussi dans ses activités professionnelles et pense pouvoir mettre cette formation au profit du club. Quant à Nirva Belfort, animatrice de bibliothèque, cette formation lui permettra de développer une meilleure capacité d’écoute. « Plus on écoute, plus on apprend », admet elle.

2.      Formation de nouveaux jeunes sur les techniques de débat

Durant le weekend précédent le carnaval national, vingt-six (26) jeunes des deux (2) sexes ont pris part à deux journées de formation sur les techniques de débat (format Karl Popper). Cette formation était l’occasion pour les animateurs d’expliquer à ces jeunes qui viennent d’intégrer le club, l’importance du débat dans la formation de la personne humaine. Car elle développe chez l’individu le sens critique, le goût de la recherche d’information, etc.

Les animateurs épaulés par Merline Sommervil, ancienne débatteuse du club, et Mozeau Wedly, animateur du club de BMC, ont permis aux jeunes de se familiariser avec des fondamentaux du débat tels que comprendre un énoncé, construire, réfuter et reconstruire un argument, comment interroger un adversaire… Pour chaque notion abordée, les jeunes étaient invités à réaliser des exercices pratiques.
Les différentes questions des jeunes participants ont montré leur envie de mieux assimiler les notions. « Quelle est l’importance du débat pour un jeune ? » demanda Mikelson, élève de philo. « … A développer votre esprit critique, à raisonner, à convaincre grâce à la seule force de vos des arguments, et aussi à cultiver la tolérance, quelque chose qui manque vraiment dans la société d’aujourd’hui », répondit l’un des animateurs.

Après avoir présenté le rôle des orateurs, Merline a partagé ses expériences de débatteuse avec les jeunes. «  Au début, j’ai été très timide, mais le débat m’a transformé » a-t-elle avoué aux jeunes.

A la fin de la deuxième journée, les jeunes témoignent : « Se deba ki fè m premye mete pye m nan yon bibliyotèk », a lâché laconiquement Donley Lebrun. « J’ai appris à accepter mes adversaires malgré nos divergences », poursuit-il. Pour Ginette et Rose Falande, cette formation « …est une source nouvelle de connaissances. Chaque préparation de match est pour moi une quête de savoir ».

3.      Tournoi de débat

-          Les éliminatoires

Une fois la formation terminée, les jeunes étaient repartis en plusieurs équipes qui devront s’affronter durant les deux jours gras. Des huit (8) équipes formées, six (6) d’entre elles ont pris part au tournoi réalisé autour du sujet: L’Etat haïtien devrait prendre des mesures drastiques pour empêcher le départ massif des jeunes vers les pays de l’Amérique latine.

Divisées en deux groupes de 3 équipes, la phase éliminatoire a eu lieu le lundi gras où une équipe par groupe allait être éliminée. Durant cette phase, faute d’expérience, certains jeunes ont eu vraiment du mal à exprimer leurs idées. Le respect du format, la gestion du temps, la mauvaise utilisation de la langue, sont entre autres quelques difficultés rencontrées par les jeunes. Les juges, dans leurs interventions ont aussi pris le temps de soulever ces imperfections.

Les quatre équipes qualifiées pour les demies finales ont montré une nette amélioration. Elles ont pris en compte les remarques des juges, surtout ce qui a trait au contre-interrogatoire et ont fait montre d’une plus grande maitrise du sujet. Et après la délibération des juges, ce sont les équipes formées de Silas BELLEVUE, Rose Falande SOMMERVIL, Juan Jose GALLANT et celles de Marc Frantso SAINT LOUIS, Youri NAPOLEON et John Kelly qui allaient atteindre la grande finale qui s’est jouée le lendemain.

-          La grande finale

Il est 4h 30 quand Kindro Cadet ancien du club et champion régional (Cayes 2013) qui faisait office de président du jury, a donné le signal de départ de la grande finale qui se joue autour de la même résolution. Devant une assistance formée d’autres jeunes du club, de camarades d’écoles et quelques invités, la grande finale s’annonçait déjà très prometteuse.

Après le tirage au sort, l’équipe emmenée par Frantso joue le cas affirmatif. Elle (l’équipe) présente deux arguments pour soutenir leur position.

