mardi 5 juillet 2011

Les jeunes du club de Cote-Plage débattent des responsabilités sur l'épidémie du choléra

Le samedi 2 juillet 2011, une vingtaine de jeunes du club Vague du Futur de Côte-Plage se sont réunis pour parler de l’implication de la MINUSTHA dans l'épidémie du choléra en Haïti. 
            Le premier point à l’ordre du jour était le speaker Corner. Chaque samedi, un jeune choisit au hasard pendant la dernière réunion, présente  un exposé de 10 minutes sur un sujet de son choix. Ce samedi, c’était le tour d’Isabelle Pierre Louis qui intervenait sur « la mort ». Après avoir présenté les positions épicuristes sur la mort en comparaison avec les déclarations de Blaise Pascal sur Dieu, elle a pris position pour dire que "si la mort est une transition pendant laquelle on ne ressent rien, ce n’est pas la peine d’en avoir peur même si notre inconscient d’humain et notre attachement à la vie nous pousse dans le chemin contraire".

            Ensuite le débat sur le sujet du jour a commencé : L’implication de la MINUSTHA dans la pandémie du Choléra en Haïti. Un article paru dans les colonnes du quotidien Le Nouvelliste, le jeudi 30 juin 2011, titré : « Une étude conclut à la responsabilité des casques bleus » fut le pilier du débat. Cet article cite une publication des centres américains de contrôle et de prévention des maladies, au début de ce mois de juillet, dans la revue scientifique Emerging Infectious Deseases, dans laquelle des scientifiques ont présenté des preuves solides appuyant l’hypothèse selon laquelle des casques bleus Népalais de l’ONU ont importé la souche du Choléra qui a tué plus de 5500 personnes en Haïti.

            Les jeunes présents ont eu à répondre à 3 questions :

1-      Quels sont vos sentiments maintenant que c’est prouvé que les soldats onusiens sont les responsables du Choléra?

Les jeunes ont répondu ainsi:

-          C’est un manque de respect envers le peuple haïtien parce que d’abord les preuves furent rapidement effacées par les soldats de la base pointé du doigt et surtout parce que le porte-parole de la MINUSTHA persiste jusqu’à présent à nier la vérité concernant l’origine du choléra.
-          C’était connu d’avance, ce rapport est venu confirmer ce qui se savait déjà.
-          Il n’y a pas de fumée sans feu, si depuis longtemps on en parlait c’est parce que la population locale avait des preuves de cette contamination.
-          Les Nations Unis ne sont pas là pour aider réellement le peuple haïtien mais pour l’exploiter, ils doivent donc laisser le pays.
-           C’est beaucoup trop de tolérance envers ces soldats

Beaucoup d’autres réactions qui dans leurs essences veulent tous exprimer une colère envers ses soldats qui nous ont fait le don de cette maladie qui ne nous quittera plus.

2-      2.Pensez vous que le choléra nous a été transmis volontairement par les soldats onusiens ?

Les réponses furent les suivantes:
-          La responsabilité n’incombe pas premièrement à la MINUSTHA, la faute revient à l’Etat haïtien qui s’est abandonné entièrement aux bons soins de l’étranger  sans penser à renforcer le système sanitaire du pays, comme cela se fait dans tous les ports et aéroport étrangers.
-             Les soldats onusiens se sont laissés allés à la mode de chez nous : la négligence.  Aux premiers moments, ils étaient conformes aux règles de santé de l’ONU puis, au fur et à mesure, se sont laissé aller à la négligence
-          Les soldats népalais savaient pertinemment qu’ils étaient des porteurs du choléra, et ils savaient aussi les risques que cela comportait de déverser leurs excréments dans le fleuve de l’Artibonite. Que personne ne dédouane les vrais coupables! Si c’était de la négligence, c’était voulu.
-          Ce n’était pas de la négligence car, si c’était le cas, les Nations Unies auraient présenté leurs excuses et auraient pris les mesures nécessaires pour réparer cette soi-disant négligence.

La majorité des réactions portaient dans le sens d’une volonté manifeste de la MINUSTHA de créer et de faire durer des crises dans le pays, afin dans le but de leur permettre d’y rester encore plus longtemps.

3-      3. Que devrait faire l’Etat haïtien maintenant qu’il connait l’origine du choléra ?

Le débat était alors à son pic car tout le monde voulait placer son mot.
-          L’Etat haïtien devrait exiger le départ de la MINUSTAH
-          La MINUSTHA doit partir mais doit laisser tous les matériels qui sont à sa disposition au pays en guise de réparation des torts causés à la nation haïtienne.
-          L’Etat haïtien doit exiger que les Nations-Unies donnent les soins appropriés aux malades du choléra et dédommage tous ceux qui ont été victime de cette pandémie
-          Nous n’avons pas besoin d’excuses de la part de la MINUSTHA, car de simples excuses ne vont rien arranger au mal qu’ils ont causé. Ils doivent faire leur adieu vite fait bien fait.
-          La MINUSTHA ne peut pas partir du jour au lendemain, car la PNH n’est pas encore prête pour voler de ses propres ailes.
-          Plus de 3000 personnes travaillent au sein de la MINUSTHA, demander le départ de cette force serait mettre toutes ces personnes au chômage.
-          Il ne faut pas oublier que c’est grâce à la MINUSTHA que des zones autrefois déclarées de non droit, ont pu redevenir habitables, voire même pacifiques.
-          En guise de réparation, le gouvernement devrait exiger des Nation-Unies qu’ils investissent leurs ressources dans le système sanitaire du pays 
-          Pour réparer ce mal et tous les autres torts causés au peuple haïtien, les Nations-Unies devraient prendre en charge d’élaborer un plan de reconstruction du pays, le financer et faire tous les suivis sous la supervision de techniciens haïtiens.
-          La reconstruction du pays ne peut pas dépendre de l’étranger. Elle est de la responsabilité des Haïtiens, et aussi longtemps que nous laissons cette  grande responsabilité, tout comme celle de notre sécurité, entre les mains d’étrangers, nous n’iront nulle part.

Ainsi parlèrent les jeunes.

Pour finir avec le débat les animateurs du club ont pris le soin d’expliquer aux jeunes les enjeux politiques et économiques des relations internationales et leurs subtilités. Ce qui leur a permis de relativiser certaines de leurs revendications et de comprendre certaines nuances de la politique et de la diplomatie. Ceci dit, ils croient toujours, dans leur grande majorité, que la MINUSTHA ne fait pas partie des solutions à nos maux. 

La réunion s’est terminé dans la joie et la bonne humeur car après le débat, une petite  fête  fut organisée en l’honneur de tous les membres du club qui avaient célébré leur anniversaire au cours du mois de juin.
                                                                                 
Magalie Civil et Gutenberg Destin
Club Vague du Futur de Côte-Plage
04/07/11

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