mercredi 27 décembre 2017

Le club de Santo organise son dernier tournoi de débat de l'année

Le club de débat de Santo organise un tournoi de débat, le jeudi 28 décembre 2017, à l’Institut Lavoisier situé au 5, rue de l’Amitié, Dargout, Croix-des-Bouquets.
Ce tournoi  interne a pour objectifs :
·         d’amener les jeunes de la région de Santo à réfléchir sur la question de la gouvernance, notamment sur les avantages et inconvénients de la loi de finance votée en septembre dernier au Parlement Haïtien.
·         d’initier les nouveaux membres du club à la pratique du débat.
·         d’évaluer les connaissances et compétences des jeunes sur le débat après les séances de formation sur les techniques de débat qu’ils ont suivies précédemment ;
·         de renforcer leurs compétences oratoires en les faisant rencontrer des débatteurs plus expérimentés.

Dispositions pour le tournoi

Le tournoi se fera avec huit (8) équipes autour de la résolution : « La loi de Finance Votée Par le Parlement Haïtien est justifiée ». 
Le tournoi se déroulera sur une seule journée, le jeudi 28 décembre de 8h am à 3h pm. Un repas chaud sera servi aux 24 débatteurs engagés dans la compétition, aux juges et autres personnes impliquées dans son organisation. De l’eau sera disponible pour le grand public.

Règlements du tournoi

·          Le tournoi démarrera à 9h exactement. Le format Karl Popper sera utilisé.
·         Chaque équipe jouera deux matchs au cours desquels, elle défendra la position affirmative et négative. 
·         Les quatre équipes qui ont obtenu les meilleurs résultats après la phase préliminaire seront qualifiées pour les demi-finales.
·         Les deux (2) équipes victorieuses des demi-finales joueront la finale.
·         En cas d’égalité de victoires entre deux équipes, l’équipe qui aura gagné lors du duel opposant ces deux équipes passera.
·         Au cas où deux équipes ayant le même nombre de victoires ne s’étaient pas croisées dans le premier round, l’équipe dont les débatteurs ont totalisé le plus grand nombre de points sera qualifiée pour le tour suivant.
·         Des primes seront accordées aux deux équipes finalistes ainsi qu’au meilleur débatteur du tournoi.
·         Les matches du premier et du deuxième round seront affichés à l’avance ainsi que la position que jouera chaque équipe.
·         La position des équipes qui s’affronteront en demi-finale et en finale sera déterminée par tirage au sort.

Jury

Huit (8) juges seront mobilisés pour le tournoi. Chaque match sera arbitré par 1 juge, la demi-finale et la finale 3 juges.

Deux commissaires auront pour taches de récupérer les bulletins des juges, d’effectuer le calcul des points des débatteurs et de fournir les résultats.

Wisguerby Bellegarde

Animateur du club de Santo

mercredi 20 décembre 2017

Le programme Initiative Jeunes en route vers un nouvel horizon


1.       Un plan de renouveau stratégique

Le Programme Initiative Jeunes (PIJ) de FOKAL a entrepris un processus de rénovation de son programme-phare qui est le programme de débat. Après 21 ans d’existence, il était opportun d’effectuer cette entreprise ambitieuse de transformation pour mettre le programme sur une trajectoire de renouveau.

Le programme avait effectivement besoin d’un renouvellement, impulsé par l’envie d’approfondissement de ses activités et de ses actions de ses nombreux bénéficiaires (débatteurs, coaches, juges, collaborateurs-trices réguliers et même des observateurs avisés), que viendrait supporter un nouvel engagement des différents acteurs qui y sont mobilisés.
La famille PIJ
Telle est l’ambition de ce plan stratégique que le coordonnateur du programme Initiative Jeunes a commencé à entreprendre depuis septembre 2017, et qui continuera à être mis en œuvre pour l’année à venir, suivant la métaphore d’une mission d’aventure spatiale.

1.       La plateforme de lancement et la mise à feu à Petit-Goâve

La stratégie définie pour faire aboutir ce processus s’exécute en différentes phases. Tout d’abord, elle a démarré avec le recrutement, de septembre à novembre 2017, de 8 nouveaux animateurs (4 hommes et 4 femmes) intégrés dans 6 clubs de débat des 14 qui constituent notre réseau - Gros Morne, BMC, Darbonne, Diquini, Cayes, Jérémie-, en remplacement de collaborateurs-trices dont nous avons mis fin au service envers le programme.

