dimanche 11 mai 2014

QU’EST-CE QUE LA CULTURE?


1/ DEFINITIONS GENERALES
  1. La culture selon Edward Burnet Taylor
La Culture (anthropologie), est définie en 1871 par l’anthropologue britannique Edward Burnet Tylor comme « un tout complexe qui englobe les connaissances, les croyances, l’art, la morale, la loi, la tradition et toutes autres dispositions et habitudes acquises par l’homme en tant que membre d’une société ». La culture est ici envisagée comme regroupant tous les traits humains qui peuvent être transmis socialement et mentalement, plutôt que biologiquement. En l’opposant à la nature, Tylor considère que les différences dans les champs de la connaissance, des coutumes et des croyances témoignent des différences de degré d’avancement entre les sociétés.
Si cette définition demeure une référence, la notion de culture fait l’objet de nombreuses autres acceptions et théories.

2. La culture selon Franz Boas

Au début du XXe siècle, l’anthropologue américain d’origine allemande Franz Boas affirme que les formes et les modes de vie des hommes n’évoluent pas selon un modèle linéaire et en fonction du niveau de leur développement mental, mais qu’elles sont les produits de processus historiques locaux. Ces processus historiques sont déterminés non seulement par les conditions environnementales dans laquelle vit la société considérée, mais également par les contacts qu’elle entretient avec les sociétés avoisinantes.

Contre-culture et acculturation
La  contre-culture est un ensemble de phénomènes de contestation, liés par l’affirmation commune d’un « refus de l’aliénation », nés aux États-Unis dans les années soixante, et dont la musique rock, devenue à cette époque un véritable fait de culture, a porté témoignage.

L’acculturation est un processus par lequel un groupe humain acquiert de nouvelles valeurs culturelles au contact direct et continu d’un autre groupe humain.
L’acculturation peut-être réciproque lorsque les croyances et les coutumes des 2 sociétés se fondent en une seule et même culture. Plus fréquemment, l'acculturation se fait par assimilation et implique l'existence d'un groupe dominant — par sa démographie, son degré d'évolution technologique ou simplement en vertu du rapport de force politique — auquel le groupe dominé emprunte ses modèles culturels. Cette adoption de la culture dominante est généralement progressive et ne va pas sans engendrer des phénomènes de résistance ou des rejets partiels. Les processus de transmission et d'emprunts culturels que l'on regroupe sous le nom d'acculturation ont été particulièrement étudiés dans l'entre-deux-guerres par les ethnologues américains Ralph Linton et Melville J. Herskovits et, plus récemment, en France par Georges Balandier.
Encyclopédie Encarta, Microsoft 2009

Notions à consulter : civilisation, société, patrimoine, relativisme culturel, sous-culture, valeurs, métissage culturel, asssimilation

  1. De manière générale (In Encarta 2009)
La culture se définit comme un ensemble de traditions, de valeurs, d’acquis intellectuels et de savoir-faire propres à une société humaine. C’est le synonyme de civilisation, c’est-à-dire des aspects culturels et sociaux d’une société. »
Les traditions constituent la manière d’agir ou de penser qui se transmet de génération en génération par l’exemple ou la parole (synonyme coutume, habitude).
Par valeurs, on désigne un ensemble de qualités suscitant l’estime pour une personne ou principe moral ou esthétique d’un individu, d’un groupe moral ou d’une époque. Ces valeurs sont d’ordre éthique et moral, spirituel social, culturel, économique, environnemental.
Par acquis intellectuels, on entend un ensemble de connaissances assimilées ou de comportements nécessitant un apprentissage.
Par savoir-faire, il s’agit d’habiletés résultant d’expériences pratiques et répétées.