D’abord, parce que l’avenir du pays dépend des jeunes. « On ne peut construire un pays sans l’apport des jeunes, ils sont le moteur du développement. On ne peut espérer un lendemain meilleur si nous laissons les jeunes partir vers l’étranger », ont-ils avancé.
Comme deuxième argument, l’Etat doit garantir la protection de ces citoyens. « Dans certains pays étranger nos frères et sœurs haïtiens sont humiliés, maltraités. Donc, c’est à l’Etat que revient la lourde responsabilité de les protéger, de les empêcher de partir ».

L’équipe adverse a fourni aussi deux arguments. L’Etat est incapable de satisfaire les besoins de ses citoyens. « En Haiti, on a un Etat faible, incapable de répondre aux besoins les plus élémentaires de sa population. Pas de sécurité, pas de travail, pas d’université. Comment peut-on demander à un jeune de rester à patauger dans cette misère atroce, s’il peut trouver mieux ailleurs? »
Deuxième argument : Cela a des retombées économiques très positives pour le pays. « La diaspora haïtienne constitue un vrai support pour leurs familles. Chaque année plusieurs milliards de dollars sont envoyés en Haiti via les maisons de transferts. Ce qui aide d’une façon ou d’une autre les familles à envoyer leurs enfants à l’école, payer le loyer et autres ».

La faiblesse de cette finale a été les réfutations. Des deux cotés, les juges ont révélé de grandes faiblesses, ce qui d’après eux est lié à un manque de documentation des jeunes. Dans les contre-interrogatoires, ils n’ont pas pu utiliser les réponses obtenues afin de faire progresser le match. 

D’après Kindro, le président du jury, malgré les failles soulevées, ce fut un match intéressant.
Quand Max Grégory SAINT-FLEUR, l’un des animateurs du club, vient annoncer le verdict du jury, c’est un public debout qui a applaudi l’équipe championne formée de Silas BELLEVUE, Rose Falande SOMMERVIL, Juan Jose GALLANT.

Conclusion
Ce premier tournoi local a permis aux responsables du club de Darbonne de détecter certains joueurs talentueux prêts à intégrer l’équipe qui représentera le club dans le prochain tournoi régional qui aura lieu en avril prochain.

Max Grégory SAINT FLEUR
Animateur du club de Darbonne
Avec le support de Merline SOMMERVIL


mercredi 15 mars 2017

Des étudiants de l’UniQ reprennent l’initiative dans le débat

Des étudiants se sont dotés d’un nouveau club de débat au sein de l’université Quisqueya, après la disparition Grace au leadership et à la détermination de Gerdy Ithamar, une étudiante en droit de cet établissement universitaire, et à quelques camarades tout aussi dévoués, la création de ce club est définitivement actée, avec la formation aux techniques de débat d’une cohorte de 18 étudiant (e)s membres, vendredi 10 mars 2017.
Le Club de Débat de l’Université Quisqueya se donne pour mission de doter ses membres de capacités nouvelles telles que la réflexion critique, l’art de l’argumentation et du raisonnement logique, et la recherche documentaire de manière autonome.  Pour ce faire, le club a sollicité le soutien de FOKAL pour assurer à ses adhérent(e)s une formation aux techniques de débat et de communication publique. La formation a déjà démarré et devrait durer environ un mois.

Les 18 étudiant(e)s qui ont participé à la première séance sur les techniques de débat (définition du débat, comment élaborer un argument) ont manifesté clairement leur satisfaction. A partir d’un sujet sur la légalisation de la marijuana, ils/elles ont été amenés chacun à donner des raisons objectives pour laquelle ils défendent ou pas cette résolution. A la fin, ils/elles ont tiré 3 leçons de l’exercice : un argument doit être concret ; un argument doit être simple ; un argument doit être logique.
Néanmoins, des défis importants attendent le comité de gestion du club dont les suivants: comment assurer sa pérennité (arriver déjà à atteindre 3 ans de fonctionnement continu serait une belle performance), et entretenir la régularité de ses activités (tenir des réunions à un rythme récurrent, organiser des débats). Le soutien du rectorat et des instances académiques de l’UniQ s’avère nécessaire si ces étudiants veulent que leur initiative n’essuie pas un nouvel échec.

