« Eia pour ceux qui n’ont rien inventé », disait
Aimé Césaire dans son livre intitulé “Cahier d’un retour au pays natal”. Par
là, le grand poète martiniquais voulait exprimer un sentiment de révolte contre
le statut de non inventeur qu’on voulait tailler pour ceux de sa race : les
Noirs. Pourtant rien n’est moins vrai que cette allégation qui se rattache à
l’idéologie d’infériorisation de la race noire développée en Europe à partir du
XVe siècle et qui servit de fondement à toutes les atrocités et servitudes
imposées aux fils de l’Afrique depuis des siècles.
Le moindre effort de
recherche, sans a priori, montre pourtant qu’à l’instar des autres races, les
Noirs ont participé à l’aventure de l’esprit humain. Ils sont des savants, des
inventeurs, mais nulle part ils ne figurent dans le Livre mondial de
l’invention recensant ceux qui ont permis les progrès de l’humanité, se désole
Yves Antoine, un Haïtien qui a écrit un livre sur le sujet.
Comme les « Tirailleurs sénégalais », ces
scientifiques noirs sont soigneusement « oubliés » par leurs confrères blancs
et le reste de la société occidentale, même si leurs inventions sont d’un usage
quotidien.
En effet, combien parmi les millions d’automobilistes, qui s’arrêtent chaque jour au feu rouge à travers le monde, savent que cet outil de gestion de la circulation urbaine a été inventé par un Noir ? C’est en 1923 pourtant que l’Africain-Américain Garrett Augustus Morgan, un autodidacte né en 1875 dans le Tennessee, a mis au point les feux tricolores. Il céda, pour 40.000 dollars de l’époque, son invention à la General Electric Company.
Très ingénieux, M. Garrett va également utiliser ses compétences en Chimie au service de ses préoccupations humanitaires, pour inventer le masque à gaz, dont le brevet est déposé en 1914 aux Etats-Unis. Il contribuera ainsi à sauver des milliers de vies humaines, surtout pendant la Première Guerre Mondiale (1914-1918) où le gaz de combat fut utilisé pour la première fois comme arme de destruction massive.
Son compatriote d’infortune, Norbert Rilieux, né à la Nouvelle-Orléans en 1806, a révolutionné la fabrication industrielle du sucre. Il a enseigné à Paris (France) et est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les machines à vapeur.
Quant à Lewis H. Latimer, il a su, grâce au filament de carbone, apporter les améliorations nécessaires à la lampe à incandescence (l’ampoule électrique) inventée en 1879 par Edison et qui ont permis sa fabrication industrielle et son utilisation à grande échelle dans la vie de tous les jours.
Masque à gaz
Un autre Africain-Américain, Andrew J. Beard, va mettre au point le moteur à combustion, alors que l’imagination de John V. Smith accoucha les freins de voiture le 23 avril 1872 et le 2 février 1892, Carter William invente la charpente métallique de la voiture. Toujours dans le domaine du transport, le 19 septembre 1893, Elbert R. Robinson va mettre au point le trolley électrique sur rail et Gradville T. Woods le système d’électrification des voies ferrées. Un autre Américain Noir, Mc Koy, inventa le système de lubrification des moteurs en marche.
Même s’il ne s’agit pas de faire le recensement exhaustif des découvertes et innovations faites par des Noirs, continuons ce tour d’horizon en citant John Stenard, qui invente le 14 juillet 1891 le réfrigérateur, Lee S. Burridge et Newman R. Mashman qui inventent le 7 avril 1885 (l’année où les puissances européennes se partagèrent l’Afrique à Berlin) la machine à écrire.
Le 7 juin 1889, Granville T. Woods cité plus haut inventa l’antenne parabolique. Le 11 octobre de la même année, il mit au point les systèmes et les appareils téléphoniques. Deux ans plus tard, le 1er janvier 1889, M. Woods inventa l’interrupteur électrique.
Quant à Clatonia Joaquim Dorticus, on lui doit le révélateur photographique le 23 avril 1895.
Aujourd’hui imprimer un journal ou un livre est devenu un acte banal, mais beaucoup de gens ne savent pas que la rotative de presse a été inventée le 17 septembre 1878 par W. A. Lavalette.
Dans le domaine militaire, un Brésilien Noir du nom d’Andreas Rebouças (1838-1898) mit au point la torpille, l’arme antinavire très connue par les armées du monde entier, lors de la guerre contre le Paraguay en 1864.
Noirs
En effet, combien parmi les millions d’automobilistes, qui s’arrêtent chaque jour au feu rouge à travers le monde, savent que cet outil de gestion de la circulation urbaine a été inventé par un Noir ? C’est en 1923 pourtant que l’Africain-Américain Garrett Augustus Morgan, un autodidacte né en 1875 dans le Tennessee, a mis au point les feux tricolores. Il céda, pour 40.000 dollars de l’époque, son invention à la General Electric Company.