Ensuite, le PIJ a organisé une retraite de 3 jours, à Petit-Goâve, du 8 au 10 décembre 2017, avec les 28 animateurs et animatrices. Cette retraite constitue en fait un séminaire d’orientation, de formation et de planification qui avait pour ambition de satisfaire 4 objectifs majeurs : 10) doter les animateurs des compétences nouvelles au débat; 20) leur fournir de nouveaux outils, méthodes et plan de travail pour les aider dans leur mission, dans leur fonction et dans l’animation de leurs clubs ; 30) recréer un rapprochement et de la solidarité entre eux/elles ; 40) enfin, insuffler un nouveau dynamisme dans le réseau.
Le coordonnateur du PIJ apprend le format World Scool debating Championship
aux participant-es de la retraite
En outre, la base de lancement du programme vers ce nouvel horizon s’étend de la mission de nos  animateurs et animatrices, qu’il  a été nécessaire de leur rappeler au séminaire à Petit-Goâve, au nouveau contrat d’engagement légèrement remanié qui leur a été soumis pour signature. La mission de ces 28 éducateurs-trices bénévoles repose sur 4 objectifs fondamentaux :

1) transformer les jeunes, pour aboutir à une jeunesse responsable, empreinte de civisme, animée par l’esprit critique, grâce à la formation et la pratique du débat qui leur inculquera savoirs, savoir-faire, savoir-être, savoir-vivre cristallisé dans le vivre ensemble, la fraternité, la franche camaraderie, le partage, l’empathie et la solidarité ;

2) encadrer la jeunesse, grâce à un accompagnement adapté dans les projets d’actions, à un coaching rigoureux des débatteurs, à la fourniture de documents appropriés pour les débats ;

3) de l’engagement et de la responsabilité dans le programme dont les considérants sont notifiés dans le nouveau contrat d’engagement qu’ils ont signé ;

4) de l’obligation de résultats. Ce sera l’épreuve pour eux de combler les attentes des jeunes mobilisés dans les clubs, de satisfaire les objectifs du programme fixés par la fondation, de placer leur club sur une trajectoire de performance ou de succès dans les tournois officiels organisés par FOKAL.

Les principes de notre action étant posés et communiqués, les ressources qui vont alimenter, enrichir et booster le travail des animateurs-trices ont été données durant la retraite de Petit-Goâve.

2.       Une fusée à 3 étages  

Le moteur de propulsion de ce plan est un  système à 3 étages liés, qui comprend :
Le coordonnateur du PIJ en pleine intervention
Premièrement, la formation au nouveau format international de débat,  largement répandu en Europe et en Amérique, le World School Debating Championship (WSDC). Le coordonnateur a enseigné durant 2 jours ce nouveau format aux participant(e)s du séminaire, qui à leur tour auront à le transmettre aux jeunes débatteurs de leurs clubs respectifs. Ils l’ont expérimenté au cours d’un débat de démonstration avec 6 animateurs volontaires qui ont découvert le charme mais aussi les difficultés de ce modèle.

Loin d’abandonner le format Karl Popper que nous utilisons sans discontinuer depuis 21 ans, le WSDC, une sorte de modèle hybride entre le Karl Popper et le format parlementaire britannique, sera introduit progressivement dès 2018 dans le programme national de débat de FOKAL. Les clubs du réseau l’expérimenteront d’abord en tournoi mixte, au camp d’été 2018 ; puis il sera étendu à tous les autres tournois officiels organisés par la fondation les années à venir. Parallèlement, une campagne de formation de juges au WSDC sera menée l’an prochain dans toutes les villes d’implantation des clubs.
Elizabeth Pierre-Louis Augustin, la directrice des Programmes de FOKAL
expliquant le nouveau système de notation du débat dans le format Karl Popper
Deuxièmement, l’introduction d’un nouveau système de notation des débats Karl Popper et des débatteurs. C’est une démarche initiée par Elizabeth P-L Augustin, la directrice des Programmes de FOKAL à la suite du camp d’été de débat en juillet 2017 à Jacmel, élaborée avec le concours de la présidente de la fondation, Michèle D. Pierre-Louis et le coordonnateur du PIJ en octobre. Ce nouveau système de notation a été validé par la direction en novembre, et appris aux animateurs-trices lors du séminaire à Petit-Goâve le 8 décembre dernier, par la directrice des programmes en personne. Un document-guide de ce système de notation a été fourni à tous en support à la formation.

