Les jeunes du club de débat de Jérémie ont organisé, ce mercredi 17 octobre 2012, une conférence autour du thème « Le 17 octobre dans l’histoire d’Haïti ». Cette conférence avait pour objectif de comprendre comment les jeunes s’approprient cet évènement historique, le sens du 17 octobre aujourd’hui, et comment les jeunes générations peuvent transcender cette tragédie qui interpelle chaque Haïtien et Haïtienne.
A 5h30 pm,
l’animateur principal, Waldinde Germain a souhaité la bienvenue à l’assistance
et a présenté l’objectif dans lequel est réalisée cette activité. Il a présenté
les panélistes Fanfan Eloissaint et Me Newton Germain, normalien et professeur de Sciences Sociales.
Elle a
démarré par le témoignage d’Emerson
Edwige Michel et de Johnson Edward Michel, deux
frères jumeaux, issus du Collège Saint-Louis de Jérémie, proclamés lauréats
nationaux des examens du Baccalauréat 2012 par le Ministère de l’Education
National. Ils ont voulu partager avec ses camarades leurs méthodes pour réussir.
Ce dernier a
intervenu pour faire comprendre aux jeunes que l’école est la voie du vrai
succès mais une voie qui n’est pas facile. « Le chemin du vrai succès n’est pas facile », a-t-il avancé. Il
leur explique que son succès provient des erreurs commises en disant :
« L’échec est aussi l’une des
étoffes de la vie, elle n’est pas une fin mais un moyen pour arriver à la fin
qu’est le succès ».
Son frère,
depuis Port-Au-Prince par téléphone, a fait comprendre en substance que tout le
monde ne peut réussir. Il a avancé : « la réussite se base sur le sacrifice. C’est une route pleine
d’obstacles qu’il faut obligatoirement surmonter ». Pour arriver à devenir
lauréat national du Bac 2, il avait sacrifié ses moments de loisir qu’il a
remplacés par des moments de recherches sur internet ou à la bibliothèque, par
des lectures, a t-il ajouté. Pour finir, il a affirmé qu’ils avaient donné, son
frère et lui, satisfaction à ceux-là qui les ont suivis.
Après leur intervention, la question suivante leur a
été posée par l’un de nos jeunes : « Voulez-vous nous dire un obstacle auquel vous avez fait face et comment
avez-vous fait pour le surmonter ? » Michel Johnson Edward, a répondu ainsi: « Moi, comme obstacles, il y a eu des cas où mes attentes n’ont pas
toujours été comblées. Mais, j’étais bien obligé, dans ces cas-là de m’adonner
à des recherches ». Et Emerson
Edwige Michel de
dire : « Mon plus grand
obstacle fût celui de changer de section, de passer de la section C à la
section A. Mes amis (es) qui savaient qu’en Rhéto, je faisais la section C me
disaient qu’il me sera très difficile de faire cette section. Je leur ai dit à
tous et à toutes que c’est ma décision supportée bien sûr par un objectif et
une solide détermination. Et réellement mon objectif a été atteint. »
Une deuxième
question a été posée cette fois par l’animateur principal : Quel est
l’apport du débat dans votre apprentissage scolaire ? Le présent a
répondu : « Le débat m’a appris à mieux argumenter en faisant appel à la
réflexion et à l’imagination; et même dans les mathématiques, ma capacité de
raisonner provient également du débat ». Celui qui nous parlait au
téléphone disait : « Le débat
et surtout la préparation des matchs de débat m’a stimulé au travail, m’a
éveillé au sens de l’argumentation et a attisé le sens de l'imagination et du
respect de l’autre. Des fois, je ne suis pas d’accord avec une réponse donnée
par un camarade à une question et
même à quelque chose avancé par un prof. Je le dis avec un ton et des mots empreints
de respect ».
Leurs
derniers mots :
Johnson Edward : Jeunes qui êtes ici présents, nous vous
conseillons de prendre vos études au sérieux, d’y accorder une place de choix
dans votre vie et je vous demande, s’il vous plait, d’aller prodiguer ces mêmes
conseils aux autres que vous aurez croisés sur votre chemin.
Emerson Edwige : Votre ligne de
vie est écrite dans vos mains. C’est donc à vous de la réussir car votre avenir
n’est que pour vous, pas pour vos parents ni vos amis.
Après
l’intervention des 2 lauréats, Me Newton a agité cette question : "Comment
comprenez-vous le 17 octobre?"
Le jeune
Walens du club a répondu : « Le
17 octobre, la date de la mort de Dessalines est comprise comme une incitation
à faire de moi, dans mon contexte
actuel, un leader. Je comprends aussi que l’empereur est mort pour nous, parce
qu’il nous a aimés. C’est une preuve d’amour ! Et, c’est cette preuve
d’amour dont doivent faire montre nos dirigeants actuels ».
Le jeune
Jacobin dit que le 17 octobre 1806 provient de la bataille des classes dans la
société : Dessalines posait clairement le problème des classes. Et jusqu’à
présent ce problème perdure. «Toujou gon
pwoblèm klas anndan peyi a epi chak jou yon boujwa asasinon malere, chak
jou yo asasinen mas la pa mepri, chak jou nou youn ap batay ak lòt pou enterè
pèsonèl ou enterè yon ti gwoup », a-t-il conclu.
La jeune
Floriane a avancé, elle que « le
premier peuple noir fut libéré grâce à la bravoure de Dessalines. Donc,
celui-ci fut un homme extraordinaire qui a pris sur lui-même pour sauver notre
pays. D’une manière ou d’une autre et dans notre situation, nous pouvons nous
montrer extraordinaires en accomplissant de sérieuses choses dans notre vie et
nous intégrant dans le développement de la société haïtienne ».
Puis, ce fut
le 17 octobre en chanson avec la voix magique de Jacobin l’un de nos jeunes, le
17 octobre en poésie avec notre jeune barde Oriol accompagné d’un ami et
Junior. Ils ont épaté les jeunes du PIJ, les élèves et les professeurs invités
à cette conférence.
Après
la partie culturelle, l’animatrice Antoine Joanna Barthélemy a expliqué
brièvement le Programme Initiative Jeunes, son utilité en se référant à la
contribution du débat aux études des jeunes lauréats et a invité les jeunes à
venir s’y inscrire.Enfin, le jeune Alexandre Josué a
clôt l’activité par des remerciements à l’égard des conférenciers, des jumeaux
lauréats et de l’assistance.
Waldinde Germain,
Animateur
du club de Jérémie
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