Très ingénieux, M. Garrett va également utiliser ses compétences en Chimie au service de ses préoccupations humanitaires, pour inventer le masque à gaz, dont le brevet est déposé en 1914 aux Etats-Unis. Il contribuera ainsi à sauver des milliers de vies humaines, surtout pendant la Première Guerre Mondiale (1914-1918) où le gaz de combat fut utilisé pour la première fois comme arme de destruction massive.
Son compatriote d’infortune, Norbert Rilieux, né à la Nouvelle-Orléans en 1806, a révolutionné la fabrication industrielle du sucre. Il a enseigné à Paris (France) et est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les machines à vapeur.
Quant à Lewis H. Latimer, il a su, grâce au filament de carbone, apporter les améliorations nécessaires à la lampe à incandescence (l’ampoule électrique) inventée en 1879 par Edison et qui ont permis sa fabrication industrielle et son utilisation à grande échelle dans la vie de tous les jours.
Masque à gaz
Un autre Africain-Américain, Andrew J. Beard, va mettre au point le moteur à combustion, alors que l’imagination de John V. Smith accoucha les freins de voiture le 23 avril 1872 et le 2 février 1892, Carter William invente la charpente métallique de la voiture. Toujours dans le domaine du transport, le 19 septembre 1893, Elbert R. Robinson va mettre au point le trolley électrique sur rail et Gradville T. Woods le système d’électrification des voies ferrées. Un autre Américain Noir, Mc Koy, inventa le système de lubrification des moteurs en marche.
Même s’il ne s’agit pas de faire le recensement exhaustif des découvertes et innovations faites par des Noirs, continuons ce tour d’horizon en citant John Stenard, qui invente le 14 juillet 1891 le réfrigérateur, Lee S. Burridge et Newman R. Mashman qui inventent le 7 avril 1885 (l’année où les puissances européennes se partagèrent l’Afrique à Berlin) la machine à écrire.
Le 7 juin 1889, Granville T. Woods cité plus haut inventa l’antenne parabolique. Le 11 octobre de la même année, il mit au point les systèmes et les appareils téléphoniques. Deux ans plus tard, le 1er janvier 1889, M. Woods inventa l’interrupteur électrique.
Quant à Clatonia Joaquim Dorticus, on lui doit le révélateur photographique le 23 avril 1895.
Aujourd’hui imprimer un journal ou un livre est devenu un acte banal, mais beaucoup de gens ne savent pas que la rotative de presse a été inventée le 17 septembre 1878 par W. A. Lavalette.
Dans le domaine militaire, un Brésilien Noir du nom d’Andreas Rebouças (1838-1898) mit au point la torpille, l’arme antinavire très connue par les armées du monde entier, lors de la guerre contre le Paraguay en 1864.
Noirs
L’inventivité des Noirs aux Amériques ne s’est
jamais démentie à tel point qu’en 1858, un Avocat général des Etats-Unis,
Jeremiah S. Black fera passer une loi contre le dépôt de brevets d’invention
par les esclaves, vu qu’un brevet américain était un contrat entre le
gouvernement des Etats-Unis et l’inventeur. Un esclave n’étant pas considéré
comme citoyen américain, il ne pouvait donc, selon la loi votée par M. Black (le
mal nommé ) signer un contrat avec le gouvernement américain ni céder son
invention à son maître. Cela donne donc à penser qu’un certain nombre
d’inventions faites par des Africains-Américains étaient souvent reconnues à
leurs maîtres esclavagistes.
Mais on n’arrête pas la mer avec ses bras et dans le domaine nucléaire, des Américains Noirs se sont illustrés. C’est le cas de sept d’entre eux qui ont participé entre 1942 et 1945 au fameux projet Manhattan, qui a mobilisé les plus brillants esprits scientifiques de l’époque et dont les recherches aboutirent à la bombe atomique. Ces sept physiciens et ingénieurs Noirs sont Lloyd Albert Quaterman, Ralph Gardner, Edward A. Russel, Moddie Taylor, Harold Delaney, Benjamin Scott, J. Ernest Wilkins et Jaspar Jeffries.
Un brillant physicien guadeloupéen, Raoul-Georges Nicolo, qui a soutenu son Doctorat le 14 mai 1962 à Paris et ingénieur au Commissariat à l’Energie atomique, est l’inventeur du bloc de commutation multi canal pour la télévision, c’est-à-dire permettant la réception de plusieurs chaînes sur un même poste de télévision. Il est également l’inventeur des dispositifs de contrôle de la réactivité des piles atomiques en régime sous-critique. M. Nicolo est également l’initiateur de l’introduction de l’électronique dans les appareils de contrôle nucléaires et a rédigé de nombreux ouvrages de contribution.