La coordination du PIJ a entrepris cette initiative par souci de :

a. améliorer le travail du juge de débat en lui fournissant les paramètres techniques à noter dans les discours qui fondent son verdict final ;
b. éviter toute frustration des débatteurs et des coaches, en rendant l’arbitrage plus technique afin de faire taire les critiques des uns et des autres, de réduire l’insatisfaction des coaches et le désarroi des débatteurs occasionnés par la décision des juges ;
c. améliorer la concentration du juge, le forçant par ce système à être plus attentif aux discours des débatteurs, sinon il sera incapable de noter les différents paramètres indexés. Gare aux dormeurs et aux distraits !
d. éliminer toute subjectivité dans la décision finale des juges puisque la victoire est donnée mécaniquement à l’équipe dont le total des points de ses 3 débatteurs est supérieur ;
e. satisfaire enfin les doléances des animateurs et juges portés avec vigueur par une revendication légitime de l’animatrice du club de Martissant, Jennyfer Dérosiers, dont son équipe de débatteurs s'est estimée lésée par l’ancien système, au tournoi national au Cap-Haïtien en juillet 2016.
Karl Foster Candio intervenant sur le leadership
Troisièmement, nous avons jugé opportun et nécessaire d’inculquer à nos collaborateurs-trices des méthodologies de travail éprouvées qui amélioreront leur efficacité dans la conduite de projets d’action avec les jeunes de leurs communautés et l’animation des activités régulières hebdomadaires du club, et qui également leur permettront d’anticiper et de gérer une éventuelle crise au sein de leur groupe. Le responsable communication de FOKAL, Karl Foster Candio, a réalisé une présentation au séminaire à Petit-Goâve, sur le leadership organisationnel (Leadership, organisation et action : piloter le changement).

Karl a fait, à proprement parler, une restitution adaptée d’une formation donnée par la prestigieuse université Harvard des Etats-Unis, commanditée par Open Society Foundations. Il a pu la suivre en ligne, de février à mai 2017, grâce à un financement de FOKAL. Le coordonnateur du PIJ a lui-même également bénéficié de cette formation, en présentiel à New-York,  durant une semaine intensive, en Aout 2016 [Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien https://vaguedufutur.blogspot.com/2016/09/les-organisations-communautaires.html?q=leadership+et+organisation ]

L’intervention de Karl visait à fournir aux animateurs-trices les outils méthodologiques et la démarche à suivre pour qu’ils puissent être en mesure d’atteindre un objectif orienté vers le changement. Leur terrain d’expérimentation sera l’encadrement des jeunes de leurs clubs respectifs, lancés chacun dans un projet d’action de sensibilisation sur les droits humains dans leur communauté. Cette initiative verra sa première réalisation, en janvier 2018, à Fond Parisien.
Match d'exhibition de débat dans le format WSDC
Le leadership comportemental a été l’objet d’une deuxième présentation effectuée par le coordonnateur du PIJ qui leur a fourni une méthode (d'organisation) de travail et des règles de conduite pour inspirer l’exemple aux jeunes, et des règles de base pour bien remplir leur fonction et inspirer la confiance aux membres du club.

3.       Le lancement pour une mise en orbite

Une feuille de route pour l'année 2018 leur a été remise. C'est un outil de travail qui fixe les ambitions et les orientations du programme pour l’année, (plus d’activités de débats, plus de bénéficiaires, plus de visibilité), dresse les échéances des grands rendez-vous de débats (tournois local, régional et national), établit un protocole de communication dans le réseau, fournit des méthodologies des actions à entreprendre (recrutement, formations), et instruit sur le pilote d’évaluation des clubs selon 7 critères objectifs.

Des outils de travail leur ont été également remis tels que un kit de documentations, comprenant des documents-guide de formation, de gestion du club, un mini routeur wifi pour chaque club pour faciliter l’accès et la disponibilité internet pour les recherches d’information lors de la préparation des débats, pour amplifier la communication dans le réseau, d’autres matériels de travail : clipboard, polos d’identification des animateurs quand ils/elles visitent les établissements scolaires aux fins de promotion du programme.
les animateurs recevant leur mini routeur 4G internet
Les moyens de communication déjà à leur disposition pour interagir dans le programme (blog, page FB, groupe WhatsApp) ont été renforcés et les dispositifs financiers (subventions mensuelles du club et gratifications des animateurs revues à la hausse) optimisés afin de pousser les moteurs d’activités des clubs à un meilleur rendement.