Part du budget de l’Etat dédiée à la culture
Budget du Ministère de la Culture pour l’année fiscale Oct.2013–Sept.2014 = 2.8 milliards de gourdes, soit 2,2% du budget global de l’Etat qui s’élève à 126 milliards de gourdes. Ce montant est alloué pour financer son fonctionnement, des activités culturelles, et effectuer des investissements. En comparaison : 20,8% pour les Travaux publics, 12,8 % pour l’Education, 8,2% pour la Justice, 5.5% pour la Santé…

2/ HISTORIQUE ET ENJEUX

a-Histoire et théories

1. Emergence du concept

Le terme latin cultura se réfère à la fois à la culture du champ (agricultura) et à celle de l’esprit : Cicéron désigne la philosophie par le terme animi cultura. L’expression cicéronienne est reprise par Francis Bacon pour désigner l’activité intellectuelle et la pratique des lettres. Au XVIIe siècle, le juriste allemand Samuel von Pufendorf est le premier à l‘employer sans complément, en l’opposant à nature. Cette conception atteint son plus haut degré de précision chez Kant, qui définit la culture comme un processus : « Produire chez un être raisonnable l’aptitude générale aux fins qui lui plaisent, par conséquent dans sa liberté ».

2. Culture et société

Le débat autour du concept de culture s’articule par la suite autour de la question de la distinction entre culture et société. Les structuralistes considèrent que seule l’analyse de la structure sociale peut rendre compte de façon pertinente de la manière dont les individus et les groupes produisent et sont les produits de leur contexte culturel. La culture, considérée alors comme un ensemble de normes de comportement, de symboles et d’idées, apparaît secondaire par rapport au système social.

3. Les critiques récentes du concept de culture

Dans les les années 1960, les anthropologues marxistes dont le français Claude Lévi-Strauss, ainsi que les militantes féministes, soulignent que le concept de culture masque en réalité les clivages entre les classes, les genres et les différentes idéologies qui s’affrontent dans une société. […] Dans ce cadre, certains anthropologues proposent comme priorité l’analyse des confrontations et des articulations entre les différentes valeurs et pratiques qui sont propres aux différents individus et groupes au sein d’une même société. De cette manière, il s’agit de comprendre comment ces valeurs contradictoires peuvent parfois s’articuler pour donner naissance à d’autres valeurs et d’autres pratiques. Dans cette perspective, la culture est davantage perçue comme un processus ou comme un flux (R. Fox).

Dans le contexte de la mondialisation, certains anthropologues, tels que le suédois Ulf Hannertz, insistent sur la nécessité de se concentrer sur les phénomènes de métissage des cultures (« créolisation »). Grâce aux flux plus nombreux et plus intenses de personnes, de biens et de valeurs, les individus d’une société donnée ont accès à plusieurs autres espaces culturels. Empruntant des éléments au sein de ces autres cultures et les adoptant au sein de la leur, ils participent à la créolisation de cette dernière.

A lire pour aller plus loin
• Edward Burnet Tylor, Primitive Culture (la Civilisation primitive), 1871
• Encyclopédie Encarta 2008 et 2009
• Philippe Coulangeaon, Sociologie des pratiques culturelles, La Découverte, 2010, Paris

b- La culture « couleur locale »
La culture, mot polysémique s’il en est, a pris un sens large et permet de couvrir des champs rarement mis ensemble quand on parle de culture en Haïti : l’artisanat et la créativité transversaux de la société haïtienne, le patrimoine matériel et immatériel de la société haïtienne, le papier, le livre, comme l’informatique présentés ici comme des domaines complémentaires et non antagoniques. Des champs inhabituels sont pris en charge, notamment l’artisanat, la musique, le cinéma, champs généralement oubliés tellement nous avons pris l’habitude de considérer seulement le vodou et la peinture comme l’essence de la culture haïtienne. Et aussi la culture générale à l’école, une fenêtre ouverte sur le monde pour les enfants haïtiens. (Michèle Oriol)

En Haïti, la culture renvoie à une réalité plurielle qui s’exprime à travers :

