vendredi 21 décembre 2012

JOYEUX NOEL & BONNE ANNEE A TOUS!

Chers animateurs et animatrices des Programmes Initiative Jeunes
Chers débatteurs et débatteuses des 14 clubs de débat
Chers collaborateurs de nos activités,
Chers visiteurs et visiteuses du blog

Ainsi s’achève l’année 2012. Et la prophétie Maya, tels que les hommes l’ont interprétée, n’a pas eu lieu. Tant mieux. Nous sommes toujours vivants et bien vivants. Profitons-en pour faire une rétrospective de nos réalisations durant cette année.

Au top des performances au débat

2012 s’achève sur des résultats positifs en termes d’activités réalisées avec les clubs et par les clubs.
Deux (2) tournois nationaux qui ont vu le sacre de 2 clubs : Cote-plage et Camp-Perrin.

Cote-Plage demeure le club le plus titré dans le programme de débat depuis la reprise des compétitions de débat en 2010 : sur 4 tournois nationaux de débat réalisés, ce club a été 2 fois champion en juillet 2010 (Camp-Perrin) puis février 2012 (Kenscoff), finalistes 3 tournois de suites. C’est une performance hors du commun qui le place au top des clubs champions.

Camp-Perrin est le club qui a réalisé la plus grosse performance sur 2 années consécutives : champion aux tournois nationaux de débat en juillet 2011 (Ennery) et Aout 2012 (Cap-Haitien). C’est l’adversaire le plus fort pour le moment. Deux débatteuses de ce club ont été consacrées Meilleure débatteuse dans ces 2 éditions citées.

Gros-Morne a été le principal club-surprise de l’année qui a su bousculer la hiérarchie des 3 clubs dominant régulièrement les compétitions de débat (Cote-Plage, Camp-Perrin et BMC). Grace à un travail sérieux de ses animateurs, ce club a surpris tout le monde en se hissant en finale au tournoi national en février 2012 à Kenscoff.

Fond Parisien, Martissant et Darbonne ont réalisé des progrès rapides au débat. Ce sont des clubs qui gagnent en importance, et qui deviendront sans nul doute des adversaires redoutables dans les prochaines compétitions nationales de débat. Leurs progrès restent à confirmer.

Au top des activités des clubs

Le club le plus fair-play est décerné cette année au club de Martissant. Ce club est également le seul à boucler tous les objectifs du programme cette année : réalisation d’une journée de sensibilisation, de formation au débat, d’un tournoi local de débat, d’initiatives locales dans la communauté, renouvellement de son effectif. Le club est à jour pour toutes ses obligations administratives.

Le club du Cap-Haïtien est le club le plus dynamique de cette année. Grace au leadership remuant de son animateur Pascal, ce club a fédéré plusieurs collèges et lycées de la ville du Cap au point de posséder l’effectif le plus prolifique de tous les clubs, et donné une grande visibilité au programme de débat dans le Nord.

Darbonne et Jérémie sont 2 clubs de débat en passe d’être les premiers en termes d’initiatives réalisées pour les jeunes. Ils ont multiplié des activités intéressantes et inédites qui donnent l’occasion aux jeunes d’exprimer leurs talents artistiques et d’utiliser leurs capacités intellectuelles dans des domaines en dehors du débat.

Les journées de sensibilisation

Six journées de sensibilisation ont été valablement réalisées par les clubs de Camp-Perrin, Gros Morne, Darbonne, Santo, Cayes et Martissant, durant les mois de mars et Avril. Cela n’a pas été évident pour eux, mais la détermination des animateurs et animatrices de ces clubs (Alex & Rébert de Camp-Perrin, Jonathan & Mimose de Gros Morne, Maxandre & Max Grégory de Darbonne, Wisguerby & Francklin de Santo, Jean Hervé & Yvens des Cayes, Evens & Jennyfer de Martissant) a été payante.

Le leadership dont ils ont fait montre en organisant cette activité a été fortement appréciée par FOKAL et surtout dans leurs communautés respectives. Ces animateurs ont reçu la reconnaissance et des remarques élogieuses de responsables de leurs communautés qui ont applaudi l’initiative. Les jeunes de ces clubs ont été particulièrement heureux d’avoir réalisé eux-mêmes cette expérience.

