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lundi 6 décembre 2021

Les violences faites aux filles et aux femmes en débat au club de Bourdon

 1er Décembre 2021

Sensibiliser pour créer le changement

La violence à l'égard des femmes et des filles n'est pas circonscrite à une zone géographique, à groupe social ou culturel bien défini. La violence contre elles prend de nombreuses formes. Dans la liste, on peut citer : violences verbales, domestique, viol, traite des femmes et des filles, prostitution forcée, grossesse non désirée, violences de guerre, esclavage sexuel, mutilations génitales de femmes et de filles, meurtres sur la base de l'honneur… La liste est l
ongue.

Les Nations Unies définissent la violence à l'égard des femmes comme : « Tous les actes de violence dirigés contre le sexe féminin et causant ou causant des dommages ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques aux femmes, y compris la menace de tels actes, la coercition ou la privation arbitraire de liberté, qu'il s'agisse de dans la vie publique ou privée ».

Selon les dernières statistiques de l'ONU publiées pour 2019, une femme sur trois dans le monde est agressée sexuellement, soit par un parent proche, soit par une personne inconnue. Seulement 52% des femmes mariées ou en famille d'accueil sont libres de prendre des décisions concernant leur vie sexuelle. Plus de 200 millions de femmes subissent des mutilations génitales. En 2017, sur 2 femmes décédées, une a été tuée par un partenaire ou un membre de la famille, mais un homme sur 20 est décédé dans le même état. 71% des victimes de la traite des êtres humains sont de sexe féminin, et 3 cas sont exploités.

Réfléchir sur les violences faites aux femmes et aux filles

Le samedi 27 novembre 2021 a été une bonne occasion pour nous d'aborder ce sujet, car le 25 novembre avait été la journée internationale contre les violences faites aux femmes et aux filles. Le club de débat de Bourdon a réalisé à l'intention de ces jeunes une table-ronde avec 6 femmes, parentes des jeunes du club, à l'horaire habituel de nos rendez-vous hebdomadaires, de 13h à 16h. Onze (11) filles et sept (7) garçons ont échangé avec les mamans présentes.

Les questions abordées ont été les suivantes : Comment en tant que femmes et mères elles vivent les violences à leur égard et quelles pistes de solutions ? Être femmes veut dire quoi pour vous ? Pourquoi faut-il prendre un jour (le 25 novembre) pour parler des violences faites aux femmes et aux filles ? Quels sont les types de violences que vous connaissez ? Certaines femmes et filles décident de garder le silence et/ ou de rester auprès de leur bourreau, pourquoi d'après vous ? Comment peut-on combattre la violence à l'égard des femmes et des filles ?

Les parents, institutions éducatives ou religieuses et autres, se doivent d'enseigner aux enfants dès leur plus jeune âge que la violence n'est pas une solution quelle que soit la situation, mais un problème, car la brutalité n'a pas de justification ; les sensibiliser, les éduquer car l'éducation est le seul vaccin contre la violence.

Même si toutes les mamans ne voyaient pas les choses de la même manière pour se protéger et protéger leurs filles, certaines étaient plus conservatrices et autoritaires, d'autres plus libérales et ouvertes, quelques-unes étaient passives même résignées, parce que, selon ces dernières, il faut survivre.

Verbatim

Jean Fritz Kervens TILUS : "… c'est une activité formidable qui va aider beaucoup de parents dans le sens où ils ne connaissent pas assez leurs enfants, et qui s'occupent juste de leur santé physique. J'ai aimé la réaction de 2 mamans (…) où elles montrent qu'elles comprennent et font l'effort pour être plus proches de leurs enfants. J'ai appris aussi que je dois comprendre mes parents pour chercher à être plus proches d'eux.

Je suis contre toute forme de violence que subissent les femmes et les filles pour répéter Gandhi : "Je m'oppose à la violence parce que lorsqu'elle semble produire du bien, le résultat n'est que passager, tandis que le mal est permanent."

Fabrice HÉRARD : "La question de violence sur les femmes se répète presque partout dans le monde. Dans certaines sociétés, des luttes ont été entamées pour promouvoir l'émancipation de la femme. Le 25 novembre se tient une sensibilisation pour combattre la violence sur les femmes et les filles. En tant que jeunes haïtiens nous devons faire savoir que c'est injuste que les femmes subissent autant de violence de la part des hommes.

Au cours de ce forum plusieurs idées sont ressorties surtout sur les différents types de violences. Pour moi tout a été un succès, j'ai beaucoup appris sur les parents et des filles en ce qu'il s'agit de la violence qu'elles subissent. […] Il y a même des mamans qui acceptent la violence à cause de leurs enfants, parce qu'elles ont peur de gâcher leur avenir."

Pour changer les choses, changer d'attitude

 

Les jeunes ont montré leur intérêt lors de cette table ronde, faire rencontrer deux générations et discuter ouvertement sur un sujet sensible a été une bonne opportunité pour eux d'apprendre plus sur cette situation et d'adopter les attitudes pouvant les protéger et les empêcher de devenir des bourreaux.

 

L'ambiance était très chaleureuse, pleine de vie, les échanges étaient très abondants, les mamans profitaient aussi de cette belle opportunité de parler de vive voix aux jeunes, de leur conseiller sur leurs attitudes, de partager leur vécu dans ce monde injuste à leurs égards

 

Cette activité a été une réussite. Cela a été un bon moment de rencontre entre jeunes et adultes. Les jeunes ont montré de l'intérêt pour la cause des femmes et des filles et ont participé avec beaucoup d'enthousiasme. Ils ont compris que pour changer les choses ils doivent changer d'attitude et participer au changement qu'ils souhaitent opérer.

Bravo à mon collègue Alfred DÉSIR, sans quoi cette activité ne sera pas possible ! Et au coordonnateur général du programme de débat de FOKAL, nous disons merci pour son soutien infaillible.

 

Joël LAZARD

Animateur du club de Bourdon

Tél. : + 509 3678-5257

E-mail : lazard.joel@yahoo.fr

 

samedi 2 octobre 2021

« En ce moment la moindre distraction peut vous couter la vie », dixit une débatteuse de Jérémie

 30 Septembre 2021

Le vendredi 10 septembre 2021, le club de Débat de Jérémie a ouvert ses portes. Nous aurions dû avoir avec nous le psychologue Alain Victor pour une thérapie de groupe afin de faire parler les jeunes de leurs angoisses, des stress et traumatismes qu’ils ont subis après les récents graves évènements survenus dans le pays. Cependant, il a eu une exigence de travail de dernière heure qui l’obligeait à se rendre à Port-Au-Prince la veille. Toutefois, il nous a dit de demander aux jeunes ce qu’ils ont précisément comme problèmes pendant ces derniers jours, enregistrer leurs paroles, les lui envoyer et, à son retour, le 17 septembre prochain, il fera une rencontre de suivi avec les jeunes.