- la symbolique du drapeau bleu et rouge, la Dessalinienne, la devise « L’union fait la force » ;
- les langues : le créole, langue maternelle parlée par tous ou la majorité des Haïtiens et le français, langue seconde parlée par une minorité ;
- la littérature: roman, poésie, théatre ; concept (réalisme merveilleux, le spiralisme), contes haïtiens (histoires de Bouki ak Malice, Tezen…), lodyans de Maurice Sixto (Ti Sentaniz, Gwo moso, Zabèl Bòk, Ti Sina, Lea Kokoye…)
- la religion : christianisme, vaudou,
- le patrimoine historique: parcs, sites et monuments historiques ; musées,
- le patrimoine architectural : gingerbread, kay bwa, maisons rustiques paysannes, ajoupa
- la musique et les rythmes: compas, meringue populaire, chansons et musique traditionnelles, musique racine, rap créole, rabòday… ;
- le patrimoine immatériel : cinéma, reportages, documentaires, arts visuels
- la danse : danses populaires (compas, laloz, kremòl, kana, gaye pay), danses folkloriques (kwaze le 8, kata, kita nago, congo, ibo, petro, banda)
- le sport : football;
- l’art culinaire : plats et recettes traditionnels (riz et pois ou maïs moulu et pois, tonm-tonm, lalo, fritay doukounou, kafondi, pikliz, akra, marinade, poisson grillé, kalalou gombo, etc.) ; kasav, manba, rapadou… ; boissons populaires (kremas, liqueurs, asorosi, clairin, bière prestige, rhum Barbancourt…)
- les arts plastiques et visuels: peinture (art naïf, mouvement Saint-soleil, peinture sacrée), sculpture;
- l’art dramatique: théâtre, cinéma;
- l’artisanat : décoratif et utilitaire, le papier mâché, le métal découpé, la vannerie
- la mode (chemise kouzen zaka, robe moumou, boubou, maravina), la haute couture
- les rituels, traditions : rites religieux (enterrement, mariage, baptême, naissance), proverbes
- les banbòch  et célébrations populaires: fête de l’indépendance, carnaval, fête du travail, fête du drapeau,  fêtes champêtres, fêtes patronales, fête gédé

Michèle Oriol, aux Assises nationales de la Culture en juillet 2011, considère que la culture a une double dimension :

- une dimension économique. Elle parle d’une « culture vivante », car elle permet d’ouvrir des perspectives aux jeunes, aux créateurs. Car la culture haïtienne, forte, typée, puissante, peut être créatrice d’emplois nombreux, peut être source de richesse pour notre pays qui offre peu de richesses naturelles. Quand la culture n’est plus considérée comme un objet figé, muséographique, elle peut devenir une chose vivante qui irrigue l’économie d’un pays et qui offre un avenir à la jeunesse ;

- sa dimension universelle. La littérature haïtienne de qualité est aujourd’hui reconnue dans tous les lieux où la francophonie se déploie. Il est plus que temps qu’il en soit de même des autres composantes de la culture haïtienne. La culture peut, doit, être une ouverture sur le monde qui nous sorte des particularismes identitaires dont les anthropologues connaissent bien les côtés appauvrissants sinon dangereux.

De manière générale, la culture doit être considérée à la fois comme un levier et une dimension du développement économique et social qui ne peut être soutenu durablement que par une nation de citoyens et citoyennes éduqués et cultivés, donc mieux armés pour répondre aux nombreux défis auxquels est confronté le pays.
Assises nationales de la culture 28-30 juillet 2013

A lire pour aller plus loin :
• Actes des assises nationales de la culture, Ministère de la culture et de la communication, 28-30 juillet 2011 [PDF]
• Barbareau Prézeau Stephenson, La richesse culturelle d’Haïti : Mythe ou réalité ? - Mémoire de Master 2, Université Paris-Dauphine – France Septembre 2007
• Laennec Hurbon, Comprendre Haïti : essai sur l’Etat, la Nation, la Culture,
• F.Houtard, A. Remy, Haïti et la mondialisation de la culture : étude des mentalités et des religions face aux réalités, sociales et politiques

