12 Janvier 2010:
Souvenons-nous-en !
Plusieurs secteurs de la vie nationale et internationale
organisent des activités en mémoire des victimes du terrible tremblement de
terre du 12 janvier 2010. Le club de débat de Fond-Parisien, a organisé le samedi 12 Janvier 2013, à l’occasion de la commémoration du 3ème
anniversaire du séisme du 12 Janvier 2010, 2 activités
en mémoire des
victimes au séisme du 12 Janvier 2010 :
une marche silencieuse et un rassemblement sur la place publique du village avec comme point d’orgue 2
exposés. Le premier est assuré de l’agronome Carmelo Stanley Néré Fils Polynice, et le second par l’animateur du club
Geordanis Joseph.
L’objectif visé
a été que cette journée nationale du souvenir et de
recueillement permette non seulement d’honorer les mémoires des victimes du
tremblement de terre, mais aussi qu’elle constitue un stimulant pour reconstruire le pays autrement. Cette
activité a réuni les jeunes du club, des élèves de plusieurs établissements de
la commune, des marchandes, et quelques édiles de la ville.
A 10:20 ,
la marche
silencieuse a démarré pour aboutir, une trentaine de minutes plus tard,
à la place publique de la Source. Là, les
participants ont suivi un exposé très instructif de l’agronome Carmelo Stanley Néré Fils
Polynice qui a porté sur la
situation politique, sociale et économique d’Haïti, de Janvier 2010 à Décembre 2012, les différentes actions
menées par les ONG en Haïti et sur les normes et des lois régissant la construction des bâtiments en
Haïti.
Extraits
« Le 12 Janvier
2010, un tremblement de terre d’une magnitude de 7.0 sur l’échelle de Richter
frappe la capitale d’Haïti, Port‐au‐Prince et les zones avoisinantes. Ce séisme
a eu des effets dévastateurs. Il a causé plus de 300,000 morts et
plusieurs dizaines de milliers blessés. Plus de 2 millions de déplacés ont
cherché refuge dans des camps informels dans
la capitale, et auprès de leurs proches dans les zones rurales. Les
pertes matérielles représentent, selon les estimations, plus de 100% des
ressources nationales. La situation humanitaire à Port‐au‐Prince et dans les
provinces reste largement exacerbée par le haut niveau de pauvreté chronique
préexistant au séisme en Haïti.
L’échelle du désastre
est comparable au tsunami qui a touché l’océan Indien en 2004, mais cette fois,
le désastre se concentre sur une zone très limitée. Plus de 1000 organisations
internationales ont apporté de l’aide humanitaire massive à Haïti. Plusieurs
milliers de blessés ont été pris en charge ; Des milliers de mètres cube
d’eau potable ont été distribués ; la coordination «aide
alimentaire» a assuré des distributions à 3,5 millions d’Haïtiens ». Fin de citation.
« Le Bureau des Nations Unies de l'Envoyé spécial pour
Haïti (OSE), en partenariat avec le gouvernement haïtien, a mis à jour son
analyse des engagements contractés pour les activités de relèvement
post-séisme, révélant un taux de décaissement pour la période 2010-2012 parmi
les donateurs du secteur public de 56%.
Le vertige des chiffres de l’aide
humanitaire
Tout
compte fait,
Carmelo a partagé avec l’assistance les chiffres de l’aide humanitaire d’urgence
à Haïti peu après le cataclysme du 12 Janvier 2010. Où en sommes-nous ?
Sur les fonds déboursés à partir des promesses, les donateurs
bilatéraux ont décaissés 44,5 millions de dollars des 1,86 milliard de dollars (2,4%) de
leurs fonds en appui budgétaire et les donateurs multilatéraux ont versé 236,1 millions de dollars des
1,14 milliards de dollars (20,6%) en appui budgétaire, qui
ont atteint directement le Gouvernement d'Haïti.
Cette analyse révisée est basé sur les mises à jour reçues en Décembre 2012 des 10 et des 12 premiers donateurs bilatéraux et multilatéraux qui ont pris des engagements lors de la Conférence internationale des donateurs « Vers un nouvel avenir pour Haïti », tenue à New York le 31 Mars 2010.
Cette analyse révisée est basé sur les mises à jour reçues en Décembre 2012 des 10 et des 12 premiers donateurs bilatéraux et multilatéraux qui ont pris des engagements lors de la Conférence internationale des donateurs « Vers un nouvel avenir pour Haïti », tenue à New York le 31 Mars 2010.
