mercredi 13 décembre 2017

Débatteuse j’étais, je resterai

Par Venadia DESSIPÉ

Venadia Dessipé
Je suis Venadia DESSIPÉ, étudiante en Psychologie à la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’État d’Haïti et actuelle coach au club de débat de Christ-roi.

Depuis quelques années déjà, de nombreux changements se sont opérés dans ma vie. C’est en grande partie l’œuvre du club de débat de Christ-roi. Je vais de ce fait vous parler de mon parcours au club en tant que débatteuse, tout signalant ces principaux changements dont je viens de parler.

En classe de troisième secondaire, en 2012 pour être plus précise, j’ai reçu une formation au débat, format Karl Popper et depuis, je suis membre de cette famille qu’est ce club. Au début, il m’était un peu difficile de m’adapter, car j’étais quelqu’un de très réservée, refermée sur moi-même. J’avais peur de  m’exprimer, une faible estime de moi. J’avais peur de l’autre, de ce qui m entoure. Au fil du temps j’ai fini par me laisser habiter par ce sentiment d’amour, d’appartenance, d’harmonie qui régnait au club.

Du coup, je ne pouvais être ailleurs les samedis, à partir de 1h, qu’à la bibliothèque Pyepoudre où le club se réunit. J’avais déjà une deuxième famille. A cette famille, j’ai été formée à cultiver un esprit critique par rapport à tout ce que j’entends et vois. J’ai appris à m’accepter telle que je suis et surtout à m’intéresser à l’autre, à accepter et respecter des opinions, des positions qu’elles soient contraire ou non aux miennes. Nous sommes différents les uns des autres. J’ai fini par accepter cette idée, et depuis j’éprouve beaucoup plus d’estime à mon égard et mes rapports avec mon entourage se sont améliorés.

J’ai eu la possibilité d’élargir mes horizons par la rencontre de jeunes extraordinaires des quatre coins du pays lors des tournois nationaux et régionaux. J’ai pu faire un peu de tourisme local. J’ai des amis dans plusieurs départements. N’est-ce pas une belle expérience ?

Je ne saurais oublier l’aide incommensurable que m’apporte la pratique d’argumenter, d’être toujours en quête de savoir dans mes études. Cette culture acquise grâce à mes recherches dans divers domaines pour préparer les débats m’a permis de passer le concours de la Faculté des Sciences Humaines, cette entité que je désirais temps intégrer.

Maintenant je comprends mieux cette phrase : on ne débat pas pour gagner mais pour apprendre. Ces cinq années d’apprentissage ne m’ont pas  permis d’être une simple débatteuse. Je suis une meilleure personne, confiante en son avenir et celui de son pays. Une personne qui croit au dialogue, au vivre ensemble. Une perle pour elle, son entourage et son pays.


« Débattre, vraiment une autre manière d’apprendre à vivre ensemble »

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