3/ L’industrie culturelle en Haïti

a-      Les opérateurs culturels publics en Haïti
Ministère de la Culture – ENARTS (Ecole Nationale des Arts) – ISPAN (Institut de Sauvegarde du Patrimoine National) – Théâtre National - MUPANAH (Musée du Panthéon National d’Haïti) – Archives Nationales d’Haïti – RTNH (Radio & Télévision nationale d’Haïti) – DNL (Direction nationale du Livre) – BHDA (Bureau Haïtien des Droits d’Auteur) – Bibliothèque nationale - Bibliothèques publiques municipales en province – Bibliothèques Sans Frontières  – le réseau de Centre de Lecture et d’Animation Culturelle (CLAC) – Presses nationales

b-     Les événements et rendez-vous culturels haïtiens
Festival international PAPJAZZ (janvier) - Festival du film québécois en Haïti (décembre) - Festival du film haïtien (Boston) - Compas Fest à Miami (17 mai)- Festival Compas (New-York) - Festival de théâtre 4 chemins (novembre) - Musiques en folie (octobre) - Livres en folie (juin) - Livres en liberté (foire du livre itinérante) - Artisanat en fête (novembre) - Haïti Fashion Week (septembre) - Carnaval de Jacmel (février) - Carnaval national (février) - Carnaval des fleurs (juillet) - Festival de conte Krik Krak aux Cayes (Décembre) - Fête de Saut-d’eau (16 juillet) - Défilé de raras de Léogane (Pâques) - Foire agro-artisanale de Jacmel (1er mai) - Fêtes champêtres et patronales (toute l’année) - Festival Rap kreyòl (parc Ridoré) - Festival de Gelée aux Cayes (15 aout) - Foires de Noel du grand Nord, du grand Sud & de Port-au-Prince (décembre) - Sinema anba zetwal (itinérant) - Foire gastronomique à P-au-P (1er mai) - L'exposition annuelle d'orchidées « Orchid Extravaganza » - Festival de la mer (Cap-Haïtien) – Femmes création et production

c-      L’investissement culturel non étatique en Haïti (un secteur marchand et non marchand non catalogué)
Le livre - Le film - Les discothèques et night clubs - Les médias de radio et de télédiffusion - Le Nouvelliste - Maisons d’édition haïtienne - Librairies - Fondations PAP Jazz - Centres culturels (Institut Français d’Haïti, Pyepoudre, Alliances françaises) - Ecoles de Musique (Dessaix Baptiste à Jacmel, Sainte-Trinité, Académie de musique de Hinche…) – Compagnies de danse (Artcho danse, Ayiko danse, Viviane Gauthier, Troupe Bakoulou, Ballet folklorique d’Haïti, troupe de danse Explosion de Jacmel…) – Compagnie de théâtre (le Petit Conservatoire, COSAFH, Le Petit lectorat…) – FOKAL – Fondation AfricAmericA – Kay Mizik - Fondation Odette Roy Fombrun - Fondation Canez-Auguste - Fondation Maurice Sixto - Association des cinéastes haïtiens – TAMISE - Galeries d’Art (Nader, Marasa, Atelier Jean René Jérôme, FOSAJ…) - KOLAJ (KoLektif Atis Jakmèl) - Ciné & Audio Institute - Studios d’enregistrement musical (Audiotek, Anbalakay Studio, Bwa moket studio, Graphcity, Haïti Photo, Red Studio, Mage Entertainment, Lux vidéo, BW) - Maisons de production musicale (Solèy Sound, Baoli records, Sonomix, Musique des Antilles, Akoustik Prod, Zigizag Prod, Gabo Prod, Wavemaster Prod…) – Maisons de disques (CD Sélection, Boite à musique) – Entreprises de locations de matériels (Antilles Mizik, Jean-Claude Verdier, Sonomix) – Entreprises ou formations musicales commerciales (Tropicana, Septentrional, Strings, Tabou Combo, T-Vice, Djakout # 1, Zenglen, Barikad Crew, Rockfam, Zatrap, RAM…, Disc Jockeys) – Manufactures et boutiques d’artisanat – Ecole/Atelier de restauration de Jacmel