Leur crédibilité et leur capacité à conduire avec succès une initiative venant d’eux-mêmes  seront mises à l’épreuve. Créer un club de débat représente un excellent critère pour les instances dirigeantes de l’université (rectorat, corps professoral, instances administratives) pour évaluera les capacités de communication, de gestion et de leadership de leurs étudiants.  C’est également un bon exercice d’auto-évaluation pour les étudiants eux-mêmes.
Néanmoins, FOKAL est disposée à apporter son appui technique et son expertise à ce club afin de faire bénéficier généreusement aux étudiants des bienfaits et des compétences nouvelles issues de son programme-phare : le débat. La fondation félicite ces étudiants pour cette initiative qui augure une nouvelle dynamique dans la vie étudiante à l’intérieur de  l’université.

Jean-Gérard Anis

Coordonnateur du Programme Initiative Jeunes

lundi 13 mars 2017

Témoignage de Gayle Sloane Sain-Louis

‘je suis de l’école du débat’

Je suis membre du club de Darbonne depuis  près de cinq ans. Pour tout dire, j’ai beaucoup appris et ceci beaucoup plus que je ne l’espérais. Car comme ma co-équipère Charlancia Rémy l’a dit dans son témoignage, on apprend à débattre pour la vie. Le débat m’a appris non seulement à mieux me connaitre, mais aussi à mieux connaitre les autres à travers leurs idées. L’écoute active, l’une des habiletés du débat, s’avère être très utile pour la communication. Le débat m’a aussi fait savoir qu’il n’y a pas de vérité absolue et qu’on peut ne pas être d’accord avec mes  idées.
A l’école du débat, on m’a enseigné à ne rien accepter pour vrai ce qui ne peut être prouvé.  Et j’ai fini par savoir que débattre c’est préférer la force de l’argument à l’argument de la force. Nous ne combattons pas avec les poings comme à la boxe, mais nous combattons avec des mots, des idées, car  le débat, c’est un combat d’arguments. Dans cette communauté de jeunes instruits et formés, j’ai acquis de nombreuses capacités en matière de discours, d’art oratoire, de réflexion, et surtout l’esprit critique.  Je suis de cette école et j’ai grandi avec !

Des fois, en ayant eu peur comme tout le monde, je me disais : Que vais-je dire? Que vais-je faire? (bien que je connaissais parfaitement mon rôle !). Mais j’avais des coéquipiers solides qui me remontaient le moral à chaque fois et qui me disaient : « Vas- y Gayle ! Tu peux le faire. Nous avons confiance en toi ». Et je me lançais sans crainte. Nous étions pour ainsi dire soudés. Car nous formions une équipe. Mais pas loin derrière les rideaux, il y avait les animateurs, nous encourageant et ayant confiance en nous, en moi, en l’équipe.

Dès mon arrivée au club, j’ai tout de suite  suivi des formations sur le débat. Passant du format Public Forum  au format Karl Popper. Sans vouloir vraiment  jouer ! Car à cette époque, je me sentais trop petite. La présence des jeunes de la seconde à la philo et même universitaire, ne faisait que renforcer ma conviction. J’avoue qu’il y avait de quoi effrayer une gamine de 14 ans ! J’avais peur surtout quand on m’appelait : le bébé de Max et de Maxandre, les 2 animateurs du club. Mais j’ai fini par grandir pour enfin me décider à faire mes débuts en jouant pour le lycée Anacaona de Léogane. Je ne saurais oublier la proposition qui était : « L’école gratuite et universelle est possible en Haïti ».

Malheureusement, mon équipe n’avait pas eu la chance de passer les éliminatoires. Cela ne m’avait pas pour autant désespérée. Ma résolution était déjà prise. Je m’étais dit que la prochaine fois sera la bonne. J’avais accepté la défaite et cela a été pour moi une source de motivation. C’est ainsi que  j’avais remonté la pente. Au prochain tournoi, à mon équipe d’être la championne ! Et me voila, pour de bon, sortie de l’ombre et en plein monde du débat.
Gayle, Kindro et Charlencia
Mon premier match à l’extérieur du club devrait être au tournoi du Cap. Mais malheureusement je n’avais pas été sélectionnée, même si j’avais participé aux préparations avec l’équipe officielle du club. Eh bien ! Officiellement, cela remonte à 2013 où notre équipe avait gagné le match face au club de la Bibliothèque Monique Calixte (BMC). Nous étions une équipe exclusivement féminine : Charlie, Sandrine et moi. Puis avec l’arrivée de Kindro, nous avons formé le trio hors pair, l’équipe inimaginable ! Et nous avions su le démontrer aux Cayes en remportant le titre, aux Gonaïves et dans les autres matchs qui ont suivi.