4.       La trajectoire et les points de rendez-vous

L’année 2018, FOKAL veut mettre le programme de débat sur une trajectoire d’activités et d’actions qui vise à augmenter le nombre de jeunes bénéficiaires lors des recrutements, à accroitre davantage l’expérience des jeunes grace aux exercices et compétitions de débat divers, et à donner plus de visibilité aux clubs grâce à leurs initiatives propres.

Pour atteindre ce résultat, le PIJ va insister désormais davantage sur le caractère obligatoire des  tournois de débat locaux (compétitions organisées dans les clubs localement), apportera des améliorations aux 2 tournois régionaux (celui du grand Sud et celui de l’Ouest) en tenant compte des suggestions des animateurs-trices, encouragera et soutiendra les compétitions interscolaires organisées par les clubs qui le veulent, dans leurs communautés.

Le camp annuel d’été de débat, le plus grand rendez-vous du PIJ, subira lui aussi un lifting important dans son organisation - elle sera menée conjointement avec le Programme d’Education Citoyenne (PEC) de FOKAL-, dans les critères et conditions de participation révisés pour éviter les choix de complaisance de jeunes par les animateurs et permettre une meilleure rotation des débatteurs des clubs, et dans l’aménagement des activités qui y seront programmées.

Enfin, les journées d’action de sensibilisation sur les droits humains constituent une activité-phare qui sera réalisée par chaque club dans sa communauté, sur une période de 2 ans. Elles seraont exécutées selon un calendrier et un ordre de préséance déterminé à partir de la sélection des projets les plus originaux, sous le leadership du PEC de FOKAL et d’Avocats Sans Frontières Canada. Les prochains rendez-vous pour ces journées sont fixés au mois de janvier et mars 2018, respectivement à Fond Parisien, à Gros Morne et aux Cayes.

5.       Le voyage final : un pari pour l’avenir

Tout ce remue-ménage et remue-méninges dans le programme de débat aboutiront à trois projets majeurs, à court, moyen et long terme :
Alfred Désir (Christ-Roi) partageant une initiative de son club
1. A court terme, la création d’une base de données relationnelles pour le PIJ, dont l’objectif est de disposer en permanence d’informations structurées, et mises à jour de manière récurrente, sur tous les acteurs-cible du programme (animateurs, débatteurs, juges). Ce projet est parti de 3 besoins majeurs de la coordination du PIJ et de l’administration de la fondation :

-   se procurer rapidement des informations organisées, relatives aux 14 clubs du réseau, aux différents événements du programme et aux différents membres des clubs
-    transformer ces informations en outils opérationnels : outil de recherche, outil d’évaluation; outil de gestion ; outil d’archivage ou de mémoire
-  élaborer des statistiques, des infographies pour informer le public et les partenaires de FOKAL

La mise en œuvre de ce projet démarrera en janvier 2018, et va de la conception de la base de données jusqu’à son implémentation, en passant par la saisie de toutes les données sur une période de 6 mois et une période d’expérimentation et de rodage du dispositif.

2. A moyen terme, le retour d’Haiti dans les compétitions internationales de débat. Après une absence de 4 ans dans ces tournois mondiaux, organisés régulièrement par International Debate Education Association (IDEA), organisation néerlandaise de débat dont FOKAL est membre, nos jeunes débatteurs vont revenir dans ces tournois et pouvoir affronter à nouveau leurs camarades du monde entier.

Trois jeunes des 2 sexes, issus de 3 clubs de la capitale (Santo, Christ-Roi et Cote-Plage), ont été sélectionnés pour participer au tournoi panaméricain de débat, PanAms  2018, qui aura lieu du 12 au 20 février 2018, à Lima au Pérou. Ces jeunes sont en pleine préparation depuis octobre 2017 et sont coachés par Magalie Civil, l’animatrice du club de Cote-Plage. Alex Sylné, l’animateur du club de Gros Morne accompagnera la délégation conduite par le coordonnateur du PIJ.

3. A long terme, un projet de tournoi international de débat en 2019 en Haiti est en pleine réflexion à FOKAL. L’idée suit de plus en plus son cours et le PIJ travaille à le faire aboutir, donc à le concrétiser. Nos différents partenaires nationaux et internationaux seront mis à contribution. Nous serons bien inspirés de l’expérience du programme Bibliothèque de FOKAL qui a organisé 2 colloques internationaux en Haiti au cours de ces 4 dernières années, et de nos participations antérieures aux forums jeunesse en Europe.
Fraternisation entre animateurs
Conclusion

Le plan d’amélioration, plus exactement du renouveau du programme de débat de FOKAL est définitivement en marche. Il est mené dans le but premier de satisfaire les jeunes qui sont ou qui seront à l’avenir engagés dans les clubs de notre réseau. Néanmoins, parents et éducateurs trouveront dans ce programme un formidable outil qui améliore les capacités de leurs enfants et leurs élèves. Nous ferons en sorte que les jeunes y trouvent le moyen d’apprendre, de se divertir et de s’épanouir.