Voici quelques témoignages recueillis :

« Je me sens stressé à cause du tremblement de terre. Depuis ce jour-là, le moindre bruit me fait sursauter. Je ne peux m’empêcher de rester sur le qui vif et à n’importe quel moment pour me mettre à courir. Mais je me demande où est-ce que je vais comme ça en courant. J’ai envie de me perdre dans une réalité, mais il m’est très difficile de me distraire parce qu’en ce moment la moindre distraction peut vous couter la vie. C’est tout ce que je ressentis après le tremblement de terre », a avancé Sharanaelle Belris.

Sophonie a enchainé en disant : « Après cette catastrophe, je suis stressée. Je n’arrive même pas à formuler une phrase complète. J’ai fait des cauchemars absurdes. Je n’arrive pas à me contrôler émotionnellement. J’ai toujours envie de courir, de partir, de laisser la ville en pensant que ça va recommencer. Je n’arrive pas à dormir. Parfois, je suis très en colère. Je me culpabilise de n’avoir pas su que toutes ces gens allaient mourir pour, au moins, essayer de les sauver. Je me demande parfois si j’arriverai un jour à affronter la réalité. Je n’arrive pas à me concentrer sur mes responsabilités personnelles. C’est absurde ! »

Pour Guillaume Eudès : « Chak lèm tandon bagay souke, manvi kouri se komsi se tranbleman an epi manvi kouri ».

Nyrlande Jacquet : « M pat janm konn sa k tranbleman tè a. Epi, lè l te fèt la, m te kanpe yon miwa, m wè lap vire. Male poum kouri, manmanm kenbem. Apre sa, depim tandon bri m toujou se tranblemand tè a ».

Rockson : « Gen 4 bagay ki stresem : koronaviris lan, ensekite, lamo prezidan an avek tranbleman tè a».

Bien que le Psychologue n’ait pas été là, mais on sent que les jeunes se libèrent dans leur manière de s’exprimer, ils se sont soulagés.

Toutes les plaintes ont été enregistrées et envoyées au psychologue Alain Victor et une rencontre de suivi a été planifiée avec lui le 17 septembre prochain.

Le 2e jour, le 17 septembre prochain, le psychologue était là comme il l’avait promis. Il a commencé en disant aux jeunes : « Avec une attention très soutenue, j’ai entendu toutes vos plaintes. Et, en conclusion, j’ai fini par comprendre que vous êtes, pour la grande majorité, vous êtes stressés. Maintenant, la question qu’il faut se poser c’est comment surmonter le stress ? »

Après plusieurs réponses données par les jeunes, il a enchainé pour dire : « C’est normal comme jeunes, quand un évènement pareil est passé, il agit sur votre cerveau, mais l’essentiel c’est de nous adapter et de chercher à résoudre le problème qu’on a car, nous sommes tous nés avant les problèmes. Et, puisque nous sommes nés avant eux, il revient à nous de les résoudre mais non pas à eux de nous résoudre ».

 « Pour surmonter le stress, il faut parler, exprimer le problème qu’on a, l’extérioriser pour se délibérer. Le stress, si on ne le surmonte pas, cela peut engendrer l’anxiété… »

Il a ajouté : « Je sais bien que ce sont les derniers évènements politiques et le tremblement de terre suivi de différentes répliques et les hallucinations qui vous rendent stressés à ce niveau. Cependant, il faut que vous sachiez que le plus important c’est la façon de se préparer et de se comporter en cas de tremblement : construire les maisons suivant les nomes parasismiques, rester dans un endroit dégagé, sortir si vous êtes à l’intérieur de la maison ou se mettre sous une table… »

 

Waldinde Germain

Animateur du club de débat de Jérémie

PIJ

vendredi 1 octobre 2021

Debatè klèb Dabòn aprann kontwole stress


 Vandredi 17 Septanm 2021

Apre kèk tan klèb deba nan bibliyotèk Rasin Lespwa te fè san rankontre jenn yo nan lide pou te pwoteje yo ak konbat pwopagasyon viris la, vandredi 17 Septanm 2021 klèb la te rive planifye ak òganize yon rankont ak dizwit (18) jenn, nèf (9) gason ak nèf (9) fi. Pou rankont sila te posib, anmatè yo te mande pou chak jenn mache ak kach nen yo, epi respekte distans sosyal la. Rankont sila a te rive fèt pou te pèmèt jenn yo eksprime yo parapò ak moman ensekirite, tansyon politik ki ap ravaje peyi a plis viris kowona ki ap vale tèren. Animatè yo te envite de (2) sikològ ak Responsab Lekòl Mesye Fritznel Mede ak Mesye Telson Vixama ki te prezan pou te kapab konseye jenn yo sou sa yo dwe fè pou yo kapab kontwole nivo estrès ak fristrasyon yo. Telson Vixama se yon ansyen manm klèb deba Dabòn nan.

Jefte THELISMA, animatè prensipal klèb la, te salye jenn yo epi bay rezon prezans yo nan espas sila a pandan li te mande yo pou yo pa pè vide tout sa ki nan lespri yo , di kòman sitiyasyon peyi a jounen Jodi a afekte yo, ki chanjman ki opera nan konpòtman yo. Telson Vixama te pwofite fè yo konnen Ayiti se yon peyi Twomatojèn kote sitiyason an tèlman egzajere li devlope kay moun yo yon seri santiman moun nan pafwa pa menm ka esplike oubyen konnen. Akoz relasyon sere sere ki genyen ant Moun ak anviwonman an fè evolisyon anviwonman an gen gwo enpak sou “Myezèt sichik” chak moun ki ap evolye la. Konsa se moun yo ki pou chache adapte yoak fenomèn sa yo, devlope estrateji pou sa tou.

Osly Désir, yon jenn ki nan NS4 nan klèb la di li menm sitiyasyon peyi a, koze ensekirite pa twò boulvèse li men zafè kowona a ki plis frape li. Paske jan Leta jere sa a fè li santi se yon blag kowona ye menm si li pa vle riske akoz sa li wè e tande k ap pase lòt kote.