Adieu à Droits & Démocratie

L’organisme canadien Droits et Démocratie (D&D) avec lequel nous collaborons dans le projet vague du futur, a interrompu ses activités en Haïti en avril 2012. Nous avons ainsi perdu un important partenaire avec lequel nous avons accumulé une riche expérience et bénéficié de ressources humaines et matérielles pour réaliser certaines activité du projet, et de formations sur les techniques de plaidoyer qu’ont bénéficié les jeunes et les animateurs des 14 clubs.

Nous profitons pour remercier tous les collaborateurs de Droits et Démocratie en Haïti qui ont contribué à la mise en œuvre et à la réussite du projet VDF, tous ses formateurs qui ont fourni aux jeunes et aux animateurs des connaissances, des moyens et des capacités importantes à leur épanouissement personnel. Nous ne les oublierons pas.

Des gestes qui sauvent

Environ 300 jeunes des 14 clubs de débat ont bénéficié d’une formation en secourisme, réalisée par l’organisation haïtienne Groupe des Citoyens Concernés. Cette initiative de FOKAL a reçu un plébiscite de tous les animateurs et de tous les bénéficiaires de cette formation qui promettent d’utiliser à bon escient quand ils seront confrontés à des situations où des victimes sont en situation de détresse.

Cette formation s’ajoute à une autre du même genre qui a été effectuée au camp d’été 2012 au Cap-Haitien, avec le jeune médecin Ted Hector. Nous espérons que les jeunes sauront mettre à profit ces enseignements afin d’aider leurs proches et leurs prochains lors des situations de crise ou de catastrophes dans le pays, ou même ailleurs. C’est tout le sens et l’intérêt d’avoir ce genre capacités.

Le programme de débat ouvre de nouveaux horizons

Dix-neuf (19) nouveaux juges ont été formés à l’arbitrage des débats, au Cap-Haïtien, aux Cayes et à Camp-Perrin durant ces 2 derniers mois. Ils constituent un panel de jury disponible et disposé à aider les clubs lors de l’organisation de leurs tournois locaux. Certains d’entre eux seront également appelés à arbitrer des matches avec des juges plus expérimentés lors des compétitions nationales de débat.

Ce programme de formation de juges se poursuivra l’année prochaine dans les autres régions où nos clubs sont implantés, au cours des visites du coordonnateur. Ainsi, les clubs ne seront plus empêchés d’organiser des tournois locaux de débat faute de juges indisponibles.

Le programme de débat fait de nouveaux adeptes, car deux nouveaux clubs de débat sont créés, l’un à Quartier Morin dans le Nord, l’autre au collège Dominique Savio à Port-au-Prince. Bien qu’ils ne fassent pas partie du réseau de FOKAL, ils pourront bénéficier de l’appui technique du programme pour leur permettre de se développer. A terme, ils pourront participer à nos propres tournois de débat.

Remerciements

Je me dois de remercier les uns et les autres pour leur contribution à la réalisation de cet ambitieux programme de débat, je veux parler des 23 animateurs, des 4 animatrices, des jeunes des clubs, de ceux qui nous ont quitté (Ginia Alcimé, Djimmy Régis, Son Jean-Bernard, Oscar Moise, Stéphanie Bourdeau), de ceux qui nous ont rejoint (Wedly Mozeau, Geordanis Joseph, Joanna Antoine, Edwin Pierre-Louis), et des collaborateurs occasionnels dont l’incomparable Jean-Marie Pierre, Ted Hector, Diana Mosquera.

La réussite de ce programme est aussi le vôtre. Toutes ces réalisations ne pouvaient se faire sans votre support. Les jeunes vous le rendront bien. Rien de bien qu’on fait dans la vie ne restera sans récompense. Félicitations et mes sincères remerciements à vous tous !

Tous mes meilleurs vœux de Noel !
Je vous souhaite une bonne et heureuse année 2013 !
A l’année prochaine !

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur des Programmes Initiative Jeunes
FOKAL – Open Society Foundations Haïti

mardi 18 décembre 2012

Un film pour enseigner le débat aux jeunes de Santo


Le club de débat de Santo a effectué, dans le cadre de ses activités de formation au débat Karl Popper, la projection du film intitulé « Douze hommes en Colère », le dimanche 16 décembre 2012, à 4h pm, à la Bibliothèque Ti Jan Pyè Lwi, à Croix-des-Bouquets, pour 35 jeunes du club.