Réfrigérateur
Toujours dans les sciences exactes, l’Afro-Américain David Blackwell s’est vu décerner le prix John Von Newman, récompensant le meilleur mathématicien au monde.
Philip Emeagwali (né en 1954) un Nigérian émigré aux Etats-Unis a été récompensé par la plus haute distinction scientifique ( le prix Gordon Bill ) pour l’invention en 1989 de l’ordinateur de calcul le plus rapide au monde. Et d’autres inventions dans le domaine informatique sont à mettre au compte de celui que l’on qualifie de génie.
En Chimie, on peut citer le prolifique savant Africain-Américain George Washington Carver (1864-1943). Ses travaux les plus célèbres concernent l’arachide et la pomme de terre, dont il a tiré des produits aussi différents que le shampoing, le vinaigre, le savon ou la poudre de toilette. Ses découvertes portent aussi sur la transformation du coton pour faire des planches d’isolation, du papier, du cordage, des blocs de pavage pour la construction d’autoroutes, la fabrication de pièces automobiles en plastique à base de soja ou la mise au point d’engrais.
En Médecine, les Africains-Américains se sont particulièrement illustrés. Ainsi, la première opération à cœur ouvert a été effectuée avec succès en 1893 par le Dr. Daniel Hale Williams (1856-1931) à une époque où la chirurgie n’en était qu’à ses balbutiements. Son jeune patient, atteint d’une balle à la poitrine, a ensuite vécu jusqu’à 50 ans passés.
A la fin des années 30, on était déjà parvenu à transfuser du sang, mais on ne savait pas comment conserver ce liquide qui, en dehors du corps, se détériore rapidement. C’est un médecin Africain-Américain, le Dr. Charles Richard Drew (1904-1950) qui va trouver la solution. Il a découvert que le plasma sanguin, c’est-à-dire le sang débarrassé des cellules, se prêtait bien mieux au stockage. Son travail a eu une application immédiate avec le début de la Seconde Guerre Mondiale, puisque ce chercheur a été chargé d’organiser l’expédition de plasma pour les blessés vers la Grande-Bretagne.
Quant au Dr. Samuel L. Kountz (1930-1981), il a réalisé en 1964 la 2e transplantation du rein au monde entre une mère et sa fille, la 1ère ayant été eu lieu en 1962 à l’hôpital Necker de Paris.
Recherches
Son confrère William Augustus Hinton (1883-1959), spécialiste en bactériologie, a fait des recherches, notamment sur l’élaboration d’un test de dépistage de la syphilis et qui permis d’avancer dans lutte contre une maladie qui, il n’y a pas si longtemps, terrorisait autant que le Sida.
D’autres inventions comme le peigne à cheveux, la guitare, la balayeuse des rues, la tondeuse à gazon sont à mettre à l’actif des Africains-Américains.
Ici au Sénégal, nous avons la fierté d’avoir, entre autres, Cheikh Anta Diop, Physicien et Egyptologue de renom, mort en avril 1986. Par ses recherches, il a prouvé le caractère nègre de l’Egypte antique, ruinant définitivement, au cours d’une rencontre épique au Caire en 1974, les thèses de ses contradicteurs occidentaux, qui déniaient à la civilisation bâtie dans la patrie des pharaons, sa négritude.
Nous ne terminerons pas sans citer un chercheur de la diaspora, dont le nom est mondialement connu : il s’agit de Cheick Modibo Diarra, navigateur interplanétaire à la NASA et d’origine malienne. Il a guidé les sondes Magellan vers Vénus en 1989, Galiléo vers Jupiter, Ulysse vers le Soleil, Observer et Pathfinder vers Mars.
Pour tous ces inventeurs noirs, qui sont « oubliés », parce que tout simplement « leur peau noire n’est pas classique », il convient de rétablir une certaine vérité et leur rendre justice, tout en permettant à la jeune génération d’avoir une source de fierté dans la reconquête d’une identité perdue et sur la voie de l’édification d’un continent fort.
Mais on n’arrête pas la mer avec ses bras et dans le domaine nucléaire, des Américains Noirs se sont illustrés. C’est le cas de sept d’entre eux qui ont participé entre 1942 et 1945 au fameux projet Manhattan, qui a mobilisé les plus brillants esprits scientifiques de l’époque et dont les recherches aboutirent à la bombe atomique. Ces sept physiciens et ingénieurs Noirs sont Lloyd Albert Quaterman, Ralph Gardner, Edward A. Russel, Moddie Taylor, Harold Delaney, Benjamin Scott, J. Ernest Wilkins et Jaspar Jeffries.