Angeline Fleurimon yon jenn fi ki nan NS4 tou fè konnen li menm li egziste men li p ap viv. Li di pandan klèb la, bibliyotèk la ap moutre li enpòtans pou li kontinye aprann men gen yon bann lòt jenn bò lakay li ki ap pase li nan betiz, ki ap trete li enpav chak fwa li moutre enterè li genyen pou mete inifòm pou ale lekòl oubyen vini nan espas bibliyotèk la.

Lund Valby Bocage yon manm klèb la fè santi li menm gen kèk tan li pa sansib ankò. Ki donk depi evenman an pa touche li oubyen yon manm nan fanmi li, sa pa ba li pwoblèm. Li di avan li pa t konsa pou li te fini entèvansyon li a.

Pou premye gwoup sa, youn nan entèvenan yo Firtznel Mede te esplike yo zafè twomatis yo genyen ki poko janm geri depi tranblemanntè 2010. Sou sa vin ajoute kriz sosyopolitik yo. Chak moun se yon moun inik, diferan youn parapò ak lòt. Sa ki pèmèt lè yon bagay rive, nou chak gen estrateji nou devlope pou nou kapab eseye adapte nou ak sa. Gen moun pwosesis la pran plis tan pou fèt.

Jhooly Medgina Bonnaventure yon jenn ki t ap viv Matisan e ki kòmanse frekante klèb la ak dlo nan je te pran rakonte move avanti ki koze penn li pandan li t ap viv Matisan. Li mande kisa Fanmi li te fè pou sibi sa. Li leve matisan, manmi li se machann anba lavil la. Nèg move entansyon oblije fè li kite zòn li, zanmi li, kay li ak tout sa li te posede kòm jenn fi ki t ap grandi pou li vin rete Leyogàn. “Rèv mwen se fin lekòl, rantre nan Inivèsite.Men eske sitiyasyon an p ap fè m aji fason pa t janm swete? ” kesyon li te poze apre li te fin di se anba bal li kouri kite matisan. Gade manmi li ki ap kriye kou timoun piti, ti frè li ki ap di pa gen lavi ankò pou yo, fè li parèt san fòs.


Christina Charles yon jenn ki se yon atis nan klèb la ki te chanpyon konkou Radyo Educ FM ak Centre pour l’Éducation communautaire et la culture te rive reyalize an desanm lane dènye,  rakonte pwoblèm pa li se ak manm legliz manmi li ki ap egzije manmi li pou fè li mete fen ak karyè atisitk li. “Manman m pa vle m chante malgre jan li te kontan wè m sou sèn nan final konkou a”, li te ajoute.

Lood’s Shaika Guerrier ki se youn nan jenn ki reyisi nan egzamen NS4 ane a fè konnen li pa wè sa pou li fè paske li te vle rantre pòtoprens pou etid inivèsite li men manman li pafwa dakò pafwa li pa dakò akoz move nouvèl yo. “Pwoblèm mwen kounya se kapte, m pa gen memwa menm. Tout sa m etidye yo, m bliye yo” Li te fè konnen.

Sillas Bellevue, yon jenn ki travay anpil nan kotche moun nan zafè motivasyon epi ak animatè yo fòme nouvo jenn yo nan deba moutre akoz li li anpil fè li devlope estrateji ki pèmèt li adapte li. Pou Sillas jenn yo dwe kreye pwòp reyalite yo ki ap pèmèt yo adpete yo ak reyalite Peyi a. “Tout pwoblèm mwen kounya se jenerasyon an ki ap depafini an” li te fè konnen.

Remarque Lorkens yon jenn depi nan 9vyèm ane Fondamental ap frekante klèb la rakonte pè li nan nivo sekirite peyi a. “Yon jou m ap sòti lekòl, yon ti jenn rale zam li devan m epi li tire yon lòt, kote san vole sou mwen sal inifòm mwen” li te fè konnen nan sa ki rann li estrese.

Telson vixama te raple yo legzistans se yon sòm prensip e se kraze, pa respekte oubyen pa rekonèt prensip yo ki fè nou kote nou ye la. Gen moun ki ap chache satisfè bezwen yo nenpòt fason pandan yo koupe kout je anviwonman an ak lòt moun ki ap viv kote yo. Sa ki ap pase nan anviwonman  dwe sonnen alam nan tèt nou, gade ki kote sa ka rive. Konsa pou nou ka kouri prese prese aji. Nan yon fason oubyen yon lòt depi bab kanmarad ou pran dife, si ou pa mete pa ou alatranp pa ou dèyè tou. Sitiyasyon yo afekte nou, kounya se devlope estrateji ki ap pèmèt nou kontinye viv pou nou pa dekouraje nan reyalizasyon rèv yo. Li pa fasil men pale yo se deja yon premye pa, esprime nou, chache yon konfidan, yon moun konfyans ki pou konnen sa ki ap travèse nou, patisipe nan aktivite ki ap fè nou reflechi, mele nou ak jenn ki gen objektif ak vizyon grandi chak jou pou nou ka jwenn lanvi kontinye aprann menm si se sou entènèt ki bay posiblite kou anliy yo.

Mede te ajoute pou li di yo “Nou bezwen kontinye viv. Pou nou fè sa, se devlope estrateji, fokis sou rèv nou, aprann sou sitiyasyon yo, epi konsilte detanzantan yon moun nou fè konfyans pou nou pale. Pa janm kache jan nou santi nou, pou sa pa vin pi grav”

NB: Genyen de jenn nan klèb la ki ta ta dwe jwenn yon tretman apa pou sa ki ap travèse yo. Pou sikològ yo se yon enfim pati nan emosyon yo ki rive devwale.

Merline Sommervil, dezyèm animatris klèb la, te pwofite konseye yo pou yo pwofite fè tout sa ki pozitiv nan lavi a, chache rezon bay tèt yo, paske fòk yo kontinye viv.

Tout jenn yo te jije rankont klèb la te manke yo anpil anplis deside fè yo rankontre ak sikològ yo se yon gwo pwen animatè yo make. Yo pwofite mande pou yon rankont konsa rive fèt chak mwa kote yo ap ka esprime yo, di sa ki ap fè yo mal, sa yo ap sibi. Fòme yon terapi gwoup anndan klèb la enpòtan anpil pou yo. Animatè yo te satisfè pandan yo pwomèt yo pral travay pou pèmèt yo kontinye akonpanye yo. Rankont vandredi 17 septanm nan te enteresan epi enpòtan pou jenn yo  ak animatè yo. Se te yon rankont retwouvay men tou yon rankont ki devwale tout travay ki ap tann animatè yo nan kontinye akonpanye jenn yo sitou sa yo ki poko ka rive esprime libelibè sa yo ap sibi.

 

Jefte THELISMA

Animatè klèb Deba Dabòn

 

mardi 28 septembre 2021

Les jeunes de Bourdon apprennent à prendre soin d'eux en ces temps de crise

 28 Septembre 2021

Aujourd'hui, chez nous, on a toutes les raisons de s'inquiéter de notre lendemain. Entre insécurité, urgences sanitaires, catastrophes naturelles, cherté de la vie, instabilité politique, économique et sociale, nous sommes dans le flou total, notre avenir est ainsi ballotté. Les débatteurs et débatteuses du club de Bourdon, membre du réseau de FOKAL ne sont pas exemptés de cette situation chaotique. La crise est pérenne, elle se normalise. Et les jeunes ont peur.

C'est en ce sens que le club de débat de Bourdon a réalisé à l'intention de ces jeunes, le samedi 18 Septembre 2021, de 2h à 4h pm, une thérapie de groupe avec la psychothérapeute et pédagogue, Monique Manigat, sur la gestion du stress en cette période de crises sans fin que traverse le [ays. Ce stress qui prend toute forme de symptômes, pour la gérer, il faut tenir compte de notre santé sans laquelle on ne peut rien faire.



Assise en U dans la grande salle de la bibliothèque du Centre Culturel Pyepoudre, les jeunes étaient au nombre de 21, dont 13 filles pour 8 garçons. Une activité de mise en train a débuté la séance, durant laquelle des petites questions de politesses sont posées pour savoir comment vont les jeunes en ces mauvais moments que traverse le pays.

Après les réponses des jeunes, Mme Monique a posé les bases de son intervention sur la santé physique, mentale et émotionnelle pour pouvoir gérer la crise. Elle a demandé aux participant.e.s de mesurer sur une échelle de 1 à 10 combien chacun note son niveau de santé pour chacune des dimensions.

La santé physique est souvent négligée chez nous. Selon elle, la première chose à savoir pour jouir pleinement de la vie, est d’avoir une bonne santé physique.

Pour rester en bonne santé, il faut avoir 5 attitudes :

1) Apprendre à prendre rendez-vous chez le médecin, car on prend grand soin de nos biens, tels nos téléphones, nos voitures, motocyclettes ou autre. Il faut prendre soin de nous-même aussi.

2)  Prendre le temps de dormir. 8 heures par jour et le temps nécessaire pour bien se reposer, même si on se sent en plein forme après 6 heures de sommeil. Le sommeil est une habitude, il faut le développer.

3) Boire de l'eau : de l'eau pour le corps, 8 verres par jour, on a la fâcheuse habitude de boire uniquement quand on a soif, le cerveau a besoin d'eau pour fonctionner, elle est composée de 83% d'eau et le cœur de 77% d'eau. Tous les organes sont majoritairement composés d'eau.

4) Manger : manger suivant la pyramide alimentaire, manger à des heures régulières. Il faut veiller à ce que son alimentation soit saine.

 5) Bouger : le dernier élément à tenir compte pour rester en bonne santé, on est devenu paresseux, on fait plus d'activité physique régulièrement pourtant c'est un point important pour demeurer en bonne santé physique. 

Si la santé physique est négligée, que dire de la santé mentale ? On a tendance à prendre pour un fou celui qui se fait aider par un.e psychologue. Il est important de faire une distinction entre santé mentale et santé émotionnelle. La santé mentale nous renvoie directement vers le cerveau. Tout ce qui est objectif vient du cerveau. Il faut explorer et participer dans ce qui t'intéresse et y consacrer toutes tes ressources : argent, temps, énergie. Pour réussir et être en paix avec soi-même, il faut identifier sa passion et mettre toutes ses ressources.

La santé émotionnelle quant à lui, fait référence aux émotions, sentiments, satisfaction, de besoin.... Les émotions sont aux nombres de (6) chez les êtres humains, ils sont universels, mêmes d'autres chercheurs pensent qu'ils sont plus. Ils sont : La peur, la colère, le dégoût, la tristesse, la joie et la surprise. Pour les sentiments, ils sont beaucoup plus et sont personnels à chaque personne. Tout ce que vous faites, dites ou ne faites pas ou ne dites pas et le fruit de vos choix, car la perception de la situation détermine ce que vous faites ou pas. Vous agissez en fonction de vos besoins, Rosenberg a énuméré la liste des besoins physiologiques, bien-être physique, sécurité, empathie, compréhension, créativité, amour, intimité, jeu, distraction, repos, détente, récupération, autonomie, sens, spiritualité.

Pour ne pas s'effondrer comme un château de sable en ces moments difficiles que traverse le pays, il faut prendre soin de soi, physiquement, mentalement et émotionnellement. On dit souvent que nos yeux sont la porte d'entrée de nos âmes. Et avec un regard pénétrant, on peut lire dans son compagnon comme un livre ouvert. C'est en ce sens que Madame Monique a terminé la séance par un exercice de regard, ou chaque personne pendant 5 minutes fixait son compagnon.

Les jeunes ont été très satisfaits de ce moment car cela a été l'opportunité pour eux de mettre a nu tous leurs ressentis refoulés ou cachés. 

Verbatim des jeunes :

Peterlyne Veillard :

"C'était une journée très riche en informations. Elle nous a rappelé l'importance d'être en santé mentalement, physiquement et émotionnellement, c'est un équilibre qu'on doit maintenir. Elle nous a prodigué des conseils assez pratiques sur la vie, les obstacles : comment les surmonter, ne pas lâcher prise, faire une étude sur notre personne afin de nous découvrir, de connaître nos passions de manière à les vivre à fond et améliorer notre qualité de vie. Elle nous a invité à accepter le fait qu'on va tous mourir et qu'on ne peut pas l'éviter, on n'a qu'à profiter des jours qui nous restent. Elle nous a aidé à accepter qu'il y a des choses qui ne dépendent pas de nous et qu’au lieu de rester à nous apitoyer sur elles, c'est mieux de nous concentrer sur celles qu'on peut gérer.