Etre meilleur débatteur lors d’un match ou d’un tournoi est l’une des choses merveilleuses qui puisse vous arriver. Car cela prouve que l’équipe a non seulement bien fait son travail, mais aussi que le joueur a bien fait le sien. J’avais été très surprise aux Cayes. Puis après, je me suis dit que j’avais fait du bon travail et que je devrais continuer sur cette voie. Je sais le premier match que j’avais joué mais je ne sais  pour le dernier.

Mon entrée au club a été faite sur l’invitation d’une amie. Elle savait que j’aimais la lecture et les activités socioculturelles. Je n’avais pas hésité. Et depuis cette première réunion, je me suis accrochée comme à une bouée.

Mon nom, c’est Gayle Sloane SAINT-LOUIS. Étudiante en première année à la Faculté des Sciences Humaines de l’UEH. Membre du club Programme Initiative Jeunes (PIJ) de Darbonne (Léogane). Et Je commence à peine à débattre à l’école de la vie. Le débat, c’est la plus belle expérience vécue dans ma vie pour l’instant !

Gayle Sloane SAINT-LOUIS

Ex-débatteuse du club de débat de Darbonne

jeudi 9 mars 2017

Le débat scolaire s’étend dans les Amériques

Une mission d’exploration et d’apprentissage de FOKAL en Argentine

Du 13 au 20 février 2017 a eu lieu le championnat panaméricain de débat, PanAms Argentina 2017, à Buenos Aires. A l’invitation de l’Association de Débat d’Argentine (ADA), organisatrice et hôte de la compétition, qui célèbre cette année, un an après nous, son 20ème anniversaire, FOKAL a délégué Jean-Gérard Anis, le coordonnateur de son Programme Initiative Jeunes (PIJ) pour représenter Haiti à cet événement international annuel.
L’objectif de la mission a été d’apprendre le format World School Debating Championship (WSDC), (un format hybride entre le Karl Popper et le parlementaire britannique) utilisé dans ce championnat panaméricain et à présent dans les compétitions internationales de débat, afin de l’introduire dans notre programme national de débat en Haiti, et d’explorer les possibilités de coopération avec l’Organisation Panaméricaine de Débat (PADO). (Pour en savoir plus sur ce format, aller à http://vaguedufutur.blogspot.com/2016/10/le-style-mondial-de-debat-world-schools.html

Le PADO

L'Organisation panaméricaine de débat (PADO) soutient, organise et forme des étudiants du secondaire pour débattre dans les langues des Amériques, y compris l’anglais, l’espagnol, le français et le portugais. L'organisation a été créée en 2007 par Sixtos Ramos du Pérou, qui a également été le premier président de l'OMS, avec 7 pays fondateurs : Argentine, Bermudes, Canada, Chili, Mexique, Pérou, Etats-Unis. L’ambition du PADO serait d’étendre le débat scolaire de l’Alaska à la Terre de feu.
L'organisation poursuit trois grands objectifs : promouvoir le débat régional; promouvoir le débat dans les langues des Amériques; offrir des possibilités spéciales pour les jeunes dans une variété d'expériences de débat. Leur initiative majeure est l'organisation des championnats de débats annuels panaméricains. Cette compétition accueille des élèves de partout dans les Amériques, pendant plusieurs jours, dans le format de débat des écoles du monde, en plusieurs langues.

