Une journée de septembre
semblable aux autres, étant en classe, une de mes profs vint annoncer que le club
de débat de Christ-Roi avait lancé une invitation à mon établissement pour le
rejoindre et pour prendre part, par la même occasion, à son habituel tournoi
interscolaire. Je ne me le fis pas dire deux fois, Comme un enfant, voyant
l'objet de ses fantasmes, je me suis automatiquement dit que j'allais me jeter
à l'eau. Pour être franche, je ne savais pas dans quoi je m'engageais vraiment,
à savoir ce que cela exigerait, mise à part le fait de débattre. Mais je me
suis dit que ça valait le coup d'essayer, car cela me permettrait de
m'extérioriser, de créer des liens et d'améliorer ma capacité oratoire. Et
sitôt dit, sitôt fait. Alors, sans la moindre hésitation aucune, je fis
inscrire mon nom sur la liste des postulantes. Et ce jour-là, je fis le choix
qui allait changer mon existence.
On se demande bien comment
l'intégration d'une personne au sein d'un groupe pourrait changer le cours de
sa vie. La réponse n'est pas difficile à trouver, car tous les faits qui se
sont déroulés depuis mon arrivée au club jusqu'à aujourd'hui le prouvent.
Avant d'intégrer le club, je
n'étais pas vraiment timide, car je cultivais déjà l'habitude de m'exprimer en
public, à mon école plus précisément. Toutefois, arrivée au club, j'avais pris
un certain recul dans le but d'analyser le terrain sur lequel je m'étais
aventurée. Au bout de 2 séances je fondis dans la masse. Une atmosphère
agréable régnait au sein de nous, me donnait amplement l'envie d'y rester de
manière indéterminée. C'est alors que je constatai que j'avais une nouvelle
famille.
Après formation au débat, vint le
jour où je devais jouer mon premier match. Quoique ma timidité était bien
longtemps chassée ce jour-là, je fus prise de panique et le stress pris volontiers
possession de mon être. Au final, je finis par comprendre que ce n'était guère
compliqué. Depuis je ne cessai de travailler afin de peaufiner mes rendements
en tant que débatteuse, qui plus est, celle Christ-Roi. Dès lors, débattre
devint pour moi une passion, une pratique de laquelle je ne pouvais me défaire.
Il y a 2 ans déjà depuis que tout
est controverse pour moi. Je remets tout en question, mon existence même.
Difficile pour moi de ne pas opiner sur un sujet car j'ai appris à me faire
entendre et comprendre. Impossible que mes conversations, même les plus banales,
ne se retournent pas en débat. J'ai appris à respecter l'opinion de l'autre
tout en sachant qu'il peut avoir tort ou raison. Perdre n'a jamais été un mot courant
dans mon vocabulaire. Je détestais perdre, ce qui m'a poussé à un degré de
perfectionnisme ultime. On est bien d’accord sur le fait que perdre est
conventionnellement le contraire de gagner, mais le débat m'a appris que ce mot
n'est d'aucune d'utilité dans la vie d'un (e) débatteur (se), car en
réalité on ne perd jamais : soit on gagne, soit on apprend comme l'a
dit l'autre. Et mes expériences m'ont appris également que cet adage n'est pas
valable seulement au niveau du débat, mais aussi dans la vie courante, car
toutes les expériences bonnes ou mauvaises apportent de nouvelles leçons à
retenir. C'est ainsi que je me suis défait de cette idée selon laquelle je
devais toujours gagner, que j'étais indestructible. Cela m'a appris à ne point
sous-estimer mes adversaires. On est tous là pour apprendre de l'autre, j'ai
compris que je n'ai pas à me sentir supérieure ni inférieure par rapport à
quiconque. En fait, j'ai beaucoup appris.
Il m'est devenu carrément
impossible de manquer une séance, au point même que je cachais mes malaises,
mes problèmes de santé, à mes parents ainsi qu'à mes coaches, car cela ne
jouerait pas dans mon intérêt. C'est
alors que je remarquai avec ahurissement que j'étais devenue accro. De ce fait,
je me donne à cœur joie dans toutes les activités ayant rapport au club.
Beaucoup de choses m'ont marqué,
durant mon passage au club de débat de Christ-Roi, notamment, les tournois
(internes, interscolaires, régionaux), les sorties, les concours de textes, les
moments de divertissements qu'on se permet : lors des fêtes des Mères, des Pères,
de fin d'année, sans oublier les fêtes-surprises ainsi que les prises de photos
en fin de réunions. Ce sont des moments qui, d'une manière ou d'une autre,
auront de la difficulté voire de l'impossibilité à s'échapper de ma mémoire.
Durant mon passage au club, j'ai
vu bon nombre de jeunes y défiler. Certains ont continuer l'aventure, d'autres
nous ont laissé à mi-chemin. Malgré tout, mon attachement à ce dernier n'en
était jamais affecté.
Dans cet espace attrayant, je me
suis fait des amis, des sœurs, des frères, des confidents, des personnes sur
qui je peux compter. Le club, c'est plus qu'un centre de confrontation d'idées,
c'est une famille qui dans les bons et les mauvais moments t'apporte son
inconditionnel soutien.
Lorsque je suis avec le Club,
j'ai comme l'impression que la vie est parfaite. Il représente pour moi un
nuage duquel je ne voudrais pas tomber, une bulle magique que je ne voudrais
pas qui s'éclate. Un rêve duquel je ne voudrais pas me réveiller. Il s'agit qui
pour moi est une réalité. C'est une combinaison de parfaites imperfections qui
fait mon bonheur.
Si je n'avais pas intégrer le club
de débat de Christ-Roi, ma vie serait bien différente de ce qu'elle est aujourd'hui.
Je ne saurais ne pas souligner
l'attachement et le dévouement de nos animateurs MM. Alfred Désir et Joël
Lazard qui déploient d'immenses efforts pour être à la hauteur de travail,
colossal qui leur est confié. Plus que des coaches en débat, ils sont des coaches
de vie.
Un remerciement spécial à la FOKAL pour avoir pris l'initiative de mettre
à la disposition des jeunes ce programme aussi enrichissant qu'épanouissant.
Par le biais du programme de
débat, j'ai pu faire l'acquisition de nombreuses connaissances, ce qui m'aide
tant sur le plan intellectuel que dans mes relations interpersonnelles. Ce qui
aura une bonne influence sur mes choix d'avenir.
Débattre m'a fait devenir une
personne nouvelle, quelqu'un à l'esprit analytique aiguisé. Le club de
Christ-Roi pour sa part, m'a accueilli avec ma force et mes faiblesses. Il a complété
le travail de ma famille et du Collège Marie-Anne. Il a joué un rôle important
dans mon façonnement en tant qu'être humain, il m'a permis d'être la personne
que je suis aujourd'hui.
Marie Carly Lafontant
Collège Marie-Anne
Campagne : « Le débat a changé ma vie »
1 commentaire:
Ton texte est bien structuré. Félicitations ma cocotte😍😍😍😍💜💜💜💜💜✨
Enregistrer un commentaire