L'application de tout ce qu'on a appris aujourd'hui va certainement améliorer notre qualité de vie. "

Dimanche Ridelschine :

On devrait faire beaucoup de formations de ce genre car cela m'a fait beaucoup de bien et je crois aux autres aussi. Cela m'a fait réfléchir et j'ai eu de bons conseils que je ne tarderai pas à appliquer.
Ces formations sont de bon équilibre entre le débat et nos vies car je pense que pour pouvoir être performant dans le débat (et dans d'autres activités) on doit avoir une bonne qualité de vie qui aura un impact positif dans ce que nous entreprenons.

En tant que jeunes, on fait souvent face à des situations qui nous affectent mentalement et physiquement et qui ont des conséquences sur nos relations et nos activités. Et parfois ces genres de formation sont des bouées de sauvetage au milieu de l'océan.

C'est pour ces raisons que cette formation a été un plaisir. J’ai aimé la manière dont elle nous a fait participer de début à la fin, la manière dont elle a expliqué les choses d'une façon simple et précise. J'aimerais avoir d'autres formations (diversifiées) à l’avenir ! Je suis déjà excitée d'y participer !"

Romain Maurice :

"L’intervention de Monique Manigat, la psychothérapeute, fut d’une grande importance. Ces derniers temps, nous sommes confrontés aux diverses tragédies, catastrophes et autres, et tout ceci ont des effets directs ou indirects sur notre vie quotidienne. Une telle intervention a toute sa place.

Personnellement, à partir des différents points soulevés, j’ai pu apprendre davantage de l’être humain et de tout ce dont nous sommes dépendants.

J’ai eu un soulagement sur un facteur qui provoque l’anxiété chez moi. Donc, ce que madame a partagé fut une aide psychologique, importante. 

Cette activité a été une réussite, dans le sens que les jeunes ont participé avec beaucoup d'intérêt dans cette séance de thérapie de groupe. Et les jeunes ont compris que tant que les choses n'ont pas changé, ils ont le devoir de se battre pour leur santé.  Je crois fermement que la prochaine activité sera plus intéressante et plus grandiose.

Bravo à mon collègue Alfred DÉSIR, sans quoi cette activité ne sera pas possible. Et aussi merci au coordonnateur général pour son soutien dans la réussite de cette activité.

 

Joël LAZARD

Animateur du club de Bourdon

Tél. : +(509) 3678-5257

Email : lazard.joel@yahoo.fr

lundi 13 septembre 2021

Camp-Perrin, au cœur du séisme

par Jenny Charles

Débatteuse du club PIJ/FOKAL de Camp-Perrin

            Le samedi 14 Aout 2021, vers les 8h30 du matin, un violent séisme de magnitude 7,2 a secoué le grand Sud en particulier Camp-Perrin, ma ville natale. C’est un événement que je n’oublierai jamais et qui aura certainement des répercussions sur cette grande région [Sud, Grand-Anse, Nippes], et pourquoi pas, sur tout le pays. En tant que jeune, cet événement m’a plongée dans de profondes réflexions et je dois même avouer que j’ai perdu un peu l’appétit et le sommeil. La catastrophe a suscité pas mal de commentaires. Plusieurs sentiments me traversent ainsi que la plupart des jeunes de mon âge.

        D’abord, ce fut la surprise. C’est l’événement auquel on s’attendait le moins, en particulier à Camp-Perrin. Pour nous, les séismes de cette magnitude, c’est l’affaire du département de l’Ouest frappé en 2010, ou du Grand Nord, ravagé il y a près de deux siècles. On pensait qu’à part les cyclones dont Matthew était jusqu’ici le plus terrible, les inondations ou parfois des sécheresses, on ne pouvait connaitre d’autres catastrophes naturelles. Mais hélas ! On ne pouvait pas s’imaginer qu’un beau samedi matin ensoleillé, nos vies seraient à jamais bouleversées par une pareille catastrophe.

           Ensuite, ce fut la peur, la panique pour mieux dire. Les quelques secondes que ce tremblement de terre a duré et les désastres qu’il a causés en termes de vies humaines détruites, maisons transformées en décombres, glissements de terrains, ont provoqué la frayeur dans la population. Partout, des gens étaient rassemblés autour des décombres pour tenter de sauver des vies humaines, ou d’y retirer des corps sans vie. A chaque réplique les enfants se coinçaient entre les jambes de leurs parents, ou affolés voulaient courir on ne sait où. Quant à moi, et c’est pareil pour beaucoup de mes amis (es), il m’arrive si souvent depuis ce jour-là de faire des cauchemars. La maison de mes parents fortement endommagée, nous dormons à la belle étoile dans les deux premiers jours qui ont suivi l’événement et aujourd’hui sous un simple abri que nous avons construit. Malgré cela, j’ai l’impression qu’à chaque réplique la terre va nous avaler. On dort avec un œil ouvert et un œil fermé comme si l’on s’attend à ce que la terre tremble à chaque instant. On est pour ainsi dire traumatisés. Les enfants en particulier craignent d’entrer dans les maisons restées encore debout.

          Je constate enfin que, parmi les jeunes de mon âge surtout, souffle un vent de désespoir après ce séisme. Certains réalisent qu’ils ne peuvent pas avoir un avenir souriant en Haïti, non seulement à cause des problèmes socio-politiques qui tracassaient déjà le pays, mais aussi à cause de ce dernier événement. Ils estiment que le pays est malchanceux. Moi, je me dis, un peu pour me tranquilliser, qu’on n’aura pas tous les jours un séisme de cette force. Mais cela ne m’empêche pas de penser à la nouvelle année scolaire. Je me demande si les élèves seront assez concentrés pour apprendre. Le moindre bruit, comme un pneu qui éclate, un camion qui passe ou même un banc qu’on traine dans une classe pourrait gâcher une journée de classe et provoquer des blessés. Cela est d’ailleurs déjà arrivé à Camp-Perrin à cause de ce qui s’est passé en à Port-au-Prince en 2010.

   En fin de compte, le séisme du 14 Aout 2021 laissera un goût amer dans le cœur de chaque habitant du Sud, en particulier de ceux qui vivent à Camp-Perrin. Désormais, la vie ne sera plus la même. A la liste des catastrophes dont est souvent victime le département du sud, il faut maintenant ajouter le tremblement de terre. C’est pourquoi, je pense que des campagnes d’éducation de la population sont devenues de plus en plus importantes, non seulement pour préparer les esprits à s’attendre à de telles catastrophes, mais aussi pour apprendre aux populations à mieux réagir.

Septembre 2021


Jenny Charles, 19 ans, est membre du club de débat de Camp-Perrin. Elle a participé au dernier tournoi national de débat de FOKAL aux Cayes. Jenny termine cette année ses études secondaires au Collège Immaculée Conception de Camp-Perrin.

