1er Décembre 2021
Sensibiliser pour créer le changement
La violence à l'égard des femmes et des filles n'est pas
circonscrite à une zone géographique, à groupe social ou culturel bien défini.
La violence contre elles prend de nombreuses formes. Dans la liste, on peut
citer : violences verbales, domestique, viol, traite des femmes et des filles,
prostitution forcée, grossesse non désirée, violences de guerre, esclavage
sexuel, mutilations génitales de femmes et de filles, meurtres sur la base de
l'honneur… La liste est l
ongue.
Les Nations Unies définissent la violence à l'égard des
femmes comme : « Tous les actes de violence dirigés contre le sexe
féminin et causant ou causant des dommages ou des souffrances physiques,
sexuelles ou psychologiques aux femmes, y compris la menace de tels actes, la
coercition ou la privation arbitraire de liberté, qu'il s'agisse de dans la vie
publique ou privée ».
Selon les dernières statistiques de l'ONU publiées pour
2019, une femme sur trois dans le monde est agressée sexuellement, soit par un
parent proche, soit par une personne inconnue. Seulement 52% des femmes mariées
ou en famille d'accueil sont libres de prendre des décisions concernant leur
vie sexuelle. Plus de 200 millions de femmes subissent des mutilations
génitales. En 2017, sur 2 femmes décédées, une a été tuée par un partenaire ou
un membre de la famille, mais un homme sur 20 est décédé dans le même état. 71%
des victimes de la traite des êtres humains sont de sexe féminin, et 3 cas sont
exploités.
Réfléchir sur les violences faites
aux femmes et aux filles
Le samedi 27 novembre 2021 a été une bonne occasion pour
nous d'aborder ce sujet, car le 25 novembre avait été la journée internationale
contre les violences faites aux femmes et aux filles. Le club de débat de Bourdon
a réalisé à l'intention de ces jeunes une table-ronde avec 6 femmes, parentes
des jeunes du club, à l'horaire habituel de nos rendez-vous hebdomadaires, de 13h
à 16h. Onze (11) filles et sept (7) garçons ont échangé avec les mamans
présentes.
Les questions abordées ont été les suivantes : Comment en
tant que femmes et mères elles vivent les violences à leur égard et quelles
pistes de solutions ? Être femmes veut dire quoi pour vous ?
Pourquoi faut-il prendre un jour (le 25 novembre) pour parler des violences
faites aux femmes et aux filles ? Quels sont les types de violences que vous
connaissez ? Certaines femmes et filles décident de garder le silence
et/ ou de rester auprès de leur bourreau, pourquoi d'après vous ? Comment
peut-on combattre la violence à l'égard des femmes et des filles ?
Les parents, institutions éducatives ou religieuses et
autres, se doivent d'enseigner aux enfants dès leur plus jeune âge que la
violence n'est pas une solution quelle que soit la situation, mais un problème,
car la brutalité n'a pas de justification ; les sensibiliser, les éduquer
car l'éducation est le seul vaccin contre la violence.
Même si toutes les mamans ne voyaient pas les choses de la
même manière pour se protéger et protéger leurs filles, certaines étaient plus
conservatrices et autoritaires, d'autres plus libérales et ouvertes, quelques-unes
étaient passives même résignées, parce que, selon ces dernières, il faut
survivre.
Verbatim
Jean Fritz Kervens TILUS : "… c'est une activité formidable qui va aider
beaucoup de parents dans le sens où ils ne connaissent pas assez leurs enfants,
et qui s'occupent juste de leur santé physique. J'ai aimé la réaction de 2
mamans (…) où elles montrent qu'elles comprennent et font l'effort pour être
plus proches de leurs enfants. J'ai appris aussi que je dois comprendre mes
parents pour chercher à être plus proches d'eux.
Je suis contre toute forme de violence que subissent les
femmes et les filles pour répéter Gandhi : "Je m'oppose à la violence
parce que lorsqu'elle semble produire du bien, le résultat n'est que passager,
tandis que le mal est permanent."
Fabrice HÉRARD : "La question de violence sur les
femmes se répète presque partout dans le monde. Dans certaines sociétés, des
luttes ont été entamées pour promouvoir l'émancipation de la femme. Le 25 novembre
se tient une sensibilisation pour combattre la violence sur les femmes et les
filles. En tant que jeunes haïtiens nous devons faire savoir que c'est injuste
que les femmes subissent autant de violence de la part des hommes.
Au cours de ce
forum plusieurs idées sont ressorties surtout sur les différents types de
violences. Pour moi tout a été un succès, j'ai beaucoup appris sur les parents
et des filles en ce qu'il s'agit de la violence qu'elles subissent. […] Il y a
même des mamans qui acceptent la violence à cause de leurs enfants, parce
qu'elles ont peur de gâcher leur avenir."
Pour changer
les choses, changer d'attitude
Les jeunes ont montré leur intérêt lors
de cette table ronde, faire rencontrer deux générations et discuter ouvertement
sur un sujet sensible a été une bonne opportunité pour eux d'apprendre plus sur
cette situation et d'adopter les attitudes pouvant les protéger et les empêcher
de devenir des bourreaux.
L'ambiance était très chaleureuse, pleine de vie, les
échanges étaient très abondants, les mamans profitaient aussi de cette belle
opportunité de parler de vive voix aux jeunes, de leur conseiller sur leurs
attitudes, de partager leur vécu dans ce monde injuste à leurs égards
Cette activité a été une réussite. Cela a été un bon moment
de rencontre entre jeunes et adultes. Les jeunes ont montré de l'intérêt pour
la cause des femmes et des filles et ont participé avec beaucoup
d'enthousiasme. Ils ont compris que pour changer les choses ils doivent changer
d'attitude et participer au changement qu'ils souhaitent opérer.
Bravo à mon collègue Alfred DÉSIR, sans quoi cette activité
ne sera pas possible ! Et au coordonnateur général du programme de débat
de FOKAL, nous disons merci pour son soutien infaillible.
Joël LAZARD
Animateur du club de Bourdon
Tél. : + 509 3678-5257
E-mail : lazard.joel@yahoo.fr
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