Les perspectives sont dégagées, Le processus de transformation est sur le pas de tir.

Bienvenue à bord !

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du Programme Initiative Jeunes
FOKAL  - Open Society Foundation Haiti

20 Décembre 2017

jeudi 14 décembre 2017

« Je découvre que j’aime débattre »

Par Bethsaida Emilien
Je suis Bethsaida Emilien, membre du club Christ-Roi, ancienne élève du lycée Marie Jeanne. J'habite à Bon repos. J'écris ce texte dans le but de témoigner mon parcours depuis mon adhésion à ce club.
Cela fait plus d'un an que je fais partie du club et j'ai une envie croissante de m'engager dans le
Bethsaida Emilien
club. J'ai pu découvrir le club Christ-Roi dans le tournoi Interscolaire qu'il avait organisé en mars 2017. J'étais surprise et ravie de découvrir un club de débat qui organise seul un tournoi interscolaire. C'est en effet grâce à ce tournoi que j'ai pu connaître mes capacités intellectuelles et découvrir ce qu'est un débat réellement. D'ailleurs, je n'aurai jamais pensé à adhérer à un club de débat car je pensais que le débat, en réalité était ce qu'on faisait dans la radio, la télévision. Mais dès mon adhésion dans le club, je constatai que c'était différent, parce qu'il y a des règles à respecter, un format à maîtriser (format Karl Popper) etc.
Avant le tournoi Interscolaire, le club a organisé un tournoi interne en vue d'exciter les débatteurs. Quelque chose m'a horrifiée le jour où les animateurs formèrent les équipes pour le tournoi interne...Généralement pour former une équipe, il faut 3 débatteurs. Ce jour-là, les animateurs ont choisi une ancienne débatteuse, une autre fille et moi-même (deux nouvelles débatteuses) pour former mon équipe. Dès qu'elle a appris qu'elle est sélectionnée dans mon équipe, elle s’est sentie humiliée, vexée parce qu'on l'a mis dans une équipe qui ne contenait que de novices. Elle m'a dit qu'elle ne débattrait pas dans la même équipe que moi, car je n'ai pas assez d'expérience dans le débat, que je mettrai l'avenir de l'équipe en péril. J'ai été très touchée lorsqu'elle m'a parlé ainsi. Je me sentais inutile, honteuse, pensais que je n'aurais aucun avenir dans le débat.
Pourtant, cette débatteuse m'est devenue une source d'inspiration. Dès lors, ma rage de débattre est devenue si puissante et légitime à un point que jamais je n'aurais imaginé. Malgré tout, j'ai participé à ce tournoi et ça m'a beaucoup apporté. Comme j'avais à peine adhéré, je n'étais pas au top, mais j'ai gardé confiance que mon équipe gagnerait le tournoi. Sur 5 matchs joués, nous avions gagné 4, puis accédé au quart de finale où malheureusement on a été vaincues.
Grâce au débat, je suis aujourd'hui capable de répondre dans mon entourage sur des sujets géopolitiques, sujets auxquels je n'y voyais ni queue, ni tête, il y a peu... Le club m'apporté beaucoup de connaissances, lors dès différents matchs, interventions, exposés, en particulier sur le changement climatique. Surtout, je ne savais pas qu'il y avait COP 21, COP 22, etc. Je n'ai jamais su ce que c'était réellement.
Ne cessant de tenter de comprendre ce qui m'entoure par la connaissance et la remise en question permanente de ce qu'on nous apprend, j'ai fini par m'intéresser au débat. Ce dernier a élargi le champ de mes connaissances. Tout ce que j'ai appris m'a beaucoup aidé dans mes activités personnelles. Je suis ravie de trouver un club de débat qui répond correctement aux nombreuses questions que je me posais (et même à celles que je n'ai pas encore imaginées). Je m'informe beaucoup sur les problèmes qui dominent le monde: politique, économique, social, etc. Cette nouvelle passion m'explique les rouages de ce monde et la situation dans laquelle nous nous trouvons et cela m'a permis d’appréhender les grands problèmes du pays.
Grâce au débat, je peux me libérer des pensées négatives qui me hantent, je peux différencier ce qui est vrai du faux, je n'accepterai pas même une virgule sans aucune preuve (source fiable). J'ai appris plus de la politique en 1 an sur ce qui se passe dans le monde. J'ai dû me résoudre à regarder la réalité en face.
Je découvre que j'aime débattre, et j'en suis fière. Ma fierté est sans bornes. Je trouve tout mon plaisir dans le débat. Jamais, je n'aurais imaginé (comment l'aurais-je pu?) qu'un jour je trouverais un enthousiasme pour le débat. Je suis fière d’avoir rejoint le club et je n'hésiterai pas à le faire découvrir à autant de personnes que possible dès que j'en ai l'occasion. Le débat est si passionnant.
Je me permes la familiarité car je me sens chez moi, chez vous, c'est en participant dans le club que j'ai pu découvrir les contradictions et les non-dits du monde dans lequel je vis. Et ce que j'ai vu? Un club qui parle de plein de choses, d'histoire, de politiques. Je me sens respectée dans le club et je me sens respectée en tant que débatteuse. C'est la raison pour laquelle que je me battrai toujours à mon niveau et selon mes possibilités afin de rendre le club meilleur.
Je partage avec ferveur mes convictions. Je transmets mes plus vives et mes chaleureuses félicitations pour mes deux animateurs, MM Alfred et Lazard. Merci à vous pour votre courage, votre patience et de bonne volonté de mener le club, pour les efforts que vous menez pour instruire les jeunes du club Christ-Roi, à PyePoudre.