d-     Les métiers de la culture
[Plus d’une centaine de métiers, non catalogués ; pas de « code métier » ; pas de carte professionnelle ; Pas de protection sociale ; Pas de plan de retraite ; Certains métiers à risques ; peu de pratique du contrat de travail (responsabilité civile) ; Parfois, emploi d’enfants mineurs (ateliers d’artisanat)]

Ainsi, dans le cadre de la formalisation de l’éducation artistique et culturelle en Haïti, dans le but de la rendre accessible à tous, le ministère de la Culture et de la Communication se propose de créer un organisme dénommé « Institut national à la formation aux métiers des arts et de la culture » dont la mission serait de développer la formation aux métiers des arts et de la culture dans les domaines de sa compétence, d’harmoniser et de coordonner divers moyens de formation aux métiers artistiques et culturels existant, en accord avec les instances concernées.

Artistes (chanteur, musicien, danseur, compositeur, acteur, peintre, sculpteur, dessinateur, mannequin, photographe …) – Artisans (du métal, du papier, de la pierre, du tissu, des matériaux de récupération, du bois, de la terre, de la paille…) – Cinéaste – Ecrivain – Editeur – Promoteur de spectacle – Promoteur d’artiste – Journaliste culturel – Vidéaste – Ingénieur de son et lumière – Chef cuisinier – Restaurateur du patrimoine bâti –  Intermittent de spectacle – Guide touristique – Exploitant d’espaces de spectacles – DJ – Professionnels de l’audiovisuel et du multimédia…

e-      Les publications culturelles en Haïti
Nouvèl FOKAL (newsletter) – Bulletins de l’ISPAN - TICKET Magazine* – Ministère du Tourisme (site web) –Ministère de la Culture (site web) – Nota Bene* – RAJ Magazine* – Rebelle*  – Muzac magazine  – E-HAITI Magazine* –  Hey ! Magazine – Magic Haïti* –  Lakay weekly                                           *Version papier existante

4/ Le marchÉ culturel haïtien

[Des handicaps : Rareté de l’information, un secteur peu étudié ; pas de statistiques ; un environnement légal peu adapté ; une perception par le public, éloignée de la réalité ; moins de 14% des salaires « formels » ; un faible nombre d’entreprises culturelles déclarées ; un accès au financement très limité ; des obstacles à l’exportation (quitus). Des atouts : des professionnels de plus en plus organisés en réseaux associatifs, fondations, etc. ; une présence croissante sur le web ; des produits phares, jouissant d’une notoriété mondiale dans les arts visuels, le livre, le cinéma, etc. ; une présence croissante aux grands rendez-vous internationaux]

1-      L’offre culturelle haïtienne (offre importante, variée mais pas assez renouvelée ni rentabilisée)

[Des produits et services relativement chers ; un marché local réduit ; des coûts de production instables ; une centralisation excessive des équipements spécialisés ; des produits originaux ; des techniques et traditions parfois dépassées ; quelques produits positionnés dans les créneaux, niches internationales ; une production relayée par des artistes de la diaspora]

Arts plastiques (exposition-vente, collections constituées, promotion dans galeries et musées) – musique (production forte et variée, concerts, festivals et bals publics ou payants, grande diffusion et promotion dans les médias) – littérature (production importante, foire à succès, prix et notoriété des auteurs haïtiens à l’étranger) – artisanat (grande réputation, exposition-vente et exportation) - célébrations et bamboches populaires (forte participation toutes classes confondues, particulièrement de la diaspora haïtienne) – festivals (forte consommation du grand public) – circuits et destinations touristiques (plus tournés vers la diaspora étasunienne et canadienne et les touristes étrangers)

