mardi 10 mars 2015

De nouveaux juges dans le programme de débat de FOKAL

Le Programme Initiative Jeunes (PIJ) de FOKAL accueille 19 nouveaux juges dans son pool de juges de réserve. Ces nouveaux juges ont été adoubés samedi 7 mars 2015, à l’issue d’une formation pour devenir juges de débat, organisé par la fondation au Centre culturel Pyepoudre, à Bourdon. Dix-neuf candidats, dont 9 jeunes femmes et 10 jeunes hommes, ont bénéficié de cet enseignement fourni par Jean-Gérard Anis, le coordonnateur du programme de débat de FOKAL, lui-même  juge de débat avec une expérience internationale.

Les participants à la formation de juges de débat à Pyepoudre
Cette formation a eu pour objectif d’augmenter le nombre de juges au sein du programme de débat afin de disposer in fine davantage de juges lors des événements de débat (tournois  local, régional et national) organisés par FOKAL ou par les clubs. C’est une requête qui a été adressée à la coordination du PIJ par les animateurs, l’année dernière.

La plupart des participants sont des anciens débatteurs dûment recommandés par les animateurs des 8 clubs de débat de la région métropolitaine de P-au-P à raison de 2 candidats par club, étudiants (en droit, en sciences humaines, en linguistique), des professionnels (trois enseignants, un infographiste, une économiste, un électricien).

Comment juger un débat ?

Les participants ont été confrontés pour la première fois à leur première expérience de juge de débat. Ils ont arbitré un véritable match de débat entre une équipe de jeunes de Christ-Roi contre une de Cote-Plage. Si certains ont affirmé s’être efforcés d’appliquer les principes d’arbitrage, ils ont reconnu tout de même avoir eu des difficultés à suivre le débat soit par manque de concentration soit par manque de pratique, et à remplir le tableau des discours des orateurs, l’ordinogramme.

Les juges suivant le match entre Cote-Plage et Christ-Roi
Juger un débat répond à des exigences et à des contraintes. Au nombre des exigences, il faut compter les préalables suivants : connaitre les rudiments du (format de) débat et du travail du juge, savoir utiliser le matériel du juge (ordinogramme, bulletin de vote), être intéressé et impliqué dans le débat, être ouvert et tolérant, être impartial.

Les juges au cours d’un débat doivent le lever les contraintes suivantes : être concentré durant toute la durée du débat, effectuer plusieurs taches en parallèle (prendre des notes, contrôler les temps de préparation et de parole des débatteurs, noter chaque débatteur, maintenir une ambiance positive), rendre un bon verdict en toute objectivité et impartialité, et justifier sa décision.

Des juges concentrés arbitrant le débat entre Christ-Roi et Cote-Plage
L’exercice de juger n’a pas été chose aisée pour les participant(e)s. Certains d’entre eux ont avoué avoir eu des difficultés à suivre le rythme des discours des débatteurs, et à remplir l’ordinogramme et le bulletin de vote, d’autres ont reconnu que, même s’ils se sont efforcés à respecter les principes d’arbitrage, ils ont encore besoin de maîtriser ce qui prévaut dans un bon débat.



Changement de statut, changement de vue

Début encourageant donc pour eux. De cette courte expérience de juge de débat, ces nouveaux arbitres, auparavant d’anciens débatteurs passés de l’autre coté de la barrière (ça change les perspectives, hein ?!), ont compris les difficultés auxquels font face habituellement les juges : complexité de la prise de décision,  protestations de mauvaise foi de débatteurs, récriminations abusives de coaches.
Un juge prenant des notes sur son ordinogramme
Par conséquent, ils encouragent FOKAL à élaborer une méthode quantitative pour évaluer le travail du juge, et même à créer une instance pour analyser les jugements contestés, avec le pouvoir de sanctionner les juges fautifs. Ils avaient à l’esprit d’obliger les juges à être plus rigoureux, de rendre leurs décisions mieux réfléchies, et les résultats du débat plus transparents.

Ils ont été majoritairement satisfaits de ce qu’ils ont appris sur le débat en général, sur le travail du juge et la façon de bien juger un débat, et de la documentation fournie. Ils aimeraient connaitre les autres formats de débat (le Public forum, le débat parlementaire britannique…), ont projeté d’améliorer leurs techniques de prise de notes, leurs commentaires d’après match aux débatteurs.

Une juge expliquant son verdict aux débatteurs après le match
Prenant leur nouveau rôle très au sérieux, ces nouveaux juges souhaitent bénéficier d’une formation continue pour leur nouvelle attribution, qu’ils soient sollicités pour être juges lors des tournois régionaux ou nationaux de FOKAL, qu’il y ait davantage de diversité dans les candidatures et parmi les formateurs de juges.

Il est fort à parier que nos jeunes débatteurs brûleront d’envie d’avoir des jurys aussi soucieux, aussi conséquents. Ils ne seront probablement pas déçus. Il n’est que d’attendre.

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du Programme Initiative Jeunes

Formateur

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