Nous serions tous des
fous qui s’ignorent !
La salle
d’animation Friznel Fanfan Morisseau de la Bibliothèque Pyepoudre, à Bourdon
(P-au-P) fraîchement reconstruite, a accueilli le mardi 12 août 2014 les jeunes
du club de débat et ceux du club de lecture de la dite bibliothèque (environ
80), à une conférence-débat sur la santé mentale.
En effet, cela a été
la Journée internationale de la Jeunesse dont le thème a été « Jeunesse et
santé mentale ». Madame Paula Clermont Péan, directrice de la bibliothèque
Pyepoudre, de concert avec le club de débat de Christ-Roi, se sont mis d’accord
pour que cette journée soit l’occasion idéale pour rassembler les jeunes et
leur offrir cette conférence. L’objectif a été de les aider à comprendre et à
réfléchir sur le thème international ‘’les jeunes et la sante mentale’’ qui les
concerne tout particulièrement en Haïti.
« Qu’entendez-vous par santé mentale ? »
a questionné la conférencière, Jessy Muscadin, psycho-pédagogue et ancien chef
de cabinet du Secrétaire d’État pour les personnes Handicapés, aux quatre vingt
(80) jeunes. Au vu des réponses que les jeunes ont donné, elle a remarqué quelqu’un d’entre eux ne savait auparavant ce qu’était la santé mentale.
Jessy Muscadin |
Parmi les
définitions apportées par Jessy Muscadin: ''La santé mentale, c’est de trouver un
juste équilibre dans tous les aspects de votre vie :social, physique,
spirituel, économique et mental'', elle a retenu celle établie par l’Organisation Mondiale de la Santé
(OMS), « un état de complet
bien-être physique, mental et social, et qui ne consiste pas seulement en une
absence de maladie ou d’infirmité ».
Pendant les
échanges, les jeunes n’ont pas manqué de mettre en évidence leur confusion,
tant il a été difficile pour eux d’établir une différence nette entre santé
mentale et maladie mentale, une différence qui, selon la conférencière, se
situe dans les nuances. La santé mentale
étant un état de bien-être total, tout souci, aussi insignifiant soit-il, y
constitue un obstacle. Ainsi avoir des troubles mentaux fait qu’automatiquement
un individu a des problèmes de santé mentale, alors que avoir ces problèmes de
santé mentale ne traduit pas forcément la présence de troubles mentaux.
L’intervention-choc
de ce débat a été le commentaire d’un jeune du club de débat. Pour lui, « être haïtien veut dire être sujet aux problèmes de santé mentale ».
Selon lui, on est vulnérable à
tous les niveaux dans ce pays ou l’on manque de tout même des besoins primaires.
Après la conférence, on a eu le temps de
discuter là dessus au cours des deux ateliers de réflexion qui ont suivis, sur
deux sujets chacun :
Sujet 1 : Quels sont les éléments pouvant garantir une
santé mentale équilibrée pour la jeunesse Haïtienne ? Pour les jeunes de cet atelier, les réponses
ont été :
- la liberté d’expression
- la jouissance de loisirs
- une politique de santé mentale
- la stabilité familiale
- la création d’emplois
Sujet 2 : Quel rôle joue selon vous la famille dans
l’équilibre mental des jeunes d’aujourd’hui ?
Selon eux, la
famille est pour beaucoup dans l’équilibre mental des jeunes d’aujourd’hui. Ils
ont présenté des cas souvent rencontres au sein des familles. Par
exemple :
- les problèmes économiques de certaines familles
- les parents perfectionnistes
- les parents trop tolérants vis-à-vis des enfants
Atelier 2
Sujet 1 :
Pensez-vous que la situation actuelle
d’Haïti favorise une sante mentale équilibrée ?
« NON ! » ont-ils tous répondu
en chœur. Puis, ils ont proposé de réfléchir plutôt sur les solutions qui les
aideront à changer la situation du pays, et par là favoriser une santé mentale
équilibrée pour tous. Les jeunes ont préféré abandonner le deuxième
sujet, « la jeunesse est-elle
plus sujette à développer des problèmes de santé mentale? » car sans
le savoir on en avait déjà discute dans
le premier sujet. Parmi les solutions, le jeune Joe du club a déploré que « Dans la situation actuelle,
nous sommes, nous les jeunes, en manque de modèles. On vit dans un pays avec
plein de problèmes politiques, économiques et sociaux. La solution serait que
désormais eux-mêmes se constituent en modèles, qu’ils soient leurs propres
modèles. Qu’ils apprennent à s’engager dans des actions communautaires ! ».
Même si toutes
leurs questions n’ont pas été satisfaites au cours de la journée, les réunir
ensemble, voir de nouvelles relations d’amitiés se créer, nous portent à penser
qu’on a quand même été fidèle à l’esprit de la Journée Internationale de la
Jeunesse qui est avant tout de réunir
des jeunes pour discuter ensemble.
Sachernka
ANACASSIS, animatrice
Club de débat de Christ-Roi
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