Brillante élève, elle a déjà reçu maints prix pour ses remarquables résultats académiques. Elle a été lauréate aux examens officiels de 9e Année fondamentale pour l’année académique 2016-2017, performance exceptionnelle pour laquelle elle avait reçu une distinction présidentielle signée par feu le Président Jovenel Moïse, le Premier Ministre Jack Guy Lafontant et le Ministère de l’Education Nationale d’alors, Pierre Josué Agenor Cadet.

lundi 27 janvier 2020

"Débattre est notre vrai combat où nos armes sont nos mots"

Par Pouchenie BLANC 

Etudiante en médecine
Ancienne débatteuse du club de débat du Cap-Haïtien
Juge et coach de débat au club de Bourdon
Programme Initiative Jeunes - FOKAL

La jeunesse est plus qu’une étape dans la vie, elle est une conception. Et d’aucuns sachent qu’elle traîne tout un package qui est plus que nécessaire dans la vie d’un individu que ce soit personnellement ou socialement. Assez souvent, les institutions sociales primaires (famille, école, église) manquent une partie de leur mission par omission ou manque de savoir-faire. Ce manque peut être fatal s’il n’est pas comblé adéquatement. Ainsi, il peut être réparé par le travail sur sa personnalité, la recherche de ses talents, la pratique de certaines activités comme le débat. Ce dernier s’avère être un atout considérable pour l’épanouissement du jeune par l’éducation et le développement des aptitudes personnelles. On arrive même à dire que le débat change la vie parce qu’elle est impliquée ou du moins elle doit l’être dans toute les sphères de la vie quotidienne car vivre c’est débattre.

Assez souvent, nous voyons le débat comme un simple match à gagner ou un tournoi à remporter. Il est vrai que c’est gratifiant de voir ses efforts récompensés mais au-delà d’un trophée ou d’une distinction, l’éducation à une valeur primordiale au débat. Ce n’est pas sans raison que les sujets choisis nécessitent des recherches plus ou moins approfondies sur des phénomènes socio-politiques ou culturels universels. À travers ces recherches, nous élargissons nos connaissances sur certains problèmes d’ordre mondial et le débat nous permet d’autre part d’aiguiser notre sens critique, notre esprit de discernement pour appuyer ou rejeter une thèse, une proposition. Même après le match, les acquis nous restent et nous serviront tôt ou tard.

En outre, le débat nous permet de développer notre patriotisme, notre citoyenneté notre sens des responsabilités et notre esprit critique. L'éloquence, la fougue, la cohérence, la méthode et le respect sont au rendez-vous. Ces aptitudes sont souvent développées par le débat car celui-ci nous permet de laisser tomber notre timidité pour nous ouvrir et nous épanouir à tous les points de vue. Aussi, dans notre société, l’éducation par le débat s’avère être une priorité. En Haïti, nous manquons de modèles dans les administrations publiques. Le parlement qui devrait être un siège de débat est une arène où les représentants mettent à nu leur bassesse sous ce qu’ils appellent “politique” Il leur est quasiment impossible de discuter dans le respect et l’harmonie comme nous le montre le débat. L’éducation par le débat permettra aux enfants dès leur plus jeune âge de savoir argumenter sans arrogance et de développer des qualités morales et intellectuelles utiles. En grandissant, ils garderont ces valeurs et deviendront des citoyens responsables, dotés d’esprit critique capables de comprendre et de résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés ainsi que la communauté dans laquelle ils évoluent.

De nos jours, notre pays, et il n’est pas le seul, est confronté à diverses crises socio politiques mais la corruption est plus criante et selon plus d’un, elle est à la base de tous les maux rongeant notre société. La gabegie ruine notre système administratif et le peuple en sort comme véritable perdant. Par ailleurs, ni le pouvoir en place, ni l’opposition n’arrivent à trouver une alternative avantageuse pour tous qui permettra à la masse populaire de connaître de jours meilleurs. Leur amour du pouvoir, leur orgueil mais surtout leur inaptitude à débattre sur les grands problèmes du pays nous plonge dans un chaos et une instabilité sans précédent.

Nous revenons donc à l’importance de l’éducation par le débat dans notre société. Si tout petits, nos dirigeants avaient été éduqués par le débat, s’ils avaient appris à étaler leur point de vue dans la fraternité nous aurions une meilleure image et nous ne serions pas à notre étiage. Ceci n’est pas seulement valable dans nos grandes institutions, même dans notre vie de tous les jours, à l’école, dans la famille, au travail, nous communiquons et nous ne partageons pas toujours l’avis de l’autre mais est ce que nous argumentons correctement sans arrogance pour faire comprendre notre point de vue ? Beaucoup de disputes seraient épargnées et beaucoup de problèmes seraient résolus. Il importe d’en tenir compte et d’y penser et à ce titre, le plus tôt sera le mieux.

Certains jeunes de mon pays qui pensent que nos problèmes seront résolus par la désobéissance civile et/ ou la violence parce qu’ils estiment que c’est par cette voie qu’ils peuvent faire entendre leurs voix et se venger de leurs droits bafoués par le régime en place. Mes expériences personnelles m’ont montré que le dialogue, à travers le débat qui est le vrai combat où nos armes sont les mots, est la meilleure façon de trouver un compromis favorable pour tous. Si selon eux l’arme de la dialectique n’est pas assez puissante, la dialectique de l’arme n’est que plus arbitraire et viole les droits qu’ils estiment eux même qui leurs sont bafoués.

Détruire les vies et les biens est une violation des droits humains et ne fait que retarder l’état. Les infrastructures et les édifices publics sont créés par leurs impôts et taxes, ce qui prouve qu’ils se détruisent eux même. Les entreprises privées, lorsqu’elles sont détruites ne fait que salir notre image aux yeux des étrangers et ralentir les investisseurs. Dans tous les cas, la violence aggrave notre situation et instaure une instabilité permanente. Ce n’est que par le débat, par l’éducation que l’on peut sauver notre société et ce, dans le respect des valeurs humaines et morales que nous enseigne le débat.

Le débat a fait de moi une bonne oratrice rationnelle, une citoyenne engagée et responsable, je crois donc que comme le débat a changé ma vie et celle de nombreux débatteurs, il peut aussi transformer des sociétés particulièrement la mienne que l’intransigeance, l’intolérance détruit. J’espère vivement et j’y travaille comme je peux pour que l’éducation par le débat atteigne les jeunes et adultes de mon pays et devienne transversale dans toutes les institutions.

