lundi 4 mars 2013

Le club de Fond-Parisien a ravivé la mémoire des victimes du séisme du 12 janvier 2010


12 Janvier 2010: Souvenons-nous-en !
Plusieurs secteurs de la vie nationale et internationale organisent des activités en mémoire des victimes du terrible tremblement de terre du 12 janvier 2010. Le club de débat de Fond-Parisien, a organisé le samedi 12 Janvier 2013, à l’occasion de la commémoration du 3ème anniversaire du séisme du 12 Janvier 2010, 2 activités en mémoire des victimes au séisme du 12 Janvier 2010 : une marche silencieuse et un rassemblement sur la place publique du village avec comme point d’orgue 2 exposés. Le premier est assuré de l’agronome Carmelo Stanley Néré Fils Polynice, et le second par l’animateur du club Geordanis Joseph.

L’objectif visé a été que cette journée nationale du souvenir et de recueillement permette non seulement d’honorer les mémoires des victimes du tremblement de terre, mais aussi qu’elle constitue un stimulant pour reconstruire le pays autrement. Cette activité a réuni les jeunes du club, des élèves de plusieurs établissements de la commune, des marchandes, et quelques édiles de la ville.

A 10:20 , la marche silencieuse a démarré pour aboutir, une trentaine de minutes plus tard, à la place publique de la Source. Là, les participants ont suivi un exposé très instructif de l’agronome Carmelo Stanley Néré Fils Polynice qui a porté sur la situation politique, sociale et économique d’Haïti, de Janvier 2010 à Décembre 2012, les différentes actions menées par les ONG en Haïti et sur les normes et des lois régissant la construction des bâtiments en Haïti.

Extraits

« Le 12 Janvier 2010, un tremblement de terre d’une magnitude de 7.0 sur l’échelle de Richter frappe la capitale d’Haïti, Port‐au‐Prince et les zones avoisinantes. Ce séisme a eu des effets dévastateurs. Il a causé plus de 300,000 morts et plusieurs dizaines de milliers blessés. Plus de 2 millions de déplacés ont cherché refuge dans des camps informels dans  la capitale, et auprès de leurs proches dans les zones rurales. Les pertes matérielles représentent, selon les estimations, plus de 100% des ressources nationales. La situation humanitaire à Port‐au‐Prince et dans les provinces reste largement exacerbée par le haut niveau de pauvreté chronique préexistant au séisme en Haïti.

L’échelle du désastre est comparable au tsunami qui a touché l’océan Indien en 2004, mais cette fois, le désastre se concentre sur une zone très limitée. Plus de 1000 organisations internationales ont apporté de l’aide humanitaire massive à Haïti. Plusieurs milliers de blessés ont été pris en charge ; Des milliers de mètres cube d’eau potable ont été distribués ; la coordination «aide alimentaire» a assuré des distributions à 3,5 millions d’Haïtiens ». Fin de citation.  

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« Le Bureau des Nations Unies de l'Envoyé spécial pour Haïti (OSE), en partenariat avec le gouvernement haïtien, a mis à jour son analyse des engagements contractés pour les activités de relèvement post-séisme, révélant un taux de décaissement pour la période 2010-2012 parmi les donateurs du secteur public de 56%.        

Le vertige des chiffres de l’aide humanitaire

Tout compte fait, Carmelo a partagé avec l’assistance les chiffres de l’aide humanitaire d’urgence à Haïti peu après le cataclysme du 12 Janvier 2010. Où en sommes-nous ?

Sur les fonds déboursés à partir des promesses, les donateurs bilatéraux ont décaissés 44,5 millions de dollars des 1,86 milliard de dollars (2,4%) de leurs fonds en appui budgétaire et les donateurs multilatéraux ont versé 236,1 millions de dollars des 1,14 milliards de dollars (20,6%) en appui budgétaire, qui ont atteint directement le Gouvernement d'Haïti.

Cette analyse révisée est basé sur les mises à jour reçues en Décembre 2012 des 10 et des 12 premiers donateurs bilatéraux et multilatéraux qui ont pris des engagements lors de la Conférence internationale des donateurs « Vers un nouvel avenir pour Haïti », tenue à New York le 31 Mars 2010.