Des 55 donateurs qui ont promis, 18 ont décaissés 100% de
leurs engagements. Et 9 des 12 principaux bailleurs de fonds ont des taux de
décaissement supérieur à 66% pour leur promesses pour 2010-2012. ». Avancé
Carmelo selon un article publié par la commission européenne titré Haïti –
Reconstruction : Communauté internationale promesses tenues à 56% (2010-
2012) paru le Vendredi 11 janvier 2013 ».
Carmelo poursuit avec cet article : Les 55 donateurs ont promis environ 5,37 milliards de dollars
pour les activités de récupération entre 2010 et 2012. (Ce nombre ne comprend
pas les allégements de dette totalisant 1,0 milliard). Des 5,37 milliards de
dollars en promesse, 3,01 milliards de dollars (56%) ont été décaissés. Ces 3,01 milliards de dollars ont été décaissés par les donateurs
bilatéraux et multilatéraux à travers cinq canaux comme suit :
2,16
milliards de dollars (71,8%) sous forme de dons à l'appui du gouvernement
d'Haïti, et aux organismes multilatéraux, ONG et entrepreneurs privés;
281,8 millions de dollars (9,4%) en subventions mises en
commun pour les Nations Unies, la Banque Interaméricaine de Développement et la
Banque mondiale à travers le Fonds de Reconstruction d'Haïti (FRH);
255,6 millions de dollars (8,5%) en appui budgétaire direct
au gouvernement d'Haïti;
209,2 209, 2 M $ (7,0%) en prêts au gouvernement d'Haïti et autres bénéficiaires, et (7,0%) en prêts au gouvernement d'Haïti et autres bénéficiaires ; et
209,2 209, 2 M $ (7,0%) en prêts au gouvernement d'Haïti et autres bénéficiaires, et (7,0%) en prêts au gouvernement d'Haïti et autres bénéficiaires ; et
102,5 millions de dollars
(3,4%) en appui budgétaire au gouvernement d'Haïti par l'intermédiaire du FRH
(dont 25 millions de dollars ont été versés par les entités partenaires du FRH
au gouvernement).
Les
bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux ont décaissés un montant
supplémentaire de 1,01 milliards de dollars pour le développement général en
Haïti, en dehors des promesses de récupération de la conférence de New-York. De
ce 1,01 milliard de dollars, 5 millions ont été décaissés au FRH sous Forme
d'appui budgétaire.
Cette analyse ne comprend pas les fonds promis pour les activités de secours humanitaires. Il est également exclusif des promesses faites par les organisations de financement privé à la conférence des donateurs de New York.
Cette analyse ne comprend pas les fonds promis pour les activités de secours humanitaires. Il est également exclusif des promesses faites par les organisations de financement privé à la conférence des donateurs de New York.
Le défi de la gestion des risques et des désastres
Au deuxième exposé, Geordanis JOSEPH a traité la question de la
gestion des risques et désastres. Il a défini
pour les jeunes
les trois principales notions relatives à ce
thème : menace, vulnérabilité,
risques
et désastres.
*Menace : c’est
un événement d’origine naturelle ou humaine qui peut causer un dommage à la
société. Elle frappe sans prévenir, ou presque et ont un impact dévastateur immédiat sur la population
humaines et leurs biens, les activités et les systèmes économiques. On les
classe en trois types : les menaces naturelles (qui comprennent menace
d’origine naturelle et hydrométéorologique), les menaces socioculturelles et
anthropiques.
*Vulnérabilité :
C’est la possibilité pour une population de subir une perte ou d’être affectée
par la matérialisation d’une menace. La vulnérabilité est fonction de
l’exposition des populations, de leur sensibilité et leur faible capacité à
faire face à l’aléa. Par exemple, les
populations vivant dans une zone à haute activité cyclonique (exposition). Il
a cité en exemple la population de Fond-Parisien qui est très vulnérable à
cause du débordement du
lac Azueï, l’abattement des arbres qui se font au jour le jour
par les habitants de la zone, la canalisation qui n’est pas faite dans la zone
ainsi que des différentes localités qui s’exposent face à la galette de
lastique.
*Risques : C’est
la probabilité pour qu’une menace se réalise
*Désastre : événement soudain ou progressif, soit
d’origine naturelle, soit causé par l’homme, dont l’impact est tel que la
communauté affectée doit réagir par des mesures exceptionnelles. Il
a pris comme exemple le terrible tremblement de terre survenu en Haïti le 12
janvier 2010.
Trois façons de réduire les risques
face à un désastre
L’intervenant poursuit pour dire
qu’il sen existe 3 façons d’agir sur la réduction des risques:
1. préparation: l’action
est mise en place avant le passage de l’évènement, afin de prévenir et
d’alerter du/des dangers, de mettre en place les plans de contingence et les
moyens pour permettre à une communauté de répondre à l’aléa.