Les objectifs de la projection de ce film a été de sensibiliser les jeunes sur l’importance de se défaire de ses préjugés, des idées toutes faites dans un débat, de les enjoindre de ne pas se fier aux apparences des phénomènes, de les enseigner les qualités d’un bon débatteur plus précisément l’esprit critique, l’expression orale, l’écoute active, la quête de l’information.
       
Ce film retrace l’histoire de douze jurés qui devaient statuer sur la culpabilité ou non d’un jeune accusé dans la mort de son père. Alors que onze d’entre-eux, se fiant aux apparences des preuves et à leur jugement, étaient convaincus de la culpabilité de l’enfant, un seul allait devoir convaincre les autres un à un, de la non culpabilité de l’enfant.

Pour se faire, il n’hésite pas à faire acte de ses doutes, de persuasion, de raisonnement logique, invitant parfois les jurés à entrer dans leur propre passé et expérience.



Les jeunes du groupe ont beaucoup apprécié ce film en noir et blanc certes mais très instructif pour eux. Certains ont fait remarquer que souvent les préjugés d’un membre de jury participent à sa prise de décision, et qu’ils constituent un blocage au bon fonctionnement de la justice.

D’autres membres du jury condamnent le jeune pour sa provenance. Pour eux, le fait que cet enfant vient d’un milieu défavorisé justifie qu’il commet un tel crime, car c’est ce qu’ils font dans ces milieux. A noter que le regard d’un membre du jury sur un autre membre n’est pas exempt de préjugés non plus.


D’autres jeunes ont été conscients cette lutte de pouvoir qu’il y a entre les jurés où deux grands pôles de leadership ont émergé : l’un réunissant ceux qui démontrent la culpabilité de l’enfant, l’autre ceux qui croient en sa non culpabilité. L’un travaille à éliminer l’autre pôle  c’est-à-dire à avoir sa complète adhésion.




A la question « En quoi ce film vous est utile dans  votre formation ? », les jeunes ont témoigné que ce film leur enseigne le respect des autres, la mise à l’écart de leurs préjugés, de ne pas se fier aux apparences, de savoir que le fait qu’un phénomène parait vrai ne veut pas dire qu’il l’est réellement. Ils affirment que ce film leur montre aussi l’importance d’écouter activement les arguments de l’adversaire pour analyser et en faire ressortir les failles dans un souci de lumière.

Ils espèrent que les autres clubs pourront faire usage de ce film dans leur formation, car ce film enseigne d’une manière pratique ce que les animateurs enseignent en théorie.

BELLEGARDE Wisguerby & LOUIS JEAN Francklin
Animateurs du club de débat de Santo

Les jeunes du club de Jérémie bénéficient d’une formation en secourisme


Dans le but de contribuer à une meilleure préparation à l’urgence des jeunes du  Programme Initiative Jeunes de FOKAL, en favorisant la formation d’une majorité d’entre eux dans la gestion des risques et désastres, des premiers soins et des gestes et comportements à adopter dans les cas de séisme, inondation et incendie, le club de débat de Jérémie (CDJ) a accueilli deux formateurs en secourisme du Groupe des Citoyens Concernés, les 15 et 16 décembre 2012, au Centre Numa-Drouin.



1er jour : Des impondérables mais …

Malgré le fait que les formateurs du GCC sont arrivés avec trois heures de retard, les 33 jeunes présents sont restés à les attendre, ce qui démontre leur intérêt pour suivre cette formation. Cependant, le responsable du club, Waldinde Germain, avait la présence d’esprit d’improviser plusieurs activités dont un débat de démonstration avec 2 équipes de volontaires, des tours de blagues, de sketches et même de danse, des déclamations de poésies, pour calmer leur impatience et du même coup les retenir jusqu’à 1h20 pm.

Etape 1 de la formation : Diagnostic d’une victime

Les formateurs ont été chaleureusement accueillis par un chant de BIENVENUE des jeunes. Tout émus, les animateurs, après avoir salué les jeunes, se sont présentés et ont expliqué l’objectif de ce premier module de formation en secourisme et son importance dans leur vie. Après quoi, ils ont distribué des matériels aux jeunes (livres, plumes, papiers…).