Des 55 donateurs qui ont promis, 18 ont décaissés 100% de leurs engagements. Et 9 des 12 principaux bailleurs de fonds ont des taux de décaissement supérieur à 66% pour leur promesses pour 2010-2012. ». Avancé Carmelo selon un article publié par la commission européenne titré Haïti – Reconstruction : Communauté internationale promesses tenues à 56% (2010- 2012) paru le Vendredi 11 janvier 2013 ».

Carmelo poursuit avec cet article : Les 55 donateurs ont promis environ 5,37 milliards de dollars pour les activités de récupération entre 2010 et 2012. (Ce nombre ne comprend pas les allégements de dette totalisant 1,0 milliard). Des 5,37 milliards de dollars en promesse, 3,01 milliards de dollars (56%) ont été décaissés. Ces 3,01 milliards de dollars ont été décaissés par les donateurs bilatéraux et multilatéraux à travers cinq canaux comme suit :

2,16 milliards de dollars (71,8%) sous forme de dons à l'appui du gouvernement d'Haïti, et aux organismes multilatéraux, ONG et entrepreneurs privés;
281,8 millions de dollars (9,4%) en subventions mises en commun pour les Nations Unies, la Banque Interaméricaine de Développement et la Banque mondiale à travers le Fonds de Reconstruction d'Haïti (FRH);

255,6 millions de dollars (8,5%) en appui budgétaire direct au gouvernement d'Haïti;
209,2 209, 2 M $ (7,0%) en prêts au gouvernement d'Haïti et autres bénéficiaires, et (7,0%) en prêts au gouvernement d'Haïti et autres bénéficiaires ; et


102,5 millions de dollars (3,4%) en appui budgétaire au gouvernement d'Haïti par l'intermédiaire du FRH (dont 25 millions de dollars ont été versés par les entités partenaires du FRH au gouvernement).

Le défi de la gestion des risques et des désastres

Au deuxième exposé, Geordanis JOSEPH a traité la question de la gestion des risques et désastres. Il a défini pour les jeunes les trois principales notions relatives à ce thème : menace, vulnérabilité, risques et désastres.

*Menace : c’est un événement d’origine naturelle ou humaine qui peut causer un dommage à la société. Elle frappe sans prévenir, ou presque et ont un impact  dévastateur immédiat sur la population humaines et leurs biens, les activités et les systèmes économiques. On les classe en trois types : les menaces naturelles (qui comprennent menace d’origine naturelle et hydrométéorologique), les menaces socioculturelles et anthropiques.

*Vulnérabilité : C’est la possibilité pour une population de subir une perte ou d’être affectée par la matérialisation d’une menace. La vulnérabilité est fonction de l’exposition des populations, de leur sensibilité et leur faible capacité à faire face  à l’aléa. Par exemple, les populations vivant dans une zone à haute activité cyclonique (exposition). Il a cité en exemple la population de Fond-Parisien qui est très vulnérable à cause du débordement du lac Azueï, l’abattement des arbres qui se font au jour le jour par les habitants de la zone, la canalisation qui n’est pas faite dans la zone ainsi que des différentes localités qui s’exposent face à la galette de lastique

*Risques : C’est la probabilité pour qu’une menace se réalise
*Désastre : événement soudain ou progressif, soit d’origine naturelle, soit causé par l’homme, dont l’impact est tel que la communauté affectée doit réagir par des mesures exceptionnelles. Il a pris comme exemple le terrible tremblement de terre survenu en Haïti le 12 janvier 2010.

Trois façons de réduire les risques face à un désastre

L’intervenant poursuit pour dire qu’il sen existe 3 façons d’agir sur la réduction des risques:
1. préparation: l’action est mise en place avant le passage de l’évènement, afin de prévenir et d’alerter du/des dangers, de mettre en place les plans de contingence et les moyens pour permettre à une communauté de répondre à l’aléa.

2. Mitigation: toute action permettant de minimiser l’impact d’un désastre potentiel: doit normalement être fait avant le passage de l’évènement, et peut impliquer des actions structurelles (ex. construction d’une digue afin de bloquer la montée des eaux et/ou surélever la hauteur d’un puits et le protéger par une pompe manuelle) ou non-structurelles (ex. formation des communautés à la gestion des risques).

