mardi 10 mai 2011

Le serment du président… un défi à relever !

Depuis plusieurs semaines, les membres du club  VDF, de Darbonne ont planché sur des thèmes ayant trait au processus électoral. Ce vendredi 7 mai, à quelques jours avant l’intronisation du président élu Joseph Michel MARTELLY, un groupe de 21 jeunes ont pris siège aux locaux de la bibliothèque Rasin Lespwa de Darbonne, comme à l'accoutumée, pour parler de leurs préoccupations et surtout  dans cette conjoncture pour parler  d’élections. 

Dans la constitution du 29 mars 1987, il fait injonction au président de la république de  prêter le serment par devant l’assemblée nationale. Les jeunes réunis en petits groupes ont pendant quelques minutes produites des réflexions sur le texte du serment  tout en essayant  de voir les différents défis auquel le président aura à faire face au cours de son quinquennat.

Pour donner un peu de matières à réflexion aux jeunes une copie de l’article  135-1 de la constitution leur a été distribuée. Juste avant, ils étaient amenés à définir avec leurs propres mots, le terme de « Serment ».  L’un des animateurs a lu pour les jeunes une définition tirée, du  guide alphabétique des élections 2005 de Mirlande Manigat, qui  définit  le serment comme engagement public et solennel prononcé sur la constitution par des élus au moment de leur prise de fonction.

Le serment. (version créole)

« Men pawòl prezidan repiblik la pale lè li leve lamen an prezans asanble nasyonal la, avan li antre nan travay prezidan l’ : Mwen sèmante, devan Bondye ak devan peyi a, map obeyi tout sa ki nan konstitisyon an, ak tout sa ki nan lwa Repiblik Dayiti. E m‘ap fè tout moun obeyi yo menm jan tou. Map respekte tout dwa pèp ayisyen genyen. E m ap fè tout moun respekte yo tou menm jan tou. Map fe tout sa m kapab pou pèp peyi dayiti toujou rete yon gran pèp, pou li toujou mèt lakay li, e pou li pa janm pèdi pipiti moso nan tè peyi sa.» 

En  atelier, ils étaient invités à lire et à relire plusieurs fois le texte.  

Au retour, ils lisent les résultats de leurs réflexions, qui ouvrent un grand débat controversé. Essayant d’expliquer la dernière phrase « Map fè tout sa m kapab pou pèp peyi dayiti toujou rete yon gran pèp, pou li toujou mèt lakay li, e pou li pa janm pèdi pipiti moso nan tè peyi sa.»  Tel est un défi. « Li lè, li tan pou peyi a rejwenn dwa granmoun li, pou nenpòt tikrik ti krak nou sispann  rele blan,  menm konte nou pa konn konte », a lâché un jeune d’un ton ironique. 

Maintenir l’indépendance nationale, travailler à la grandeur. Cherchant quant à elle à comprendre ce qu’est la grandeur et comment maintenir l’indépendance nationale, une jeune fille pense qu’il serait très difficile de sortir sous le joug de l’international car on le dit souvent : La main qui donne … la main qui dirige.

De respecter et de faire respecter les droits du peuple haitien. Un jeune avance qu’il est temps de passer de la parole aux actions. « Le séisme du 12 janvier 2010 a tout dévasté, plus d’un millions de nos frères haïtiens vivent encore sous des tentes dans des camps de fortune. N’ont-ils pas droit au logement ? Si le président jure de faire respecter nos droits,  c’est l’un des problèmes majeurs auxquels il doit attaquer le plus vite que possible », ajouta t-il.

 Pour ce qui a trait à l’éducation et au respect de la loi. Un autre jeune croit que si l’éducation a été l’un des points essentiels du discours de Martelly lors de sa campagne électorale, aujourd’hui, il est venu le temps de voir concrétiser ce rêve de tous les Haïtiens. C’est l’article 32-3 de la constitution qui le dit :
«  Timoun dwe al lekòl. Lalwa va di ki pinisyon yo prevwa lè sa pa fèt. Leta dwe bay elèv lekol yo tout liv ak tout sa ki nesesè pou yo aprann gratis. »

Les jeunes n’ont pas caché leur satisfaction après cette séance. Si certains jeunes pensent qu’on devrait profiter des débats qui se font autour d’un éventuel amendement de la constitution pour revoir certains articles, les actualiser, les contextualiser à nouveau, d’autres croient que c’est à nous tous, jeunes, grands et vieux de faire un faisceau pour sortir le pays de ce carcan. Les défis sont à nous tous. C’est dans une ambiance de débat intense que les animateurs ont mis fin à cette rencontre.

Max Grégory SAINT FLEUR/ Maxandre BIEN-AIME
Animateurs du Club VDF de Léogane-Darbonne

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