"Le débat m’a choisie"


Par Alissa Jean

Il y a de ces événements qui nous changent, au fil du temps qui nous transforment. On a comme l'impression
Alissa Jean
de renaître. Aujourd'hui, je peux faire la différence entre celle que j'étais et celle que je suis 
devenue. Hier encore, j'étais cette adolescente perdue, marginalisée qui avait besoin de se sentir en vie. En m'inscrivant au programme de débat à Pye Poudre, cela a été une nouvelle page dans ma vie. Je n'avais pas vraiment conscience de ce que je faisais. Perdue dans mes rêves. Je voulais juste respirer un peu d'air frais. Mais dès que je commençai à suivre le programme, un changement profond ou mieux une révolution s'est faite en moi. Cette révolution fut d'abord mentale.

Mais à force de penser grand, je grandis. Et à mesure que je grandis, j'acquiers de la maturité. Je suis devenue cette fille vivante, enthousiaste qui ressent toujours le besoin de parler. Je ne suis plus cette marginale d'hier. Je ne reste plus dans mon petit coin. J’ai tissé des liens avec les autres débatteurs et débatteuses du club et avec le débat lui même. "Je n'ai pas choisi d'être débatteuse, c'est le débat qui m'a choisi." Et depuis que le débat m'a fait sien, je ne ressens plus ce sentiment d'impuissance face aux problèmes sociaux et économique du pays, je ne ressens plus le besoin de fuir la réalité, de m'évader. Désormais j'ai tout un dictionnaire à ma disposition. Je peux parler, prendre position, commenter les sujets les plus tabous. Le débat a fait pour moi bien plus que je ne saurais l'imaginer. Je suis devenue une nouvelle personne, avec une nouvelle conception du monde.

A chaque fois que je me tiens debout devant un public, que je débats, je rends ma mère fière de moi. Je suis fière de moi. Le débat a pris une place intégrante dans ma vie. Il m'a d'abord pris la tête, ensuite le cœur, puis tout mon corps. Et si j'ose me le permettre, je dirai que le débat, c'est ma vie. "Pourquoi je débats?" Je n'ai jamais pu trouver la réponse à cette question jusqu'à cet instant présent. Je débats pour exister. Et peu importe les circonstances de la vie, j'aurai toujours les techniques de débat pour me défendre. J’aurai toujours le débat qui coule dans mes veines. J’aurai toujours cette identité, cette étiquette collée sur le dos: je serai toujours, toujours " une éternelle débatteuse."


