Persistance des risques sismiques en Haïti, selon l’USGS, le Bureau des Mines et le géophysicien de l’Université Purdue d’Indiana, Eric Calais
« Haïti continue d’être un pays exposé à des risques sismiques et la population doit en tenir compte en respectant les normes parasismiques en matière de construction et en adoptant des comportements appropriés », révèle la dernière étude sur les risques sismiques en Haïti réalisée conjointement par l’Institut de géophysique américain (sigle anglais USGS) et le Bureau haïtien des Mines et de l’Energie (BME).Réservant l’exclusivité de la publication de l’ensemble des résultats de l’étude à un magazine spécialisé américain à paraître dimanche, la représentante de l’USGS, Suzan Hough et le responsable du Bureau des Mines, Dieuseul Anglade, assistés du géophysicien Eric Calais de l’Université de Purdue (en Indiana, USA), ont de nouveau attiré l’attention jeudi, lors d’une conférence de presse à Port-au-Prince, sur la possibilité qu’un nouveau séisme se produise en Haïti. Ils déclarent toutefois n’être pas en mesure d’en prédire la date, la période, où l’endroit où il se produirait. Dans le même temps, ils estiment assez faible la probabilité qu’un séisme important, de l’ordre de celui enregistré le 12 janvier, survienne à très court terme.
« Ce n’est pas la faille Enriquillo qui a éclaté le 12 janvier, mais une autre qui traverse la ville de Léogane », a déclaré le professeur Calais, reprenant ainsi une donnée récente qui a surpris les observateurs. Il a insisté sur le risque constitué par le fait que la faille en question n’a pas libéré toute l’énergie qu’elle renferme. « D’autres failles recèlent encore beaucoup d’énergie », a renchéri Suzan Hough de l’USGS, mettant l’accent sur les risques.
Les experts français et américain Eric Calais et Suzan Hough annoncent par ailleurs la publication, avant la fin de l’année, avec le concours de l’USGS, d’une « Carte des risques sismiques » en Haïti devant servir à la planification en matière de construction.
Intervenant sur les responsabilités en matière de construction, l’ingénieur Dieuseul Anglade du BME a insisté sur le fait qu’on ne devrait plus seulement y voir celles de l’Etat. « Les particuliers ont aussi l’obligation de respecter et d’appliquer les normes parasismiques », a-t-il souligné. Il a enfin désapprouvé les réparations non contrôlées de bâtiments fissurés et/ou fortement affectés lors de la catastrophe du 12 janvier.
La conférence de presse de l’USGS, du BME et du professeur Calais s’est déroulée en présence de M. Abel Nazaire, coordonnateur général du Secrétariat permanent des risques et désastres ; Jean Robert Altidor, directeur technique du BME et John Piechowsky, attaché de presse de l’Ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince.
[jmd/Radio Kiskeya]
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