PanAms Argentina 2017

La compétition a accueilli cette année 10 pays participants : Argentine, Canada, Chili, Mexique, Panama, Bermudes, USA, Pérou, et 2 pays observateurs (Brésil, Haiti). Près de soixante dix jeunes des deux sexes, âgés entre 15 et 18 ans, formant une vingtaine d’équipes, se sont opposés durant 6 jours dans trois tournois distincts, organisés dans 3 langues: français, anglais, espagnol, sur 3 sites différents: l’Université Catholique d'Argentine, l’Université Palermo de Catalinas et le Ministère de l’Education où sont jouées 3 finales, une dans chacune des 3 langues d’usage du tournoi.
Chaque équipe a joué 6 matches au tour éliminatoire, et à chaque match, un sujet de débat différent. La cadence de travail et de préparation des sujets est éprouvante, en même temps stimulante pour ces jeunes débatteurs qui ont eu à préparer plusieurs sujets-surprise dans chaque tournoi. Chacun de ces sujets impromptus est dévoilé une heure seulement avant le match. En voici quelques-uns du tournoi en français : Cette Assemblée pénaliserait les équipes sportives pour leurs fans violents ; Cette Assemblée regrette les efforts récents, à travers les Amériques, pour la légalisation de la marijuana ; Cette Assemblée inclurait le "droit à l'accès d'Internet" dans la Déclaration universelle des Droits de l‘Homme.

Une compétition, trois succès

Un (1) sujet différent pour chaque finale. La finale du tournoi en français a opposé une équipe canadienne très combative contre une excellente équipe argentine portée par son public, autour du sujet suivant : Cette Assemblée considère que les pays colonisateurs devraient payer des réparations aux anciennes colonies. L’équipe d’argentine qui défendait la résolution a remporté avec brio ce tournoi à 6 contre 1. Une équipe mexicaine est championne du tournoi en espagnol, et une équipe canadienne a gagné le tournoi en anglais.

Les défis pour les débatteurs (et pour les nôtres à venir) ont été nombreux : avoir de la matière pour tenir un discours de 8 minutes (le respect du temps de parole est évalué), être un très bon orateur (la qualité de l’expression compte beaucoup), c’est-à-dire avoir une posture qui implique gestes et contacts visuels, connaitre et s’appuyer sur l’actualité sur les grands dossiers du monde, avoir une grande capacité d’analyse pour réfuter les arguments adverses, savoir où on veut aller et dire ce qu’on veut prouver quand on défend une position (avoir un plan, proposer un modèle).
Le championnat PanAms 2017 est assurément un succès. Le professionnalisme du comité organisateur, l’accueil chaleureux des jeunes argentins, l’enthousiasme des participants(e)s, l’honnêteté intellectuelle, la tolérance, le respect d’autrui et le fair-play des débatteurs, la disponibilité bienveillante des juges se sont conjugués à cette réussite. L’agenda et les activités hors tournoi (visite guidée de Buenos Aires, pique-nique dans un parc, cultural expo night, dîners d’ouverture et de clôture dans des palaces) ont été aménagés de telle manière pour faire du séjour de 8 jours à Buenos Aires une expérience inoubliable.

Des nouveaux chantiers en perspective pour la fondation

FOKAL ouvre ainsi un nouveau chapitre de coopération avec une organisation de débat du continent américain, le PADO, après IDEA en Europe dont FOKAL est membre. Haiti a été chaudement accueillie et acclamée dans les discours et meetings des organisateurs. La mission a été réalisée avec succès, car FOKAL/Haiti jouit à présent d’un statut d’observateur au sein du PADO. L’expertise et le savoir-faire de FOKAL sont reconnus et sollicités pour promouvoir et étendre le débat dans les Amériques. Divers matériels didactiques ont été nous été remis pour enseigner le format WSDC en Haiti.
Les bénéfices de cette mission en Argentine sont fructueux. Le PADO invite officiellement Haiti à participer au championnat de débat de l’an prochain à Lima, au Pérou, avec une équipe. L’organisation panaméricaine compte beaucoup sur Haiti pour aider à développer le débat en français dans l’espace panaméricain. L’Association de débat d’Argentine (ADA) se met à notre disposition pour soutenir nos efforts d’introduire le format WSDC dans notre programme national de débat. Un plan est déjà à l’étude.

