Par Venadia DESSIPÉ
Venadia Dessipé |
Je suis Venadia DESSIPÉ,
étudiante en Psychologie à la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’État
d’Haïti et actuelle coach au club de débat de Christ-roi.
Depuis quelques années déjà, de
nombreux changements se sont opérés dans ma vie. C’est en grande partie l’œuvre
du club de débat de Christ-roi. Je vais de ce fait vous parler de mon parcours
au club en tant que débatteuse, tout signalant ces principaux changements dont
je viens de parler.
En classe de troisième secondaire,
en 2012 pour être plus précise, j’ai reçu une formation au débat, format Karl
Popper et depuis, je suis membre de cette famille qu’est ce club. Au début, il
m’était un peu difficile de m’adapter, car j’étais quelqu’un de très réservée,
refermée sur moi-même. J’avais peur de
m’exprimer, une faible estime de moi. J’avais peur de l’autre, de ce qui
m entoure. Au fil du temps j’ai fini par me laisser habiter par ce
sentiment d’amour, d’appartenance, d’harmonie qui régnait au club.
Du coup, je ne pouvais être
ailleurs les samedis, à partir de 1h, qu’à la bibliothèque Pyepoudre où le club
se réunit. J’avais déjà une deuxième famille. A cette famille, j’ai été formée à
cultiver un esprit critique par rapport à tout ce que j’entends et vois. J’ai
appris à m’accepter telle que je suis et surtout à m’intéresser à l’autre, à
accepter et respecter des opinions, des positions qu’elles soient contraire ou
non aux miennes. Nous sommes différents les uns des autres. J’ai fini par accepter
cette idée, et depuis j’éprouve beaucoup plus d’estime à mon égard et mes
rapports avec mon entourage se sont améliorés.
J’ai eu la possibilité d’élargir
mes horizons par la rencontre de jeunes extraordinaires des quatre coins du
pays lors des tournois nationaux et régionaux. J’ai pu faire un peu de tourisme
local. J’ai des amis dans plusieurs départements. N’est-ce pas une belle
expérience ?
Je ne saurais oublier l’aide
incommensurable que m’apporte la pratique d’argumenter, d’être toujours en
quête de savoir dans mes études. Cette culture acquise grâce à mes recherches dans
divers domaines pour préparer les débats m’a permis de passer le concours de la
Faculté des Sciences Humaines, cette entité que je désirais temps intégrer.
Maintenant je comprends mieux cette
phrase : on ne débat pas pour gagner
mais pour apprendre. Ces cinq années d’apprentissage ne m’ont pas permis d’être une simple débatteuse. Je suis
une meilleure personne, confiante en son avenir et celui de son pays. Une
personne qui croit au dialogue, au vivre ensemble. Une perle pour elle, son
entourage et son pays.
« Débattre, vraiment une autre manière d’apprendre à vivre
ensemble »
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