mardi 14 décembre 2021

Hommage : Anis Jean-Gérard laisse la tête du PIJ !


Ce dimanche 12 décembre 2021, s’est tenue la dernière rencontre PIJ avec notre coordinateur Anis Jean Gérard. Disons-le proprement, désormais notre ancien coordonnateur.  Il flottait un air de tristesse, de nostalgie, de séparation. Les séparations, dit-on souvent chez nous, ne sont jamais faciles.  Je l’ai particulièrement ressenti. On se console seulement à l’idée que le pire aurait pu arriver. Que Dieu merci, il a eu le temps de se « ouetter » comme dirait Justin Lhérisson dans ses audiences.


Témoignages, anciens souvenirs de nos camps de débats, un peu de blagues parfois pour décontracter un peu l'atmosphère qui se faisait  morose. Pourtant, nous le savions déjà depuis plusieurs semaines. Monsieur Jean Gérard Anis, n’est plus officiellement coordonnateur du Programme Initiatives Jeunes de la FOKAL.


Cette réunion était surtout l’occasion pour les animateurs de remercier ce dirigeant qui a marqué par son passage l’histoire du programme de débat mis sur pied par FOKAL à l’intention des jeunes. Ce programme qui, depuis sa mise en œuvre a contribué à former nombre de jeunes à travers le pays, en leur inculquant les valeurs de la tolérance et du leadership, entre autres. Certainement ces valeurs ont  joué un rôle important dans la réussite de plus d’un. 


Comme si son départ était un rêve, ou plutôt un cauchemar, dans les conditions qu’il s’est effectué, nous avons peine à le réaliser. J’avoue que j’ai senti un peu de découragement dans le ton de certains d’entre nous. Comme si ce pays devait nous priver, d’une façon ou d’une autre, de ce que nous avons de meilleur. La crème du pays s’en va…


Étant l’un des plus anciens animateurs de club du réseau, j’ai connu M. Anis depuis l’année 2005, à la première rencontre nationale des animateurs à Jacmel, Hôtel Cyvadier. Il était alors, avec Gérald Barreau, animateur du club de cette ville. Trois ans plus tard, soit en 2008, il allait officiellement dans ce camp inoubliable à Camp-Perrin remplacer Jacob Gateau, autre grand nom de l’histoire du Programme de débat. Beaucoup de changements depuis lors se sont opérés dans le programme, avec notamment la réalisation régulière de camps nationaux et plus tard de camps régionaux. Autre nouveauté assez intéressante, ce fut les tournois de débat en créole dont le premier tournoi eut lieu à Darbonne. Je n'ai pas besoin de rappeler que mon club, celui de Camp-Perrin a remporté ce tournoi (rire). 


Monsieur Anis est l’une de ces valeurs sûres sur qui le pays, mais en particulier les jeunes et les animateurs du réseau PIJ, pouvait compter. Sa vertu fondamentale ? La patience. Organiser les camps d’été et les tournois régionaux, c’est pas une mince affaire. Il s’y donnait tout entier. Diriger une centaine de jeunes et d’animateurs venus de régions différentes du pays, n’ayant pas toujours les mêmes prérequis, les mêmes motivations, n’est pas un jeu d’enfant. S’il lui arrive de se fâcher, il se reprend vite, sachant que la réussite d’un camp dépend en bonne partie de la sérénité de ses dirigeants. Je dis «ses dirigeants », car Monsieur Anis n’était pas du genre à concentrer tous les pouvoirs entre ses mains. Pas un « one man show ». De temps en temps, il se réunit avec son équipe rapprochée que constituaient les animateurs. Il ne cherchait pas avant tout à s’imposer, mais recherchait notre avis avant de prendre certaines décisions, notamment en ce qui a trait à la discipline, au changement dans le protocole, l’arbitrage des matchs, par exemple. On retiendra, Dieu merci, que malgré ce nombre important de jeunes et d’animateurs à diriger, malgré les nombreuses excursions, et ce pendant plus d’une décennie, il n’y eut jamais de mauvaises nouvelles à rapporter à la FOKAL, en termes d’accidents malheureux. Ce qui n’est pas toujours le cas, quand on dirige des groupes aussi importants en déplacement. 


Monsieur Anis était patient avec les animateurs. Ah ! Ne croyez pas que les jeunes sont les seuls susceptibles de mettre sur les nerfs un dirigeant. Je le confesse aujourd’hui au nom de beaucoup d’animateurs, que nous aussi, nous pouvions donner des problèmes à Monsieur Anis. Soit à cause d’une négligence ou du quotidien personnel qu’il faut gérer. Nos rapports ne lui parvenaient pas souvent à temps. Sa patience a aidé nombre d’entre nous à grandir, sinon à prendre conscience de l’importance de notre poste auprès des jeunes.


M. Anis connaît bien le profil de chacun des animateurs du programme. Il suit attentivement leur progrès. S’il apprend que l’un des jeunes ou animateurs du réseau a un problème, il s’en inquiète, s’en informe, cherche au besoin auprès de la Fondation le moyen d’aider.

 

Il aurait encore tant de choses à partager avec nous. A l’un des animateurs qui lui a demandé, lors de cette rencontre ce qu’il nous conseillait pour réussir notre vie personnelle, dans un pays à l’avenir si incertain. Il a sans langue de bois répondu : «  Reconnaître ses valeurs, celles des autres. Ne jamais exclure personne. Savoir écouter tout le monde, sans distinction aucune et bien sûr cultiver la patience. »


Merci encore une fois à M. Anis pour sa très précieuse contribution à l’épanouissement des jeunes du pays ; merci à la FOKAL qui nous a donné la chance de côtoyer cet homme à la fois simple et grand. Et bonne chance à son remplaçant Ricardo Nicolas.


Alex Sylné

Animateur du Club de Débat de Camp-Perrin.



1 commentaire:

Djim Clephly Guerrier a dit…

Chapeau M. Anis!
Que le succès continue sa route avec vous!

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