Je m'appelle Widna Fortuné et j’ai
17 ans. Je suis en nouveau secondaire 3
à l'école congréganiste Christ-Roi qui pendant deux ans a donné trois des
meilleures débatteuses du club dont je fais partie (Lovenshy Élysée, Midshyna
Ricardinia Edouard et moi).
J'étais en 7ème année quand j'ai
assisté pour la première fois à un tournoi interscolaire à mon école en 2015.
J'ai été vraiment impressionnée par ce que les jeunes faisaient, leur façon de parler,
d’affronter les idées adverses sans vraiment comprendre ce que c'était. Je ne
me rappelle plus le sujet ni ce qu'ils disaient. Ce vague souvenir qui me
revient parfois me met en face du second orateur de l’équipe du lycée Alexandre
Pétion, lui qui m'avait charmée par sa voix, son éloquence, ses jeux de mots.
En le regardant, j'ai eu envie pour la première fois de débattre pour être
épatante, éloquente, confiante, Comme il l’était mais j'ai dû attendre
longtemps parce que j'étais trop petite. Je n'avais que 13 ans à l'époque.
En 2017, deux ans plus tard, j'ai
officiellement intégré le club de débat de Christ-Roi appelé maintenant club de
débat de Bourdon qui est pour moi un lieu d'information de formation et
d'épanouissement.
Il n'est pas facile de trouver un endroit où
l'on peut s'exprimer en toute liberté n'ayant que des réfutations pour
adversaires, même à l'école qui est censée être un lieu d'apprentissage on ne
peut pas tout dire et certaines fois on est obligé d'accepter des choses
auxquelles on n’est pas d'accord. C'est pourquoi je remercie FOKAL de nous
avoir donné le privilège de pouvoir bien le faire.
Le débat est pour moi le meilleur
moyen de discuter dans le respect et en toute honnêteté. Les formations et mes
expériences dans le débat m'ont appris à cultiver de très bonnes valeurs. Dans
la tolérance on affronte la position de l'autre tout en le respectant. Il n'est pas notre ennemi mais notre
adversaire.
Avec l'esprit d'équipe on est
plus fort et même si on a chacun un travail individuel à réaliser, On a une position
Commune à défendre et c'est ensemble qu’il faut le faire. Malgré mon apathie,
Et même si la procrastination est ce que je fais toujours, mon sens de la
responsabilité et mon souci de bien jouer me permettent de toujours bien
préparer mon travail et aider en même temps mes coéquipiers(ières).
Ces valeurs ne me sont pas utiles
seulement quand il s’agit de débattre mais maintenant elles font partie de ma
façon de vivre. Avant je les utilisais dans des phases et je connaissais leur
sens mais c'est mon expérience dans le débat qui les a intégrées en moi.
Cette expérience m’a rendue plus
confiante et plus cultivée. Je n'ai pas peur de m'exprimer et même quand je
n'ai pas les plus beaux mots bien placés dans les plus belles tournures du
monde j'arrive à me faire comprendre et à captiver l'attention de ceux qui me
regardent.
Je ne suis pas un toastmaster
mais je peux défendre mes opinions.
Maintenant je ne suis plus la même,
j’accepte ce que je pense être acceptable et remets en question quand il le
faut et c'est ce qui arrive le plus souvent. Je ne me limite plus aux
réflexions des grands parce que moi aussi je peux réfléchir.
Avant je ne comprenais pas
vraiment le concept débattre pour
apprendre jusqu'à ce que je réalise que j'apprenais dans chaque recherche
que je faisais, les idées et recherches de mes adversaires, les présentations
de l'équipe adverse, les commentaires des juges et même dans ma façon de
perdre. Dans un match une équipe remporte le match et l'autre le perd mais les
deux apprennent et c'est ce qui leur sera utile.
Je ne vais pas dire que le débat m’a
transformée parce que le débat pour moi n'aurait peut-être été qu'une
compétition sans les valeurs que m'ont inculquées mes très chers animateurs et
la relation que j'entretiens avec chacun des membres du club. Ils m'ont appris
que le débat est bien plus qu'une compétition mais une façon d'apprendre tout
en s'amusant.
Dès mon premier match j’ai su que
le débat et moi allions devenir de très bons amis et je ne m'étais pas trompée.
J'ai été vite choisie par mes animateurs pour représenter le club au tournoi
régional après avoir été meilleure débatteuse deux fois suivies aux tournois
interne et interscolaire. Je ne crois pas qu'ils aient regretté leur choix
parce qu'au régional j'ai été troisième meilleure débatteuse et notre équipe a
été championne puis au tournoi national on a été vice-championne et moi
meilleure débatteuse.
En six tournois j'ai été six fois
meilleure débatteuse : quatre fois en première place et deux fois en troisième
position. J'ai reçu ces nombreux titres parce que j’ai eu de bons animateurs :
M. Alfred : notre père qui m’a
orientée vers le débat.
M. Lazard : notre meilleur coach
que je ne remercierai jamais assez pour sa patience, sa tolérance et sa
compréhension. Et aussi de très bons amis et
camarades du club qui m'ont donné leur amour, leur confiance, leur aide et leur
encouragement.
La plus belle chose que j'ai
apprise avec le débat c'est de toujours donner le meilleur de ce que l'on peut
donner et c'est ce qui me rend toujours fière même lorsque je perds (je dois
vous avouer un petit secret : après certains matchs, il n'y a vraiment pas de
quoi être fière)
Le club de débat de Bourdon est
pour moi un lieu d'épanouissement où je rencontre des jeunes agréables qui me
comblent de bonheur. Il suffit de nous
voir ensemble pour comprendre à quel point nous sommes heureux et fiers de
faire partie du meilleur club. Nous formons une belle et grande famille malgré
nos opinions divergentes.
Le samedi c'est avec un immense
plaisir que je me rends à Pyepoudre pour faire le plein après une semaine
d'impatience chargée du désir que ce grand jour enfin arrive.
À mon papa M Alfred Désir
À mon coach et exemple de leader
M Joël Lazard
À chacun des membres du club de
débat de Bourdon
À Fokal, spécialement à la
Présidente Mme Michèle Duvivier Pierre-Louis et au coordonnateur du programme
de débat M Jean-Gérard Anis.
J'adresse un grand merci plein
d'amour et de reconnaissance.
Widna Fortuné
Ecole congréganiste Christ-Roi
Campagne : « Le débat a changé ma vie »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire