Par Clarisse ALTIDOR
Ancienne
débatteuse du club de débat de Bourdon
PIJ/FOKAL
Ce texte de Clarisse
Altidor a été publié en anglais, avec celui de 9 autres candidat.es d’un
concours international d’essai, dans la revue « Position Paper and Essays :
‘Debate changed my life’ de l’International Debate Education Association basé
aux Pays-Bas (IDEA NL). Son essai a été sélectionné parmi ceux de plus de cent
autres participant.e.s du concours organisé par IDEA NL, ouvert aux 19
associations membres de débat de cette organisation, (dont FOKAL), dans le
cadre de son 20e anniversaire.
Choisir de faire partie du club
de débat quand j'avais dix-sept ans a été l'une des plus grandes décisions de
ma vie. Que ce soit pour défendre ma position sur un sujet, pour écouter
l’opinion de quelqu'un d’autre afin de s’accorder ou non, ce programme s’est
avéré être un véritable atout dans ma vie. En plus de ces différentes
compétences, faire partie d'un club de débat m'a permis de comprendre ce qui
est important pour moi afin de prendre des décisions responsables et de mettre
en évidence ma capacité d'expression ainsi que mon esprit critique. De plus, ce
programme est une excellente source de motivation et d'opportunités.
Deux ans après avoir rejoint ce
club de discussion, à 19 ans, j'ai pu expérimenter tout ce que j’en ai appris
pour obtenir une bourse offerte par l’ambassade américaine qui collabore avec
Union School, une école américaine établie en Haïti. Cette bourse, connue sous
le nom de << English Access Microscholarship >>, a permis
d'acquérir des compétences en anglais et de mieux apprécier la culture
américaine basée sur des valeurs démocratiques. La coordonnatrice du programme m’a
qualifié comme une force tranquille pour être choisie avec 23 autres jeunes
filles parmi plus de cent candidates inscrites. Je pense fermement que cela est
lié à ma capacité à exprimer ma pensée et à le faire pour convaincre, pour
faire la différence et pour attirer l'attention d'un esprit critique.
Quand je suis enfin arrivé à
l'université d'État, le fait de débattre m'a permis de discuter avec d'autres
étudiants, peu importe leur âge et leur expérience des problèmes mondiaux, que
je connaissais déjà dans mon club de discussion, par exemple: le réchauffement
climatique, les droits de l'homme, le processus électoral juste, etc.
Ces expériences, parmi tant
d’autres, m’ont aidé à comprendre en quoi le débat est un élément crucial pour
que les jeunes avec une formation basique ou diplômés du secondaire puissent
utiliser les connaissances qu’ils ont acquises afin de construire un discours
persuasif. En outre, faire partie d’un programme aussi bien établi leur permet
d’organiser plus efficacement leurs idées et de défendre ensuite fermement
leurs opinions sur des sujets liés à certaines questions mondiales.
Cependant, les programmes de
débat aident les jeunes habitués à débattre de manière organisée à accroître
leur volonté de documentaire (audio, lecture, etc.). Cela leur permet de
renforcer leurs réflexes pour réagir et de le faire de manière à éclairer les
esprits, à alimenter la pensée critique et à participer processus de
changements sociaux que chaque Haïtien rêve depuis un moment.
Avoir une génération de jeunes
débatteurs qui commence à jouer son rôle en Haïti, caractérisé par une crise
politique et économique continue, contribuerait à améliorer la compréhension
des différents problèmes auxquels nous sommes confrontés et à rechercher une
perspective plus convaincante en invitant les principaux protagonistes à établir
un dialogue entre eux pour améliorer le pays. Dépasser nos différences en
empruntant la voie d'un meilleur consensus qui vise un bien commun est l'une
des différentes solutions qui pourraient nous conduire sur la voie d'un
développement durable.
Cependant, pour établir ce bien
commun et assurer le bon fonctionnement de nos institutions publiques et
privées, il serait très sage de débattre de l’importance de l’amendement
constitutionnel dans un cadre où de nombreuses personnes souhaitent que la constitution
soit révisée, alors que beaucoup d'autres pensent que le vrai problème vient de
l'application de ces lois dans la société.
Les lois ne sont pas éternelles.
Ils font partie du développement des différents espaces qu’ils sont appelés à
réguler. En tant que tel, je suis fermement convaincue que notre constitution,
publiée en 1987 et révisée en 2010, méritait une profonde agitation, mais cette
fois-ci, afin de refléter la réalité réelle au lieu d’avoir un beau texte
décrivant une réalité qui a disparu depuis longtemps.
Un débat basé sur un sujet qui
implique tous les citoyens du pays est une grande opportunité pour les jeunes
de participer à l'amélioration de la société pour un meilleur avenir. Ce
faisant, la nouvelle génération pourrait prendre la relève et la direction au
lieu d'attendre que quelqu'un d'autre le fasse à sa place. Et ainsi, la mise en
place de tels débats dans notre société, nos écoles et nos universités serait
un outil d’inclusion sociale et politique pour beaucoup de leaders potentiels
parmi notre plus jeune génération, qui proposeraient de nouvelles idées à
l’avenir.
En recevant toute cette
formation, en continuant à appliquer les compétences acquises dans le
programme, que ce soit dans le cadre universitaire ou dans d’autres
opportunités à venir et en invitant les jeunes à en faire partie, cela me
permet de rester connectée à cet embryon, le cadeau de meilleurs changements
dans la société dans laquelle je vis. Si nous prenons notre temps pour y
réfléchir, le but réel de tous ces tournois n'est pas de battre l'adversaire,
mais plutôt de nous aider à analyser la même question sous un angle différent.
Avec cette méthode, chacun de nous peut apprendre des autres.
Le débat a changé ma vie et je
suis sûre que cela a été le cas pour beaucoup d’autres. Continuons pour que davantage
d’entre nous puissent y prendre part. C’est seulement en travaillant ensemble
que nous pourrons atteindre ce monde meilleur que nous recherchons tous.
Clarisse ALTIDOR
clarissealtidor86@gmail.com
+50937275760/+50947432331
Éducation tertiaire
Économie
Age: 20 ans
Nationalité: haïtienne
FOKAL-Programme Initiatives Jeunes (PIJ)
"Impliquons les jeunes dans le changement en Haïti"
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