“Je me rappelle qu’avant d’entrer dans le programme de débat, j’étais fermée, taciturne, glossophobe et peu sure de moi. J’ignorais une partie de moi et c’est comme si elle attendait d’être éveillée. Surtout dans une société où l'on attend à ce que les femmes gardent le silence, j'ai obtempéré même quand ça ne se raccordait pas avec mes points de vue. De plus, j'étais une élève d'une école congréganiste stricte sur la discipline et peu disposée à discuter. Cependant, je ne peux pas rejeter toute la faute sur la société et mon école car mon entrée dans un club de débat a radicalement changé mon comportement face aux divers problèmes auxquels je me confrontais dès lors.

Avec mon club de débat, j’ai appris à me connaitre, à connaitre les autres et à les accepter avec leurs points de vue. J’ai surtout appris à analyser, réfléchir et faire passer mon opinion tout en la défendant avec conviction, J’ai aussi appris à improviser par mes prises de paroles en public et par-dessus tout J’ai appris beaucoup de choses lors de mes recherches pour préparer les matchs. Débattre est passionnant et excitant mais aussi instructif et important. Aujourd’hui je m’exprime clairement et je suis une jeune leader dans ma communauté et tout ceci c’est grâce au débat. J’ai déjà remporté certains prix dont le plus grand est la découverte de cette partie de moi qui aujourd’hui me définit ainsi que mes prises de positions. Je compte continuer à débattre car je suis persuadée que la vie est un débat.”

Ce sont les idées, bien avant les actions qui peuvent changer le monde. Autant débattre pour les trouver. Edgard Morin l'a si bien dit : "Cette nouvelle humanité qui est en train de naître doit être une humanité de débat. Cela est très fatigant mais très passionnant, c'est la source de la vie."




jeudi 28 novembre 2019


En janvier 2016, plus précisément la troisième semaine de ce mois-ci, mon école avait reçu une invitation qu'il nous a fait part, nous les élèves du secondaire. C'était plutôt une sorte de recrutement pour de nouveaux membres pour le club de débat de Christ-Roi (c'était le nom du club à l'époque) et c'est cette annonce qui allait me transformer juste après 2 ans.

J'étais vraiment vibré par cette invitation parce que je ne savais pas réellement ce qu’était vraiment le débat, et tout de suite j'avais l'envie d'y participer. J'avais visité le club de débat de Christ-Roi pour la toute première fois le week-end d'après. Dès lors, après la visite j'étais devenu régulier, et je participai à toutes les formations. Mais mon plus grand souci à cette époque était le fait de de prendre parole en public. C’est la raison pour laquelle que je n'aimais pas jouer. Je m'en souviens toujours de mon premier match de débat qui était une grande catastrophe, selon moi. Après ce grand désastre, j'étais découragé et ne me sentais pas dans ma peau ; et c'est à ce moment que j'étais devenu irrégulier dans le club et que j'allais abandonner totalement le débat.

Je pourrais dire que j’ai trouvé une certaine passion pour le débat à la fin de l'année 2018. Disons que j'ai beaucoup enduré dans le débat avec mes allées et mes retours qui m'avaient donné beaucoup de lacunes. Mais maintenant je me sens à mon aise, et je peux participer au débat sans peur et sans timidité. J’ai beaucoup appris à travers le débat. J'ai appris à chasser ma timidité en prenant souvent la parole en public, à travers mes différentes recherches et exposés qui m'ont aidé à enrichir mes connaissances. Le débat m’a permis d'avoir des savoirs approfondis qui me seront utiles pour la vie.

Je remercie les animateurs MM Alfred DÉSIR et Joël LAZARD qui ont toujours été là pour nous. Ils nous ont beaucoup aidé dans notre parcours, que ce soit avec des conseils pour le débat, ou pour nos vies personnelles.

 Je tiens à remercier aussi FOKAL pour cette initiative qui permet aux jeunes de s'épanouir socialement dans notre pays.

Pour terminer, je tiens à vous dire que le débat n'est pas seulement le fait de débattre pour atteindre un niveau d'excellence, mais il est plutôt une expérience de vie sociale, de comportement et de connaissance intellectuelle.

  Merci !!!

Marc Edward SAINT-AIMÉE


Campagne IDEA/FOKAL/PIJ : « Le débat a changé ma vie »

Le débat a changé ma façon de voir le monde


Mes débuts au club
Inscrite dans le club a la fin de l'année 2017, j’ai pris part à la formation réalisée pour les nouvelles recrues et a représenté du même coup le Lycée Marie Jeanne que je fréquente, à une compétition de débat interscolaire à Bourdon, où notre équipe n’a malheureusement pas été qualifiée pour les phases éliminatoires. C’est alors que je commençai à prendre au sérieux le débat. Je débattais autrefois avec mes camarades, mais pas de cette manière apprise dans le club. Bien que je n'aie pas trop compris dès le début, je me concentrais sur les séances de formation. Je m'arrangeais pour ne jamais rater une séance, car pour moi rater une séance, c'est tout simplement rater la possibilité, la chance de progresser dans le débat.

Après la formation, le club organise des matchs d'évaluations pour mettre en pratique les connaissances acquises. Ce n'est que lorsque j'ai commencé à débattre que j'ai saisi le vrai sens du débat et aussi l'accumulation d'une somme d'expériences confortable.

Débattre, une nouvelle façon de voir le monde
Le débat a changé ma façon de voir le monde, je considère le débat comme étant un art mystérieux qui m'a permis d'exploiter le pouvoir des mots.

Le club de débat de Bourdon m'aide à avoir un esprit critique, un esprit d'équipe, à ne pas tout accepter comme une évidence, à remettre en question, à connaitre le bien-fondé de quoi que ce soit, à ne pas juger à la minute. Autrefois quand je discutais, j’avais plutôt tendance à chamailler. Ces discussions entre mes potes avaient tendance à devenir des disputes. Quand j'ai commencé à débattre, ça m'a permis de discuter correctement.

J'apprécie tout particulièrement la discipline qu'impose le débat. Au débat on sait qu'on a un temps de parole, qu’on n’est pas le seul à parler, qu’on doit donner à l'autre la chance de parler, qu’il faut savoir aussi écouter ce que la personne a à dire afin de pouvoir réfuter. Je suis fière d'affirmer que le débat m'a changé en profondeur. Il n’y a pas que ce comportement que le débat m'a appris. Avant j'étais très timide. Dès que je devais prendre la parole je stressais. Le débat  m'a aidé à éradiquer cela.

