Mon nom est Wilderson ETIENNE, je
fais partie du club de débat de Bourdon.
Le débat m'a toujours très intéressé et c'est ce qui explique le fait
que j'aie pris la décision de chercher à intégrer un club de débat. Bourdon est
le club où j'ai fait mes débuts, l'endroit où j'ai pu prendre connaissance des
différentes règles du débat, c'est aussi l'endroit qui m'a permis de comprendre
que débattre ce n'est aucunement parler le plus possible que l'autre, mais être
assez cohérent dans ses explications et présenter des arguments valables et
adaptés à l'énoncé.
Gagner n'est pas toujours
nécessaire m'a-t-on appris, on doit surtout faire en sorte de toujours
apprendre quelque chose. Le débat m'a rendu soif, une soif dont il a presque étanché.
À chaque match, j'étais toujours un peu plus motivé par l'envie d'apprendre que
de gagner ; Cela peut paraître un peu paradoxal, mais si je dois me fier à
cette petite phrase de l'un de mes deux formateurs : Le débat, c'est tes
arguments contre ceux de l'adversaire. Quand j'expose mes arguments, l'autre
est obligé de formuler les siens et ce n'est que par ce moyen que je pourrai me
rendre compte des faiblesses de mon discours, des différentes limites de mon
travail et tout cela constitue un énorme apprentissage, un moyen capable de me
pousser à faire un peu plus de recherches. Mes premiers matchs ont été les
pires de tout mon parcours.
C'est assez souvent le cas en
réalité et ce, pour la quasi-totalité de ceux dont le débat a adopté. On a
souvent une forte impression d'avoir quelque chose à prouver, ce qui n'est pas
du tout conforme à l'idéal d'un débatteur digne de ce nom. Mes expériences
m'ont permis de réaliser que le débat n'est et ne sera jamais une occasion de
rabaisser l'autre ou de se faire remarquer. Il constitue au contraire un ciment
social, un moyen capable de nous rapprocher.
Le débat a également opéré
quelques changements en moi. Avant, j'étais très timide, peut-être même trop
timide, je ne défendais donc jamais mes idées en public. Maintenant, c'est
différent. Le plus grand cadeau que le débat m'ait fait, c'est le sens aigu du
jugement ; je peux sans aucune difficulté relever les points faibles de
n'importe quel discours et rapidement m'en faire une idée du contenu.
C'est un assez grand avantage,
tout cela m'aide même en dehors du club certaines fois. Je me rappelle qu'une
fois nous devions, moi et quelques amis de ma fac, présenter un exposé et vu qu’on
n’allait pas avoir d'examen final, le professeur s'était résolu à accorder une
note à chaque groupe. Généralement, présenter un exposé, c'est toujours assez
facile quand on est bien préparé. Ce qui gâche l'ambiance d'habitude, ce sont
les questions. Et on n’est jamais assez préparé pour les questions. J'adore
écouter, cela me permet d'évaluer les autres, de me faire une petite idée de
leur personne, mais ce jour-là, soit je me mettais dans l'obligation de
répondre aux questions (c'était un peu mon rôle), soit je me taisais, ce qui
aurait valu un gros zéro à tout le monde. J'ai donc été obligé de faire le
choix auquel tout le monde s'attendait. J'ai répondu à toutes les questions, je
l'ai fait tellement bien et avec tellement de flegme que j'ai chaudement été
applaudi par la suite.
Seules mes habitudes à faire face
aux séances de contre-interrogatoire pourrait occasionner un tel succès.
Dans la vie, des choix s'imposent
toujours, certains nous sont souvent très utiles ; débattre en est certainement
un. Honnêtement, je ne pensais pas qu'une aventure si stressante pouvait être
aussi merveilleuse et enrichissante. Il faut donc croire qu'il y'a en tout une
part de bonheur.
Wilderson
ETIENNE
Campagne IDEA/FOKAL/PIJ : « Le débat a changé ma vie »
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