‘je suis de l’école du débat’
Je suis
membre du club de Darbonne depuis près
de cinq ans. Pour tout dire, j’ai beaucoup appris et ceci beaucoup plus que je
ne l’espérais. Car comme ma co-équipère Charlancia Rémy l’a dit dans son
témoignage, on apprend à débattre pour la vie. Le débat m’a appris non
seulement à mieux me connaitre, mais aussi à mieux connaitre les autres à
travers leurs idées. L’écoute active, l’une des habiletés du débat, s’avère
être très utile pour la communication. Le débat m’a aussi fait savoir qu’il n’y
a pas de vérité absolue et qu’on peut ne pas être d’accord avec mes idées.
A l’école du
débat, on m’a enseigné à ne rien accepter pour vrai ce qui ne peut être
prouvé. Et j’ai fini par savoir que débattre c’est préférer la force de
l’argument à l’argument de la force. Nous ne combattons pas avec les poings
comme à la boxe, mais nous combattons avec des mots, des idées, car le
débat, c’est un combat d’arguments. Dans cette communauté de jeunes instruits
et formés, j’ai acquis de nombreuses capacités en matière de discours, d’art
oratoire, de réflexion, et surtout l’esprit critique. Je suis de cette école et j’ai grandi
avec !
Des fois, en
ayant eu peur comme tout le monde, je me disais : Que vais-je dire? Que vais-je faire? (bien que je connaissais
parfaitement mon rôle !). Mais j’avais des coéquipiers solides qui me
remontaient le moral à chaque fois et qui me disaient : « Vas- y Gayle ! Tu peux le faire. Nous
avons confiance en toi ». Et je me lançais sans crainte. Nous étions
pour ainsi dire soudés. Car nous formions une équipe. Mais pas loin derrière
les rideaux, il y avait les animateurs, nous encourageant et ayant confiance en
nous, en moi, en l’équipe.
Dès mon
arrivée au club, j’ai tout de suite
suivi des formations sur le débat. Passant du format Public Forum au format Karl Popper. Sans vouloir
vraiment jouer ! Car à cette
époque, je me sentais trop petite. La présence des jeunes de la seconde à la
philo et même universitaire, ne faisait que renforcer ma conviction. J’avoue
qu’il y avait de quoi effrayer une gamine de 14 ans ! J’avais peur surtout
quand on m’appelait : le bébé de Max
et de Maxandre, les 2 animateurs du club.
Mais j’ai fini par grandir pour enfin me décider à faire mes débuts en
jouant pour le lycée Anacaona de Léogane. Je ne saurais oublier la
proposition qui était : « L’école
gratuite et universelle est possible en Haïti ».
Malheureusement,
mon équipe n’avait pas eu la chance de passer les éliminatoires. Cela ne
m’avait pas pour autant désespérée. Ma résolution était déjà prise. Je m’étais
dit que la prochaine fois sera la bonne. J’avais accepté la défaite et cela a
été pour moi une source de motivation. C’est ainsi que j’avais remonté la pente. Au prochain
tournoi, à mon équipe d’être la championne ! Et me voila, pour de bon,
sortie de l’ombre et en plein monde du débat.
Gayle, Kindro et Charlencia |
Mon premier
match à l’extérieur du club devrait être au tournoi du Cap. Mais
malheureusement je n’avais pas été sélectionnée, même si j’avais participé aux préparations
avec l’équipe officielle du club. Eh bien ! Officiellement, cela
remonte à 2013 où notre équipe avait gagné le match face au club de la Bibliothèque
Monique Calixte (BMC). Nous étions une équipe exclusivement féminine :
Charlie, Sandrine et moi. Puis avec l’arrivée de Kindro, nous avons formé le
trio hors pair, l’équipe inimaginable ! Et nous avions su le démontrer aux
Cayes en remportant le titre, aux Gonaïves et dans les autres matchs qui ont
suivi.
Etre
meilleur débatteur lors d’un match ou d’un tournoi est l’une des choses
merveilleuses qui puisse vous arriver. Car cela prouve que l’équipe a non
seulement bien fait son travail, mais aussi que le joueur a bien fait le sien.
J’avais été très surprise aux Cayes. Puis après, je me suis dit que j’avais
fait du bon travail et que je devrais continuer sur cette voie. Je sais le
premier match que j’avais joué mais je ne sais
pour le dernier.
Mon entrée
au club a été faite sur l’invitation d’une amie. Elle savait que j’aimais la
lecture et les activités socioculturelles. Je n’avais pas hésité. Et depuis
cette première réunion, je me suis accrochée comme à une bouée.
Mon nom,
c’est Gayle Sloane SAINT-LOUIS. Étudiante en première année à la Faculté des
Sciences Humaines de l’UEH. Membre du club Programme Initiative Jeunes
(PIJ) de Darbonne (Léogane). Et Je commence à peine à débattre à l’école de la
vie. Le
débat, c’est la plus belle expérience vécue dans ma vie pour l’instant !
Gayle Sloane SAINT-LOUIS
Ex-débatteuse
du club de débat de Darbonne
1 commentaire:
Félicitations à toi grande sœur. Je travaille durement pour te remplacer au club de Darbonne
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