Ensuite, avec force d’explications et d’exercices de simulation, les formateurs ont fait la démonstration du diagnostic approfondi d’une victime en détresse, qui comprend les étapes suivantes :

1)      Examen des lieux : pour assurer la sécurité de soi-même (secouriste), de la victime et des  badauds.
2)      Examen primaire : contenant 3 sous-étapes (vérification de la voie respiratoire, de la respiration et de la circulation) Avec le RES (regarder, écouter et sentir)
3)   Examen secondaire : contenant 4 sous- étapes (histoire médicale de la victime  avec le SAMMDE (Signes et Symptômes, Allergie, Médicament, Maladie antérieure et actuelle, Dernier repas, Evénement), examen de la tête aux pieds pour déceler les blessures,  Soins des blessures, soins continus
4)    Soins continus : c’est la 4e étape du PCSU et 4e du soin secondaire : surveiller la victime pour voir si son cas s’aggrave ou s’améliore, recouvrir la victime pour conserver la chaleur de son corps et l’amener à l’Hôpital.
5)      Analyse des signes
-          Respiration
-          Circulation
-          Température
-          Niveaux de conscience

Pour clore cette première journée de formation, l’animatrice Antoine Joanna Barthèlemy a remercié les jeunes pour leur participation et leur patience, et leur a donné rendez-vous pour le lendemain à 8h AM.

2e jour : Geste de bons Samaritains

Le 2e jour, pendant qu’ils étaient en route vers le Centre Numa-Drouin où se déroule la formation, les formateurs ont croisé sur leur chemin une fille tombée en syncope. Sans hésitation devant les badauds qui entouraient la victime, les formateurs l’ont rétablie, l’ont ramenée chez elle et ont expliqué son problème à ses parents. 



Etape 2 de la formation : Les gestes qui sauvent

Arrivés au centre, ils ont fait un rappel des notions vues la veille. Ils se sont basés sur le cas de la fillette qu’ils ont secourue pour revoir le dernier point de la dernière notion (niveaux de conscience). Après ce rappel qui les a rassurés sur l’acquisition des notions abordées le premier jour, ils ont poursuivi avec les notions suivantes :



-          Etat de choc
-          Comment aider une personne en état de choc (méthode trendelembourg, Position Latérale de Sécurité, Semi-assise, immobilisation)
-          Expérimentation de l’animateur
-          Expérimentation par des jeunes
-    Étouffement, différents types d’étouffement, comment secourir une victime d’étouffement partiel ou total (Méthode d’HEIMLICH ou compression abdominale)
-          RCR : Réanimation Cardio-Respiratoire (Bouche à bouche, bouche à bouche et nez, bouche à stomate)
-          Arrêt cardiorespiratoire, Réanimation complète et l’utilisation du défibrillateur en terme Automatique (DEA)
-          Expérimentation par l’animateur
-          Expérimentation par des participants
-          Hémorragie
-          Brulures, types et degrés
-          Comment aider les personnes brûlées
-          Fracture et comment aider une personne victime d’une fracture

Après avoir vu toutes ces notions, deux évaluations ont été soumises aux participants : la première c’était pour évaluer la qualité de la formation (formateurs, contenus, méthodes, objectifs…)  et la seconde pour vérifier si les participants ont bien appris les notions transmises pendant ces deux jours de formation.

Commentaires des jeunes : Satisfaction garantie

Suite à la remise des feuilles, les jeunes nous ont témoigné en ces mots. Verbatim.

« Il n’est pas toujours facile de bénéficier gratuitement une formation pareille. Cependant, grâce à Monsieur Anis, le Coordonnateur du Programme Initiative Jeunes et le Groupe de Citoyens Concernés, nous en avons bénéficié. Au cours de cette formation, nous avons acquis plein de connaissances en secourisme qui vont nous permettre de sauver des et des vies. En somme, nous pouvons dire que le taux de mortalité en cas d’accident, de catastrophes naturelles… sera réduit à Jérémie, grâce à cette formation reçue. » (Casimir Grégory)

« Je suis réellement content d’avoir eu la chance de participer à une formation grâce à laquelle je vais pouvoir protéger et sauver des vies. Je suis devenu, je peux dire, un protecteur et un sauveur de vie. Merci à la FOKAL et au GCC. » (Juste Oriol)