FOKAL établit de facto un nouveau front dans le domaine du débat, qui va offrir à nos jeunes qui sont engagés dans le PIJ, davantage d’opportunités. Introduire le format WSDC dans notre programme de débat dés cette année est une initiative opportune et souhaitable, car c’est actuellement le format utilisé en Europe (réseau IDEA), en Asie et en Amérique dans les tournois de débat. C’est également la porte d’entrée pour un retour de nos débatteurs dans les compétitions internationales de débat.
Bien entendu, l’introduction du WSDC sera un nouveau challenge pour nos coaches des clubs de débat de notre réseau, et de nouvelles capacités pour nos jeunes débatteurs. Grace à l’ADA et à l’Open Society Foundations, nous disposons déjà des matériels didactiques (guides, vidéos en français), et du soutien assuré de nos pairs à l’étranger pour cela. The last but not the least, ce format donnera à FOKAL la possibilité d’aborder sereinement un nouveau chantier pour les jeunes : mettre en orbite le projet d’un tournoi international de débat en Haiti.

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur Programme Initiative Jeunes
FOKAL – OSF Haiti


N.B. : Pour voir l’album-photos souvenirs de l’événement, visitez notre page Facebook « Camp de Débat, Fokal », ou celle de l’Argentine Debating Association.

mercredi 8 mars 2017

Le club de Jérémie en mode « Action »

Il n’était pas évident que les clubs de la Grand’Anse et du Sud fonctionnent suite au passage de Matthieu. Toutefois, après le passage de cet affreux ouragan dans la Grand’Anse, le club de débat de Jérémie n’a pas baissé les bras. Au contraire, il a organisé plein d’activités afin de se remettre et de se redynamiser, dont les suivantes :
1-   Un débriefing psychologique qui a été un appui ou une assistance psychologique dont l’objectif c’est de prévenir les risques de psycho-traumatisme,
2-    Une rencontre animée par notre collègue Louis-Jean Francklin où nos jeunes se sont exprimés sur les conséquences de Matthieu
3-    La fête de fin d’année dont le but était de se recréer un peu après le poids de fatigue spirituel et mental que nous a laissé Matthieu,
4-    La mise sur pied d’un comité de jeunes (par élections des membres) dans le club dont l’objectif est de répartir les tâches, d’engager les jeunes beaucoup plus dans les activités du club, de les faire prévoir certaines activités sous l’obédience des animateurs et les aider à les réaliser,
5-  Enfin, six jours de séminaire sur le débat avec les jeunes qui sont pour la grande majorité des nouveaux inscrits.

La formation sur le débat

On a organisé six jours de formation pour les jeunes. Au cours de ces six jours de formation organisés pendant 3 week-ends consécutifs, on a eu 42 jeunes dont 22 filles et 20 garçons. L’objectif général de cette formation est d’apprendre aux nouveaux inscrits à débattre suivant le format Karl Popper et de consolider ce que les anciens membres du club ont comme acquis en débat.
La formation a porté surtout sur la définition du mot ‘débat’, les principes du débat, les habiletés essentielles à développer, la définition et présentation d’un argument, la réfutation, les responsabilités des orateurs et la structure du format Karl Popper.

Méthodologie

La formation n’a pas été faite comme les cours formels qui se donnent à l’école où l’on ne laisse pas trop de place aux initiatives individuelles, où l’on rend les participants passifs et où l’on ne favorise pas l’interaction entre les participants et le formateur. Au contraire, cela se faisait par la participation active des jeunes.

a)      Les jeunes apportent leurs propres définitions des concepts

Par exemple, au premier point de la formation, il a été demandé aux jeunes de donner eux-mêmes une définition du mot ‘débat’ avant de lire avec eux la définition du 2e paragraphe de la page 14 du guide pédagogique de débat de FOKAL. Pour Lourdesmia Bellerice, « le débat c’est  une discussion qui suscite des questions ». Jean Rose Staphanie croit que « c’est un partage d’idées ».
Selon Petit-Frère Lovena, « le débat c’est une discussion faite sur un sujet où chaque personne apporte des arguments pour convaincre ». D’après Pierre Jimmy, « le débat c’est une discussion qui se fait entre deux ou plusieurs personnes ». Comme je l’ai dit plus haut, après ces définitions, on a analysé ensemble celle du guide tout en leur montrant aussi le rapport qu’il y a entre les définitions qu’ils ont données et celle tirée du guide.