Le débat est la tolérance


Il y a onze (11) ans, grâce à ma fréquentation de la bibliothèque Pyepoudre à Bourdon, j’ai été invitée à suivre
Rachèle Suy
une rencontre qui a réuni une trentaine de jeunes filles et garçons. Cette rencontre avait pour but de mettre sur pied un mouvement extraordinaire qui est le « débat contradictoire ». Quand on dit débat, les mots auditoire et orateur suivent le parcours. Cette rencontre a ouvert une belle aventure dans ma vie, celle qui m’amène à me poser une seul question chaque jour : Est-ce que je ne vis pas la contradiction ?
Maurice Garçon a dit : « Une grande partie du talent d’un orateur consiste à dissimuler son art et à montrer un naturel qui crée entre celui qui écoute et lui-même un courant de sympathie et de confiance ». Le club  débat donne cette possibilité à beaucoup de jeunes de cultiver ce naturel et cette confiance.
En effet, je suis Rachèle Suy, ancienne membre du club débat de Christ-Roi. J’ai intégré le club dans une époque où j’ai été jeune, très timide au point même code fuir  si quelqu’un m’adresse la parole. Ma participation à ce club m'a donné l’opportunité de m’intégrer dans la société, de savoir me défendre et de remettre courageusement en question les propos des gens et participer sans craindre dans un débat. Dans le club de  Christ-Roi, j’ai eu la possibilité d’élargir mon champ de connaissances, de parcourir certains endroits du pays.
Ma participation au club débat m’a permis de m’étendre, de développer ma pensé critique et de soutenir ma position. Ce qui m’a marqué le plus, c’est lorsque je suis allé débattre pour la première fois. C’était vraiment difficile pour moi.
Klèb la ede m aksepte opiyon lòt moun, et puis bay opiyon pam.

Pandan pasaj mwen nan klèb la, mwen potko kombat timidite ki lakay mwen. Mwen konn pè lanse m. Men kounye a, mwen komanse wè efè klèb lan loske m gen poum defann yon ekip ke m tap coache nan yn konkou. Sa ke mwen te aprann nan klèb lan vrèman te ede m defann pwojè mwen an byen devan yo gran piblik.

Christ-Roi, le club de ma vie

Par Clarisse

C’était une journée comme toutes les autres, j’étais en salle de classe et j’attendais impatiemment le
Clarisse
moment de la recréation, jusqu’au moment arriva l’invitation du club de débat de Christ Roi. Tout à coup, je me suis souvenue de ce fameux tournoi inter-scolaire de débat que j’avais suivi.

J’étais un peu confuse ce jour-là, je n’arrivais pas a cerner ce qui se passait vraiment. Mais s’il y avait bien une chose qui avait retenue mon attention, c’était la vivacité avec laquelle les filles qui représentaient mon école (Lycée technique Elie Dubois) défendaient leurs positions.

J’ai tout de suite fait inscrire mon nom dans la liste des élèves qui étaient intéressées à faire partie du club de débat. Un tout petit geste qui allait transformer complètement ma vie.

Intégrer le club n’était pas chose facile. Au début je le considérais comme une activité extrascolaire  qui pouvait m’aider avec mes sujets de dissertation. Mais lors des réunions, c’était difficile de réagir  dans les sujets d’interaction. Je me sentais si petite face aux étudiants à l’université. Celui qui m’avait aidé à dépasser ce stade était Alfred Désir qui nous racontait chaque samedi l’histoire d’un universitaire qui a été battu par un écolier dans un match de débat.

Par contre, c’était très facile de comprendre le format Karl Popper parce que j’avais suivi le tournoi. Chaque fois qu’on me parlait de première affirmative, deuxième négative, contre interrogatoire, il me venait à l’esprit les matchs de cette journée. Puis un jour, je me suis portée volontaire pour un match dans le club  et c’est ainsi que commença ma carrière de débatteuse.

Je faisais partie des filles qui devaient représenter le club dans certains matchs interclubs. Je participais a toutes ces activités tantôt en tant que débatteuse tantôt en tant que spectatrice, parce que, quel que soit le rôle à jouer, j’apprenais toujours quelque chose soit dans le sujet même soit dans les techniques de débat, par exemple comment mener un contre-interrogatoire. Enfin je n’étais plus une simple écolière : je suis devenue une débatteuse. Et grâce à mes capacités, j’ai fait partie des trois filles à représenter le club dans le tournoi national en 2015 à Jérémie et dans le tournoi régional  en 2016.


Ce club n’a pas seulement chassé ma timidité, il ne m’a pas seulement appris à débattre, à défendre une position  quel que soit mes jugements personnels ; le changement n’est pas seulement intellectuel. Il m’a donné une autre famille. Ce qui nous unit n’a jamais été et ne sera jamais que le débat. D’ailleurs chez nous, on ne parle pas de club. On parle de famille. On ne se limite pas aux matchs de débats. Elles sont nombreuses les activités qu’on a organisé… nos meilleurs moments sont les sorties. On apprend à se connaitre, à compter les uns sur les autres et à améliorer notre capacité à débattre.

