Après
la finale du tournoi de débat autour du format public forum, ce samedi 9 mars
2013, pour inviter les jeunes à parler du 8 mars, l’animatrice Antoine Joanna Barthélemy a soumis aux jeunes cette question au débat: « Que vous dit le 8 mars, la journée mondiale
de la femme ? ». Cette question a généré une pluie de réactions.
Verbatim.
« La journée mondiale de la femme est le
moment où il faut comprendre que les femmes sont importantes et il faut leur
donner toute leur importance. Elles symbolisent la base des familles, le pilier
du foyer et sans elles la vie n’a vraiment pas de sens », a avancé Darius
Floriane.
« Dans l’une de ses œuvres, Molière considère les femmes comme des biens meubles. Aujourd’hui, ce n’est plus cela. Elles sont
égales aux hommes. Mais, elles doivent comprendre que cette égalité exige
qu’elles travaillent comme les hommes et qu’elles peuvent apporter leur pleine
contribution à la vie financière et économique de la famille », a jouté
Jolène Paul.
« On commémore la Journée mondiale de la femme
dans le but de matérialiser l’équité de genre. Autrefois, la femme était
victime de trop discriminations. Même dans la Bible, on ne compte pas les
femmes. De nos jours, tant de femmes nous ont montré, de par leurs travaux,
qu’elles ne sont pas des nulles. Par exemple, Judith Durin, la première femme dans
l’histoire de l’enseignement haïtien, a écrit un livre de lecture pour les
enfants », a rétorqué Alexandre Josué.
« Le 8 mars, c’est un jour qui met en valeur
les femmes, qui nous montre les valeurs des femmes. Et ce n’est pas immérité.
Ce sont les femmes qui dirigent le pays. Martelly ne peut, je crois, prendre
des décisions sans les sages conseils de sa femme. Il revient de continuer à
avoir des gens qui défendent les femmes en Haïti », a déclaré Numa
Junior Daniel.
Quant
à Antoine Dolorès, « la femme
était l’objet de discrimination de toutes sortes. Aujourd’hui, avec l’arrivée
de certaines femmes au poste décisionnel, cela s’améliore et cela doit
continuer à s’améliorer. »
Pour
reprendre le jeune chateur haïtien Jean Jean Roosvelt, « San fi pa gen kafe le maten. » « Et, dans notre
culture, nous savons tous ce que cela veut dire « boire une tasse de
café » chaque matin », a rajouté Jolène.
D’où vient cette inégalité ? a interrogé Alexandre Josué.
« De notre culture et de
l’école. Chez nous, c’est toujours la mère qui s’occupe des travaux
domestiques, jamais le père. Quand on a un objet lourd à déplacer ou à
transporter, on ne fait pas appel aux filles. Ces dernières ne peuvent pas non
plus sortir seules. A l’école, c’est la même chose. L’ouvrage de Madame Myrtho
Sorel Celestin titré « les stéréotypes sexuels dans les manuels scolaires
haïtiens » nous le prouvent. Dans certaines fêtes champêtres, on sait
mettre à l’affiche : Admission : Gason 50 goud, fi gratis. Les filles, sans réfléchir surement à quoi cette promotion les rabaisse (un appât) signifie réellement, l’acceptent. C’est pour vous dire, chers
jeunes et chères jeunes, la femme est inférieure à l’homme, c’est un
apprentissage qu’on nous fait dans notre culture et nos écoles. On doit
aujourd’hui penser au contraire de cela : la femme est égale à
l’homme »,
a corrigé l’animateur Waldinde.
Pour
clore la rencontre, le jeune artiste débatteur, Jacobin a interprété, en hommage
aux filles du club et de l’animatrice Antoine Joanna Barthèlemy, un morceau de
l’artiste de Jérémie, Jean Jean Roosvelt, titré « Donner le monde aux
femmes ».
Waldinde Germain
Animateur
du club de Jérémie
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