b)      Les jeunes questionnent
Une large place a été accordée également aux questions. Après certaines explications, les jeunes ont agité des questions sur des points qui leur paraissent encore obscurs. En voici quelques-unes:

- Est-ce qu’on peut réfuter une source ? a demandé Christophe Yves Bedjine
Bien sûr que oui. Mais, c’est dans le cas où l’adversaire ne donne pas assez d’information de sa source comme : titre du document, nom de  l’auteur, date de publication, édition…

- Est-ce qu’un membre du jury doit poser des questions aux débatteurs ? a voulu savoir Decome Johnnica.
Non, il est là pour prononcer le verdict après le  match. Toutefois, il doit, avant de donner sa décision, faire un petit commentaire sur le déroulement du débat.

- Paul Méral a abondé dans le même sens qu’Yves Bedjine en demandant si on peut demander de prouver une source.
Bien sur ! Si l’adversaire est incapable de le faire, cela peut faire objet de réfutation de la source, comme j’ai expliqué à Yves Bedjine.

- Est-ce qu’on peut parler créole et français dans un match de débat ? s’enquit Joseph Kerby.
Non, un match de débat se joue dans une seule langue : soit en français ou en créole. Après la formation, nous allons faire l’expérience de jouer un match en créole aussi.
- Dans combien de temps peut-on préparer un match de débat ? a demandé Jeanty Jocelyn.
Au minimum, dans 1 heure de temps environ.

- Ne peut-on pas demander un petit temps de préparation avant d’intervenir ? fit Simon Jean Vladensky
Oui, chaque équipe a droit à 8 minutes de temps de préparation. Ces minutes peuvent être réparties dans l’intervalle entre les interventions, selon les besoins des débatteurs. Les équipes annonceront au juge le nombre de minutes requises. (Dernier paragraphe de la page 29 du guide)

- Le premier affirmatif n’a qu’à présenter son cas. Pourtant le premier négatif doit réfuter puis présenter son cas. Ils ont le même temps de parole. N’est-ce pas accorder trop d’avantage à l’équipe affirmative?  protesta un peu Moïse Chrismanie.
Mais non, puisque 2N va faire presqu’exactement la même chose dans moins de 6 minutes.

c)      L’application du learning by doing de John Dewey: les jeunes ont appris en faisant.

Les jeunes ont été mis aussi en situation de faire car comme l’a exigé le pédagogue américain John Dewey, il faut apprendre en faisant. Après avoir expliqué la présentation des arguments suivant la structure DESC, un sujet a été soumis aux jeunes : "La presse devrait être pénalement responsable des discours d’incitation à la violence qu’elle diffuse". Ils étaient répartis en groupe de cinq pour choisir un argument pour ou contre et le présenter suivant le DESC. Cette présentation s’est fait bien sûr par le rapporteur du groupe. Voici les meilleures présentations :
Deux équipes POUR ont avancé :

Ø  La presse devrait être pénalement responsable des discours d’incitation à la violence qu’elle diffuse parce que, en diffusant ces discours, elle se fait complice. Considérant l’influence des discours d’incitation à la violence sur la société, on se demande s’il n’est pas indispensable de pénaliser la presse pour les avoir diffusées  en dépit de sa grande liberté. En effet, en diffusant les discours d’incitation à la violence, elle facilite la propagation de la violence dans la société. Une telle attitude mérite d’être punie.

Le jeudi 23 avril 2015, à l’ouverture de la conférence internationale sur «Le rôle des leaders religieux dans la prévention de l’incitation aux crimes d’atrocité», Dieng a « appelé les participants à mettre l’accent sur la prévention de l’incitation à la haine et qui peut conduire à des actes violents de masse »
Il est dit en droit que nul n’est censé au-dessus de la loi et la liberté doit avoir des limites. Ainsi, c’est par la notion de responsabilité pénale qu’on peut favoriser l’Etat de droit dont nous rêvons tous. De ce fait, il faut pénaliser la presse pour empêcher l’intensification de la violence grâce à sa complicité. En somme, considérant la complicité de la presse dans la propagation des discours violents ayant des effets néfastes sur l’ordre social, il est indispensable de lui en rendre pénalement responsable.

