Je ne rate jamais l'occasion de
débattre, de faire passer mon point de vue surtout en salle de classe.
Jusqu'à cet instant précis, je me
rappelle de ce jour où la Soeur est venue dans la salle de 3ème pour choisir 10
élèves qui auront la chance de participer au club de débat de Christ-Roi. Mais
malheureusement, je n'ai pas été sélectionnée parmi ces 10 filles, à cause de
mon impertinence à l'égard de la Soeur en lui demandant: " Chère Sœur, est-ce que vous êtes grand-mère? "
Ne voulant pas rater une telle
occasion dans ma vie, je me suis pointée à la direction pour m'excuser auprès
de la Soeur et lui demander de m'accorder la chance de faire partie du club de
débat.
Je me rappelle de cette fois où
la Soeur a appelé à la direction toutes les filles qui allaient commencer
l'aventure avec le club de débat de Christ-Roi pour leur présenter l'animateur
du club, Alfred. Il nous a brièvement parlé de ce que c'est un club de débat. Mais
durant tout son exposé, la seule phrase qui a retenu l'attention de mon amie Samorah
et moi, c'est lorsqu'il a dit: "Si
vous maitrisez bien le format et que vous parlez anglais, vous aurez la chance
d'aller jouer un tournoi international à l'extérieur du pays." Une fois arrivée en salle de classe, Samorah
et moi, on s'est dit qu'on va désormais suivre le cours d'anglais qu'on
négligeait au sérieux, une façon à ce qu'on puisse profiter de cette
opportunité (Sourires).
Je me rappelle de ma seule
victoire durant mon parcours dans le club de débat. Je n'oublierai jamais les
mots de ma coach Génise Mexius, ce jour-là: " Tu peux débattre." Et les mots de félicitations de Jozil en
chemin, après ma victoire : " Tu
as été extraordinaire, tu as ce timbre vocal éclatant qui peut capter
l'attention de tout un public". Mais je ne saurais oublier le dernier
match que j'ai joué qui allait prouver ce que je pèse dans la balance du débat.
J'ai malheureusement perdu ce match. J'ai eu tellement honte et j'étais
déboussolée à un point que j'ai laissé l'espace toute suite après le verdict.
Depuis ce jour, j'ai cessé de me rendre dans les réunions hebdomadaires et j'ai
prématurément mis fin à cette aventure dans ma vie.
Je n'ai nullement aucune carrière
dans le club de débat, mais n'empêche je maitrise le format et je sais au fond
si j'avais accepté ma défaite et continuer à jouer pour me bonifier, je serais
l'une des meilleures. Car c'est le seul endroit que j'ai côtoyé où je n'ai pas
su exploser. Comme quoi je ne me sentais jamais dans ma peau, j'étais refermée
sur moi-même.
IL y'avait cette flamme, cet
engouement, cette soif de débattre qui bouillonnait en moi. Malheureusement
toutes ces envoûtements n'ont pas su prendre forme. Mais en dépit de tout, il
y'a quand même certaines personnes malgré mon côté sombre dans le débat qui ont
cru en moi, comme cette fille ce jour là où le club de Christ-Roi jouait à la
salle polyvalente de FOKAL qui réclamait ma présence sur le plateau pour que
Christ-Roi puisse gagner le match. Elle avait assisté à l'un de mes précédents
matchs. Bien que j'avais perdu le match, elle savait que j'avais le potentiel
pour débattre.
Durant cette expérience, j’ai eu des
moments de défaite, de découragement. Il reste tout de même des moments de
gaieté dans ma tête comme ce fameux back
to school qu'on a célébré en toute extase, les petites fêtes qu'Alfred
organisait toujours, les spectacles à la FOKAL qu'on assistait en groupes, les frescos (de la glace pilée enrobée de
sirop) qu'on partageait chaque samedi en cours de route après les réunions.
Comme disait, Philippe-Auguste de
Sainte-Foy, homme de lettres français du xviiie siècle, « L'expérience est la seule démonstration qu'on puisse donner aux
sens. Le raisonnement la contredit quelquefois ; mais lorsque le raisonnement
n'indique pas l'erreur, il faut bien s'en tenir à l'expérience ».
Et Adolphe d'Houdetot, écrivain
français du XIXe siècle, poursuit pour dire:
« L'expérience,
pour celui qui sait en profiter, est le meilleur guide dans la conduite de la
vie ».
De ce fait l'expérience que j'ai
fait avec le club de débat de Christ-Roi resterait toujours un guide pour moi
dans ma vie professionnelle, surtout dans mes études en sciences juridiques.
Fedjine
Joseph
Ecole congréganiste de Christ-Roi
Campagne : « Le débat a changé ma vie »
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