mercredi 26 octobre 2011

Les jeunes du club de Jacmel s’interrogent sur la mission de l’ONU en Haïti

Le coordonnateur, en visite samedi 1er octobre dans le club Vague du futur de Jacmel (80 kms au Sud-est de Port-au-Prince), à l’invitation des 2 animateurs, a assisté à une réunion intéressante des jeunes de ce groupe. L’objectif premier de sa visite était d’informer les jeunes sur les activités et les perspectives de la quatrième année du projet VDF.
Les 2 animateurs du club présentant le coordonnateur
Après avoir été présenté par l’animateur principal aux 22 jeunes présents, dont la moitié constitue des nouveaux adhérents du club, Jessica, du haut de ses 17 ans, très à l‘aise, a entamé un exposé sur  l’ONU, ses missions et son fonctionnement. Elle justifie le choix de ce sujet par le contexte de l’actualité politique haïtienne [le président haïtien Michel Martelly avait intervenu une semaine auparavant devant l’Assemblée générale des chefs d’État à l’ONU, à New-York] et internationale [la question de la reconnaissance de la Palestine comme un État membre de l’ONU].

L’ONU : une création des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale

Selon ses recherches, l’Organisation des Nations Unies a été créée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, à l’initiative des puissances victorieuses de l’Allemagne nazie (les États-Unis, la Grande Bretagne, La Russie, la France, sauf la Chine) qui constituent les 5 membres permanents du Conseil de sécurité disposant du droit de veto. La mission fondamentale de l’ONU est de prévenir les crises entre ses nations membres et de maintenir la paix dans les régions en conflit. Son siège est à New-York. 

[Le droit de veto est une prérogative régalienne, que se donnent les 5 membres permanents du Conseil de sécurité, qui donne la possibilité à chacun de ces pays le pouvoir de bloquer à lui seul toute décision bloquée par l’Assemblée générale.]

Elle a énuméré les différentes institutions émanant de l’ONU et auxquelles est dévolu chacune un rôle et une responsabilité mondiale, comme leur sigle l’indique : UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture) UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance), OMS (Organisation Mondiale de la Santé), FAO (Fonds Alimentaire Mondial), OIT (Organisation Internationale du Travail), HCR (Haut Commissariat pour les Réfugiés), ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel), PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), OIM (Organisation Internationale des Migrations) et CDH.

Haïti est l’un des pays fondateurs de l’Onu. L’organisation possède son bras armé que constituent les Casques bleus, qui sont une force d’interposition entre des belligérants, ou de maintien de la paix dans un pays post-conflit.

A la question d’un camarade qui demande pourquoi comment un pays aussi puissant que l’Allemagne est exclu du Conseil de sécurité, elle explique que c’est parce que l’Allemagne avait provoqué et perdu la guerre de 1945.
Jessica, dans son exposé
Les missions de l’ONU dans le monde : un résultat mitigé

Son exposé prend un tour critique quand elle aborde les résultats et l’efficacité des missions de l’ONU à travers le monde.

Elle considère que l’ONU est souvent impuissante à remplir valablement sa mission, car elle est trop dépendante du financement de puissants pays membres, souvent en conflit, ou bien qui utilisent trop souvent leur droit de veto (comme la Chine et les USA par exemple).

Elle croit que l’ONU a trop souvent échoué à pacifier des régions en conflit, au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie. Selon elle, le Conseil de sécurité de l’ONU, qui comprend les 5 membres permanents plus huit autres pays du monde, selon une tournante tous les 2 ans, est déséquilibré. Elle estime que des pays riches comme le Japon ou  émergents comme l’Inde, le Brésil ou l’Afrique du Sud ont raison d’exiger un fauteuil permanent au ledit Conseil.

Elle justifie la présence des casques bleus par sa mission de venir « aider » Haïti, répond-elle à une question qui lui a été posée en ce sens. Elle affirme que si les Casques bleus sont toujours là dans le pays, c’est parce que la Chine le veut.

Le président haïtien Michel  Martelly à l’ONU : un résultat en demi-teinte

Selon Jessica, le chef de l’État est un président toujours disponible, et ne rate pas les occasions pour promouvoir Haïti à l’étranger ou devant les délégations étrangères en mission en Haïti. A cette fin, l’Assemblée générale annuelle de l’ONU du mois de Septembre est une tribune importante pour les chefs d’État du monde de parler des préoccupations de leur pays, ou bien de proposer des solutions aux problèmes du monde. 

Une partie des jeunes présents à la rencontre
Même si le président Martelly est allé défendre la cause haïtienne devant l’Assemblée générale des chefs d’État et de gouvernement des nations membres, il n’a pas reçu malheureusement de promesses, précisa-t-elle.  Elle pense que le discours du président haïtien a été éclipsé par la question de la guerre civile en Lybie et la volonté d’adhésion de la Palestine à l’ONU, en débat à l’Assemblée.

La seule satisfaction que le président a obtenue de son passage à New-York est le vote par le Parlement haïtien, durant son voyage, de la prolongation du mandat de la Minustah dans le pays. « Maigre consolation! », conclut-elle son exposé de 15 minutes, qui s’acheva sous les applaudissements de ses camarades.

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du projet VDF

1 commentaire:

jean jacques don kasparov a dit…

c'est quand meme de bonnes guerres quand les jeunes participent au developpement du dialogue social et abordent les problemes socio-economiques qui rongent ce pays.

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