« Cette formation a fait de moi un technicien qui sera toujours à l’affût des occasions (Etats d’urgence) de sauver la vie, le cadeau le plus précieux qu’on ait. » (Augustin Wesny)

« Mwen manifeste gratitid mwen anvè FOKAL ak GCC pou bèl fòmasyon sa a. Se yon fòmasyon ki montre n kouman pou n pwoteje tèt nou ak pwochen nou yo lè gen aksidan, ijans ak katastwòf. Nou pwomèt FOKAL ak GCC, nou pral aplike tout sa nou apprann pandan 2 jou fòmasyon sa a pou ede nenpòt viktim nou ta kwaze sou chimen nou. Mèsi anpil, anpil ! » (Beauchamp Dina)

« 13 desanm ak jou anvan yo, mwen te konn gade moun k’ap mouri men mwen pat kapab ede yo. Jodi a, gras ak fòmasyon mwen pap gade yo ankò men map kapab sove yo! » (Maxo Joseph)



Enfin, la jeune Beauchamp Fedline, a remercié les formateurs  pour cette formation de qualité qu’ils ont donnée à ces 33 jeunes du Club de Débat de Jérémie et a souhaité que Dieu les bénisse et qu’ils continuent à apprendre à sauver la vie.

Comme pour donner plus de poids à ces mots de remerciements, l’animateur Waldinde  Germain a demandé aux jeunes d’applaudir chaudement les formateurs.

Waldinde GERMAIN & Joanna Barthélemy ANTOINE
Animateurs du club de débat de Jérémie

lundi 17 décembre 2012

Les jeunes du club des Cayes à l’école du débat

 Ce que les jeunes du club des Cayes ont appris du débat
Le coordonnateur des Programmes Initiative Jeunes (PIJ) de FOKAL a organisé une rencontre avec les jeunes du club des Cayes, exceptionnellement samedi 8 octobre à 5H pm (le club se réunit habituellement le dimanche de 4h à 7h pm). Près d’une vingtaine de jeunes de ce club, en majorité des filles, ont été présents à la réunion, samedi après-midi à 5h. Cinq des treize juges formés le matin aux Cayes ont été présents à cette rencontre.
La rencontre avait pour objectifs de connaitre le sentiment des jeunes concernant le fonctionnement de leur club et de ce que le débat leur a apporté, et également de familiariser les juges avec l’univers d’un club de débat pour comprendre la mission que ce programme se propose de réaliser pour et avec les jeunes.
La rencontre a donné lieu à un échange ouvert entre le coordonnateur et les membres du club sur ce qu’ils ont appris du débat. Ils ne se sont pas fait prier pour y répondre. Pour le jeune Pierresandre, l’une des  choses qu’il a acquis du débat, c’est la recherche documentaire. « Le débat nous force à effectuer des recherches, à avoir des connaissances riches sur plusieurs sujets ». Un autre jeune d’ajouter que « le débat nous aide à avoir des connaissances plus claires ».

Une très jeune débatteuse a affirmé que « le débat lui a donné la capacité de réfuter, de ne pas toujours accepter pour vrai tout ce qu’on lui dit ». Une autre camarade du club a renchéri, tout en soulignant que «  en plus de nous faire faire des recherches, le débat permet de défendre un point de vue plus efficacement, d’être tolérant, de vaincre sa timidité, de se contrôler ».
Le coordonnateur a apprécié ses réponses en les invitant à s’impliquer davantage dans les activités du club. Il a rappelé aussi aux jeunes que ce programme de débat implique qu’ils se montrent responsables en venant régulièrement aux réunions du club, en participant toujours dans ses activités, en s’engageant dans les tournois de débat.
De leur expérience du débat : les leçons d’une finale
Ensuite, la réunion s’est poursuivie avec le visionnage sur l’ordinateur portable du coordonnateur de la vidéo d’une finale de débat entre deux équipes du Lycée Toussaint à Port-au-Prince, en mars 2009 à FOKAL. Ce visionnage visait à permettre à 5 des juges formés le matin aux Cayes de voir comment se déroule un débat, et également d’avoir les réactions des débatteurs du club sur leur propre expérience à partir de ce débat. La résolution de ce débat a été : « Le suffrage universel devrait-il être aboli en Haïti ? »
Les jeunes ont retenu plusieurs choses du débat qu’ils venaient de regarder. Tout d’abord, la gestuelle et le ton sérieux des débatteurs qui tranchent avec la nonchalance et le peu d’énergie dont ils font souvent montre eux-mêmes dans leurs interventions. Toutefois, certains jeunes ont trouvé qu’un des débatteurs était trop excessif dans son attitude, frôlant parfois même le ridicule. Ils n’ont pas eu tort.




