lundi 13 mars 2017

Témoignage de Gayle Sloane Sain-Louis

‘je suis de l’école du débat’

Je suis membre du club de Darbonne depuis  près de cinq ans. Pour tout dire, j’ai beaucoup appris et ceci beaucoup plus que je ne l’espérais. Car comme ma co-équipère Charlancia Rémy l’a dit dans son témoignage, on apprend à débattre pour la vie. Le débat m’a appris non seulement à mieux me connaitre, mais aussi à mieux connaitre les autres à travers leurs idées. L’écoute active, l’une des habiletés du débat, s’avère être très utile pour la communication. Le débat m’a aussi fait savoir qu’il n’y a pas de vérité absolue et qu’on peut ne pas être d’accord avec mes  idées.
A l’école du débat, on m’a enseigné à ne rien accepter pour vrai ce qui ne peut être prouvé.  Et j’ai fini par savoir que débattre c’est préférer la force de l’argument à l’argument de la force. Nous ne combattons pas avec les poings comme à la boxe, mais nous combattons avec des mots, des idées, car  le débat, c’est un combat d’arguments. Dans cette communauté de jeunes instruits et formés, j’ai acquis de nombreuses capacités en matière de discours, d’art oratoire, de réflexion, et surtout l’esprit critique.  Je suis de cette école et j’ai grandi avec !

Des fois, en ayant eu peur comme tout le monde, je me disais : Que vais-je dire? Que vais-je faire? (bien que je connaissais parfaitement mon rôle !). Mais j’avais des coéquipiers solides qui me remontaient le moral à chaque fois et qui me disaient : « Vas- y Gayle ! Tu peux le faire. Nous avons confiance en toi ». Et je me lançais sans crainte. Nous étions pour ainsi dire soudés. Car nous formions une équipe. Mais pas loin derrière les rideaux, il y avait les animateurs, nous encourageant et ayant confiance en nous, en moi, en l’équipe.

Dès mon arrivée au club, j’ai tout de suite  suivi des formations sur le débat. Passant du format Public Forum  au format Karl Popper. Sans vouloir vraiment  jouer ! Car à cette époque, je me sentais trop petite. La présence des jeunes de la seconde à la philo et même universitaire, ne faisait que renforcer ma conviction. J’avoue qu’il y avait de quoi effrayer une gamine de 14 ans ! J’avais peur surtout quand on m’appelait : le bébé de Max et de Maxandre, les 2 animateurs du club. Mais j’ai fini par grandir pour enfin me décider à faire mes débuts en jouant pour le lycée Anacaona de Léogane. Je ne saurais oublier la proposition qui était : « L’école gratuite et universelle est possible en Haïti ».

Malheureusement, mon équipe n’avait pas eu la chance de passer les éliminatoires. Cela ne m’avait pas pour autant désespérée. Ma résolution était déjà prise. Je m’étais dit que la prochaine fois sera la bonne. J’avais accepté la défaite et cela a été pour moi une source de motivation. C’est ainsi que  j’avais remonté la pente. Au prochain tournoi, à mon équipe d’être la championne ! Et me voila, pour de bon, sortie de l’ombre et en plein monde du débat.
Gayle, Kindro et Charlencia
Mon premier match à l’extérieur du club devrait être au tournoi du Cap. Mais malheureusement je n’avais pas été sélectionnée, même si j’avais participé aux préparations avec l’équipe officielle du club. Eh bien ! Officiellement, cela remonte à 2013 où notre équipe avait gagné le match face au club de la Bibliothèque Monique Calixte (BMC). Nous étions une équipe exclusivement féminine : Charlie, Sandrine et moi. Puis avec l’arrivée de Kindro, nous avons formé le trio hors pair, l’équipe inimaginable ! Et nous avions su le démontrer aux Cayes en remportant le titre, aux Gonaïves et dans les autres matchs qui ont suivi.

Etre meilleur débatteur lors d’un match ou d’un tournoi est l’une des choses merveilleuses qui puisse vous arriver. Car cela prouve que l’équipe a non seulement bien fait son travail, mais aussi que le joueur a bien fait le sien. J’avais été très surprise aux Cayes. Puis après, je me suis dit que j’avais fait du bon travail et que je devrais continuer sur cette voie. Je sais le premier match que j’avais joué mais je ne sais  pour le dernier.

Mon entrée au club a été faite sur l’invitation d’une amie. Elle savait que j’aimais la lecture et les activités socioculturelles. Je n’avais pas hésité. Et depuis cette première réunion, je me suis accrochée comme à une bouée.

Mon nom, c’est Gayle Sloane SAINT-LOUIS. Étudiante en première année à la Faculté des Sciences Humaines de l’UEH. Membre du club Programme Initiative Jeunes (PIJ) de Darbonne (Léogane). Et Je commence à peine à débattre à l’école de la vie. Le débat, c’est la plus belle expérience vécue dans ma vie pour l’instant !

Gayle Sloane SAINT-LOUIS

Ex-débatteuse du club de débat de Darbonne

1 commentaire:

Marc Frantso SAINT LOUIS a dit…

Félicitations à toi grande sœur. Je travaille durement pour te remplacer au club de Darbonne

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