Ø  Cela a des effets néfastes sur l’économie du pays. En écoutant ces discours d’incitation à la violence, cela peut provoquer la peur et cela peut décourager les investisseurs à venir investir leur capital dans le pays. La politique zéro tolérance de l’ex-président Jean Bertrand Aristide diffusée largement par la presse  en 2004 causait pas mal de victimes dans la société. Cela prouve que la diffusion des discours d’incitation à la violence encourage les gens à être violents. Dit-on, la violence nourrit la violence. Par conséquent, les  grands investisseurs et nos diasporas qui entendent et vivent ces actes de violence à la télévision vont avoir peur de venir investir leur argent en Haïti bien qu’il soit considéré comme un paradis fiscal. « De nombreux compatriotes vivant aux États-Unis d’Amérique sont réticents à investir leurs avoirs en Haïti, à cause des problèmes d’instabilité sociopolitique et d’insécurité auxquels le pays fait face constamment. » 

Et un compatriote a ajouté : « « Même si la volonté est là, mais nous avons peur de grossir le lot des victimes de l’insécurité qui anime la vie quotidiennement en Haïti. Comment aller investir dans un pays où la police, les parlementaires, bref l’État, sont en grève permanente ? N’en parlons pas du problème récurrent de l’insécurité».

Ø  Par la violence, on paralyse aussi les activités économiques, on détruit des sources de revenu comme des magasins, des marchés, des cadres…
Georges B. Sassine, le Président de l’Association des Industries d’Haïti (ADIH) a condamné les actes de violence perpétrés lors des manifestations contre la tenue des élections. « Le droit à manifester ne légalise pas les appels à la violence ni la destruction des vies et des biens. L'ADIH présente ses sympathies aux victimes volées et molestées ainsi qu'aux institutions et entreprises vandalisées par les casseurs.         

Ø  L’ADIH déplore avant tout, l'absence des forces de l'ordre le vendredi 22 Janvier 2012. Les voleurs et casseurs ont pu opérer en toute impunité, sans égard pour les paisibles citoyens, victimes des actes barbares commis par les manifestants. Ces actions auront de graves conséquences sur l'économie du pays et pénaliseront surtout les couches défavorisées de la Nation». Donc, les discours d’incitation à la violence enveniment la violence qui ne va pas dans le sens de l’intérêt économique du pays.
Une équipe a avancé elle-même :

Notre premier argument : les discours d’incitation à la violence permettent de prendre connaissance des différentes contraintes de notre société. La presse, dans sa double mission d’informer et de former doit tout diffuser pour permettre à la nation de s’informer de ce qui passe dans le pays. Cela permet de montrer les problèmes auxquels faits face la société pour pouvoir les résoudre. L’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen de 1958 et l’article 19 du pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966 reconnaissent aux journalistes le droit de rechercher, de recevoir et de transmettre librement de l’information sans immixtion. En conclusion, en diffusant les informations, peu importe leur nature, la presse nous permet de voir les failles de notre société et les combler par la suite.
d)      Pour expliquer la structure du format Karl Popper dans la page 30 du guide, six volontaires dont trois filles et trois garçons sont passés par devant, ils sont assis et font comme s’ils étaient en train de jouer un match. J’ai donné un nom à chaque équipe et fait lever les joueurs à tour de rôles pour mieux expliquer leurs responsabilités.

e)      Enfin, dans le sens du learning by doing, deux équipes dont deux nouveaux inscrits par équipes sont formées. Samedi prochain, elles joueront un match d’exhibition autour d’un sujet relatif au thème du débat pour cette année : « L’Etat haïtien devrait interdire le départ de ses cadres vers les autres pays étrangers ».

Equipe négative
Equipe affirmative
1-      Belris Jhon Féguerson
2-      Moïse Chrismanie
3-      Jean Rose Stéphanie
1-      Laguerre Wogensky
2-      Jean Louis Rose Manite
3-      Decôme Jhonnica

Voilà donc, amis confrères du réseau des clubs de débat, les différentes activités entreprises par le CDJ pour se relever. Ces activités servent aussi de prélude aux activités commémorant le 10e anniversaire de notre club : 17 juillet 2007- 17 juillet 2017.

Waldinde GERMAIN
Club de débat de Jérémie

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