La deuxième remarque qu’ils ont faite est le nombre important de supports et de citations issues de la Constitution Haïtienne de 1987 que les débatteurs du lycée Toussaint ont utilisé. Ils ont reconnu que cet aspect a été quelque peu négligé dans leur préparation d’un débat quand ils participent à un tournoi. Ils ont promis de renforcer cet aspect pour les compétitions à venir.
La rigueur des exposés des débatteurs aussi bien dans la présentation que dans l’argumentation et la réfutation des arguments constituait un autre aspect apprécié par les jeunes du club. Ils étaient admiratifs devant la performance de ces débatteurs, jeunes comme eux, qui ont délivré un excellent travail selon eux.
La dernière observation faite, et non des moindres, est l’éloquence et l’aisance avec laquelle les débatteurs dans la vidéo s’exprimaient. Surpris par tant d’efficacité dans le discours, les jeunes des Cayes étaient quelque peu préoccupés par la possibilité de réitérer de telles performances.
Débattre davantage pour mieux faire

Voulant effacer leur appréhension, le coordonnateur les a rassurés en leur expliquant qu’ils ont certainement le potentiel, mais qu’une préparation sérieuse, une maîtrise de leur position à défendre, un discours convaincant, et une pratique régulière du débat leur permettront d’atteindre, selon toute vraisemblance, le même résultat.




Le coordonnateur du PIJ a demandé aux 2 animateurs du club, Jean-Hervé et Yvens, de renforcer la formation des débatteurs en utilisant au mieux les nouveaux manuels de débat ainsi que les ressources disponibles sur le blog. Il les a encouragés à organiser, dans un délai raisonnable, un tournoi de débat pour que les anciens et nouveaux membres s’exercent à combler leurs faiblesses.
Le coordonnateur a invité les jeunes du club à redoubler d’effort, à mieux s’approprier les techniques de débat, à débattre davantage dans le club. Il leur a donné rendez-vous pour le tournoi national d’été l’année prochaine, en souhaitant que le club atteigne la finale.

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du PIJ - FOKAL

vendredi 14 décembre 2012

Les nouveaux juges du Sud à l’épreuve du débat à Camp-Perrin


Camp-Perrin, un club particulier dans le réseau

Le coordonnateur des PIJ de FOKAL s’est rendu dimanche 9 décembre, dans l’après-midi, au club de Camp-Perrin, accompagné de 7 des 12 nouveaux juges formés la veille aux Cayes. Ils ont retrouvé sur place 2 autres juges de Camp-Perrin. Cette visite au club avait pour objectifs de rencontrer les jeunes, mais surtout de donner l’opportunité aux nouveaux juges de faire l’expérience d’arbitrer un débat. Les 2 animateurs de Camp-Perrin, Alex et Rébert, avaient organisé pour l’occasion un match de démonstration avec 6 volontaires, toutes des filles du club.



Le club de Camp-Perrin a la particularité d’avoir un effectif en grande majorité composé de filles (22 filles étaient présentes à la réunion et seulement 4 garçons) et de détenir un palmarès très envieux dans le réseau des clubs : Camp-Perrin a été champion national aux compétitions de débat d’été 2011 et 2012, et 2 filles du club ont été sacrées meilleures débatteuses dans ces 2 tournois nationaux. Ces jeunes de ce club sont très motivées et très dévoués à leur club, et totalement acquises au débat.

Après les mots de bienvenue de l’animateur Alex très respecté par les jeunes, après les félicitations du coordonnateur pour la performance du club et ses encouragements dans leur marche vers d’autres palmarès dans le débat, après le tirage au sort pour attribuer la position que va défendre chaque équipe, le match a démarré, avec un panel de 9 nouveaux juges pour l’arbitrer. La résolution était la suivante : « La consommation du charbon de bois devrait être interdite en Haïti ».