Un brillant physicien guadeloupéen, Raoul-Georges Nicolo, qui a soutenu son Doctorat le 14 mai 1962 à Paris et ingénieur au Commissariat à l’Energie atomique, est l’inventeur du bloc de commutation multi canal pour la télévision, c’est-à-dire permettant la réception de plusieurs chaînes sur un même poste de télévision. Il est également l’inventeur des dispositifs de contrôle de la réactivité des piles atomiques en régime sous-critique. M. Nicolo est également l’initiateur de l’introduction de l’électronique dans les appareils de contrôle nucléaires et a rédigé de nombreux ouvrages de contribution.
Réfrigérateur
Toujours dans les sciences exactes, l’Afro-Américain David Blackwell s’est vu décerner le prix John Von Newman, récompensant le meilleur mathématicien au monde.
Philip Emeagwali (né en 1954) un Nigérian émigré aux Etats-Unis a été récompensé par la plus haute distinction scientifique ( le prix Gordon Bill ) pour l’invention en 1989 de l’ordinateur de calcul le plus rapide au monde. Et d’autres inventions dans le domaine informatique sont à mettre au compte de celui que l’on qualifie de génie.
En Chimie, on peut citer le prolifique savant Africain-Américain George Washington Carver (1864-1943). Ses travaux les plus célèbres concernent l’arachide et la pomme de terre, dont il a tiré des produits aussi différents que le shampoing, le vinaigre, le savon ou la poudre de toilette. Ses découvertes portent aussi sur la transformation du coton pour faire des planches d’isolation, du papier, du cordage, des blocs de pavage pour la construction d’autoroutes, la fabrication de pièces automobiles en plastique à base de soja ou la mise au point d’engrais.
En Médecine, les Africains-Américains se sont particulièrement illustrés. Ainsi, la première opération à cœur ouvert a été effectuée avec succès en 1893 par le Dr. Daniel Hale Williams (1856-1931) à une époque où la chirurgie n’en était qu’à ses balbutiements. Son jeune patient, atteint d’une balle à la poitrine, a ensuite vécu jusqu’à 50 ans passés.
A la fin des années 30, on était déjà parvenu à transfuser du sang, mais on ne savait pas comment conserver ce liquide qui, en dehors du corps, se détériore rapidement. C’est un médecin Africain-Américain, le Dr. Charles Richard Drew (1904-1950) qui va trouver la solution. Il a découvert que le plasma sanguin, c’est-à-dire le sang débarrassé des cellules, se prêtait bien mieux au stockage. Son travail a eu une application immédiate avec le début de la Seconde Guerre Mondiale, puisque ce chercheur a été chargé d’organiser l’expédition de plasma pour les blessés vers la Grande-Bretagne.
Quant au Dr. Samuel L. Kountz (1930-1981), il a réalisé en 1964 la 2e transplantation du rein au monde entre une mère et sa fille, la 1ère ayant été eu lieu en 1962 à l’hôpital Necker de Paris.
Recherches
Son confrère William Augustus Hinton (1883-1959), spécialiste en bactériologie, a fait des recherches, notamment sur l’élaboration d’un test de dépistage de la syphilis et qui permis d’avancer dans lutte contre une maladie qui, il n’y a pas si longtemps, terrorisait autant que le Sida.
D’autres inventions comme le peigne à cheveux, la guitare, la balayeuse des rues, la tondeuse à gazon sont à mettre à l’actif des Africains-Américains.
Ici au Sénégal, nous avons la fierté d’avoir, entre autres, Cheikh Anta Diop, Physicien et Egyptologue de renom, mort en avril 1986. Par ses recherches, il a prouvé le caractère nègre de l’Egypte antique, ruinant définitivement, au cours d’une rencontre épique au Caire en 1974, les thèses de ses contradicteurs occidentaux, qui déniaient à la civilisation bâtie dans la patrie des pharaons, sa négritude.
Nous ne terminerons pas sans citer un chercheur de la diaspora, dont le nom est mondialement connu : il s’agit de Cheick Modibo Diarra, navigateur interplanétaire à la NASA et d’origine malienne. Il a guidé les sondes Magellan vers Vénus en 1989, Galiléo vers Jupiter, Ulysse vers le Soleil, Observer et Pathfinder vers Mars.
Pour tous ces inventeurs noirs, qui sont « oubliés », parce que tout simplement « leur peau noire n’est pas classique », il convient de rétablir une certaine vérité et leur rendre justice, tout en permettant à la jeune génération d’avoir une source de fierté dans la reconquête d’une identité perdue et sur la voie de l’édification d’un continent fort.
Source
: http://fr.allafrica.com/
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