Ma force et ma faiblesse
Pour moi ma plus grande force réside dans le fait d'avoir mis en application les conseils du coach et du responsable de mon club.

L'application de ses conseils m'a porté fruit. Je représentai pour une deuxième fois le lycée. Notre équipe a su garder la deuxième place, et moi aussi j'étais la deuxième meilleure débatteuse, avec la différence de 1 point. C’était un début pour moi ; ce titre était une occasion pour moi de travailler davantage, de faire plus d'efforts, car c'est uniquement en travaillant que l'on peut avoir des résultats. En dépit de cette force, je considère le stress que je gère assez bien comme une potentielle faiblesse.

J'ai représenté le club dans le camp national. C’était ma fierté. Cette expérience dans le tournoi a été plaisante, mais stressante aussi. Du coup, j’ai été en finale du tournoi mixte. Je n'ai pas aimé, au cours de cette expérience, qu’on ait déclaré l’équipe adverse championne du tournoi. J’étais un peu furieuse, mais j'étais en même temps heureuse pour eux, car je reconnais qu'ils ont mieux joué la finale que nous, et avoir appris encore une leçon dans le débat : 'le fair play’.

L’effet du débat sur mon avenir
Lorsque je n’étais pas encore dans le club, je rêvais de laisser le pays, d’aller vivre ailleurs. Mais en augmentant mes capacités intellectuelles, je me suis rendue compte que le pays a besoin de moi, que c’est mon devoir de citoyenne de m'impliquer dans l'avancement du pays. Ce n’est pas à Haïti de m'offrir, mais à moi de lui donner mon aide, mon amour et mon savoir. Comme le 35ème président des États-Unis, John Fritzgerald Kennedy (1961 à 1963) l'a si bien dit : "Ne demandez pas au pays ce qu'il peut faire pour vous, mais demandez à vous même ce que vous pouvez faire pour votre pays".

Le débat a changé ma façon de voir le monde ; il m'a donné une direction, une bonne cause pour continuer à me battre pour ce que je veux vraiment. Enfin, il m'a donné une famille, le club de débat de Bourdon.

Wisancha Israël Justin
Lycée Marie Jeanne
Débatteuse du club de Bourdon

Campagne IDEA/FOKAL/PIJ : « Le débat a changé ma vie »

Le débat constitue un ciment social, un moyen capable de nous rapprocher


Mon nom est Wilderson ETIENNE, je fais partie du club de débat de Bourdon.  Le débat m'a toujours très intéressé et c'est ce qui explique le fait que j'aie pris la décision de chercher à intégrer un club de débat. Bourdon est le club où j'ai fait mes débuts, l'endroit où j'ai pu prendre connaissance des différentes règles du débat, c'est aussi l'endroit qui m'a permis de comprendre que débattre ce n'est aucunement parler le plus possible que l'autre, mais être assez cohérent dans ses explications et présenter des arguments valables et adaptés à l'énoncé.

, tels sont les mots que l'on retrouve presque au tout début du livre du professeur Hérold TOUSSAINT intitulé UNIVERSITÉ ET DÉBAT ARGUMENTÉ. C'est sans absolument aucun doute la phrase qui décrit le mieux mon parcours.

Gagner n'est pas toujours nécessaire m'a-t-on appris, on doit surtout faire en sorte de toujours apprendre quelque chose. Le débat m'a rendu soif, une soif dont il a presque étanché. À chaque match, j'étais toujours un peu plus motivé par l'envie d'apprendre que de gagner ; Cela peut paraître un peu paradoxal, mais si je dois me fier à cette petite phrase de l'un de mes deux formateurs : Le débat, c'est tes arguments contre ceux de l'adversaire. Quand j'expose mes arguments, l'autre est obligé de formuler les siens et ce n'est que par ce moyen que je pourrai me rendre compte des faiblesses de mon discours, des différentes limites de mon travail et tout cela constitue un énorme apprentissage, un moyen capable de me pousser à faire un peu plus de recherches. Mes premiers matchs ont été les pires de tout mon parcours.

C'est assez souvent le cas en réalité et ce, pour la quasi-totalité de ceux dont le débat a adopté. On a souvent une forte impression d'avoir quelque chose à prouver, ce qui n'est pas du tout conforme à l'idéal d'un débatteur digne de ce nom. Mes expériences m'ont permis de réaliser que le débat n'est et ne sera jamais une occasion de rabaisser l'autre ou de se faire remarquer. Il constitue au contraire un ciment social, un moyen capable de nous rapprocher.

Le débat a également opéré quelques changements en moi. Avant, j'étais très timide, peut-être même trop timide, je ne défendais donc jamais mes idées en public. Maintenant, c'est différent. Le plus grand cadeau que le débat m'ait fait, c'est le sens aigu du jugement ; je peux sans aucune difficulté relever les points faibles de n'importe quel discours et rapidement m'en faire une idée du contenu.

C'est un assez grand avantage, tout cela m'aide même en dehors du club certaines fois. Je me rappelle qu'une fois nous devions, moi et quelques amis de ma fac, présenter un exposé et vu qu’on n’allait pas avoir d'examen final, le professeur s'était résolu à accorder une note à chaque groupe. Généralement, présenter un exposé, c'est toujours assez facile quand on est bien préparé. Ce qui gâche l'ambiance d'habitude, ce sont les questions. Et on n’est jamais assez préparé pour les questions. J'adore écouter, cela me permet d'évaluer les autres, de me faire une petite idée de leur personne, mais ce jour-là, soit je me mettais dans l'obligation de répondre aux questions (c'était un peu mon rôle), soit je me taisais, ce qui aurait valu un gros zéro à tout le monde. J'ai donc été obligé de faire le choix auquel tout le monde s'attendait. J'ai répondu à toutes les questions, je l'ai fait tellement bien et avec tellement de flegme que j'ai chaudement été applaudi par la suite.

Seules mes habitudes à faire face aux séances de contre-interrogatoire pourrait occasionner un tel succès.
Dans la vie, des choix s'imposent toujours, certains nous sont souvent très utiles ; débattre en est certainement un. Honnêtement, je ne pensais pas qu'une aventure si stressante pouvait être aussi merveilleuse et enrichissante. Il faut donc croire qu'il y'a en tout une part de bonheur.


Wilderson ETIENNE

Campagne IDEA/FOKAL/PIJ : « Le débat a changé ma vie »

Une année à la tête du PIJ

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