Un débat de d’exhibition, une démonstration de talents

L’équipe affirmative, très en verve, a soutenu que cette mesure, si elle est appliquée, ralentirait le phénomène de déforestation croissante qui voit 20 millions d’arbres coupés chaque année, que cela diminuerait les dégâts lors des cyclones à cause de l’érosion des sols non protégés par les arbres, enfin que cela améliorerait les conditions de vie des charbonniers dont la fabrication du charbon dégrade sa santé.



Ce dernier argument a fait l’objet d’une vive réfutation de l’équipe négative qui affirme, évidences à l’appui, que, au contraire, cette interdiction ruinerait la vie du charbonnier en le privant de quelque chose qui le fait vivre. L’équipe a rejeté d’un seul coup les 2 premiers arguments de la position affirmative, en faisant valoir qu’il suffit de planter ou de replanter des arbres pour que les problèmes de déforestation et d’érosion des sols cessent.

Deux arguments ont constitué le cas négatif : le charbon de bois constitue la principale source de revenus des paysans ; et c’est le plus souvent le seul combustible disponible que consomment 80% des ménages haïtiens. L’électricité est chère et n’est pas disponible tout le temps, le gaz n’est pas fiable. Selon l’équipe négative, « quand quelque chose est utilisé par la majorité de la population, il n’est pas bon de l’interdire ».

Cette affirmation sans appel n’a pas empêché l’équipe affirmative de rejeter ces 2 arguments en démontrant qu’il y a non seulement de meilleures sources de revenus pour le paysan comme l’agriculture et l’élevage, mais aussi de meilleurs combustibles non néfastes à l’environnement disponibles tels que le gaz, l’énergie solaire et éolienne.



Si l’enjeu du débat pour l’équipe négative a été le cout réel de la consommation du charbon de bois en Haïti (très élevé, selon les débatteurs qui préconisent l’utilisation d’autres combustibles existants non néfastes à l’environnement), pour la position négative, l’enjeu a été plutôt d’assurer un revenu décent aux paysans dans un pays où la majorité vit avec moins de 1 USD par jour. Leur alternative à l’interdiction est de planter des arbres.

Le verdict des juges

Les 9 juges ont remercié et félicité les 2 équipes qui leur ont gratifié d’un débat d’une bonne facture malgré que certaines débatteuses aient peu d’expérience à débattre et qu’elles avaient seulement 2 jours pour préparer ce match.



Les points positifs qu’ils relevés au cours de ce débat, ont été la présentation méthodique du cas avec des arguments clairs et structurés, le respect rigoureux du format Karl Popper, la qualité des réfutations, et l’effort de fournir des supports aux arguments et à faire ressortir des 2 cotés l’enjeu du débat, la qualité des questions posées, la vigueur des débatteurs à convaincre, le travail d’équipe.

Néanmoins, ils ont relevé certaines faiblesses relevant de la performance individuelle ou de l’attitude des débatteuses qui ont une forte tendance à se parler entre elles et d’ignorer le jury au cours des contre-interrogatoires, les reconstructions maladroites d’arguments réfutés qui ne sont pas assez bien soutenus, l’entêtement de 2 d’entre elles à ne pas vouloir répondre directement aux questions posées.

Le comportement des débatteuses a été globalement positif, et empreint même d’une forme de professionnalisme tant les débatteuses remplissaient leur rôle avec courage et intelligence. Cinq des 9 juges ont voté encore moins de 6 mois après son sacre au tournoi national dé cet été au Cap-Haïtien,  Mysterlande Christophe de l’équipe négative, comme meilleure débatteuse du match.


Le coordonnateur a déclaré aux jeunes et leurs 2 animateurs que le club dispose d’un réservoir de débatteurs talentueux, que leur persévérance dans l’effort, un travail sérieux dans la préparation d’un débat et leur motivation constituent des atouts essentiels qui font la différence dans une compétition de débat. Il a offert à chaque débatteuse un guide de débat Karl Popper, et à Mysterlande, 2 autres manuels de débat. Il a fourni également au club de Camp-Perrin, plusieurs manuels et guides de débat à mettre à la disposition de ces membres.

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du PIJ - FOKAL

Une année à la tête du PIJ

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