Parmi nos nombreuses sorties, je n’oublierai jamais celle à Seguin, dans les montagnes du département du Sud-est. La route a été longue, mais cela en valait la peine… C’était bien de passer un moment en famille hors de la capitale en contact avec la nature. Nous avions besoin de ce moment de paix après des mois de travail pour le tournoi national. Alors, on est allés se recueillir là-haut à Seguin. On a profité du séjour aussi pour développer quelques techniques de préparation des sujets-surprises lors des tournois.

Je n’oublierai pas non plus celle dans la ville des Cayes en Mars 2016. On a été accueillis et logés par l’animateur du club des Cayes, Yvens Elizaire. On est peut être toujours en compétition avec les autres clubs, mais nous n’oublions jamais ce qui nous unit : le débat. Partager mes expériences avec les jeunes Cayen-nes, leur expliquer comment nous on fait pour rester uni et surtout comment on fait pour surpasser nos difficultés était l’une de mes plus beaux moments lors de cette sortie.

Après le passage de l’ouragan Matthew en octobre 2016, le club a réuni tout ce qu’on pouvait réunir pour aider et montrer notre solidarité à nos camarades du club de Camp-Perrin dans le Sud. Comme le dit le petit adage, « il y a plus de joie en donnant et en partageant qu’en gardant ». Cela a été un plaisir pour nous de voir ces jeunes et de les aider, aussi difficile qu’il soit, à sourire et à regarder vers l’avant.

Faire partie d’une association ou d’un club est souvent l’unique choix qu’ont les jeunes haïtiens de s’épanouir, de montrer leurs talents et capacités. Il y a deux ans de cela, j’ai fait ce choix, un choix qui aujourd’hui me rend heureux, qui m’a transformé et qui m’a fait connaitre des gens  qui  s’impliquent dans l’épanouissement intellectuel de la jeunesse haïtienne comme M. Joël Lazard qui est toujours là pour nous et qui est le catalyseur de nombreux débatteurs dans le club de Christ de Roi.

Ce club fait partie de ma vie. Il est comme une deuxième famille, tout ce que j’ai appris durant ces activités m’aide à grandir intellectuellement et à orienter mes actions quotidiennes. Deux ans de joie, d’apprentissage pour toute une vie reconnaissante et fière d’être une débatteuse du club de Christ Roi.

Ma famille, le club de débat de Christ-Roi

Par Robby Downy Leondas

Je m'appelle Leondas Robby Downy, ancienne élève du lycée Marie-Jeanne et cela fait déjà un an que je suis membre du club de débat de Christ-Roi... J'ai eu la chance de rencontrer des gens merveilleux qui on su me donner une bonne place auprès de nombreux élèves de différentes écoles.
Robby Downy Leondas (au corsage rouge)
J'ai beaucoup appris non seulement des animateurs du club, mais aussi des débatteurs. Le débat, malgré mon peu d'expérience, a en quelque sorte changé ma vie. Je ne m'y attendais pas, car au début pour moi, il était question de représenter mon école et donc de rentrer en compétition avec les autres écoles. Enfin, c'est ce que j'avais compris et j'ai eu tort heureusement... D'ailleurs aucun trophée et aucun prix ne valent les amis que je me suis faite au club et l'aptitude que j'ai à présent de m'exprimer en public... Les différentes recherches que j'ai faites soit lors des préparations dans le cadre d'un débat soit pour autre chose ont contribué à meubler mon esprit et j'en suis reconnaissante...  

Je ne veux surtout pas oublier de mentionner à quel point j'aime la façon de procéder des 2 animateurs du club: personne n'est exclu et ils ne nous mettent pas la pression. Pour moi, cela veut dire qu'ils nous font confiance. Du coup, ne voulant pas décevoir, je me comporte en personne responsable, et ceci tous les autres membres du club également font de même. Ce qui ma vraiment marqué, ce sont ces moments qui nous ont permis de nous rapprocher, comme ce samedi où on a célébré l'anniversaire d'un de nos animateurs, ou encore ce carnaval qu'on a organisé sur la cour du centre culturel "Pye poudre", à Bourdon, avec le peu qu'on avait, sans compter les différentes activités auxquelles j'ai pu participer (déplacement en provinces, cinéma, journée de détente chez Mr Alfred, etc.) 

Je souhaite me donner à fond dans les activités du club, devenir une bonne débatteuse et passer encore beaucoup d'années au sein de cette famille que nous formons aujourd'hui au club de débat de Christ-Roi.


Une année à la tête du PIJ

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