3. prévention: mesures prises pour éviter les aléas et désastres potentiels (ex. déplacer le village sur un terrain.

De ce fait, la gestion des risques et désastres est une approche de la gestion des désastres sous l’angle du développement, qui met l’accent sur les conditions sous-jacents des risques qui conduisent à de fréquents désastres. Son but est d’augmenter la capacité à gérer efficacement et à réduire les risques et donc la fréquence et l’ampleur des désastres. Elle recouvre donc, des activités en relation avec la prévention, la réduction des risques et des désastres, les dispositifs d’alerte, les facultés de réaction de réponse, de rétablissement et de reconstruction.

Fond Parisien, une zone très vulnérable aux catastrophes

Les comportements des humains sont souvent à l’origine des menaces. De par leurs actes volontaires sur l’environnement (la pollution de l’air et la dégradation  des infrastructures routières avec les barricades enflammées lors des manifestations), ils ne se rendent pas compte que, lorsqu’ils abattent les arbres pour faire du charbon  pour subvenir à leurs besoins, ils sont en train de dégrader l’environnement.

Fond-Parisien est une zone très vulnérable. Son environnement a atteint une dégradation vraiment critique à cause de la mauvaise exploitation des mines de sable, la montée du lac Azueï. Les rivières (lastique, Turin …)  n’ont jamais été curées. Il n’y a jamais eu de travaux de canalisation dans la zone.

Cette vulnérabilité s’accroit à cause de la faiblesse des institutions de l’état, l’irresponsabilité des autorités envers la population en négligeant de la former et l’informer sur les catastrophes naturelles qui ont causé tant de pertes en vies humaines et matérielles lors du terrible tremblement de terre le 12 janvier 2010.

Les curages des canaux, les travaux de canalisation  et de drainage n’ont jamais été faits dans la zone ; ce qui a causé des dégâts majeurs dans le village au passage des deux cyclones Isaac et Sandy tels que inondations, jardins dévastés, routes coupées.

Selon Geordanis, s’il s’avère nécessaire que le gouvernement prenne des mesures d’intervention d’urgence après une catastrophe naturelle, il est plus important encore qu’il fasse de la prévention. Et que chacune des instances concernées jouent leur rôle et prennent leurs responsabilités vis-à-vis de la population.

Une campagne de reboisement doit s’accompagner d’une campagne d’éducation civique de la population. L’interdiction la coupe des arbres doit être en amont d’une sensibilisation de la population à la gestion des risques et désastres. A Fond-Parisien, Il faudrait que le gouvernement fasse une intervention rapide au niveau du lac Azueï et les rivières de la zone.

Conclusion 

L’initiative a été un franc succès, malgré les retards au démarrage des activités et la concurrence d’autres activités parallèles en ce sens réalisées le même jour dans la zone par des groupes religieux, des associations etc. Arrivés sur la place publique, les participants de la marche ont eu l’agréable surprise de voir beaucoup de jeunes qui attendaient. Il y a eu aussi la participation des marchands(es) et les gens qui viennent au marché. Ainsi que quelques notables de la commune qui étaient présents.

Tous ceux qui nous ont suivis étaient grandement satisfaits. Ils nous ont félicités pour cette initiative et encouragés à organiser ce genre d’initiative plus souvent afin d’informer la population sur certains sujets sensibles et très utile pour elle. Les jeunes du club et les jeunes des écoles invités ont également très satisfaits. Ils ont dit apprendre beaucoup concernant les dons, les aides humanitaires envoyées par d’autres pays en faveur d’Haïti, le degré d’implication de la communauté internationale dans les affaires internes du pays après le 12 janvier 2010.

Trois ans après la terrible tragédie de 2010, Il va de soi qu’il reste un long chemin à parcourir. Nous sommes plus déterminés que jamais à prouver notre engagement en faveur notre cher pays. Aider le pays à se relever et à se reconstruire. Reconstituer nos forces afin de faire montre de solidarité envers nos frères et sœurs, qui ont enduré de grandes souffrances, et de rendre hommage aux victimes de la catastrophe.

Geordanis JOSEPH
Animateur du club de débat de Fond-Parisien

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