2. Mitigation: toute
action permettant de minimiser l’impact d’un désastre potentiel: doit
normalement être fait avant le passage de l’évènement, et peut impliquer des
actions structurelles (ex. construction d’une digue afin de bloquer la montée
des eaux et/ou surélever la hauteur d’un puits et le protéger par une pompe
manuelle) ou non-structurelles (ex. formation des communautés à la gestion des
risques).
3. prévention: mesures
prises pour éviter les aléas et désastres potentiels (ex. déplacer le village
sur un terrain.
De ce fait, la
gestion des risques et désastres est une approche de la gestion des désastres
sous l’angle du développement, qui met l’accent sur les conditions sous-jacents
des risques qui conduisent à de fréquents désastres. Son but est d’augmenter la
capacité à gérer efficacement et à réduire les risques et donc la fréquence et
l’ampleur des désastres. Elle recouvre donc, des activités en relation avec la
prévention, la réduction des risques et des désastres, les dispositifs
d’alerte, les facultés de réaction de réponse, de rétablissement et de
reconstruction.
Fond Parisien, une zone très
vulnérable aux catastrophes
Les comportements des humains sont souvent à l’origine des
menaces. De par leurs actes volontaires sur l’environnement (la pollution de l’air et la dégradation des
infrastructures routières avec les barricades
enflammées lors des
manifestations), ils ne se rendent pas compte que, lorsqu’ils abattent les arbres pour
faire du charbon pour subvenir à leurs besoins, ils sont en train de dégrader l’environnement.
Fond-Parisien est une zone
très vulnérable. Son environnement
a atteint une dégradation vraiment critique à cause de la
mauvaise exploitation des mines de sable, la montée du lac Azueï. Les rivières (lastique, Turin
…) n’ont jamais été curées.
Il n’y a jamais eu de travaux de canalisation dans la zone.
Cette
vulnérabilité s’accroit à cause de la faiblesse des institutions de l’état, l’irresponsabilité
des autorités envers la
population en négligeant de la former et l’informer sur
les catastrophes naturelles qui ont causé tant de pertes en vies humaines et
matérielles lors du terrible tremblement de terre le 12 janvier 2010.
Les curages des canaux, les travaux de canalisation et de drainage n’ont jamais été faits dans la
zone ; ce qui a causé des dégâts majeurs dans le village
au passage des deux cyclones Isaac et Sandy tels que inondations, jardins dévastés, routes coupées.
Selon Geordanis, s’il s’avère
nécessaire que le gouvernement prenne des mesures d’intervention d’urgence après une catastrophe
naturelle, il est plus important encore qu’il fasse de la prévention. Et que
chacune des instances concernées jouent leur rôle et prennent leurs
responsabilités vis-à-vis de la population.
Une campagne de reboisement doit s’accompagner d’une campagne
d’éducation civique de la population. L’interdiction la coupe des arbres doit
être en amont d’une sensibilisation de la population à la gestion des risques
et désastres. A Fond-Parisien, Il faudrait que le gouvernement fasse une
intervention rapide au niveau du lac Azueï et les rivières de la zone.
Conclusion
L’initiative
a été un franc succès, malgré les retards au démarrage des activités et la
concurrence d’autres activités parallèles en ce sens réalisées le même jour
dans la zone par des groupes religieux, des associations etc. Arrivés sur la place publique,
les participants de la marche ont eu l’agréable surprise de voir beaucoup de
jeunes qui attendaient. Il y a eu aussi la participation des marchands(es) et les
gens qui viennent au marché. Ainsi que quelques notables de la commune qui
étaient présents.
Tous ceux qui
nous ont suivis étaient grandement satisfaits. Ils nous ont félicités pour
cette initiative et encouragés à organiser ce genre d’initiative plus souvent
afin d’informer la population sur certains sujets sensibles et très utile pour
elle. Les jeunes du club et les jeunes des écoles invités ont également très
satisfaits. Ils ont dit apprendre beaucoup concernant les dons, les aides
humanitaires envoyées par d’autres pays en faveur d’Haïti, le degré d’implication
de la communauté internationale dans les affaires internes du pays après le 12
janvier 2010.
Trois ans après la
terrible tragédie de 2010, Il va de soi qu’il reste un long chemin à parcourir. Nous sommes plus déterminés que jamais à prouver notre engagement
en faveur notre cher pays. Aider le pays à se relever et à se reconstruire. Reconstituer
nos forces afin de faire montre de solidarité envers nos frères et sœurs, qui
ont enduré de grandes souffrances, et de rendre hommage aux victimes de la
catastrophe.
Geordanis JOSEPH
Animateur du club de débat de Fond-Parisien
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