2-      La demande culturelle en Haïti (forte, mais pas assez approvisionnée)

[Un public très jeune ; un pouvoir d’achat réduit ; une forte demande pour les activités gratuites ; une prépondérance des supports visuels et sonores (conséquence de l’illettrisme) ; des circuits de consommation impliquant la diaspora haïtienne]

Le cinéma (production + importante et de qualité, ouverture de salles de cinéma, soutien et financement de la production cinématographique) – la musique (forte attente de sortie d’albums, forte audience des artistes et des groupes musicaux) – formation artistique (éducation culturelle artistique à l’école, sorties-découverte culturelle avec les élèves, création d’écoles de musique et artistiques régionales, formation et accompagnement des artistes en herbe)  – promotion (émissions dédiées d’importance dans les médias, création de magazines) – loisirs culturels (concerts et spectacles et activités de plein air) – musées régionaux (musée de carnaval de Jacmel, d’histoire à créer) – jardins botaniques et parcs à thèmes à créer

3-      Les défis

Cadre légal (législation inadaptée, désuète, droits d’auteur et de l’image balbutiants, protection des entreprises culturelles, reconnaissance et statut de l’artiste inexistants, pas de structure de régulation culturelle, lutte contre la contrefaçon, le piratage) – Fiscalité aléatoire (10% des revenus de tout spectacle prélevé par l’Etat) – Investissement culturel (investissement public faible, investissement privé non protégé, risque de blanchiment d’argent, financement des artistes et artisans aléatoire) – Données culturelles (pas de statistiques fiables pour mesurer son poids dans l’économie, et favoriser les prises de décisions stratégiques dans le secteur) – Ministère de la culture (parent pauvre du budget de l’Etat, mission limitée et mal connue, politique culturelle inexistante) – infrastructures culturelles (cinémas, centres de convention, salles de spectacles modernes, académies, bibliothèques, musées régionaux à construire) – Protection du patrimoine et des biens culturels (gestion et sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel, des biens culturels) – Education (intégrer la culture dans le système éducatif haïtien)       - Promotion de la culture haïtienne en utilisant les TIC – Préjugés (à combattre, la culture étant considérée comme une activité d’amateurs et dissociée de la vie économique)      




A lire pour aller plus loin :
• Actes des assises nationales de la culture, Ministère de la culture et de la communication, 28-30 juillet 2011[PDF]
• Barbareau Prézeau Stephenson, La richesse culturelle d’Haïti : Mythe ou réalité ? - Mémoire de Master 2, Université Paris-Dauphine – France Septembre 2007
• Françoise Benhamou, Droits d’auteur et copyright, La Découverte, 2009, Paris


5/ perspectives (la culture haïtienne, un géant au pied d’argile)

Faire de la culture haïtienne une destination touristique d’envergure – Appliquer les recommandations prioritaires issues des Assises nationales de la culture – Intégrer la culture dans le système éducatif haïtien – Créer un cadre légal, fiscal et régulateur ambitieux – Libérer les potentialités, les énergies et la créativité culturelles par des accompagnements financiers alternatifs et novateurs -  (Re)construction de bâtiments culturels réputés, tels que le Rex Théâtre et le Ciné Théâtre Triomphe (en cours).


A lire pour aller plus loin
• Culture et fiscalité : les actes du colloque, 10-11 juin 2013 [PDF]

• Actes des assises nationales de la culture, Ministère de la culture et de la communication, 28-30 juillet 2011 [PDF]


Réalisé par Jean-Gérard Anis & Carine Schermann
FOKAL  Mars/Avril 2014

2 commentaires:

Anonyme a dit…

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