La
dernière semaine de janvier est dénommée semaine scolaire de la non violence.
Certaines institutions comme la bibliothèque Rasin Lespwa, organisent chaque année
des activités pour promouvoir la culture de la paix. En effet, durant cette même
période, s’est déroulé le premier tournoi local de l’année 2015 du club de débat
de Darbonne. Durant tout le weekend du 31 janvier 2014, ont eu lieu, les tours éliminatoires
autour du thème : La non-violence
est le meilleur moyen pour lutter contre l’oppression politique.
Equipe en train de préparer un débat |
Plusieurs
rencontres de travail ont eu lieu à la bibliothèque entre les joueurs des équipes.
La grande majorité des 18 jeunes de 6 six équipes qui ont participé à ce
tournoi, faisaient leurs premières armes dans le débat. Après la formation reçue
le weekend du 24 janvier, rencontrer une équipe dans le cadre d’un match de débat
était le rêve de plus d’un. Ils ont fait montre d’une très grande motivation.
1 tournoi, 2 sujets, 3 tours
De
ces (6) six équipes, deux allaient quitter le tournoi à l’issue du tour
éliminatoire pour voir les quatre autres s’affronter en demi-finale. De ces
deux chocs joués simultanément dans deux salles différentes, l’équipe formée de
Gaëlle FELIX, Ralph MICHEL et Olfton BENOIT, allait affronter en finale celle composée
de Merline SOMERVILLE, Stanley DIEGUE et Kovsky BOCAGE.
Il
était déjà 5 heures, ce samedi 31 janvier 2014 quand les juges ont prononcé le
verdict des demies finales. La journée a été rude et fatigante. Les jeunes épuisés,
ont demandé un répit. Ce qui leur fut accordé. « La grand finale se joue dans une semaine », a lâché l’un des animateurs du club après concertation avec les
deux équipes. Ouf… une semaine de plus, une semaine pour mieux préparer un
autre sujet sur le même thème : la
violence est une réponse justifiée à l’oppression politique.
Equipe en train de préparer un débat |
La
grande finale a eu lieu donc, comme annoncé, le vendredi 6 février 2014. Les débatteurs ont invité leurs amis et
camarades de classe à venir les encourager et applaudir. Une fois le décor
planté, les deux équipes prennent place et s’affrontent avec chacune deux
arguments.
« L’oppression politique
est une violation des droits humains »
L’équipe
affirmative formée de Gaëlle, Olfton et Ralph a soutenu que « la violence est une
réponse justifiée à l’oppression politique parce que l’oppression politique est
une violation des droits humains ». Ils supportent cet argument en
expliquant que la déclaration universelle des doits de l’homme garantit la
liberté de vivre. « C’est
inconcevable de se laisser opprimer. S’il faut répondre par la violence pour se
débraser des chaines de l’oppresseur, tant mieux. » Les jeunes ont
pris l’exemple de la révolution haïtienne.
« Si aujourd’hui nous sommes libres sur ce coin de terre, c’est grâce aux
esclaves qui ont combattu les colonisateurs blancs pour renverser ce système ».
Contre-interrogatoire au tour éliminatoire |
Leur
deuxième argument a affirmé que « l’oppression
politique est une contrainte à la liberté d’expression ». L’équipe
avance que parfois certains régimes politiques font usage de leur force pour
supprimer la liberté d’expression. Ils ont pris comme exemple la période des
Duvalier et celle d’avant 2004. Certains journalistes étaient contraints de
prendre le marquis, d’autres l’ont payé au prix de leur vie.
« Seul l’Etat a le
droit d’exercer la violence …maitrisée »
L’équipe
négative composée de Merline, Stanley et Kovsky, en désaccord avec l’énoncé du
débat, a réagi avec deux arguments. Selon eux, la violence est une réponse
justifiée à l’oppression politique parce que « seul l’Etat a le droit d’exercer la violence parfaitement maitrisée ».
L’équipe croit que l’état a la responsabilité de protéger les vies et les biens.
Donc, dans des situations exceptionnelles, il peut utiliser une forme de violence
maitrisée pour empêcher le chaos.
Stanley Diegue, Merline Somerville, Kovsky Bocage, de l'équipe finaliste |
Dans
leur deuxième argument, l’équipe négative a affirmé que « (…) la violence causera des pertes en vie
humaines ». Ils ont expliqué que « (…) trop de conflits ont eu lieu alors qu’ils auraient pu être résolus
par le dialogue et l’entente mutuelle. Sommes-nous prêts à voir mourir nos
frères. Prétendre qu’on peut agir œil pour œil dent pour dent ne fait que nous
ruiner, nous détruire », a martelé l’un des débatteurs de l’équipe. Il
a pris l’exemple de Gandhi qui a mené son pays à l’indépendance en utilisant la
non-violence comme seule arme.
Verdict et critiques
Au
terme du match, les juges ont voté à l’unanimité pour l’équipe affirmative. Mais,
ils ont reproché aux deux équipes de n’avoir pas profité des contre-interrogatoires
pour faire progresser le débat. La qualité des réfutations de l’équipe négative
était plutôt moyenne dans le sens que les joueurs n’ont pas pris le temps de
bien déceler les failles de l’équipe adverse.
Gaelle Felix, Olfton Benoit, Ralph Michel de l'équipe championne |
Dans
leurs commentaires, les juges ont relevé certaines imperfections dans le
travail des équipes. Ils les ont conseillé de mieux travailler la construction
de leurs arguments et de creuser beaucoup plus dans les réflexions afin d’avoir
une meilleure cohésion dans les idées.
La révélation du tournoi
Merline
Somerville fait ses premiers pas dans le débat, mais se distingue déjà au cours
de ce tournoi. Sa bonne maîtrise de la langue et sa grande capacité d’expression
orale font d’elle une très grande oratrice. Dans les contre-interrogatoires,
elle fait toujours bonne figure. Elle est très astucieuse dans ses réponses et
sait très bien comment contourner les pièges des équipes adverses.
Merline Somerville, la révélation du tournoi |
Tout
compte fait, ce tournoi a été une grande réussite. Les jeunes, dans leurs
interventions se sont efforcés de respecter le format et leur temps de parole.
Malgré tout, beaucoup reste encore à faire.
Tableau récapitulatifs des
points pour la grande finale
|
|
Nom des joueurs
|
Points obtenus
|
Gaëlle Félix
|
82
|
Merline Somerville
|
78
|
Olfton
|
77
|
Ralph Michel
|
73
|
Diegue Stanley
|
72
|
Kovsky Bocage
|
70
|
Max Gregory Saint-Fleur
Animateur du club de débat de Darbonne
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